Filtrer
Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Support
Éditeurs
Hermann
-
Traduction inédite et commentaire de Pierre Boutang
Illustrations de Vieira da Silva
Ils sont allongés sur des lits et parlent de l'Amour et de la Beauté. Leurs discours se succèdent, parfois se répondent : car il y a plusieurs Amours et plusieurs manières de désirer le Beau. A ces hommes vivant en un temps et un lieu où l'éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime oppose un modèle féminin de la procréation du savoir. À travers elle, Socrate dessine les étapes de l'apprentissage du philosophe capable de se détacher du monde sensible pour devenir l'« amant » par excellence qui guide l'« aimé » dans sa quête du Vrai et du Beau. Par-delà les interprétations prudentes du Banquet que nous a léguées la tradition philosophique, cette traduction inédite invite à une lecture renouvelée de ce dialogue de Platon : un Banquet parfois extravagant, à l'image de son objet, d'une richesse stylistique exubérante, souvent cru dans son langage, foisonnant enfin dans sa recherche du bonheur véritable. -
Que devient l'identité?
Roger-Pol Droit, Monique Atlan, Collectif
- Hermann
- 3 Avril 2024
- 9791037038265
Partout, il est question d'identité. Elle semble devenue un enjeu crucial, objet de passions et de conflits exacerbés. Les uns défendent, avec un acharnement intense, « leur » identité - nationale, régionale, linguistique, culturelle, sexuelle ou ethnique. Ils la revendiquent et l'exhibent, craignant qu'elle ne disparaisse à cause de la construction européenne, de la mondialisation, de l'uniformisation technique, de la négation des différences... Tandis que d'autres la décrivent par nature comme indécise et fluide.
Qu'est-ce donc que l'identité ? Est-elle unique ou multiple ? Personnelle, collective, historique, biologique, psychologique... ? Entre fixité et mobilité, entre être et devenir, a-t-elle la vertu de nous donner un visage, qui pourrait s'évanouir si nous ne sommes pas sur nos gardes ? Des philosophes abordent de manière claire cette série d'interrogations, en revenant sur l'histoire de ce concept et son évolution actuelle. -
L'opinion contre les experts
Stanislas Deprez, Pierre Giorgini
- Hermann
- Philosophie, Politique Et Economie
- 28 Août 2024
- 9791037038982
Le vrai des gens, c'est-à-dire ce qui est vrai pour eux, semble toujours s'éloigner un peu plus de la "vérité" dite par les experts. Quelque chose est vrai pour moi parce que cela fait sens à la fois dans ma vie et dans la perception que j'ai du monde. Mais la façon dont on met en récit ce que l'on vit, seul ou en communauté, devient chaque jour plus hermétique aux récits de "l'élite".Nous proposons, au lieu d'opposer stérilement ce qui est vrai pour le commun à la vérité des sachants, que soient ouverts des espaces d'une réconciliation possible entre les deux. Ces lieux hybrides d'actions communes et de récits collectifs redonneraient du sens et donneraient l'espoir d'un futur à la fois possible et désirable. C'est cela que nous appelons la "prosp'active".
-
Philosophie clinique : Au chevet de l'animal parlant
Gérard Rabinovitch
- Hermann
- Philosophie, Politique Et Economie
- 28 Août 2024
- 9791037038968
Quand la philosophie se penche sur la condition humaine plutôt que de voltiger dans le ciel des idées, et qu'elle interroge les possibilités d'une « vie bonne » pour en faire son but explicite, alors la philosophie politique naît, soulignait Léo Strauss. Quand la philosophie politique se porte au chevet de la condition humaine, épaulée d'une histoire des mentalités et des apports d'une anthropologie non lénifiante, celle explorée par Sigmund Freud, elle devient clinique. L'objet central de celle-ci est alors cet « animal parlant », tel que les sagesses antiques d'Athènes et Jérusalem définissaient essentiellement l'Homme : zoon phonanta et haï medaber. Une spécification axiale qui s'est perdue, progressivement remplacée par la conception dévoyée d'« animal social ». Mais c'est là un fourvoiement qui n'a servi qu'à sociologiser les humains pour mieux les domestiquer en masse.Clinique, la philosophie retrouve sa vocation inaugurale, en replaçant le langage au coeur de la condition humaine : elle redevient capable d'affronter les fracas mortifères récurrents de notre espèce. Tel est le motif du présent essai.
