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Hannah Arendt, penser ce qui nous arrive
Bérénice Levet
- L'observatoire
- 11 Septembre 2024
- 9791032915110
Spécialiste d'Hannah Arendt, la philosophe Bérénice Levet nous révèle l'extrême modernité et actualité de la pensée de cette grande intellectuelle et nous donne les clés pour entrer et s'orienter dans son oeuvre.
Contemporaine d'une constellation foisonnante de penseurs - Sartre, Beauvoir, Camus, Merleau-Ponty, Aron, Hans Jonas -, Hannah Arendt (1906-1975) reste, plus que tout autre, d'une incroyable modernité et actualité. Longtemps regardée comme l'intellectuelle ayant le mieux pensé le totalitarisme (Les origines du totalitarisme), Arendt est aussi et avant tout la penseuse de la condition humaine (Conditions de l'homme moderne), du commun sur lequel chaque civilisation compose et interprète sa propre partition - salutaire réflexion à l'heure où l'universel est contesté et où chacun se trouve enkysté dans sa « race », son « sexe », son « genre », sa « religion ».
Sa pensée, d'une remarquable cohérence et fécondité, nous permet de saisir les enjeux de questions demeurées, ou devenues, pour nous cruciales et souvent épineuses : réconciliation avec le passé, « tenaille identitaire », biotechnologie, écologie, consumérisme, dissolution de la culture dans le culturel, conscience morale... Et dépasse les alternatives stériles dans lesquelles nous nous embourbons.
Spécialiste de la grande intellectuelle, la philosophe Bérénice Levet nous donne les clés pour entrer et s'orienter dans l'oeuvre d'Arendt, et nous permet de nous approprier les concepts et notions dont elle a enrichi le vocabulaire de la philosophie et de notre intelligence. -
L'impact de la science : promesses et périls
Bertrand Russell
- La Baconniere
- 15 Septembre 2023
- 9782889601226
La science, et la technologie qui en résulte, a bénéficié à partir du XXe siècle d'un pouvoir d'action sur le monde jusqu'alors inégalé, dont les impacts spectaculaires se sont avérés aussi bénéfiques que sinistres. Bertrand Russell s'interroge sur les conditions qui permettraient d'exploiter cette technologie dans nos sociétés en évitant que prévalent les dangers mortifères qui l'accompagnent.
Philosophe et mathématicien, Bertrand Russell prescrit dans cet essai constitué d'une série de conférences données en 1950, les mesures nécessaires pour assurer la viabilité de nos sociétés technologiques et parer aux menaces qu'il juge les plus dangereuses: la crise écologique induite par l'épuisement des ressources naturelles exploitées par l'industrie; la surpopulation; la concentration des pouvoirs aux mains d'une oligarchie contraignant le reste de la société à la misère; et, bien entendu, l'arme nucléaire.
Son propos grave, et pourtant empreint d'humour, mêle une profonde connaissance des sciences et de la philosophie, mais aussi de l'histoire et de la littérature. Accessible et volontiers provocant, ce texte reste indéniablement pertinent aujourd'hui. -
Il a ferraillé avec Einstein, inspiré de Gaulle et prêté son Rire à Chaplin, tandis que Proust a été garçon d'honneur à son mariage ; fils d'immigrés juifs, philosophe et diplomate, inventeur de la « durée », prix Nobel de littérature, Henri Bergson (1859-1941) fut à son époque une véritable star, célèbre dans le monde entier. Professeur au Collège de France, académicien, il reçut tous les honneurs de la République, avant d'être oublié, parfois rejeté, éclipsé par le siècle de Sartre.
Bergson nous laisse pourtant une oeuvre d'une actualité troublante, sur laquelle il serait grand temps de nous repencher. Pourquoi nos sociétés sont-elles tiraillées entre clôture et ouverture ? Comment éloigner la guerre et rapprocher les âmes ? Face à l'imprévisible, faut-il craindre ou espérer ? Toutes ces questions comme écrites dans un journal d'aujourd'hui apparaissent chez Bergson, traitées avec finesse et clarté, formant une lecture toujours revigorante et porteuse d'espoir pour une humanité « à demi écrasée sous le poids des progrès ».
