Dénoncer les relations de pouvoirs occultes, provoquer des résistances, permettre aux voix trop souvent étouffées de s'exprimer, produire des savoirs vrais qui puissent s'opposer aux gouvernementalités dominantes, défier nos libertés et nos possibilités d'action, faire surgir l'historicité de nos systèmes de savoir, de pouvoir et de subjectivation, montrer que rien en nous n'est fatalité, en définitive changer nos vies : telle est la tâche du philosophe selon Michel Foucault. À partir de l'analyse de ses oeuvres, cet ouvrage nous montre comment la philosophie de Foucault s'élabore dans des récits - histoires de la folie exclue, de l'accueil de la mort, des systèmes de pensée, des prisons, des guerres ou encore de l'aveu ou des plaisirs - qui, s'ils ne recherchent plus des significations ultimes, nous permettent de nous inventer à nouveau.
La pensée de Marx souffre encore d'avoir été longtemps associée à des régimes politiques discrédités. Pourtant, Marx reste sans doute le penseur le plus pertinent de l'économie capitaliste et de ses dérives, du travail et de la révolution. Il importe donc de débarrasser l'oeuvre de ses gloses et autres commentaires pour en revenir au texte même. C'est ce à quoi s'emploie Jean-Numa Ducange dans cet abécédaire, où il a retenu une centaine de mots caractéristiques du vocabulaire de Marx, suivis de la définition même qu'en propose ce dernier. Une bonne manière de faire connaissance (ou de reprendre le contact) avec un penseur-phare dont la philosophie de l'histoire a profondément imprégné nos imaginaires. Aliénation, État, luttes de classes, matérialisme, prolétariat, travail... «?À la lettre?»?: une collection pour revisiter ses classiques «?dans le texte?».
Sa vie durant, Simone Weil a tenté de se comprendre et de comprendre le monde, et repoussé l'horizon de l'intelligible pour essayer de penser Dieu. Avec fermeté mais usant d'une grande finesse psychologique, elle a fait paraître en pleine lumière les grandeurs et les misères des hommes. Figure inconfortable qui ne peut laisser indifférent, elle suscite toujours autant de réactions contradictoires et souvent violentes.
Mais tout le monde s'accorde sur un point : la force de Simone Weil est sa pureté. Cette pureté du regard, Florence de Lussy nous la restitue avec beaucoup d'honnêteté, sans jamais faire l'impasse sur les excès et les errements de l'auteur de L'Enracinement, ici dépeint en clair-obscur. Au terme de ces pages, c'est la grande philosophe - qui fut en même temps une mystique - qui s'impose. Un essai bienvenu, sans concession et éclatant de vérité.
Comment comprendre la logique d'ensemble de l'oeuvre de Gilles Deleuze, philosophie aux multiples facettes ? Quel est le rapport entre les études d'histoire de la...
Trophées, nourriture, sujets d'expérimentation, ressources, souffre-douleurs, jouets, vêtements... Depuis l'époque néolithique au moins, les hommes considèrent les animaux comme des moyens. Pourtant, cette hégémonie de notre espèce, dont la chasse et l'élevage industriel sont les manifestations les plus évidentes, ignore volontairement les implications éthiques de la révolution darwinienne. C'est ce suprémacisme humain que l'antispécisme entend critiquer.
Or, profitant de l'essor, depuis le milieu des années 2010, du végétarisme et du véganisme, le discours indigné des antispéciste rencontre de plus en plus d'échos, bien qu'il soit souvent accueilli de façon amusée ou hostile. Dans ce court essai, Valéry Giroux bat en brèche les caricatures, et montre que l'antispécisme est avant tout une base de réflexion éthique et politique. En affirmant que l'humanité doit renoncer à certains des privilèges qu'elle s'est injustement octroyés aux dépens des animaux, elle défend l'idée qu'un monde délivré du spécisme serait non pas encore parfait, mais incontestablement plus juste.
