Cet ouvrage constitue une transcription commentée de conférences, cours et notes de Maurice Merleau-Ponty, datant de la période 1946-1949. Ces manuscrits totalement inédits s'inscrivent dans le prolongement de la «Phénoménologie de la perception» de 1945, gravitent autour d'«Humanisme et terreur», et anticipent certaines analyses des premiers cours au Collège de France. Ils possèdent une grande spécificité par rapport au corpus déjà publié, et offrent comme une sorte de vivier de la pensée du philosophe, lequel est demeuré englouti pendant plus de 70 ans. Tous ces essais témoignent de la richesse et de la vitalité de la pensée de Merleau-Ponty en ces années d'après-guerre, en dialogue avec de nombreux courants de pensée de son époque. Une édition scientifique exhaustive incluant des variantes ainsi que le traçage systématique des références aux auteurs et aux notions évoqués par Merleau-Ponty.
Ce premier volume contient:
Conférences en Europe sur l'existentialisme français:
«Conférences en Belgique et au retour» (mars 1946) «Conférences en Scandinavie» (mars 1947) Notes de cours et de lecture :
«Liberté - En particulier chez Leibniz» (1946-1947) «Esthétique de Hegel» (1947 ?)
Avec le livre La Vision grecque de la vie, publié en 1922, Adriano Tilgher apporte une contribution indispensable à la compréhension de la dimension grecque de l'existence. Une perspective qui permet de réfléchir aux liens invisibles des civilisations et des cultures, et qui admet la discontinuité idéologique entre la civilisation antique et la civilisation moderne. « De l'âme grecque à l'âme chrétienne il n'y a pas un passage lent et graduel, pas de progrès, pas d'évolution, mais saut, hiatus, gouffre, révolution », écrit Tilgher. Une af?rmation qui met en valeur la pluralité des attitudes morales, qui ne peut en aucun cas être rattachée à un principe unique, moniste et totalisant.
Avec ce deuxième volume Mimésis poursuit son édition des inédits de Merleau-Ponty. Cet ouvrage constitue une transcription commentée de conférences, cours et notes de Maurice Merleau-Ponty, datant de la période 1946-1949. Ces manuscrits totalement inédits s'inscrivent dans le prolongement de la «Phénoménologie de la perception» de 1945, gravitent autour d'«Humanisme et terreur», et anticipent certaines analyses des premiers cours au Collège de France. Ils possèdent une grande spécificité par rapport au corpus déjà publié, et offrent comme une sorte de vivier de la pensée du philosophe, lequel est demeuré englouti pendant plus de 70 ans. Tous ces essais témoignent de la richesse et de la vitalité de la pensée de Merleau-Ponty en ces années d'après-guerre, en dialogue avec de nombreux les courants de pensée de son époque. Une édition scientifique exhaustive incluant des variantes ainsi que le traçage systématique des références aux auteurs et aux notions évoqués par Merleau-Ponty.
Ce second volume contient:
Notes de cours et de lecture :
«Les Problèmes de la Philosophie de l'histoire»(1947-1948) Conférences en Amérique :
«Conférences à Mexico» (février-mars 1949) «Conférences à New York» (mars 1949) «Autres conférences sur l'existentialisme» (1949-1950 ?)
Penser les médias avec Simondon conduit à déployer l'une des notions centrales de sa pensée : la technicité. Décrivant aussi bien les machines que les processus, elle permet de penser l'interaction des objets avec les gestes opératoires, de montrer l'impact environnemental de la fabrication et du fonctionnement des appareils médiatiques et d'en exhiber les enjeux sociaux, normatifs ou émancipateurs. Ce faisant, l'approche par la technicité est le moyen de décoloniser les conceptions dominantes des médias, en exposant les contraintes concrètes imposées par les modes de circulation mondiale des productions (musique, ?lm ou vidéo, etc.) et en reconsidérant l'importance des savoirs, des réappropriations locales, des déplacements produits par l'in?uence réciproque entre les objets standardisés et les cultures où ils opèrent. En retour, c'est le contenu utopique de la pensée de Simondon qui se trouve révélé, une utopie fondée sur l'amitié entre les humains et les choses.
