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Philosophie généralités
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Wollstonecraft : Le féminisme des Lumières
Amirpasha Tavakkoli
- Michalon
- Le Bien Commun
- 19 Septembre 2024
- 9782347003357
Mary Wollstonecraft (1759-1797) eut un destin exceptionnel, lié à son engagement féministe au coeur du siècle des Lumières. Auteure de romans, traités philosophiques et récits de voyage, elle est principalement connue en son temps pour sa Défense des droits des femmes, critique virulente de la société patriarcale autant que manifeste pour une éducation rationnelle et égalitaire.
Éminemment libre, multipliant les amours et les rencontres, elle débarque à Paris en pleine Révolution. Après des pérégrinations à travers l'Europe, elle rencontre William Godwin, l'un des pères de l'anarchisme, qui lui voue un profonde admiration. De leur relation naîtra celle qui deviendra Mary Shelley, la créatrice de Frankenstein.
Disparue à l'âge de 38 ans, Mary Wollstonecraft laisse des manuscrits inachevés et un mari inconsolable : c'est Godwin qui publiera ses souvenirs et créera ainsi les conditions de sa redécouverte deux siècles plus tard par le mouvement féministe. -
Wittgenstein : La mosaïque des fondements
Nicholas Saul-Tarrade
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Mars 2024
- 9782347002961
Inspiré par son intérêt pour la discipline naissante de l'ingénierie aéronautique, Ludwig Wittgenstein (1889-1951) se plonge dans l'étude de la logique et des fondements mathématiques. Son cheminement intellectuel et existentiel le conduira à redécouvrir l'importance du sens commun et de l'intuition pour éclairer la mosaïque des accords sensibles entre humains.
Ne renonçant jamais aux exigences de la rationalité, il s'intéresse à l'anthropologie et au langage, à l'éthique et à l'esthétique, au droit et à l'art, refusant la rigidification dogmatique et le cloisonnement des disciplines. Perçue comme difficile d'accès, sa philosophie nous donne pourtant des clefs pour articuler théorie et sensibilité, recherche de l'absolu universaliste et consentement à l'imperfection relative. Ce qui importe alors, et que la musique nous rappelle, c'est que nous sommes tous à la recherche d'une « voix individuelle qui réclame sa validité universelle » - son diapason juste. -
Ayn Rand : l'égoïsme comme héroïsme
Mathilde Berger-Perrin
- Michalon
- Le Bien Commun
- 14 Septembre 2023
- 9782347002213
Ayn Rand, née Alisa Rosenbaum en URSS en 1905 et disparue en 1982 à New York, est aux antipodes de la pensée critique européenne : son éthique de l'égoïsme, son culte de la rationalité doublé d'une ode à la liberté, sa pensée capitaliste intransigeante, sa brutalité intellectuelle en font un personnage controversé. Anticonformiste radicale, elle reste aussi une curiosité en Amérique, puisqu'elle parvient tout à la fois à fustiger l'interventionnisme économique
de Roosevelt et Kennedy, condamner la guerre du Vietnam, défendre l'avortement, critiquer la religion et tailler en pièces
le racisme.
S'il importe de comprendre son oeuvre, c'est au moins à double titre. D'abord pour saisir sa popularité aux États-Unis, où son roman La Grève reste considéré comme un des ouvrages les plus influents après la Bible. Ensuite, pour opérer un droit d'inventaire sur une pensée de l'émancipation qui exalte la confiance en l'individu, acteur de son propre destin. Elle réhabilite ainsi la notion d'héroïsme, à la
croisée des idées et d'une passion pour le cinéma qui imprègne toute son oeuvre. Mathilde Berger-Perrin s'essaie avec brio et empathie à ce difficile exercice d'admiration et de distanciation. -
G.A. Cohen : sauver l'égalité
Fabien Tarrit, Pierre-Etienne Vandamme
- Michalon
- Le Bien Commun
- 5 Octobre 2023
- 9782347002756
Puisque l'avènement d'une société égalitaire n'est pas inéluctable, contrairement à une idée souvent attribuée à Marx, l'égalité doit être défendue sur le plan philosophique, en prenant au sérieux les objections des adversaires politiques. C'est à ce projet que s'est attelé le philosophe britannique - d'origine canadienne - G. A. Cohen (1941-2009), après avoir proposé une interprétation originale de
la pensée marxiste. L'égalité est-elle en tension avec la liberté, la responsabilité et l'efficacité économique ? À travers une discussion fine des philosophes politiques parmi les plus stimulants de
son temps - Nozick, Dworkin, Rawls - G. A. Cohen offre une défense de l'égalité combinant un profond engagement social avec une
honnêteté intellectuelle inégalée. -
Jean Calvin ; puissance de la loi et limite du pouvoir
Denis Müller
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2001
- 9782841861552
L'éthique politique de Jean Calvin (1509-1564) est à la fois une éthique religieuse, inspirée par le puissant mouvement réformateur de Luther, et une éthique de la Loi morale, soucieuse d'instruire un nouveau rapport au droit et à la cité.
