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Philosophie
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Susan Sontag : À l'avant-garde de la sensibilité
Nicolas Poirier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 17 Octobre 2024
- 9782347003234
Critique, essayiste, romancière et cinéaste, Susan Sontag (1933-2004) a toujours pensé d'une manière ouverte et polémique. Empruntant diverses formes, son oeuvre doit se lire comme une tentative pour relire de manière radicale les rapports que le sujet entretient avec le monde à travers les images et les mots.
De ses premiers textes critiques jusqu'à son dernier essai Devant la douleur des autres, en passant par sa réflexion sur la photographie ou sur la maladie, ses écrits expriment la tension entre notre désir d'atteindre le réel dans son immédiateté et la conscience des pouvoirs de l'art pour nous donner à comprendre ce que nous sommes.
À la fois plongée dans les aspects théoriques de l'oeuvre de Sontag et exploration de sa dimension intime, cet ouvrage nous montre ce qui, dans cette expérience singulièrement moderne, peut nous servir à nous orienter politiquement et esthétiquement dans l'existence. -
Wittgenstein : La mosaïque des fondements
Nicholas Saul-Tarrade
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Mars 2024
- 9782347002961
Inspiré par son intérêt pour la discipline naissante de l'ingénierie aéronautique, Ludwig Wittgenstein (1889-1951) se plonge dans l'étude de la logique et des fondements mathématiques. Son cheminement intellectuel et existentiel le conduira à redécouvrir l'importance du sens commun et de l'intuition pour éclairer la mosaïque des accords sensibles entre humains.
Ne renonçant jamais aux exigences de la rationalité, il s'intéresse à l'anthropologie et au langage, à l'éthique et à l'esthétique, au droit et à l'art, refusant la rigidification dogmatique et le cloisonnement des disciplines. Perçue comme difficile d'accès, sa philosophie nous donne pourtant des clefs pour articuler théorie et sensibilité, recherche de l'absolu universaliste et consentement à l'imperfection relative. Ce qui importe alors, et que la musique nous rappelle, c'est que nous sommes tous à la recherche d'une « voix individuelle qui réclame sa validité universelle » - son diapason juste. -
Makhno : L'épopée d'une Ukraine libertaire
Edouard Jourdain
- Michalon
- Le Bien Commun
- 11 Janvier 2024
- 9782347002930
Édouard Jourdain est maître de conférences en sciences politiques à l'Université catholique de l'Ouest. Il a publié dans la même collection Proudhon. Un socialisme libertaire (2009) et Elinor Ostrom. Le gouvernement des communs (2022).
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Ayn Rand : l'égoïsme comme héroïsme
Mathilde Berger-Perrin
- Michalon
- Le Bien Commun
- 14 Septembre 2023
- 9782347002213
Ayn Rand, née Alisa Rosenbaum en URSS en 1905 et disparue en 1982 à New York, est aux antipodes de la pensée critique européenne : son éthique de l'égoïsme, son culte de la rationalité doublé d'une ode à la liberté, sa pensée capitaliste intransigeante, sa brutalité intellectuelle en font un personnage controversé. Anticonformiste radicale, elle reste aussi une curiosité en Amérique, puisqu'elle parvient tout à la fois à fustiger l'interventionnisme économique
de Roosevelt et Kennedy, condamner la guerre du Vietnam, défendre l'avortement, critiquer la religion et tailler en pièces
le racisme.