Comment se connaît-on soi-même ? Concernant nos états d'esprit, il peut sembler que la connaissance de soi jouisse d'un privilège : je sais ce que je pense parce que j'ai un accès immédiat à mon esprit. S'inspirant de Sartre, deux philosophes américains, Richard Moran et Charles Larmore, ont soutenu que cette idée ne rend pas compte de notre rapport singulier à notre propre esprit. En plus de se connaître par une ré?exion théorique, on est aussi capable d'une ré?exion pratique. On peut répondre de façon pratique à la question de savoir ce qu'on pense : par une décision ou un engagement, plutôt qu'une interprétation de soi. Mais quel est le rapport entre ces deux types de ré?exion sur soi ? Que faire lorsqu'elles entrent en con?it? Ce livre cherche à répondre à ces questions. Ce faisant, il montre l'importance d'une autre voie vers la connaissance de soi jusqu'à présent laissée de côté par les auteurs analytiques : la ré?exion phénoménologique sur notre expérience monde.
Sigrid Weigel est un des plus grands spécialistes de l'oeuvre de Walter Benjamin, et nous présente dans ce livre l'analyse détaillée de certains aspects fondamentaux de la production du philosophe et critique allemand. Organisé en un avant-propos suivi par 10 chapitres divisés en trois grandes parties, le livre aborde une série de questions qui vont du rapport entre le sacré et la création, à l'interprétation de textes de Goethe, Brecht et Kafka, jusqu'à la théorie de l'art, des images et des médias. Paru en Allemagne en 2008, le livre s'est vite imposé comme un de textes de référence sur la pensée de Walter Benjamin : avec cette traduction française, il deviendra aussi en France un des livres incontournables pour tous ceux qui s'intéressent à l'oeuvre de cet auteur fondamental de la première moitié du XXe siècle.
Que sont les Big Data, ou données massives ? Quel est leur fiabilité ? Quel sont les problèmes que ces données - massivement utilisées dans différents domaines de recherche - posent lorsqu'elles sont anciennes, douteuses, partielles, malhonnêtes ou « sensibles » ? Quel est l'effet sur le monde scientifique du traitement de plus en plus rapide des Big Data par l'intelligence artificielle, et qu'est-ce que cela signifie pour notre société ? Aujourd'hui plus que jamais ces questions sont au coeur d'un débat à l'échelle mondiale. Cet ouvrage sérieux, nécessaire et engagé prône une recherche moins rapide mais plus fiable, où les temps de production, de communication et d'analyse des données massives soient ralentis, en faveur d'une science participative et responsable. Un plaidoyer pour le retour de l'éthique dans la recherche scientifique, avec des principes-guide pour faciliter la transformation des Big Data en connaissances fiables.
Avec Fragments d´une philosophie de l´erreur et de la douleur, du mal et de la mort, paru en 1937, Giuseppe Rensi adopte un style de pensée brève. « La philosophie - note-t-il - n´est pas vérité, mais point de vue ». A ce titre l´ébauche, le fragment, la forme courte, saisissent au mieux comme toute pièce poétique la furtivité de la pensée, en dessinant un espace textuel interrompu et brisé, le plus approprié pour saisir le hasard, la violence et l´absurde qui affectent selon lui l´ordre ontologique et axiologique du monde. Fragments représente l´un des témoignages les plus puissants de cette douloureuse certitude. Face au Mal triomphant, cependant, rien n´a pu détruire la pensée de ce moraliste dont le scepticisme ne se sépare jamais de l´ironie et de l´humour.