-
Esquisse d'une théorie des émotions
Jean-Paul Sartre
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 22 Mai 2010
- 9782705670146
Un texte introductif à la phénoménologie allemande et tout particulièrement à la pensée de Husserl. A partir d'une critique des théories psychologiques traditionnelles, Sartre en vient à définir l'émotion non comme un simple mécanisme affectif mais comme un mode d'existence de la conscience. Fragment du manuscrit perdu de La psyché.
-
"Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver", aurait affirmé Joseph Goebbels. Mais face aux guerres et crises en tous genres, la culture n'aurait-elle pas, elle aussi, la capacité de dégainer ?Dans un monde toujours plus complexe et conflictuel, l'auteur du présent ouvrage défend le rôle d'une culture qui serait du côté de l'action plus que de la pensée, à la différence des instances nationales et internationales impuissantes à trouver des sorties de crise. Il reviendrait à la culture, par ses capacités de mise en perspective et de dispositifs mémoriels, d'offrir la distance nécessaire à l'analyse et aux prises de décision politiques.Pour ce faire, Alexis Nouss propose une réflexion ancrée dans l'actualité européenne et les conflits récents que constituent la guerre en Ukraine, le 7 octobre et ses suites, et le phénomène migratoire.
-
Entretien d'un philosophe avec Madame la Maréchale de ***
Denis Diderot
- Hermann
- 22 Mai 2009
- 9782705668761
« N'êtes-vous pas Monsieur Diderot ? Oui, Madame. C'est donc vous qui ne croyez rien ? Moi-même. Cependant votre morale est d'un croyant. Pourquoi non, quand il est honnête homme. Et cette morale-là vous la pratiquez ? De mon mieux. Quoi ! Vous ne volez point, vous ne tuez point, vous ne pillez point ? Très rarement. »
Ainsi commence l'Entretien d'un philosophe avec Madame la Maréchale de ***, une jeune femme « belle et dévote comme un ange » qui demande au philosophe de justifier son athéisme.
Ce savoureux dialogue a le naturel d'une conversation familière ; il en épouse les méandres. Chaque interlocuteur peut interrompre l'autre au moment où l'on s'y attend le moins. Les répliques s'enchaînent de façon imprévisible sans la moindre contrainte extérieure. Diderot ne catéchise pas son interlocutrice. Il a pour elle un respect qui n'est jamais démenti. Comme il est dit dans l'« Avis au lecteur », « il serait à souhaiter que les matières importantes se traitassent toujours (...) dans le même esprit de tolérance ».
On trouvera ici la première édition critique de ce dialogue, établie d'après la version originale diffusée dans la Correspondance littéraire en 1775 et accompagnée d'un ensemble de textes qui en éclairent le sens et la portée. -
L'intelligence artificielle derrière nos écrans est devenue omniprésente. Ses capacités progressent à un rythme exponentiel dans des domaines que l'on croyait autrefois réservés aux humains, comme l'art, le langage, les relations interpersonnelles ou la science. Les innombrables IA, telles que ChatGPT, DALL-E 2 ou Midjourney, qui sont accessibles au grand public, mettent en lumière les défis d'une cohabitation incessante avec des algorithmes. En sortons-nous indemnes ? L'homme, qui rêvait de se voir « augmenté » grâce à la technique et de s'affranchir des limites liées aux contraintes biologiques, découvre qu'il risque en réalité d'être assujetti à la condition de cybcog (cybernetic cognition), un être dépendant et piloté par l'IA. Les études sont unanimes : notre exposition constante aux IA diminue nos capacités à créer, à apprendre et à penser, altère nos liens sociaux et notre autonomie.
Cet essai, qui tient compte des innovations et des recherches les plus récentes, nous informe sur les potentialités extraordinaires comme sur les dangers de l'IA, et plaide pour un encadrement strict de ses usages. -
Humanimaux : Où placer les frontières de l'humain ?