Les philosophes ont souvent préféré méditer sur l'âme et ses passions, faire des enquêtes sur l'entendement humain, ou encore critiquer la raison pure, plutôt que de se pencher sur la réalité du corps et sur la finitude de la condition humaine. Pourtant, même si le corps a souvent été considéré comme un fardeau entravant la connaissance et la vertu, aucune philosophie n'a jamais pu faire l'économie de sa présence. C'est dans et avec son corps que chacun de nous naît, vit, meurt ; c'est dans et par son corps qu'on s'inscrit dans le monde et qu'on rencontre autrui.
Michela Marzano analyse les paradoxes de notre rapport au corps et la manière dont chaque époque invite à le repenser.
Karl Marx - peu avant la révolution de 1848, et en rapport étroit avec la fermentation révolutionnaire de l'Europe - aperçut, d'abord dans l'indifférence générale, les grandes lignes de ce vaste ensemble théorique qui devait porter le nom de marxisme. Dès que l'influence et le rayonnement du marxisme commencèrent à s'imposer, les interprétations plus ou moins erronées et autres exégèses de son oeuvre se multiplièrent.
En partant de l'oeuvre de l'auteur du Capital, Henri Lefebvre, dans cette introduction lue par des générations d'étudiants, expose la « conception du monde » développée par Marx, conception philosophique, morale, sociologique, historique, économique et politique qui a profondément marqué le monde contemporain.
Ceux qui ont eu le privilège d'être ses contemporains et de suivre l'évolution de son oeuvre étaient habitués à voir un gros livre de Ricoeur paraître tous les cinq ou six ans. Ce livre revenait sur des sujets familiers de ses lecteurs, comme la volonté, l'agir ou l'identité, la question du temps, de l'histoire, de l'interprétation, le langage, le texte ou le récit, mais les abordait à partir d'angles et de références chaque fois nouveaux.
L'oeuvre est maintenant achevée, lue dans le monde entier. Elle exerce une profonde influence sur les sciences humaines. Pour introduire à cette oeuvre complexe, Jean Grondin suit le fil rouge de l'herméneutique. Il donne ainsi à comprendre la richesse de la pensée de l'un des plus importants philosophes du XXe siècle. Il offre aussi un portrait sensible de celui qui a proposé une philosophie de l'homme agissant et souffrant.
Les symboles ont un usage bien plus quotidien qu'on ne l'imagine. Comme le disait Aristote, " le mot chien ne mord pas ", il est le symbole par lequel nous pouvons désigner la réalité du chien. Le rôle du symbolisme consiste donc à exprimer n'importe quelle idée d'une façon qui soit accessible à tout le monde. Cet ouvrage se propose d'analyser les mutations des signes depuis leur apparition jusqu'à leur lointaine métamorphose, notamment dans le domaine des mythes, et d'étudier ce qui se dresse entre la chose et l'idée : le symbole.
Rechercher un système philosophique traditionnel dans l'oeuvre de Nietzsche relève du contresens. Les écrits du philosophe rejettent la monotone argumentation logique, louent la variété des approches en mélangeant les genres, transportent le lecteur dans des louvoiements « labyrinthiques ». S'il y a une « méthode » nietzschéenne, elle réside dans la variété des perspectives, la pluralité des points de vue, plus ou moins antagonistes, par lesquels il faut nécessairement passer si l'on veut comprendre la réalité dans son devenir et dans ses contrastes. La contradiction, chez Nietzsche, cesse d'être une épine dans la chair de la pensée, une épine qu'il s'agit d'arracher avec la raison : elle prend la valeur d'un signal pour nous avertir de changer de point de vue. Jean Granier était professeur à l'université de Rouen.