Bergson, philosophe de la conscience écologique au style incomparable, ardent défenseur de la démocratie, acteur politique majeur, penseur optimiste surtout, qui a su croire à la liberté et à l'action... Dans une langue accessible et vivante, Emmanuel Kessler nous livre le récit, biographique et philosophique, de cette vie hors du commun, de cette pensée en mouvement, de cette richesse de fond et de forme, de cette « préparation à bien vivre » qui rendent Bergson éternellement contemporain. -
Tout en dégageant les conditions d'émergence de la liberté, les écrits de Kant sur l'histoire ont aussi un aspect plus classique, puisqu'il s'agit là de découvrir les fins de la nature et de l'aider à les accomplir.
Cette référence à la finalité naturelle permet à Kant d'établir une continuité entre la raison commune et la réflexion critique, en explicitant les conditions auxquelles les exigences de la raison peuvent être réalisées dans le monde sensible : en ce sens, l'histoire idéale que décrit Kant est le corrélat réaliste de sa philosophie morale.
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Le premier article d'Einstein sur la théorie de la relativité date de 1905, mais ce n'est que dans les années 1920 que la relativité connaît une immense vogue publique et fait l'objet d'exégèses sans fin. Dans ce contexte, Bergson, alors le maître du temps philosophique, publie en 1922 Durée et simultanéité, avec pour sous-titre À propos de la théorie d'Einstein. Il y développe une évaluation critique de l'impact de la relativité einsteinienne du point de vue de sa propre conception du temps, ou plutôt de la «durée».L'ouvrage déclenche d'assez vives polémiques entre Bergson et les physiciens, et les philosophes qui s'intéressent à la question prennent prudemment leurs distances. On accuse Bergson d'avoir échoué à comprendre la physique du temps relativiste. Pourtant, par-delà ses méprises, l'ouvrage déploie nombre de réflexions qui méritent une attention particulière dans une perspective non seulement métaphysique, mais aussi épistémologique. Car, comme l'écrit Bergson, «une fois admise la théorie de la relativité en tant que théorie physique, tout n'est pas fini. Il reste à déterminer la signification philosophique des concepts qu'elle introduit».
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Sur les cimes du désespoir est le premier livre écrit par Emil Cioran, pendant une période d'insomnie. Rassemblés sous forme d'aphorismes, on y trouve déjà ses thèmes de prédilection qui ont fait de lui le grand philosophe qu'il est aujourd'hui.
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Plus de trente ans après Le Monde comme volonté et comme représentation, Schopenhauer propose une reprise dispersée mais fidèle des thèses de son oeuvre maîtresse avec Sur la religion et les Paralipomena (1851). En rapportant le coeur même de sa métaphysique à la doctrine de la transmigration des âmes, Schopenhauer prend position contre tout dogme religieux d'un commencement absolu du monde et contre celui de l'existence d'un dieu personnel. Il critique donc le judaïsme et le christianisme comme religions théistes, et c'est à la religion de l'Inde ancienne qu'il arrime définitivement sa théorie qui, comme elle, prône la soustraction au cycle des renaissances. Le bouddhisme, en particulier, représente pour Schopenhauer l'attestation la plus éclatante de sa métaphysique dans le champ religieux : il y rencontre une religion où chaque individu, à l'image du Bouddha, peut mettre un terme à l'affirmation de la volonté dans le monde, et atteindre par là à sa propre négation - le « nirvana ».
Ce texte, qui devait enfin apporter un relatif succès à son auteur, est l'un des dialogues fondateurs entre les pensées occidentale et orientale
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Qui a peur de la deconstruction ?
Isabelle Alfandary, Anne-Emmanuelle Berger, Jacob Rogozinski
- PUF
- Perspectives Critiques
- 30 Août 2023
- 9782130855309
Un spectre hante l'université française : le spectre de la déconstruction. Crée par Jacques Derrida à la fin des années 1960, il est devenu, dans l'esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu'ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu'à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes oeuvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va mal dans le monde lui est imputable. Mais que signifie cette peur ? Que signifie la fixation frénétique d'une frange d'intellectuels pour tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, libre, inventive et fondamentalement démocratique ? Que cela signifie-t-il, si ce n'est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour pouvoir mieux, ensuite, policer les corps ? Telle est, en tout cas, l'interrogation qui a présidé au colloque « Qui a peur de la déconstruction », qui s'est tenu à la Sorbonne en janvier 2023. Il a fait scandale chez les tenants de la police. En voici les actes.