S'il importe de comprendre son oeuvre, c'est au moins à double titre. D'abord pour saisir sa popularité aux États-Unis, où son roman La Grève reste considéré comme un des ouvrages les plus influents après la Bible. Ensuite, pour opérer un droit d'inventaire sur une pensée de l'émancipation qui exalte la confiance en l'individu, acteur de son propre destin. Elle réhabilite ainsi la notion d'héroïsme, à la
croisée des idées et d'une passion pour le cinéma qui imprègne toute son oeuvre. Mathilde Berger-Perrin s'essaie avec brio et empathie à ce difficile exercice d'admiration et de distanciation. -
G.A. Cohen : sauver l'égalité
Fabien Tarrit, Pierre-Etienne Vandamme
- Michalon
- Le Bien Commun
- 5 Octobre 2023
- 9782347002756
Puisque l'avènement d'une société égalitaire n'est pas inéluctable, contrairement à une idée souvent attribuée à Marx, l'égalité doit être défendue sur le plan philosophique, en prenant au sérieux les objections des adversaires politiques. C'est à ce projet que s'est attelé le philosophe britannique - d'origine canadienne - G. A. Cohen (1941-2009), après avoir proposé une interprétation originale de
la pensée marxiste. L'égalité est-elle en tension avec la liberté, la responsabilité et l'efficacité économique ? À travers une discussion fine des philosophes politiques parmi les plus stimulants de
son temps - Nozick, Dworkin, Rawls - G. A. Cohen offre une défense de l'égalité combinant un profond engagement social avec une
honnêteté intellectuelle inégalée. -
Jean Calvin ; puissance de la loi et limite du pouvoir
Denis Müller
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2001
- 9782841861552
L'éthique politique de Jean Calvin (1509-1564) est à la fois une éthique religieuse, inspirée par le puissant mouvement réformateur de Luther, et une éthique de la Loi morale, soucieuse d'instruire un nouveau rapport au droit et à la cité.
La manière même dont Calvin énonce le rôle ambigu de l'Eglise, lieu de libération mais aussi instrument de contrôle social, est révélateur de sa visée critique et constructive, comme de ses propres limites. Loin d'offrir une nouvelle hagiographie de la pensée calvinienne ou de se satisfaire d'une caricature facile des travers bien connus du calvinisme historique, cet essai tente de s'interroger à nouveaux frais sur les héritages d'une théologie à la fois féconde et datée, libre et entravée, émancipatrice et autoritaire.
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George Orwell ; la politique de l'écrivain
Emmanuel Roux
- Michalon
- Le Bien Commun
- 8 Octobre 2015
- 9782841868087
Emmanuel Roux est agrégé de philosophie et conseiller à la Cour des comptes. Il a publié en 2013 Machiavel, la vie libre aux Éditions Raisons d'Agir. Il mène une réflexion sur les formes de l'intervention politique en philosophie et en littérature, en particulier à travers les manifestations d'une tradition civique antique et moderne.
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Simone Weil ; l'attention au réel
Robert Chenavier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841864836
Comment articuler l'exigence intime de la spiritualité et le combat pour la solidarité ? On a souvent dissocié ces deux questions. L'oeuvre singulière de Simone Weil (1909 - 1943) les réunit dans un seul mouvement de pensée, qui forme un itinéraire fascinant. " Notre époque a pour mission propre, pour vocation, la constitution d'une civilisation fondée sur la spiritualité du travail ", écrit-elle au soir de sa courte vie.
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Deleuze ; la pratique du droit
Laurent de Sutter
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841864829
" la jurisprudence est la philosophie du droit, et procède par singularités, prolongement de singularités ", disait Gilles Deleuze (1925-1995).
La philosophie sait penser la loi. mais le droit ne se laisse pas réduire aussi facilement. ce prodigieux meccano impose son jeu à la pensée et s'offre ainsi comme un modèle possible, inventif et foisonnant, rigoureux pourtant, souverainement indifférent au jugement. la relecture d'une tradition critique allant de socrate à kafka ouvre ainsi pour deleuze la voie d'une pensée clinique, attentive au singulier, qui pourrait bien être l'avenir de la philosophie.
Une relecture décapante d'une des plus grandes oeuvres de notre temps.
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Etienne Balibar ; l'illimitation démocratique
Martin Deleixhe
- Michalon
- Le Bien Commun
- 10 Avril 2014
- 9782841867349
L'Illimitation démocratique vient combler un manque en retraçant de façon synthétique l'évolution de la pensée d'E. Balibar autour de la démocratie sur près de 50 ans.
Né en 1942, Etienne Balibar est professeur émérite de Philosophie à l'Université de Paris-X Nanterre, professeur émérite à l'Université de Californie à Irvine, enseignant à Kingston (Londres) et à Columbia (New York), et membre du Conseil scientifique du CIEPFC. En 1961, il s'oppose à la guerre d'Algérie et adhère au Parti communiste (dont il sera exclu en 1981), en 1964 il est reçu premier à l'agrégation de philosophie. Militant depuis des années pour la cause palestinienne, engagé auprès des sans-papiers, et critique éclairé de la récente stigmatisation des Roms, Etienne Balibar défend une Europe politique où tout citoyen, étranger compris, aurait enfin le droit de cité. Et appelle à démocratiser la démocratie.