La manière même dont Calvin énonce le rôle ambigu de l'Eglise, lieu de libération mais aussi instrument de contrôle social, est révélateur de sa visée critique et constructive, comme de ses propres limites. Loin d'offrir une nouvelle hagiographie de la pensée calvinienne ou de se satisfaire d'une caricature facile des travers bien connus du calvinisme historique, cet essai tente de s'interroger à nouveaux frais sur les héritages d'une théologie à la fois féconde et datée, libre et entravée, émancipatrice et autoritaire.
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Simone Weil ; l'attention au réel
Robert Chenavier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841864836
Comment articuler l'exigence intime de la spiritualité et le combat pour la solidarité ? On a souvent dissocié ces deux questions. L'oeuvre singulière de Simone Weil (1909 - 1943) les réunit dans un seul mouvement de pensée, qui forme un itinéraire fascinant. " Notre époque a pour mission propre, pour vocation, la constitution d'une civilisation fondée sur la spiritualité du travail ", écrit-elle au soir de sa courte vie.
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Deleuze ; la pratique du droit
Laurent de Sutter
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841864829
" la jurisprudence est la philosophie du droit, et procède par singularités, prolongement de singularités ", disait Gilles Deleuze (1925-1995).
La philosophie sait penser la loi. mais le droit ne se laisse pas réduire aussi facilement. ce prodigieux meccano impose son jeu à la pensée et s'offre ainsi comme un modèle possible, inventif et foisonnant, rigoureux pourtant, souverainement indifférent au jugement. la relecture d'une tradition critique allant de socrate à kafka ouvre ainsi pour deleuze la voie d'une pensée clinique, attentive au singulier, qui pourrait bien être l'avenir de la philosophie.
Une relecture décapante d'une des plus grandes oeuvres de notre temps.
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Voltaire ; le procureur des Lumières
Ghislain Waterlot
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 1996
- 9782841860500
" Aucun philosophe n'a seulement influé sur les moeurs de la rue où il demeurait ".
Ce propos que Voltaire se plaît à répéter ne s'applique pas à lui-même, qui influence non seulement la vie de Ferney mais celle de l'Europe entière. C'est que Voltaire, avant d'être philosophe, est un homme ouvert à l'action. A cette vertu, les Calas, doivent leur salut et la justice sa révolution. Hanté par l'injustice, le patriarche de Ferney ne cessera, à partir de l'affaire Calas, de répéter que la justice et ses institutions doit être indépendante de la religion.
Il prônera inlassablement la tolérance comme seul remède au fanatisme dans un monde divisé par la multiplicité des sectes et des croyances. Surtout il saluera en l'oeuvre de Beccaria l'aurore d'une justice profondément renouvelée selon les principes de la philosophie. Voltaire se veut donc le héraut d'une révolution qui se prépare. Comme il le dit lui-même. Il n'aura pas le plaisir d'en être le témoin.
Mais sa grande ombre est présente aux débats de la Constituante débouchant sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et sur un nouveau Code pénal. A l'heure où les démocrates doutent de leur justice, la voix de ce procureur des Lumières peut encore nous instruire.
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Etienne Balibar ; l'illimitation démocratique
Martin Deleixhe
- Michalon
- Le Bien Commun
- 10 Avril 2014
- 9782841867349
L'Illimitation démocratique vient combler un manque en retraçant de façon synthétique l'évolution de la pensée d'E. Balibar autour de la démocratie sur près de 50 ans.
Né en 1942, Etienne Balibar est professeur émérite de Philosophie à l'Université de Paris-X Nanterre, professeur émérite à l'Université de Californie à Irvine, enseignant à Kingston (Londres) et à Columbia (New York), et membre du Conseil scientifique du CIEPFC. En 1961, il s'oppose à la guerre d'Algérie et adhère au Parti communiste (dont il sera exclu en 1981), en 1964 il est reçu premier à l'agrégation de philosophie. Militant depuis des années pour la cause palestinienne, engagé auprès des sans-papiers, et critique éclairé de la récente stigmatisation des Roms, Etienne Balibar défend une Europe politique où tout citoyen, étranger compris, aurait enfin le droit de cité. Et appelle à démocratiser la démocratie.