Marta Segarra
- Hermann
- Le Bel Aujourd'hui
- 24 Avril 2024
- 9791037038326
-
« Lucrèce, philosophe épicurien, est aussi un immense poète. Le paradoxe est que sa poésie semble prendre perpétuellement l'épicurisme à contre-pied, comme si le poète, chez lui, donnait tort au philosophe à moins que ce ne fût l'inverse. C'est ce que j'ai essayé d'exprimer (notamment en retraduisant les plus beaux passages de son chef-d'oeuvre) et de comprendre. De la philosophie d'Epicure, la plus lumineuse, la plus douce, la plus sereine, peut-être la plus heureuse de toute l'Antiquité, Lucrèce a tiré le poème le plus sombre, le plus âpre, le plus angoissé, le plus tragique. Cela nous dit quelque chose sur l'homme qu'il fut, certes, mais aussi sur l'épicurisme, sur la philosophie, et sur nous-mêmes. Si nous étions des sages, nous n'aurions pas besoin de poètes. Mais aurions-nous besoin de philosophes ? »
-
Hegel ne dénature-t-il pas la raison en la fondant somme toute sur un acte de foi lorsqu'il maintient, dans Die Vernunft in der Geschichte, que « la seule idée qu'apporte la philosophie est la simple idée de la Raison - l'idée que la Raison gouverne le monde » ?
On se doute qu'une telle proposition ne fit pas l'unanimité au sein des milieux intellectuels et philosophiques. Des pans entiers du réel, objecte-t-on à l'auteur, ne peuvent être considérés absolument rationnels. Hegel ne perd pas pied. Imperturbable, il réplique incontinent que la raison demeure en vérité l'unique juge : le geste « irréfléchi » est-il rationnel, l'Histoire est-elle rationnelle, l'univers empirique est-il rationnel... ? Qui peut le dire sinon la réflexion, la pensée, l'exercice de la raison en commerce avec son objet. Tout objet. Y compris elle-même. On ne saurait en effet opiner sérieusement sur quelque référent sans avoir préalablement réfléchi celui-ci, sans l'avoir chamboulé, littéralement, de nos interrogations. Le vrai et le faux sont par définition les enfants d'une réflexion. Les enfants de la raison. Or, si rien de signifiant ne peut être dit hors la raison, et que de ce fait celle-ci se révèle comme l'« irréductible » source de sens, il devient impératif de tout mettre en oeuvre de manière à « saisir la raison dans sa détermination ». C'est le projet hégélien. -
La liberté intérieure ; une esquisse
Claude Romano
- Hermann
- Le Bel Aujourd'hui
- 2 Septembre 2020
- 9791037003010
La liberté est-elle un pouvoir neutre et indifférencié de choix et d'action qui est octroyé à tout individu, et qu'il exerce identiquement avec tout autre, ou n'est-elle pas plutôt une capacité qui n'échoit qu'à lui seul d'accomplir son être propre dans ce qu'il a d'unique ? En souscrivant à la seconde branche de cette alternative, Claude Romano s'efforce de préciser les conditions de possibilité de qu'il appelle « liberté intérieure », c'est-à-dire la capacité de vouloir et de décider en l'absence de conflit intérieur, de telle manière que cette volonté et cette décision expriment l'être que nous sommes et manifestent un accord de cet être avec lui-même. En soulignant les limites de la conception largement dominante, de Platon à Harry Frankfurt, de cette liberté comme une subordination de nos désirs et tendances affectives spontanées aux « désirs de second ordre » qui découlent de notre réflexion rationnelle, l'auteur défend une conception originale de l'autonomie qui rejette une telle hiérarchie. Il étaye son propos par l'analyse d'un exemple littéraire, la décision finale de la Princesse de Clèves dans le roman éponyme de Mme de Lafayette.
-
Philosophie du soin : économie, éthique, politique et esthétique
Jean-Philippe Pierron
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 9 Juin 2021
- 9791037006769
La philosophie du soin, que l'on parle aujourd'hui de care, d'attention ou de sollicitude, est maintenant bien installée dans le paysage intellectuel. À tel point que parler de moment du soin, à l'intersection entre philosophie, sciences humaines et sociales, arts et politiques, est devenu un point d'accord. Cet ouvrage, en s'installant au coeur d'une philosophie du soin, cherche à en tirer les conséquences dans quatre champs explorés singulièrement : le travail, le numérique, l'architecture et l'écologie.