La démocratie souffre d'un curieux paradoxe : contrairement à l'aristocratie ou à la monarchie dont les contours institutionnels et symboliques peuvent être tracés avec clarté, la démocratie ne se fige jamais dans une quelconque forme et se maintient plutôt suspendue à sa réinvention permanente. E. Balibar n'est bien évidemment pas le premier à s'attaquer à la question du manque d'ambition de la démocratie. Mais sa démarche est unique en ce qu'elle refuse de dissocier la question de l'extension démocratique de celle de son intensité. E. Balibar fait le pari audacieux que c'est dans l'articulation de ces deux problèmes que se trouve la réponse à nos dilemmes politiques contemporains. La démocratie peut-elle faire de son universalisation le ressort de son approfondissement et inversement ? Peut-elle identifier les exigences des droits de l'homme avec celles du citoyen ? Parvient-elle à faire droit conjointement aux idéaux de la liberté et de l'égalité ? La succession de ses inflexions politiques débouche sur une pensée novatrice de la démocratie radicale.
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Canetti ; les métamorphoses contre la puissance
Nicolas Poirier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 12 Octobre 2017
- 9782841868759
Romancier, dramaturge, anthropologue, essayiste et moraliste, prix Nobel de littérature en 1981, Elias Canetti est un écrivain inclassable, rétif aux dogmes comme aux idéologies, qui a tout fait pour ne pas s'ériger en maître. Hostile aux systèmes de pensée à vocation totalisante, la pensée de Canetti peut sembler, à première vue, assez déroutante, tant il est difficile d'en identifier la forme unitaire qui lui confère d'emblée sa signification. Pourtant, si ses motifs sont indéniablement pluriels, l'oeuvre de Canetti n'en reste pas moins portée par le souci de donner tout son sens à la possibilité pour les hommes de résister, en se jouant notamment des identités figées, à un pouvoir ayant besoin d'infliger la mort pour s'exercer.
Le livre de Nicolas Poirier privilégie l'aspect plus directement politique de l'oeuvre de Canetti : à partir principalement de l'anthropologie de la culture élaborée par Canetti dans Masse et puissance, son unique ouvrage théorique, il se donne pour objet de faire ressortir les thématiques et problématiques saillantes de la réflexion menée par Canetti concernant notamment le pouvoir et son lien avec la mort, mais aussi plus largement la capacité humaine de faire communauté sans succomber aux pathologies qui enferment l'homme dans une identité qu'il prétend exclusive.
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" Spectateur engagé ", analyste des tragédies et des mutations du XXe siècle, Raymond Aron a renouvelé la réflexion sur la démocratie contemporaine à travers une investigation consacrée à la philosophie de l'histoire, la sociologie des sociétés industrielles et les relations internationales.
Sa pensée trouve son unité dans une interrogation qui réhabilite le politique, à une époque encore dominée par la croyance en la primauté de l'économique et du social. Dans cette perspective, Aron souligne le rôle du conflit et de la délibération publique dans les démocraties, en intégrant les apports de la tradition libérale et du socialisme. Ainsi ouvre-t-il la voie à un libéralisme politique très éloigné du néolibéralisme contemporain, accordant une place centrale à la participation civique et à la recherche du bien commun.
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Professeur à l'Institute for Advanced Studies de Princeton, directeur de la revue politique américaine Dissent, Michaël Walzer se définit lui-même comme un " libéral communautariste ", une affirmation utile pour tenter de situer l'originalité de la pensée de l'auteur de Sphères de justice dans le débat politique contemporain.
Depuis une quinzaine d'années, la question de la justice sociale et de l'équité dans nos démocraties multiculturelles fait l'objet d'un vaste débat théorique opposant les tenants du " bien " aux tenants du " juste ". Ce débat, qui en France a rencontré un écho singulier, s'est en premier lieu développé autour de l'ouvrage de John Rawls intitulé Théorie de la justice. Si le nom de ce dernier est désormais reconnu et assimilé à la nouvelle problématique du libéralisme politique, c'est à Walzer qu'il faut attribuer le mérite d'avoir reformulé cette interrogation sans recourir au formalisme et à l'abstraction qui caractérise les théories libérales contemporaines, mais tout en préservant une perspective universaliste.