La démocratie souffre d'un curieux paradoxe : contrairement à l'aristocratie ou à la monarchie dont les contours institutionnels et symboliques peuvent être tracés avec clarté, la démocratie ne se fige jamais dans une quelconque forme et se maintient plutôt suspendue à sa réinvention permanente. E. Balibar n'est bien évidemment pas le premier à s'attaquer à la question du manque d'ambition de la démocratie. Mais sa démarche est unique en ce qu'elle refuse de dissocier la question de l'extension démocratique de celle de son intensité. E. Balibar fait le pari audacieux que c'est dans l'articulation de ces deux problèmes que se trouve la réponse à nos dilemmes politiques contemporains. La démocratie peut-elle faire de son universalisation le ressort de son approfondissement et inversement ? Peut-elle identifier les exigences des droits de l'homme avec celles du citoyen ? Parvient-elle à faire droit conjointement aux idéaux de la liberté et de l'égalité ? La succession de ses inflexions politiques débouche sur une pensée novatrice de la démocratie radicale.
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Canetti ; les métamorphoses contre la puissance
Nicolas Poirier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 12 Octobre 2017
- 9782841868759
Romancier, dramaturge, anthropologue, essayiste et moraliste, prix Nobel de littérature en 1981, Elias Canetti est un écrivain inclassable, rétif aux dogmes comme aux idéologies, qui a tout fait pour ne pas s'ériger en maître. Hostile aux systèmes de pensée à vocation totalisante, la pensée de Canetti peut sembler, à première vue, assez déroutante, tant il est difficile d'en identifier la forme unitaire qui lui confère d'emblée sa signification. Pourtant, si ses motifs sont indéniablement pluriels, l'oeuvre de Canetti n'en reste pas moins portée par le souci de donner tout son sens à la possibilité pour les hommes de résister, en se jouant notamment des identités figées, à un pouvoir ayant besoin d'infliger la mort pour s'exercer.
Le livre de Nicolas Poirier privilégie l'aspect plus directement politique de l'oeuvre de Canetti : à partir principalement de l'anthropologie de la culture élaborée par Canetti dans Masse et puissance, son unique ouvrage théorique, il se donne pour objet de faire ressortir les thématiques et problématiques saillantes de la réflexion menée par Canetti concernant notamment le pouvoir et son lien avec la mort, mais aussi plus largement la capacité humaine de faire communauté sans succomber aux pathologies qui enferment l'homme dans une identité qu'il prétend exclusive.
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L'oeuvre de Jean-François Lyotard (1924-1998) est exigeante et l'on ne s'y aventure pas sans risque. Elle nous conduit au bord de la falaise, en nous faisant côtoyer par ses interrogations ; les abysses du langage Au centre de la pensée de Lyotard se trouve le concept de différend et, par suite, le traitement de toutes les notions juridiques qui l'avoisinent. La philosophie du différend répond à deux questions solidaires : à quels biais peut recourir celui qui est confronté à un différend nu pour que sa plainte soit entendue et pour que le tort dont il a été victime soit reconnu ? Quelles formes peut prendre la reconnaissance réciproque de la vie civile, depuis un désaccord qui est l'expression d'un conflit de légitimités ? La pensée de la partie civile connaît deux versants : celui de la demande de reconnaissance d'un tort ; celui des conditions du vivre-ensemble sur la base de ce que nous pourrions nommer une civilité du différend.
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ce qui surprend immédiatement à la lecture de l'oeuvre de castoriadis, c'est le décalage entre la puissance d'une pensée, sensible pratiquement à toutes les pages, et son côté confidentiel.
est-ce la diversité du parcours de cet homme né en 1922 à constantinople, fuyant la dictature de metaxas pour arriver à paris en 1945, son engagement au sein du groupe, devenu quasiment mythique, " socialisme ou barbarie ", son enseignement à l'école des hautes études en sciences sociales ? est-ce la difficulté de le situer dans un champ disciplinaire défini : militant politique, économiste, psychanalyste, philosophe, penseur de la démocratie, au savoir quasi encyclopédique ? pourtant cette activité étonnante trouve toute sa cohérence dans le concept d'autonomie, présent d'emblée comme idée essentiellement politique.
comment l'autonomie est-elle possible ? question double en vérité, indissolublement pratique et théorique. comment mettre concrètement en place une société proprement autonome, c'est-à-dire se sachant pleinement responsable d'elle-même et des orientations qu'elle prend ? que suppose ce projet pour les sociétés humaines, leur histoire et les hommes qui les constituent oe
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Rousseau ; les paradoxes de l'autonomie démocratique
Céline Spector
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Mai 2015
- 9782841867929
Les paradoxes de l'autonomie démocratique chez Rousseau : entre primitivisme, naturalisme et républicanisme.