En quoi penser et agir en termes de soin a-t-il des effets sur notre manière d'éclairer ce qui s'engage dans les métiers et les professions dans une philosophie du travail ? Quels aspects du soin le numérique, de la robotique à l'intelligence artificielle et aux logiciels, vient-il soutenir, déplacer ou abîmer ? Comment le soin s'explicite dans des manières spécifiques de ménager l'espace, dans les questions d'architecture et d'urbanisme ? Enfin, à quel point d'intersection, entre santé et environnement, le soin permet-il d'accompagner la transition écologique ? -
Le devoir de résister : apologie de la désobéissance incivile
Candice Delmas
- Hermann
- L'avocat Du Diable
- 26 Octobre 2022
- 9791037019851
Quelles sont nos responsabilités face à l'injustice ? Les philosophes considèrent généralement que les citoyens d'un État globalement juste doivent obéir à la loi, même lorsqu'elle est injuste, quitte à employer exceptionnellement la désobéissance civile pour protester. Les militants quant à eux, qu'ils luttent pour les droits civiques, contre les violences faites aux femmes ou pour le climat, jugent souvent que l'obligation première est résister à l'injustice.En revisitant le concept d'obligation politique, Candice Delmas montre que le devoir de résister a les mêmes fondements que le devoir d'obéir à la loi. Des formes de désobéissance incivile, de l'aide clandestine aux migrants aux fuites de documents non autorisés en passant par l'écosabotage ou les cyberattaques, peuvent parfois être justifiées, voire moralement requises, même dans des sociétés démocratiques.C'est par ces moyens illicites et incivils que les Freedom Riders ont dénoncé la ségrégation aux Etats-Unis, que #BlackLivesMatter a révélé les violences policières ou #MeToo l'ampleur des phénomènes de harcèlement et des féminicides. L'incivilité interpelle, accuse, rend l'indifférence impossible et force à prendre parti.Alors, qu'est-il légitime de faire pour défendre une cause juste dans un État de droit qui en ignore les enjeux?
-
Depuis l'exil, le philosophe W. Benjamin recompose, dans une série de brèves vignettes, ses souvenirs d'enfance à Berlin. Loin de l'anecdote, il s'agit d'une véritable plongée dans l'enfance et dans l'histoire, où se retrouvent les thèmes essentiels de la philosophie benjaminienne. Ce texte resté inédit du vivant de l'auteur, est désormais connu en plusieurs variantes, dont celle-ci est la dernière à laquelle il ait mis la main.
Walter Benjamin (1892-1940) est un philosophe, historien de l'art, critique littéraire, critique d'art et traducteur (notamment de Balzac, Baudelaire et Proust) allemand de la première moitié du XXe siècle, rattaché à l'école de Francfort.
Traduction et préface de Pierre Rusch
Postscriptum de Patricia Lavelle -
La pensée d'Edgar Morin est inclassable. Ni science ni philosophie, enjambant la science et la philosophie, les sciences humaines et les sciences naturelles, sa pensée échappe aux classements disciplinaires et aux modes de connaissance compartimentée. Edgar Morin a abordé des disciplines aussi différentes que la biologie, la sociologie, l'anthropologie, la philosophie et l'épistémologie des sciences.
Comment résumer une oeuvre qui couvre plus de soixante années de vie intellectuelle ? Comment en dégager un esprit général qui ne soit pas une réduction caricaturale ?
En passant par La Méthode dont la publication s'est étalée sur presque trente ans (1977-2004). Déjà en gestation dans les premiers travaux d'Edgar Morin (L'Homme et la Mort, Le Vif du sujet, Le Paradigme perdu), La Méthode est le creuset d'où sont sorties de nombreuses ramifications, sociologiques, politiques, éducatives (Terre-Patrie, La Voie, Les Sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur), ramifications distinctes mais inséparables de la source qui les a fait naître.