La culture humaine a toujours interrogé les pouvoirs des images. Mais qu'en est-il des pouvoirs des écrans ? Oui, ces surfaces intimement liées aux images d'une manière aussi évidente que mystérieuse, et qui montrent et cachent à la fois le visible. Le moment est venu d'interroger également leurs pouvoirs, car c'est précisément notre temps qui, de manière incontestable, nous fait vivre par(mi) les écrans. Cependant, ce même temps nous fait indirectement comprendre que les rapports des êtres humains aux écrans ne sont pas qu'une affaire de notre époque. C'est pourquoi une exploration collective, transhistorique et transdisciplinaire de ces rapports est conduite dans le présent volume par un groupe international de spécialistes en philosophie, culture visuelle, théorie du cinéma et des médias, neurosciences, psychologie et littérature.
La Sophie est la dixième des douze lettres qui composent La colonne et le fondement de la vérité, chef-d´oeuvre de la spiritualité orthodoxe. Dans cette somme de la culture et de la pensée religieuse russes Florensky nous parle de « l´expérience vivante de la religion, en tant que seul moyen de connaître les dogmes ». Ses argumentations théoriques rigoureuses sont accompagnées par des commentaires lyriques et des descriptions poétiques de paysages russes. Si elle a inspiré la théologie orthodoxe, La colonne n´a pas manqué de susciter craintes et incompréhensions, surtout dans ses pages consacrées à la sophiologie. L´aspect le plus contesté de ce monumental essai, publié à Moscou en 1914, étant sans doute sa présentation de la divine Sophie, sorte de personnification de l´idée divine. Ce sont ces pages d´une intensité rare que le volume présent offre pour la première fois dans une édition inédite.
L'évidence foudroyante de la pitié constitue l'objet de cet essai. De qui at- on pitié ? Quand ? Comment ? A quelle distance faut-il être de quelqu'un pour éprouver ce sentiment ? Doit-on connaître la peine qui l'afflige pour en être frappé ? La pitié a-t-elle quelque chose à voir avec l'expression de la souffrance ou avec son empêchement ? Et si oui, peut-on avoir pitié des animaux ? Ces questions quotidiennes, qui nous concernent tous, semblent avoir été écartées par la réflexion contemporaine qui préfère à la pitié toutes sortes de doubles dont elle tient à la distinguer : l'empathie (plus naturelle), la sympathie (plus universelle), le care (plus socio-politique). Et pourtant, la pitié résiste avec la force d'une évidence vécue.
Cette évidence foudroyante de la pitié constitue l'objet de cet essai. Pour l'aborder l'auteur a suivi des maîtres anciens : Aristote, Rousseau croisent ainsi Céline et Ungaretti. On se demande en passant si une histoire littéraire et philosophique de la pitié est possible.
Cet ouvrage développe l'idée que la perception a une histoire et que notre manière de voir ne fut pas toujours la même selon les époques. De plus, la vision n'est pas une donnée invariable et elle est constamment réinventée par le contact avec l'environnement. Ce propos théorique - l'un des défis conceptuels majeurs en esthétique au XXe siècle - a engendré un vaste débat qui se trouve aujourd'hui au centre de l'actualité scientifique, du fait des recherches récentes en épigénétique, plasticité neuronale, anthropologie, et en relation avec la prolifération des dispositifs et des médias techniques contemporains. La philosophie de Merleau-Ponty a développé cette conception de la perception en tant que phénomène qui se métamorphose au sein de l'histoire et dont les changements se laisseraient entrevoir dans les formes d'expression humaines. De ce fait, la pensée merleau-pontienne constitue un apport théorique fondamental à ce débat important, encore largement inexploré au sein de la philosophie esthétique.
Ce que nous ne savons pas des valeurs fait partie des derniers grands textes de Roman Ingarden, écrits dans les années soixante lorsqu'il se consacre à l'élaboration d'une ontologie des oeuvres d'art et des valeurs tant artistiques qu'esthétiques. Le statut des valeurs morales y occupe également une place prédominante car il engage la réalité humaine dans ses dimensions culturelles, sociales et politiques. Cette investigation permet à Ingarden de redéployer la forme singulière de ses analyses ontologiques visant à clarifier la structure formelle des valeurs, les conditions de leur émergence, la source de leur valence autant que le caractère énigmatique de leur statut, entre réalité, intentionnalité et idéalité.