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L'abécédaire de Raymond Aron
Dominique Schnapper, Fabrice Gardel
- Alpha
- Essais
- 20 Septembre 2023
- 9782383880899
Trois jours avant de se suicider, Romain Gary écrit à son ami : « Cher Raymond Aron, votre esprit souligne si bien ces temps obscurs que l'on en vient parfois, en vous lisant, à croire à la possibilité d'en sortir et à l'existence d'un chemin. Rares sont les cas où la force de la pensée rejoint celle d'un caractère.
« Temps obscurs », la formule fait étrangement écho aujourd'hui. Une Europe qui ne croit plus en ses valeurs. La violence, la haine, la confusion qui gagnent. L'insulte qui remplace le dialogue démocratique. Le brouhaha médiatique, la radicalité inquiétante des réseaux sociaux. Le désarroi des intellectuels.
Le « petit camarade » de Sartre, qui fut son adversaire le plus intelligent, a tenté, sa vie durant, de penser le monde dans sa complexité. Son obsession : le goût de la vérité, la détestation des fake news, la défense de nos systèmes démocratiques, « les pires des régimes à l'exception de tous les autres ».
Les Désillusions du progrès, Penser la guerre, L'Opium des intellectuels... Il est salutaire aujourd'hui de relire ce « professeur d'hygiène intellectuel » dont parlait Claude Lévi-Strauss, l'un des esprits les plus lucides du XXe siècle.
TEXTES CHOISIS PARbr > DOMINIQUE SCHNAPPER ET FABRICE GARDEL -
Ces expériences qui nous transforment
Laurie A. Paul
- Eliott Editions
- La Part Des Choses
- 20 Septembre 2023
- 9782493117274
Fonder une famille, choisir une carrière, changer de religion : au cours de notre vie, nous ne cessons de prendre des décisions qui déterminent notre situation future et façonnent notre identité. Prendre de tels décisions nécessite d'évaluer nos options en imaginant ce que serait notre avenir une fois la décision prise. Or, ce livre soutient que, dans les cas où ces choix impliquent des expériences radicalement nouvelles, susceptibles de transformer notre vie, nous sommes confrontés à un problème tout à fait singulier : en réalité, nous ne pouvons presque rien savoir de ce que nous ressentirons lorsque nous vivrons ces expériences. Dès lors, comment prétendre choisir en connaissance de cause ? Sans rien céder aux sirènes de l'absurde, la philosophe L. A. Paul soutient qu'on peut considérer ce type de décisions comme des choix rationnels dans la mesure où elles nous permettent de faire des découvertes, petites et grandes, sur les possibilités de l'expérience. En s'appuyant sur de nombreux exemples et en puisant dans des travaux récents issus de la théorie de la décision, des sciences cognitives, de l'épistémologie et de la philosophie de l'esprit, cet ouvrage développe une théorie rigoureuse de « l'expérience transformatrice », qui éclaire d'un jour nouveau à la fois la manière dont nous faisons l'expérience du monde et notre capacité à décider rationnellement de que sera notre avenir subjectif.
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Rien de plus quotidien que l'acte de manger. Rien de plus vital non plus. Mais n'y a-t-il pas davantage qu'une simple nécessité dans l'art d'apprêter les mets et de les goûter ? Dans cet essai gourmand et érudit, traversant avec grâce l'histoire de la philosophie comme celle de la gastronomie, Valentin Husson suggère qu'il y en effet a plus - beaucoup plus. Manger est un art - un art qui relève autant de l'esthétique que de l'éthique, du savoir que de la politique ou de l'écologie. Goûter, c'est apprendre à recréer un rapport avec notre environnement direct. C'est retrouver la saveur possible d'un terroir, d'une saison ou d'un produit. C'est choisir comment s'orienter par la bouche dans un monde qui aimerait décider de notre goût à notre place. C'est, surtout, se réconcilier avec l'idée que la vie puisse être bonne au sens le plus littéral du terme : au sens de sa saveur. Et si l'art de vivre était d'abord un art des vivres ?