Ancien résistant et témoin privilégié de notre époque, Edgar Morin a traversé le XXe siècle en acteur de l'histoire. Il est l'auteur d'une oeuvre transdisciplinaire, abondamment commentée et traduite dans plusieurs langues, qui nous oblige à rompre avec la disjonction et la compartimentation des savoirs. Elle a pour dénominateur commun la recherche d'une connaissance non mutilée et le souci d'une pensée capable d'affronter la complexité du réel. -
Postface de Jean-Luc Nancy.
« Le prisonnier est un être sacré parce que c'est un être livré et qu'il a perdu toutes ses chances. Si cet homme s'est rendu personnellement responsable d'actes criminels, il doit être jugé ».
Au lendemain de la guerre, Robert Antelme, tout juste libéré de Buchenwald et de Dachau et venant d'apprendre la mort de sa soeur en déportation, rédige un long article sur le sort à réserver aux criminels allemands. Devant les violences qui leur sont infligées, il déclare l'exigence absolue du droit contre l'instinct de vengeance. Il sait qu'il va choquer certains rescapés ; mais il écrit au nom d'idéaux simples : « la justice, la liberté et le respect de l'homme ». Loin d'être un simple texte de circonstance, Vengeance ? constitue une réflexion de fond sur la question du droit et de son origine. Sans aucune référence à la notion chrétienne de pardon, Robert Antelme enjoint ses concitoyens à renoncer à toute vengeance : même lorsqu'un homme est légitimement privé de sa liberté, il doit conserver sa dignité. Toute atteinte au respect dû à la personne humaine (fût-elle coupable) constitue un acte de barbarie. -
Derrida - Lacan : L'écriture entre psychanalyse et déconstruction
Isabelle Alfandary
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 20 Juin 2016
- 9782705692193
Jacques Derrida et Jacques Lacan se seront peu fréquentés, auront peu échangé, du moins si l'on s'en tient à leurs strictes biographies. Cependant un lien s'établit entre leurs oeuvres respectives autour du statut singulier et fondateur de la trace et de la lettre. La psychanalyse n'a jamais cessé de hanter la pensée de Derrida, la figure de Lacan y étant fréquemment convoquée. Lacan, quant à lui, a croisé le fer tout au long de son enseignement avec l'histoire de la philosophie, se gardant de prononcer le nom de Derrida qu'il avait pourtant incontestablement lu. Entre psychanalyse et déconstruction, des intuitions communes, des pratiques affines, des liens intimes et complexes méritent d'être examinés au prisme de la question de l'écriture et à la lumière de la pensée freudienne, dont la lecture inspire et informe tant l'oeuvre de Lacan que celle de Derrida, les partageant et les opposant irréductiblement.
-
Dans cet ouvrage publié sept ans après la Shoah, Martin Buber se propose de sonder le phénomène du mal, ses origines, sa nature, comment il en vient à se produire dans la vie de l'être humain et le chemin possible pour le dompter. Pour ce faire, il s'appuie sur les mythes biblique et zoroastrien de l'origine du mal qu'il interprète pour ensuite les confronter à notre expérience concrète du mal.
-
L'Humain qui vient
Raphael Zagury-Orly, Alain Fleischer, Collectif
- Hermann
- 25 Septembre 2024
- 9791037040350
Dans un monde hyper-technologisé, le concept même d'humanité est en constante évolution. Qu'appelons-nous humain aujourd'hui ? Qu'est-ce que nous continuons à appeler humain malgré l'évolution historique évidente et l'avenir incertain auquel nous sommes confrontés ? Assistons-nous à une transfiguration si radicale que sa propre définition, en plus de l'horizon humaniste, serait dépassée ? Comment envisager les nouvelles figures de l'humain à venir ?
Ces questions n'ont pas de réponses simples, mais la numérisation rapide a des conséquences évidentes. Des philosophes, des anthropologues, des ethnologues et des psychologues ont été réunis pour interroger ces dilemmes éthiques et épistémologiques avec une perspective multidisciplinaire et multiculturelle. -
La pensée est indissociable de la langue dans laquelle elle se forge. Si la philosophie est inséparable du grec, de quel type est la pensée qui germe dans la langue hébraïque?