Depuis la fin des années 1990, la réflexion philosophique d'Alain Badiou s'oriente vers le thème de l'Idée, associée à la dialectique absolue de l'universalité créatrice. Quel est le rapport entre le rôle de la philosophie et les fameuses quatre procédures de vérité ? Pourquoi choisir de revenir sur la thématique de l'Idée dans le cadre d'une nouvelle dialectique « matérialiste » ?
Ce livre essaie de répondre, sous forme d'entretien, à toutes ces questions en apportant un éclairage sur les débuts de l'activité philosophique d'Alain Badiou, marqués par les débats qui animaient le groupe des Cahiers pour l'analyse dans les années 1960. L'analyse des concepts d'idéologie et de dialectique permettra de reconstruire la généalogie de l'oeuvre badiousienne.
Les communautés politiques contemporaines s'avèrent désormais de plus en plus renfermées sur elles-mêmes : la centralité de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme dans les programmes de gouvernement, la question sanitaire des vaccins, les manipulations biotechnologiques du corps humain ainsi que les guerres préventives témoignent d'un souci général et presque obsessionnel de l'auto-immunisation. Dans cet essai de philosophie politique Roberto Esposito remonte aux origines théoriques et historiques d'une idée d'État « immunitaire », c'est-à-dire d'une communauté qu'il fallait protéger contre toute agression ou ennemi extérieur, jusqu'au paradoxe effrayant des médecins des camps nazis qui produisaient la mort. Il faut donc éviter que celles qu'on appelle les « biopolitiques » deviennent plutôt des « thanatopolitiques », terme qu'Esposito forge pour décrire des systèmes d'immunisation qui se retournent contre les populations. En réfutant ce paradigme immunitaire, Esposito reconduit le terme « communauté » à sa racine étymologique latine de «munus», c'est-à-dire de don à l'autre : un environnement où l'instabilité, l'ouverture et l'exposition permanente à autrui sont des éléments constitutifs, à gérer par une approche politique nouvelle et non mortifère.
Tout au long de son oeuvre philosophique qui s'étend sur près d'un demisiècle et une trentaine d'ouvrages, Gaston Bachelard (1884-1962) n'a cessé d'arpenter les continents, a priori si éloignés, de l'épistémologie et de la poétique. Dans cette entreprise intellectuelle majeure où l'imaginaire tient le premier rôle, il n'est pourtant presque jamais question des images matérielles, qui furent l'une des grandes affaires et l'un des grands lieux de questionnement de son époque : celles de la peinture, de la photographie, et surtout, du cinéma. C'est ce « problème-cinéma », souvent informulé dans les travaux du philosophe, parfois esquissé, sous-entendu autant qu'indéfiniment repoussé, qui fait l'objet de cet ouvrage.
La question « qui suis-je ? » occulte souvent celle de savoir quelle place occupe l'autre dans le processus d'édification de l'identité personnelle. L'autre n'est sans doute pas absent des discours portant sur l'identité et le sujet, mais il est le plus souvent envisagé comme un élément extérieur gravitant autour d'un Moi considéré comme un centre de référence. Or l'autre n'est pas toujours celui qui me fait face, il est bien plus souvent celui qui me fait être. C'est notamment le cas quand l'autre est un modèle, que je le choisisse (figure d'exemple), ou qu'il soit socialement construit et imposé (figure d'exemplarité). L'autre, par qui je deviens celui que je suis, se manifeste donc comme une source féconde de construction de soi.
L'importance exceptionnelle que les différentes formes de religion ont eu dans l'histoire de l'humanité est tout à fait étonnante. Au lieu de concentrer leur attention sur la situation existentielle en tant que dimension vécue dans le présent, les êtres humains ont cherché le plus souvent à expliquer son sens dans la référence à l'au-delà. La raison de cette tendance semble avoir été dictée surtout par le fait que pour l'être doué de conscience de soi la mort est impensable, inacceptable. Ce texte analyse le problème de la recherche d'un sens ultime, qui de fait apparait inatteignable, comme le montrent les expériences des grands philosophes de la modernité ayant souligné les limites de la pensée et du langage. Toutefois le message évangélique du Christ garde toute sa validité en tant que mystère de l'anéantissement de Dieu dans l'amour.