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L'esprit matériel : réduction et émergence
Max Kistler
- Eliott Editions
- Reflexion Faite
- 4 Octobre 2023
- 9782493117281
Nous sommes des êtres à la fois spirituels et corporels. Mon poids est un attribut corporel, tandis que ma capacité d'imaginer un paysage marin relève d'un attribut mental. Or, une fois admise cette dualité des attributs, comment concevoir l'interaction entre le corps et l'esprit ? Face aux doctrines dualistes qui échouent à répondre à cette question, Max Kistler défend dans cet ouvrage une variante du matérialisme réductionniste qui fait droit à la notion d'émergence: corps et esprit se logent au sein d'une hiérarchie de niveaux de réalité. Les personnes - exclusivement composées, comme tout autre objet matériel, d'atomes - ont des propriétés émergentes que ne possède aucune de leurs composantes. L'auteur développe ainsi une nouvelle conception de l'émergence qui la rend compatible avec la réduction. Une personne peut penser tandis qu'aucune partie de son corps ne le peut: en ce sens, la capacité de penser émerge au niveau de la personne. Mais il est en principe possible d'expliquer cette capacité en termes des parties physiologiques de la personne. Une telle intégration dans la conception scientifique du monde ne prive notre esprit ni de réalité ni d'efficacité: lorsque je raconte ma rêverie à un ami, ma rêverie et le désir de la partager figurent bien parmi les causes de la vibration de mes cordes vocales...
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La crise de l'esprit ; noute (ou l'Européen)
Paul Valéry
- Manucius
- Le Philosophe
- 19 Mai 2016
- 9782845784666
Au lendemain de 14-18, Paul Valéry, publie La crise de l'esprit avec pour incipit Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. La civilisation dont il s'agit est celle de l'Europe et l'auteur questionne son malheur, sa tragédie.
Note (ou L'Européen) complète ce 1er texte. Valéry y décrit l'Europe et son génie autour d'Athènes, Rome et Jérusalem: «Partout où les noms de César (.) et de Virgile, partout où les noms de Moïse et de St Paul, partout où les noms d'Aristote (.) et d'Euclide ont eu une signification et une autorité simultanées, là est l'Europe.» La guerre, l'Histoire, l'identité, autant de questions qui vont continuer à hanter notre continent durant le XXe siècle jusqu'à nos jours. Ces deux textes de P. Valéry restent d'actualité.
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La liberté de l'esprit : notre destin et les lettres
Paul Valéry
- Manucius
- Le Philosophe
- 24 Octobre 2019
- 9782845787094
Extrait de Regards sur le monde actuel, La liberté de l'esprit succède à La crise de l'esprit qui constatait la faillite de l'Europe après la grande guerre.
Vingt plus tard, posant un regard lucide sur les mutations qui secouent son époque, Valéry dissèque le monde actuel, relevant, non sans pessimisme, les accrocs de la modernité à la dignité de l'esprit. La critique qu'adresse le poète à la modernité et à ce qui la constitue essentiellement: une modification du rapport au temps, une baisse de la valeur de l'Esprit et un assujettissement de l'homme à l'argent. Les essais ici publiés sont éloquents à cet égard. Pour Valéry, c'est la fin du temps libre, ce temps où l'esprit se consacre à son propre développement par la fréquentation de l'art, de la philosophie, de la littérature.
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Dans une lettre à son conseiller spirituel dominicain, Simone Weil indique ce que fut pour elle le Notre Père, texte fondateur du christianisme, à partir de l'été 1941, deux ans avant sa mort.
Seule prière qu'elle s'autorisât à réciter en un temps de catastrophe où le nazisme paraissait tout-puissant, « [le Notre Père] contient toutes les demandes possibles ; on ne peut pas concevoir de prière qui n'y soit déjà enfermée. » Le commentaire de Simone Weil, rédigé quelques mois plus tard, présente huit méditations sur les versets du Notre Père tels qu'ils sont apparus pour la première fois dans l'évangile de Matthieu - et repris dans la liturgie des églises chrétiennes.