Walzer critique chez les " libéraux " l'idée que les principes de justice puissent être conçus détachés de toute forme d'allégeance personnel ou communautaire. Pour notre auteur, ces principes sont pluralistes dans leur forme même car ils sont relatifs à des significations sociales Aux tenants de l'école qualifiée de communautarisme, Walzer répond que leurs critiques sont consubstantielles à la modernité libérale à laquelle elles prétendent s opposer.
L'originalité de cette prise de position se trouve développée dans son oeuvre à l'aune du critère, à ses yeux fondateur de la justice, de l'égalité qu'il qualifie lui-même de complexe car susceptible de différenciation selon les sphères de vie dans lesquelles il s'applique.
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L'oeuvre de Jean-François Lyotard (1924-1998) est exigeante et l'on ne s'y aventure pas sans risque. Elle nous conduit au bord de la falaise, en nous faisant côtoyer par ses interrogations ; les abysses du langage Au centre de la pensée de Lyotard se trouve le concept de différend et, par suite, le traitement de toutes les notions juridiques qui l'avoisinent. La philosophie du différend répond à deux questions solidaires : à quels biais peut recourir celui qui est confronté à un différend nu pour que sa plainte soit entendue et pour que le tort dont il a été victime soit reconnu ? Quelles formes peut prendre la reconnaissance réciproque de la vie civile, depuis un désaccord qui est l'expression d'un conflit de légitimités ? La pensée de la partie civile connaît deux versants : celui de la demande de reconnaissance d'un tort ; celui des conditions du vivre-ensemble sur la base de ce que nous pourrions nommer une civilité du différend.
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ce qui surprend immédiatement à la lecture de l'oeuvre de castoriadis, c'est le décalage entre la puissance d'une pensée, sensible pratiquement à toutes les pages, et son côté confidentiel.
est-ce la diversité du parcours de cet homme né en 1922 à constantinople, fuyant la dictature de metaxas pour arriver à paris en 1945, son engagement au sein du groupe, devenu quasiment mythique, " socialisme ou barbarie ", son enseignement à l'école des hautes études en sciences sociales ? est-ce la difficulté de le situer dans un champ disciplinaire défini : militant politique, économiste, psychanalyste, philosophe, penseur de la démocratie, au savoir quasi encyclopédique ? pourtant cette activité étonnante trouve toute sa cohérence dans le concept d'autonomie, présent d'emblée comme idée essentiellement politique.
comment l'autonomie est-elle possible ? question double en vérité, indissolublement pratique et théorique. comment mettre concrètement en place une société proprement autonome, c'est-à-dire se sachant pleinement responsable d'elle-même et des orientations qu'elle prend ? que suppose ce projet pour les sociétés humaines, leur histoire et les hommes qui les constituent oe
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Rousseau ; les paradoxes de l'autonomie démocratique
Céline Spector
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Mai 2015
- 9782841867929
Les paradoxes de l'autonomie démocratique chez Rousseau : entre primitivisme, naturalisme et républicanisme.
L'oeuvre de Rousseau a suscité de très nombreuses exégèses. Pourtant, peu d'ouvrages de synthèse ont jusqu'ici fait droit aux paradoxes les plus saillants de sa pensée. En articulant la théorie de l'histoire de l'humanité présente dans le second Discours et la vision de la société légitime dans le Contrat social, Céline Spector se propose de renouveler la vision classique de l'auteur investi dans la Révolution française comme dans les grandes secousses post-totalitaires du XXe siècle. Rousseau propose-t-il une conception unifiée de la causalité historique? Comment conçoit-il l'avènement d'un Etat légitime régi par la volonté générale? La société bien ordonnée, visant la liberté et l'égalité, est-elle une forme d'utopie? Le peuple ne risque-t-il pas d'être dépossédé de sa souveraineté par le Législateur? -
Christopher Lasch ; un populisme vertueux
Renaud Beauchard, Antoine Garapon
- Michalon
- Le Bien Commun
- 13 Septembre 2018
- 9782841868988
Chronique de la rencontre programmée entre la fuite en progrès, la critique du progrès de Lasch est fondée sur la construction d'une personnalité de consommateur suprême, la personnalité narcissique, en tout point adaptée au capitalisme avancé.