Louis Althusser est l´initiateur d´une ambitieuse tentative de relecture de l´oeuvre de Marx et de redéfinition du matérialisme historique, afin de déterminer une stratégie révolutionnaire et d´orienter les organisations de lutte de classe. Loin de se limiter à étudier Althusser comme le témoin critique d´une histoire révolue - celle de la crise du mouvement communiste international - cet ouvrage présente des publications posthumes, des textes inédits et des écrits de collaborateurs - Etienne Balibar, Nicos Poulantzas, Jacques Rancière, Alain Badiou, Christian Baudelot et Roger Establet - qui reflètent l´effervescence intellectuelle d´une époque de grande créativité théorique de la pensée française. Car l´intérêt du travail althussérien réside avant tout dans sa tentative de formuler un véritable programme de recherches collectives. Un ouvrage pour redécouvrir un penseur qui pourrait influencer la pratique politique aujourd´hui encore.
Alain Badiou propose ici d'abandonner la thèse heideggérienne d'une unité destinale de la philosophie, de la métaphysique. Plutôt que d'affirmer qu'il n'y a pas de vérité, il s'agirait alors de reconstruire une relation entre les vérités et un absolu non transcendant. En menant une critique radicale de la doctrine de la finitude, qui nous rappelle que l'être humain est mortel et qui affirme le relativisme culturel et le caractère inachevé de tout accès au vrai, le philosophe entend ainsi montrer comment le concept d'infini serait la condition des vérités universelles.
L'ouvrage parcourt les grandes évolutions des conceptions et pratiques occidentales du pouvoir (de Homère au totalitarisme) pour mettre en évidence la dimension imaginaire mythique qui sous-tend les représentations et les normes rationnelles du politique. Car, la politique peut-elle se comprendre uniquement comme un fait rationnel, contractuel, comme l'a soutenu la modernité ? Ou la fabrication de ce « corps politique » ne suppose-t-elle pas, un imaginaire collectif qui le fonde et lui confère une identité particulière ? Comment ces grands récits ont-ils évolué pendant les derniers siècles où l'Europe a essayé de leur substituer une rationalité nouvelle faite de contrat, de droit et de contrôle démocratique ?
Jakob von Uexküll (1864-1944) est un biologiste qui a élaboré une philosophie de la vie en créant des concepts nouveaux dont celui, célèbre, de Umwelt. Il est à cet égard une des références majeures des philosophes depuis la seconde moitié du 20e siècle.
Dans la première partie de cet ouvrage sont de discutés les phénoménologies de l'art de Maurice Merleau-Ponty, Mikel Dufrenne et Henri Maldiney et dans la deuxième partie l'auteur propose, sur cette base critique, une phénoménologie de l'art qui soit conséquente, c'est-àdire pleinement phénoménologique et non théologique.
On a peu écrit sur les liens entre esthétique et économie politique, en raison de la revendication d'autonomie de l'esthétique et de la prétendue déconnexion entre éthique et économie. Pourtant, il nous semble que parler de plaisir, de goût, d'intérêt personnel et de valeur lorsqu'il s'agit d'économie, résonne en accord avec les termes de l'esthétique moderne. Comment prétendre que, de la modernité à nos jours, l'esthétique constitue une sphère pure et n'a pas eu de lien avec les enjeux économiques et sociopolitiques ? Accaparés de plus en plus par de nouvelles formes d'économisme, allant jusqu'au fétichisme de l'immatériel, l'art et l'esthétique contemporains doivent être repensés dans une tout autre perspective historique et proposer de nouvelles formes de nos relations aux Å«uvres, notamment à travers l'obligation maussienne du donner-recevoir-rendre et de bien d'autres pratiques et expériences esthétiques du don en devenir.