Ces méditations avaient été publiées dans le recueil posthume de 1950 Attente de Dieu - sous le titre « A propos du Pater » -, mais comme une note marginale. Elles méritent aujourd'hui d'être mises en pleine lumière afin d'être lues et méditées pour elles-mêmes car il s'agit, sous une forme ramassée et dépourvue de tout jargon, d'un des sommets de l'oeuvre de Simone Weil.
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Pour l'autonomie ; la pensée politique de Castoriadis
Philippe Caumiere, Arnaud Tomès
- L'Echappee
- 19 Septembre 2017
- 9782373090253
Venu du marxisme, dont il a constaté très tôt les impasses, Cornelius Castoriadis a voulu réinventer la révolution.
Selon lui, la modernité voit s'affronter deux projets de société : celui d'une maîtrise rationnelle du réel et celui d'une autonomie de toutes et de tous. Le premier a donné des résultats désastreux en engendrant le règne de la technique et de l'économie. Le second reste encore à construire pour qu'advienne une société vraiment démocratique dans laquelle le peuple se gouverne lui-même, se passant de toute classe dirigeante.
Castoriadis a mis en lumière les origines de ce projet d'autonomie qui remontent à la Grèce antique. Il en a analysé les expressions modernes, de la révolution russe de 1917 aux révoltes des années 1960. Mais surtout, il en a examiné les conditions pour que se développe une politique émancipatrice aujourd'hui : auto-organisation des luttes, pratique de l'égalité et sens des limites.
Ce projet d'autonomie n'est pas un programme clés en main. Il est un imaginaire autant qu'une expérience.
Il est un horizon, celui d'une société consciente du fait que le pouvoir est l'affaire de tous. C'est cette réflexion multiforme et souvent complexe que présente et questionne ce livre qui offre pour la première fois une synthèse claire, accessible et percutante de la pensée politique de Castoriadis.
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Michel Foucault, un philosophe des attitudes
Sylvain Garniel
- Apogee
- Ateliers Populaires De Philosophie
- 6 Janvier 2021
- 9782843986635
" La vie de tout individu ne pourrait-elle pas être une oeuvre d'art ? Pourquoi une lampe ou une maison sont-ils des objets d'art et non pas notre vie ? " C'est sur cette interrogation que se clôt l'oeuvre de Michel Foucault, mort prématurément en 1984. Il ne s'agit pas seulement d'une ultime conversion esthétique, qui nous enjoindrait de devenir tous des artistes, mais bien d'une question éthique adressée à chacun.
C'est une invitation à modifier nos comportements et nos manières d'être pour nous inventer nous-mêmes librement. Mais pour s'inventer, il faut d'abord échapper aux ordres et aux normes qui nous contraignent pour affirmer notre liberté. Foucault ne cherche jamais à fixer des principes de conduite, il s'applique plutôt à rendre compte d'expériences concrètes d'émancipation. Il mesurera ainsi l'efficacité d'attitudes spécifiques : celle des Cyniques antiques, l'attitude moderne et critique, jusqu'à l'attitude militante de ses contemporains.
Le travail du philosophe est alors de rendre visibles les attitudes partagées qui nous permettraient aujourd'hui des pratiques de liberté inédites. Quelle attitude adopter à l'égard de l'ordre des discours qui détermine ce que l'on peut dire ? Comment créer des énoncés qui permettent de nouvelles manières de connaître ? Quelle attitude peut-on opposer aux pouvoirs qui s'appliquent à former les individus et la société ? Comment être moins gouverné ou être gouverné autrement ? Enfin quelle attitude peut-on avoir à l'égard de nous-même si nous voulons changer et changer notre rapport aux autres ? Voilà l'ensemble des questions que nous aborderons en suivant la perspective adoptée par Foucault.
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L'avènement des fantômes ; petite métaphysique de la spectralité
Kévin Cappelli
- Apogee
- Ateliers Populaires De Philosophie
- 6 Janvier 2021
- 9782843986888
Information en continu, connexion permanente par smartphones, flux de messages et de vidéos sur les réseaux, télétravail ou consommation compulsive de séries : sous le règne des technologies médiatiques et numériques, nos journées et nos nuits se trouvent de part en part investies par des apparitions qui ne sont pas celles de corps ou de choses qui nous seraient proches. Notre époque se caractérise par une atmosphère de spectralité généralisée.