C'est l'ambition de ce livre d'en retrouver les traces, comme si il y avait déjà à l'oeuvre une pensée en deçà des théories et des doctrines, une pensée précédant le texte tout en ne s'exprimant qu'à travers ses différentes économies, une pensée de toutes les pensées issues de la racine hébraïque dans laquelle l'Ëtre ne se dit pas au présent.
Le livre de Shmuel Trigano jette une lumière nouvelle sur l'ontologie. Il inaugure une façon inédite de philosopher qui naît, certes, de la fréquentation de la langue grecque mais sans pour autant y ramener. Par delà la philosophie grecque mais aussi la philosophie juive classique, une voie s'ouvre vers une autre philosophie à laquelle ce livre appelle... -
Une éthique du regard ; le cinéma face à la catastrophe, d'Alain Resnais à Rithy Panh
Sylvie Rollet
- Hermann
- Fictions Pensantes
- 22 Août 2011
- 9782705680848
Ouvrage publié avec l'aide de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Comment évoquer, avec les moyens du cinéma, ce qui ne peut être représenté, la destruction des Juifs d'Europe, l'extermination des Arméniens ou l'élimination du quart de la population cambodgienne par les Khmers rouges ? Cette question est au coeur de Nuit et Brouillard, Images du monde et inscription de la guerre, Sursis, Calendar, Ararat, Shoah et S21. Ces « films-témoins » instaurent une scène où le regard est sommé de voir qu'il n'a rien vu et que la Catastrophe reste à penser. Resnais, Farocki, Egoyan, Lanzmann et Panh adoptent certes des formes cinématographiques différentes, entre témoignage et fiction, mais, comme le démontre Sylvie Rollet dans cet essai, ils manifestent une même exigence. Ne voulant ni représenter ni réparer ce qui par définition est irreprésentable et irréparable, ils inscrivent la lacune au coeur des images. L'« éthique du regard » à laquelle ils obéissent relance inlassablement notre désir de percevoir et de comprendre l'événement, qui, de la sorte, devient imaginable. -
Quelle est la quête symbolisée par le jeu d'échecs? Quels liens pouvons-nous établir entre Beth Harmon de la récente série télévisée The Queen's Gambit et des personnages littéraires comme Loujine ou Monsieur B., de Nabokov ou Stefan Zweig ?
Les joueurs d'échecs sont-ils des fous de Dieu, des mystiques de l'absolu ? Veulent-ils s'affranchir des limites imparties à la condition humaine et s'élever à un niveau de calcul surhumain, comme s'ils étaient dotés de l'omniscience ?
Dans cet essai, l'auteur se propose de revisiter un certain nombre d'oeuvres littéraires et artistiques qui mettent en scène le jeu d'échecs. Il part de l'hypothèse chère à Borgès selon laquelle les échecs sont un petit théâtre reproduisant le drame cosmique, où l'être humain, même surdoué, se brûle les ailes dans son désir de perfection. -
Pesanteur et portance : une éthique de la gravité
Christine Leroy, Chiara Palermo, Collectif
- Hermann
- 9 Décembre 2022
- 9791037021687
La thématique du corps-vécu dans l'épreuve de la gravité est au coeur de cette publication polyphonique. Il s'agit ici d'explorer la façon dont l'expérimentation de la pesanteur et du fait d'être porté, notamment en danse-contact improvisation et dans des pratiques motrices non curatives, voire certaines pratiques artistiques ancrées dans la matière (écriture, chant, pratiques performatives, etc.), peut vivifier le sujet. C'est ainsi d'une anthropologie de la « portance » (Emmanuel de Saint Aubert, 2015) à partir de la clinique du care (Winnicott, 1970), et plus largement de la place accordée au corps soignant dans le soin au corps, dont il est ici question. Nous soulignons la nécessaire interdépendance anthropologique des corps, vulnérabilité psychophysique qui, loin de nous dégrader, nous élève : c'est là un point de convergence entre l'éthique née du poids du corps et les care ethics (Gilligan, Tronto seq.).