Il y a peu de sujets de l'actualité contemporaine qui ne sauraient trouver dans l'oeuvre de Christopher Lasch des explications de fond. De l'atmosphère de maccarthysme féministe dans laquelle dégénère l'affaire MeToo au rejet de plus en plus viscéral des élites technocratiques à mesure des consultations électorales en passant par le transhumanisme, le survivalisme des milliardaires de la Silicon Valley et la vindicte approbatrice aux dimensions orwelliennes qui s'est abattue sur les campus américains, les analyses de Lasch résonnent puissamment près de vingt-cinq ans après sa disparition. L'analyse de Lasch est d'une puissance critique inégalée parce qu'il évite l'écueil de ceux qui critiquent le capitalisme contemporain tout en présentant ses dégâts comme le prix du progrès matériel et moral.
Au travers des grands thèmes qui traversent la pensée de Lasch - l'ascendance du moi narcissique, le mirage d'une science pure de la société , la construction d'un État thérapeutique, la substitution de la méritocratie à l'idéal d'une société sans classe en tant qu'incarnation du rêve américain - l'ouvrage présente un panorama des diagnostics toujours justes de Lasch sur son temps et sur la catastrophe anthropologique du capitalisme de consommation. Il expose aussi la philosophie de l'espérance que Lasch a articulée au travers de l'exploration d'une tradition civique américaine dont la redécouverte offre des pistes au monde entier afin de faire en sorte que la volonté de construire une société meilleure demeure vivace sur les décombres encore fumants de la social-démocratie. -
Sartre ; les périls de la liberté
William Bourton
- Michalon
- Le Bien Commun
- 15 Octobre 2019
- 9782841869343
"Aborder la problématique politique chez Sartre implique de commencer par se départir d'un poncif : ni « le père de l'existentialisme », ni « le protecteur des maos » n'étaient des doctrinaires. Sa pensée et ses engagements, forgés au feu de son temps, ce XXe siècle si violemment idéologique qui marqua Sartre et qu'il marqua en retour, demeureront toujours évolutifs et révisables. C'est ce parcours que ce livre se propose d'instruire, à charge et à décharge. - - Le monde de Sartre n'est plus. Mais à défaut d'un introuvable « sartrisme », un certain état d'esprit sartrien hante notre époque. En conférant à l'homme le pouvoir absolu d'édifier l'humanité par-delà les structures établies, en le hissant au rang de sujet de l'Histoire, en érigeant la subjectivité en source du sens, en creusant sans relâche les conditions dans lesquelles une liberté peut se laisser entraver, capter, séduire, retourner en son contraire, en n'hésitant jamais à penser contre lui-même et à reconsidérer ses positions à l'aune de l'actualité la plus tragique, cet état d'esprit rencontre, par des voies détournées, les aspirations d'une certaine jeunesse qui, comme Sartre en son temps, dénonce un système qui a atteint ses limites et dans lequel elle ne se retrouve plus. - - "
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Malraux, apocalypse de la fraternité
Jérôme Michel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 7 Juin 2018
- 9782841868261
Par-delà le légendaire, il apparaît bien que Malraux aura saisi l'essentiel du siècle : fin de la domination européenne, déchristianisation, les totalitarismes fascistes et communistes machine d'asservissement, mutation civilisationnelle du monde de l'écrit aux usines à rêves porteuses d'autres formes d'asservissement.
Pour Malraux, la seule valeur capable de témoigner contre le Mal, à défaut de la vaincre, fut la fraternité, aussi bien réponse au mal que condition d'une société digne - fraternité est seule capable de restituer aux être leur dignité humaine.
Ni philosophe, ni théoricien, encore moins doctrinaire, la fraternité n'est pas pour Malraux une valeur abstraite mais une expérience incarnée qui s'oppose à celle de l'humiliation.
De même que, comme le disait Paul Ricoeur, « notre première entrée dans la région du droit n'a-t-elle pas été marquée par le cri : C'est injuste ! », la découverte de la fraternité chez Malraux commence par ce qui en constitue la négation absolue, à savoir l'humiliation - laquelle constitue pour lui une catégorie métaphysique et politique fondamentale.