Alors que nous pensions en avoir fini avec les fantômes, cette vieille superstition apparemment disqualifiée par la modernité des Lumières, les voilà finalement triomphants, et si ordinaires et familiers qu'ils ne nous font plus vraiment peur. Nous vivons désormais quotidiennement et normalement dans une réalité peuplée d'apparitions désincarnées. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pour le comprendre, il importe de revenir sur les manières dont la rationalité occidentale a pu critiquer la croyance aux fantômes par le passé, et de dégager les raisons pour lesquelles elle a finalement permis le déchaînement de spectralité qui caractérise notre époque, celle de la domination planétaire de la technique et du nihilisme.
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La métaphysique de l'idéalisme allemand
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 22 Octobre 2015
- 9782070148363
Après le grand cours de 1936 sur le traité de Schelling de 1809, les Recherches philosophiques sur la liberté humaine, Heidegger remet en 1941 l'ouvrage sur le métier. Il propose ici une interprétation « renouvelée » du traité dans lequel il voit « le sommet de la métaphysique de l'idéalisme allemand », ou encore « le coeur de toute métaphysique de l'Occident ».
C'est dire que, loin de faire double emploi avec le cours de 1936 (dont la traduction française est parue en 1977 sous le titre Schelling), ce cours de 1941 reprend à nouveaux frais la problématique schellingienne en se focalisant sur la distinction entre fond et existence.
C'est aussi l'occasion, pour Heidegger, de démarquer la question de l'existence telle est posée dans Être et temps d'autres problématiques, celles de Kierkegaard et de Jaspers, en montrant que le livre de 1927 ne relève pas d'une « philosophie de l'existence » ni de l'« existentialisme », contrairement à une idée répandue.
Traduit de l'allemand par Pascal David
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Perception et concept ; le conceptualisme en question
Robert Brisart, Charlotte Gauvry, Collectif
- Ousia
- 26 Octobre 2016
- 9782870601815
Depuis les années 1970, la philosophie de la perception est traversée par une vive controverse qui oppose les partisans du conceptualisme aux partisans du non-conceptualisme. Alors que les non-conceptualistes soutiennent l'idée que la perception est susceptible de délivrer un contenu d'information qui n'est pas exprimé par des concepts, les conceptualistes défendent la thèse selon laquelle tout contenu informationnel, même perceptif, est nécessairement informé par des concepts. Existe-t-il des concepts susceptibles de désigner la couleur des yeux d'un nouveau-né, l'odeur d'une gaufre, le goût de la rhubarbe, la texture de la laine ou le bruit du vent ? Inversement, existe-t-il des contenus d'information de type non conceptuel ? Cela a-t-il même un sens de caractériser la perception en termes de « contenu » ? Par une sélection de six textes emblématiques traduits en français, l'enjeu du présent volume est d'introduire à l'histoire de cette controverse et d'interroger la pertinence des débats qu'elle a suscités.
Avec des textes de T. Crane, F. Dretske, G. Evans, J. McDowell, Ch. Peacocke et Ch. Travis.
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Wittgenstein. Sortir du labyrinthe
Sabine Plaud
- Belin Education
- Le Chemin Des Philosophes
- 12 Juin 2017
- 9782701194387
La philosophie de Ludwig Wittgenstein est une philosophie des chemins : chemins depuis une "première" philosophie fascinée par la pureté de la logique vers une "seconde" philosophie opérant un retour à l'ordinaire - tentatives sans cesse répétées de trouver une orientation dans le labyrinthe du langage. Ces parcours wittgensteiniens sont aussi ceux par lesquels le philosophe tente de déchiffrer les mystères de l'intériorité de l'esprit.