L'oeuvre de Rousseau a suscité de très nombreuses exégèses. Pourtant, peu d'ouvrages de synthèse ont jusqu'ici fait droit aux paradoxes les plus saillants de sa pensée. En articulant la théorie de l'histoire de l'humanité présente dans le second Discours et la vision de la société légitime dans le Contrat social, Céline Spector se propose de renouveler la vision classique de l'auteur investi dans la Révolution française comme dans les grandes secousses post-totalitaires du XXe siècle. Rousseau propose-t-il une conception unifiée de la causalité historique? Comment conçoit-il l'avènement d'un Etat légitime régi par la volonté générale? La société bien ordonnée, visant la liberté et l'égalité, est-elle une forme d'utopie? Le peuple ne risque-t-il pas d'être dépossédé de sa souveraineté par le Législateur? -
Pierre Bayle, les paradoxes politiques
Olivier Abel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 23 Février 2017
- 9782841868223
La liberté de conscience chez Pierre Bayle oscille. D'un côté, nous avons l'idée minimale que « les droits de la conscience sont directement ceux de Dieu lui-même », que le dictamen de la conscience ne nous appartient pas plus que la couleur de nos yeux. La conscience est ici protégée de toute intervention par un voile d'ignorance et d'impuissance, issu d'une lecture hétérodoxe de la prédestination. De l'autre nous avons l'idée que tout est ouvert à la discussion, dans une utopie marine de société indocile et de libre tolérance, sans lois ni Etat. La République des Lettres « est un état extrêmement libre. On n'y reconnaît que l'empire de la vérité et de la raison, et sous leurs auspices on fait la guerre innocemment à qui que ce soit ». Comment penser ensemble ces deux aspects ?
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Malraux, apocalypse de la fraternité
Jérôme Michel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 7 Juin 2018
- 9782841868261
Par-delà le légendaire, il apparaît bien que Malraux aura saisi l'essentiel du siècle : fin de la domination européenne, déchristianisation, les totalitarismes fascistes et communistes machine d'asservissement, mutation civilisationnelle du monde de l'écrit aux usines à rêves porteuses d'autres formes d'asservissement.
Pour Malraux, la seule valeur capable de témoigner contre le Mal, à défaut de la vaincre, fut la fraternité, aussi bien réponse au mal que condition d'une société digne - fraternité est seule capable de restituer aux être leur dignité humaine.
Ni philosophe, ni théoricien, encore moins doctrinaire, la fraternité n'est pas pour Malraux une valeur abstraite mais une expérience incarnée qui s'oppose à celle de l'humiliation.
De même que, comme le disait Paul Ricoeur, « notre première entrée dans la région du droit n'a-t-elle pas été marquée par le cri : C'est injuste ! », la découverte de la fraternité chez Malraux commence par ce qui en constitue la négation absolue, à savoir l'humiliation - laquelle constitue pour lui une catégorie métaphysique et politique fondamentale.
La fraternité est au coeur de l'oeuvre de Malraux, aussi bien de l'oeuvre romanesque, de l'oeuvre esthétique que des écrits de la dernière période qui vont des Antimémoires à L'Homme précaire et la littérature. Chez Malraux, la fraternité est tout à la fois la condition préalable de la justice et la finalité de cette dernière. Sans fraternité, pas d'égalité réelle et pas de justice possible.