La fraternité est au coeur de l'oeuvre de Malraux, aussi bien de l'oeuvre romanesque, de l'oeuvre esthétique que des écrits de la dernière période qui vont des Antimémoires à L'Homme précaire et la littérature. Chez Malraux, la fraternité est tout à la fois la condition préalable de la justice et la finalité de cette dernière. Sans fraternité, pas d'égalité réelle et pas de justice possible.
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Hayek ; du cerveau à l'économie
Thierry Aimar, Antoine Garapon
- Michalon
- Le Bien Commun
- 9 Mai 2019
- 9782841869060
« Une époque de superstition est celle où les gens imaginent qu'ils en savent plus qu'ils n'en savent en réalité. En ce sens, le XXe siècle aura été certainement exceptionnellement riche en superstitions, et la cause en est une surestimation de ce que la science a accompli - non pas dans le champ des phénomènes relativement simples où elle a certes été extraordinairement efficace, mais dans le domaine des phénomènes complexes ; car dans ces derniers, l'application des techniques qui ont si bien réussi essentiellement dans les phénomènes simples s'est révélée très déroutante. » Lorsqu'on ignore sa propre ignorance, cela fait des dégâts. Chacun pense savoir plus et mieux que les autres ; mieux les connaître qu'eux-mêmes ; pouvoir les conduire à leur place vers leurs véritables intérêts. L'intolérance est le produit de cette prétention aux certitudes, qui n'est rien d'autre qu'une croyance et la pire de toutes. Expression même de l'obscurantisme, elle est le socle commun de tous les totalitarismes, avec toutes les horreurs qui les accompagnent.
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Kolakowski ; l'esprit de resistance
Jacques Dewitte
- Michalon
- Le Bien Commun
- 9 Juin 2011
- 9782841865727
Le philosophe polonais Leszek Kolakowski (1927-2009), grand intellectuel européen du XXe siècle, est l'auteur d'une oeuvre abondante et variée, relevant à la fois de l'histoire des idées, de l'histoire religieuse et de l'essai philosophique. Il fut aussi un écrivain drôle et spirituel, cultivant le goût du paradoxe, la mise en question sceptique de toutes les évidences établies, sans déboucher jamais sur un scepticisme absolu. Séduit dans sa jeunesse par le communisme, il ne tarda pas à s'en détacher et à analyser le marxisme de l'intérieur. Le stalinisme n'est pas un accident, il est inscrit en germe dans la folle et splendide ambition de Marx : faire retourner l'homme à son unité perdue. Ainsi redécouvre-t-on la signification d'un christianisme marqué par les thèmes de la perte de l'innocence et du clivage anthropologique, qui peut apprendre aux hommes à vivre dans l'imperfection irrémédiable de leur être, sans pour autant sombrer dans le désespoir. Il en ressort une conception politique reconnaissant l'importance des médiations et des institutions, ainsi qu'une vision de la spécificité de l'Europe comme la civilisation qui a su mettre en question la supériorité absolue de ses propres valeurs et rendre possible l'universalité humaine.
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Jacques Derrida ; la justice sans condition
Jérôme Lèbre
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Février 2013
- 9782841866793
« La loi est la loi » : cette phrase ne dit rien mais elle fait sens. Elle n'est qu'une phrase, toutefois elle a une force, elle est même l'expression de la force, tout en établissant sans le dire une différence entre la loi juridique et la loi du plus fort. C'est précisément cette différence que l'on attend de la justice, dans les conditions d'exercice du droit et au-delà. Derrida, engagé dès son enfance dans un corps à corps avec la langue et la nationalité françaises, choisit la philosophie pour cette exigence de justesse, et découvre en elle l'exigence sans condition de la justice, différenciant en son nom le droit et la force qui l'institue. Indéconstructible, traçant la limite de ce qui peut se dire, la justice résiste alors aux pouvoirs des langues et des nations, se dissémine dans les lois grecques et juives, naturelles et positives, antiques et révolutionnaires, nationales et internationales. Elle remet en jeu l'histoire de la pensée et de la politique, dissociant toujours le présent de ce qu'il devrait être. La justice ne se présente jamais comme telle. La loi est toujours la loi. Mais il faut traduire, on peut traduire : « la déconstruction est la justice ».