Ce sont enfin ces sentiers par où l'on apprend progressivement à voir le monde autrement, pour parvenir enfin à être un homme digne. Les ouvrages sur Wittgenstein qui existent ou bien sont très succincts et ne permettent pas une connaissance solide de l'oeuvre, ou bien sont beaucoup plus fouillés mais s'adressent à des lecteurs déjà spécialisés dans sa philosophie. Cet ouvrage répond à ces deux défis en même temps : il parle un langage clair, ne présupposant pas de connaissance préalable de cet auteur, et il permet de cheminer en profondeur dans sa pensée.
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Sartre ; les périls de la liberté
William Bourton
- Michalon
- Le Bien Commun
- 15 Octobre 2019
- 9782841869343
"Aborder la problématique politique chez Sartre implique de commencer par se départir d'un poncif : ni « le père de l'existentialisme », ni « le protecteur des maos » n'étaient des doctrinaires. Sa pensée et ses engagements, forgés au feu de son temps, ce XXe siècle si violemment idéologique qui marqua Sartre et qu'il marqua en retour, demeureront toujours évolutifs et révisables. C'est ce parcours que ce livre se propose d'instruire, à charge et à décharge. - - Le monde de Sartre n'est plus. Mais à défaut d'un introuvable « sartrisme », un certain état d'esprit sartrien hante notre époque. En conférant à l'homme le pouvoir absolu d'édifier l'humanité par-delà les structures établies, en le hissant au rang de sujet de l'Histoire, en érigeant la subjectivité en source du sens, en creusant sans relâche les conditions dans lesquelles une liberté peut se laisser entraver, capter, séduire, retourner en son contraire, en n'hésitant jamais à penser contre lui-même et à reconsidérer ses positions à l'aune de l'actualité la plus tragique, cet état d'esprit rencontre, par des voies détournées, les aspirations d'une certaine jeunesse qui, comme Sartre en son temps, dénonce un système qui a atteint ses limites et dans lequel elle ne se retrouve plus. - - "
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À bien des égards, l'oeuvre de Ludwig Wittgenstein va à contre-courant des idées communément admises par la tradition philosophique. Après avoir tracé les limites du sens en s'appuyant sur l'identité structurelle du monde et de la logique, Wittgenstein en est venu à élaborer une méthode radicale visant à dissoudre les problèmes philosophiques par l'éclaircissement grammatical. Par ce moyen, il nous libère de notre obsession essentialiste, éteint notre soif de généralité, montre la vacuité de notre désir de fondation et dissipe notre fascination trompeuse pour l'intériorité. Grâce à ce travail critique qui nous débarrasse des confusions conceptuelles engendrées par une mauvaise compréhension de notre langage, la voie est ouverte à la philosophie pour mener à bien la tâche d'une description réellement attentive aux différences.
Ainsi, au lieu de nous enivrer d'abscons systèmes métaphysiques et de nous perdre en des théories faussement explicatives, nous pouvons, en philosophant avec Wittgenstein, esquisser une claire vision d'ensemble des phénomènes que nous étudions. Libératrice par la rigoureuse clarification conceptuelle qu'elle effectue, la philosophie de Wittgenstein est également un terrain dont l'appropriation permet la fécondation de nouvelles pensées originales.
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Langage, discours, pensée
François Recanati
- Fayard
- Lecons Inaugurales Du College De France
- 30 Septembre 2020
- 9782213717159
François Recanati offre un panorama de la philosophie analytique et, plus spécifiquement, du sous-domaine qui en a longtemps constitué le coeur : la philosophie du langage, dans l'évolution de laquelle il discerne trois grandes phases. La première phase a donné naissance à la sémantique formelle et la seconde à la pragmatique, deux disciplines qui ont profondément renouvelé la linguistique. La troisième phase, correspondant à la période actuelle, voit la philosophie du langage fusionner avec la philosophie de l'esprit au sein d'une théorie générale des représentations qui renoue avec le projet peircien d'une théorie générale des signes.
François Recanati a été directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'EHESS et directeur d'un laboratoire interdisciplinaire hébergé par l'École normale supérieure. Membre de l'American Academy of Arts and Sciences et de l'Academia Europaea, il a enseigné dans de nombreuses universités étrangères (dont Berkeley, Genève, Harvard et St Andrews). Depuis avril 2019, il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Philosophie du langage et de l'esprit.