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Kolakowski ; l'esprit de resistance
Jacques Dewitte
- Michalon
- Le Bien Commun
- 9 Juin 2011
- 9782841865727
Le philosophe polonais Leszek Kolakowski (1927-2009), grand intellectuel européen du XXe siècle, est l'auteur d'une oeuvre abondante et variée, relevant à la fois de l'histoire des idées, de l'histoire religieuse et de l'essai philosophique. Il fut aussi un écrivain drôle et spirituel, cultivant le goût du paradoxe, la mise en question sceptique de toutes les évidences établies, sans déboucher jamais sur un scepticisme absolu. Séduit dans sa jeunesse par le communisme, il ne tarda pas à s'en détacher et à analyser le marxisme de l'intérieur. Le stalinisme n'est pas un accident, il est inscrit en germe dans la folle et splendide ambition de Marx : faire retourner l'homme à son unité perdue. Ainsi redécouvre-t-on la signification d'un christianisme marqué par les thèmes de la perte de l'innocence et du clivage anthropologique, qui peut apprendre aux hommes à vivre dans l'imperfection irrémédiable de leur être, sans pour autant sombrer dans le désespoir. Il en ressort une conception politique reconnaissant l'importance des médiations et des institutions, ainsi qu'une vision de la spécificité de l'Europe comme la civilisation qui a su mettre en question la supériorité absolue de ses propres valeurs et rendre possible l'universalité humaine.
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Jacques Derrida ; la justice sans condition
Jérôme Lèbre
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Février 2013
- 9782841866793
« La loi est la loi » : cette phrase ne dit rien mais elle fait sens. Elle n'est qu'une phrase, toutefois elle a une force, elle est même l'expression de la force, tout en établissant sans le dire une différence entre la loi juridique et la loi du plus fort. C'est précisément cette différence que l'on attend de la justice, dans les conditions d'exercice du droit et au-delà. Derrida, engagé dès son enfance dans un corps à corps avec la langue et la nationalité françaises, choisit la philosophie pour cette exigence de justesse, et découvre en elle l'exigence sans condition de la justice, différenciant en son nom le droit et la force qui l'institue. Indéconstructible, traçant la limite de ce qui peut se dire, la justice résiste alors aux pouvoirs des langues et des nations, se dissémine dans les lois grecques et juives, naturelles et positives, antiques et révolutionnaires, nationales et internationales. Elle remet en jeu l'histoire de la pensée et de la politique, dissociant toujours le présent de ce qu'il devrait être. La justice ne se présente jamais comme telle. La loi est toujours la loi. Mais il faut traduire, on peut traduire : « la déconstruction est la justice ».
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Carré de Malberg ; le positivisme impossible
Didier Mineur
- Michalon
- Le Bien Commun
- 18 Novembre 2010
- 9782841865420
Considéré comme l'un des guides de la pensée juridique française, Raymond Carré de Malberg (1861-1935) a tenté d'articuler une théorie positive du droit et une visée prescriptive. Introducteur en France de l'"Isolierung" allemand, il veut libérer l'étude du droit de toute considération extra-juridique : il n'existe aucun droit naturel, seulement des constructions historiques ayant leur logique propre. Mais avec son projet d'une théorie positive "générale", Carré de Malberg revient à la possibilité d'un idéal juridique, en tentant d'élaborer un modèle théorique auquel rapporter les systèmes empiriques. Son oeuvre, dès lors, est une recherche sans fin de ce modèle, qui l'amène à rechercher l'essence de l'État moderne, en remettant sur le métier des notions clés : la souveraineté du peuple, la représentation politique, la volonté générale, la participation. La Constitution de 1958 et plus largement le droit constitutionnel moderne portent sur la marque de ses travaux.
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Cassirer - la politique du juste
Bertrand Vergely, Antoine Garapon, Laurence Engel
- Michalon
- 1 Mai 1998
- 9782841860807
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Levinas ; le passeur de justice
Jean-françois Rey
- Michalon
- Le Bien Commun
- 14 Novembre 1997
- 9782841860722
" comment juger ? " " qu'ai-je à faire avec la justice ? "de telles questions ne s'adressent pas aux seuls professionnels du droit, mais à tout citoyen, à tout homme, dès lors qu'il vit en société.
Mais vivre en société n'implique pas seulement le côtoiement d'une succession quelconque d'individus indifférents. le travail d'emmanuel lévinas (1905-1995) a consisté, sa vie durant, à développer et à argumenter une philosophie de la " non-indifférence ". pas de catéchisme dans cette oeuvre, mais une entreprise philosophique de fondation du monde sur la justice. avant tout système, toute ontologie, tout logos, qui rassemblent et totalisent, il y a un moi " gardien de son frère ".
L'infini de cette responsabilité démesurée à l'égard d'autrui demande mesure et définition. le jugement est ce moment crucial oú il s'agit de comparer des hommes pourtant incomparables. rappel à l'ordre du judiciaire : ne pas oublier la miséricorde, d'oú procède la justice.