Comment aborder la psychologie jungienne, objet de tant d'opinions hâtives ou d'enthousiasmes mal fondés, sans dénaturer un parcours intellectuel résolument original ? « Mes oeuvres peuvent être considérées comme autant de stations de ma vie ; elles sont l'expression de mon développement intérieur... » Ainsi Carl Gustav Jung a-t-il tenu lui-même ensemble sa vie et son oeuvre, et ce jusqu'à sa mort. De sa complicité puis de sa brouille avec l'inventeur de la psychanalyse, jusqu'à la découverte déterminante du Yi King, des archétypes et de la permanence de l'archaïque, le présent livre en retrace fidèlement tous les tours et détours. Ancien président de la SFAP et de l'AIPA, Christian Gaillard est docteur en psychologie et psychanalyste
Cet abécédaire paraît à l'occasion du lancement de la collection « À la lettre », dont chaque titre est construit comme un mini-dictionnaire rassemblant les notions essentielles d'un grand classique suivies de la définition qu'il en donne lui-même dans son oeuvre, le tout précédé d'une introduction étoffée qui remet l'oeuvre dans son contexte et sa cohérence. À la manière des « 100 mots... », mais sans la limitation du nombre et sous la forme d'une anthologie, « À la lettre » permet de réviser ses classiques « dans le texte », sans avoir à (re)lire toute l'oeuvre ou ses commentateurs, et de se constituer un répertoire de citations pour briller en société ou... dans ses dissertations.
Avec Nietzsche, place au « dionysiaque », à l'« éternel retour », au « nihilisme », à la « volonté de puissance »... Sous cette forme, ce n'est pas un été que vous passerez avec Nietzsche, mais toute l'année !
Élaborer une théorie de la connaissance, c'est s'attacher à démonter les mécanismes producteurs du savoir, identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l'exercice. C'est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître.
Jean-Michel Besnier présente et explique les modèles épistémologiques qui rendent compte de l'acquisition des connaissances. Il situe l'apport contemporain des sciences cognitives dans le sillage des conceptions philosophiques traditionnelles.
Fantasme, souvenir, rêve, mythe, roman, fiction... Autant d'expressions de l'imaginaire de l'homme ou d'une culture. Individuel ou collectif, l'imaginaire est traité de manière ambivalente, soit comme une source de maux, soit comme le moyen d'un enrichissement. Qu'est-ce qui pousse une conscience à s'imaginer un monde autre ?
L'imaginaire est-il appauvrissant, aliénant, libérateur ?
À la croisée des disciplines - psychanalyse, littérature, anthropologie culturelle, sociologie des médias -, cet ouvrage propose une analyse philosophique de ce qui nous détache de l'immédiat, nous invite au ludique, nous permet de penser lorsque le savoir est défaillant, nous offre un horizon : l'imaginaire.
Une présentation de l'oeuvre de ce philosophe, telle qu'elle peut être interprétée aujourd'hui, avec un siècle de recul par rapport à son premier acte : "Essai sur les données immédiates de la conscience"
La philosophie de l'éducation n'est pas une doctrine mais un questionnement qui remet radicalement en cause tout ce que nous croyons savoir en ce domaine. Elle s'interroge donc également sur le sens et les limites des sciences de l'éducation.
Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera une réflexion sur l'éducation, du point de vue de sa finalité et de ses institutions, ainsi qu'une interrogation sur les valeurs transmises par la pédagogie. Enfin, s'il se demande quel est le critère d'une éducation réussie, le philosophe lui répondra qu'on n'en finit jamais de devenir un homme.
Cet abécédaire paraît à l'occasion du lancement de la collection « À la lettre », dont chaque titre est construit comme un mini-dictionnaire rassemblant les notions essentielles d'un grand classique suivies de la définition qu'il en donne lui-même dans son oeuvre, le tout précédé d'une introduction étoffée qui remet l'oeuvre dans son contexte et sa cohérence. À la manière des « 100 mots... », mais sans la limitation du nombre et sous la forme d'une anthologie, « À la lettre » permet de réviser ses classiques « dans le texte », sans avoir à (re)lire toute l'oeuvre ou ses commentateurs, et de se constituer un répertoire de citations pour briller en société ou... dans ses dissertations.