Rappel à l'ordre du politique : ne pas oublier que l'etat a tendance à peser pour son propre compte. dans une tension jamais réduite entre la raison grecque et la révélation d'une loi absolue (la torah), lévinas esquisse la figure du juste, tragique et pourtant sereine, promise pour le " monde à venir " et pourtant déjà là.
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Créateur du concept d'engagement dont d'autres (notamment Sartre); s'empareront, Emmanuel Mounier (1905-1950) invente une philosophie du citoyen actif explorant tous les problèmes de la démocratie. La prise en compte de l'événement est un acte essentiel de sa démarche Pensée sans utopie la philosophie de Mounier conserve le nerf des vision utopiques et la capacité de fonder le refus de l'injustice du monde tel qu'il est Chez lui, la notion de personne est centrale pour comprendre le lien social. Il est aussi le penseur d'un christianisme libéré du mythe de la Chrétienté, acquis à la laïcité, centré sur la lumière évangélique. En rupture avec beaucoup de présentations anciennes de la pensée de Mounier, cet ouvrage fait le pari de démontrer l'actualité de son oeuvre.
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Marx ; aux origines de la pensée critique
Dick Howard
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2001
- 9782841861576
La théorie de Marx se voulait révolutionnaire.
Fondée sur l'Histoire, elle devait en être la réalisation et le dépassement. Depuis 1989, c'est l'Histoire elle-même qui semble avoir réfuté la dialectique marxiène et, comme le disait Merleau-Ponty, fait de Marx un classique parmi d'autres. Pourtant, le renouveau de la pensée critique, plus nécessaire que jamais dans un monde dominé par l'économique, passe aussi par la redécouverte de la dimension philosophique de la pensée politique de Marx.
C'est ce regard neuf sur la philosophie de Marx et sur notre modernité que cet essai se propose d'explorer.
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Ortega y Gasset: L'exigence de la vérité
Yves Lorvellec, Christian Pierre
- Michalon
- 14 Novembre 2001
- 9782841861569
En 1930, Ortega y Gasset publie son livre le plus célèbre, La Révolte des masses.
Ce texte aura un très grand retentissement dans le domaine de la réflexion politique. Traduit en français en 1937, sa diffusion s'étendra à l'ensemble des pays européens et aux États-Unis. Son analyse du fascisme mussolinien d'une part, et du communisme soviétique de l'autre, tranche, par une lucidité exemplaire, sur le fond des engagements partisans, occupation principale de l'intelligentsia française pendant près de cinquante ans.
En voyant la négation systématique et volontaire de tout droit, propre " à l'action directe " qui est la manière d'agir typique de " l'homme-masse ", le noyau de l'illégitime et de la violence, il nous invite à reconsidérer et à réévaluer les fondements mêmes du libéralisme politique.
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Jean-Luc Nancy ; retracer le politique
P P Jandin
- Michalon
- Le Bien Commun
- 2 Février 2012
- 9782841865819
Démocratie, humanité, raison, justice, les concepts hérités de notre tradition semblent désormais impuissants à penser le commun de l'existence.
Leur signification est brouillée. "Le témoignage le plus important et le plus pénible du monde moderne est le témoignage de la dissolution, de la dislocation ou de la conflagration de la communauté", écrit Jean-Luc Nancy. Retracer le politique, alors, c'est rompre avec l'idée que "tout est politique". C'est exiger du pouvoir qu'il renonce à mettre en oeuvre la communauté comme une totalité et qu'il ménage l'accès à d'autres sphères de l'existence.
L'effort de déconstruction de l'intrication d'origine du politique et du philosophique est une chance de sortir du nihilisme. Il s'agit de comprendre ce qui, après les illusions de l'humanisme, peut faire tenir un monde. Comment les hommes tiennent-ils ensemble ? Comment sont-ils ajustés ? On ne saurait renoncer au thème traditionnel de l'égalité juridique et économique, mais autre chose encore est de respecter l'hétérogénéité des individus, exposés à la singularité multiple et à l'incommensurable.
La politique démocratique consiste alors à écarter un sens du commun pour ouvrir aux possibilités de sens multiples en commun. Né en 1940, Jean-Luc Nancy a enseigné la philosophie à Strasbourg, Berlin et Berkeley. Il a travaillé avec Jacques Derrida et Philippe Lacoue-Labarthe, publiant seul ou en collaboration de nombreux ouvrages.