Avec Platon, place à « caverne », « dialectique », « idée », « imitation », « maïeutique », « réminiscence »... Sous cette forme, ce n'est pas un été que vous passerez avec Platon, mais toute l'année !
L'éthique se formule de nos jours par rapport aux nouvelles exigences de la société démocratique qui considère chaque individu comme un sujet libre et que nous sommes égaux en droit. Elle est confrontée régulièrement aux nouvelles possibilités de la science et des techniques qui semblent parfois mettre en péril le respect de l'être humain et sa liberté. De Kant à Rawls, Jacqueline Russ et Clotilde Leguil présentent les principales conceptions contemporaines de la pensée éthique et en analysent leur mise en pratique.
Cet abécédaire paraît à l'occasion du lancement de la collection « À la lettre », dont chaque titre est construit comme un mini-dictionnaire rassemblant les notions essentielles d'un grand classique suivies de la définition qu'il en donne lui-même dans son oeuvre, le tout précédé d'une introduction étoffée qui remet l'oeuvre dans son contexte et sa cohérence. À la manière des « 100 mots... », mais sans la limitation du nombre et sous la forme d'une anthologie, « À la lettre » permet de réviser ses classiques « dans le texte », sans avoir à (re)lire toute l'oeuvre ou ses commentateurs, et de se constituer un répertoire de citations pour briller en société ou... dans ses dissertations.
Avec Bergson, place à la « durée », l'« élan vital », l'« intuition », la « liberté », le « mouvant »... Sous cette forme, ce n'est pas un été que vous passerez avec Bergson, mais toute l'année !
L'oeuvre de Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) est difficile d'accès mais elle est de celles qui ont dessiné le paysage de la pensée contemporaine. Cet ouvrage nous permet de suivre la constitution progressive du « système » hégélien en exposant ses grandes articulations : logique, nature, esprit.
Régulièrement la défaite du septicisme est annoncée, mais de Pyrrhon à la philosophie analytique contemporaine en passant par Cicéron, Augustin ou Montaigne, les traditions sceptiques sont nombreuses, parfois contradictoires et il est peu de doctrines qui auront autant contribué à la transformation historique, scientifique et culturelle de l'Occident. Cet ouvrage montre qu'il est erroné de se représenter le scepticisme comme un système anhistorique. C'est dans la plasticité de la pensée sceptique que se trouve l'explication de son efficacité et de ses limites.
On définit l'homme par le langage et par la raison, ce qui signifie que, sans langage, il n'y aurait pas de rationalité. La raison et le langage peuvent-ils se confondre, comme le supposaient, notamment, les projets de « langue universelle » ? Et que signifie pour la raison humaine le fait que le langage nous soit donné sous la forme d'une multiplicité de langues différentes ?
Comme ces questions le montrent, la philosophie du langage ne se réduit ni à la philosophie des sciences du langage ni aux question posées par la construction et le fonctionnement des langages formels. De Platon à Hintikka et Chomsky, cet ouvrage invite à appréhender la philosophie du langage dans son hétérogénéité, afin de mieux en apprécier l'importance au sein de la philosophie.
Les statues des dieux grecs ont le visage apathique, signe de leur vie divine. L'homme au contraire, parce qu'il est limité, connaît le manque, et donc désire. Mais jusqu'à quel point ? Jusqu'à la tentation de vouloir et de faire le mal ?
« Le désir non suivi d'action engendre la pestilence », écrit le poète William Blake, prophète des temps nouveaux. Ne pas réaliser ses désirs, les refouler, c'est bien ce qui est devenu insupportable aux modernes.
Comment est-on passé d'une condamnation du désir à sa valorisation ? Pourquoi le désir est-il devenu l'expression de nos pensées les plus secrètes ? Le désir sexuel nous définit-il vraiment ? Quel lien entre désir et vérité de soi ?