Il est des talents si impétueux que les événements les plus dévastateurs de l'histoire ne peuvent les étouffer. Admirée et aimée par Pasternak, Rilke et Mandelstam, Tsvétaïéva fait l'objet aujourd'hui d'un véritable culte en Russie. Entre révolte et impossible espoir, la singularité tragique de son itinéraire, d'une indestructible intégrité, garde en effet toute sa charge libératrice. «Jamais, comme l'affirma Joseph Brodsky, une voix plus passionnée n'a retenti dans la poésie russe du XX? siècle.» L'ensemble présenté ici comporte Le ciel brûle (soit les poèmes de jeunesse datant des années 1910-1923) et Tentative de jalousie, qui réunit tous les grands chants de la maturité (1924-1939). Ce large choix de textes, où se mêlent à l'infini tendresse et paroxysme, donne au lecteur l'image la plus juste possible du lyrisme expressionniste de Tsvétaïéva, dont l'oeuvre tout entière apparaît comme une extraordinaire leçon de vie.
Pavel Egorovitch Khvatkine, «honnête» professeur de droit, croyait bien avoir échappé à son passé d'ancien membre très influent des sections spéciales du KGB à la toute fin du règne de Staline. Or, lors d'une soirée bien arrosée, surgit un homme se prétendant «gardien des fourneaux de l'enfer» et venu lui demander des comptes sur sa carrière passée...
Écrit entre 1976 et 1980 et longtemps tenu secret, L'Évangile du bourreau, peinture sidérante du système répressif soviétique sous Staline, a fait sensation lors de sa première publication en ex-URSS. Sa langue faite de russe classique et d'argot des bas-fonds comme son étonnante galerie de bourreaux parfaitement intégrée dans un suspense romanesque font de ce livre un thriller inoubliable.
1880-1921 : un destin de poète par grande accélération de l'histoire. Monde bouleversé, société secouée de fond en comble, vies qui s'improvisent entre exaltation et ravage... Alexandre Blok est l'un de ceux qui eurent à traverser l'épreuve, éblouissante et atterrante, de la révolution. Mais, comme le souligne Pierre Léon dans sa préface, ce poète semble requis par des mutations plus radicales encore. Il «a l'oreille collée à la terre, et il écoute. Il écoute et il attend. Quoi ? l'Apparition. De quoi ? De qui ? Difficile de répondre à cette question. On serait tenté de dire : la Belle Dame, l'Inconnue, la Russie, les trois Épouses espérées sur le chemin poétique... Mais on serait encore bien en-deça de la vérité. Dans un monde dévasté, le poète n'attend ni quelqu'un ni quelque chose ; il attend. Que ce monde se repeuple. Ou plutôt qu'il entende le bruit sourd du torrent souterrain qui menace de submerger l'horreur phénoménale. Le poète entend ce bruit avant tout le monde. Ce bruit, il l'appelle musique, et sa voix s'ouvre, s'enfle, chante et se fond dans l'orchestre de l'âme du monde»... Pour Blok, le monde connu, le monde des travaux et des jours, c'est le «monde terrible» dans lequel il faut beau vivre, mais qu'il faut traîner comme un boulet, traverser comme un enfer. Cette traversée, c'est précisément le parcours que propose ce livre qui, pour la première fois en français, explore l'ensemble d'une oeuvre parmi les plus intenses et les plus fortes du début du XX? siècle.
Quand le Narrateur, un petit trafiquant d'icônes dont on ignore le nom jusqu'à la fin du roman, trouve le cadavre de son complice Timour dans l'appartement qui leur sert de base, tout le désigne soudain comme le mouchard qui a envoyé son vieil ami Michka en prison. D'autant que Michka a épousé la femme qu'aime le Narrateur. Mais Michka sort et les affaires reprennent comme si de rien n'était. Le Narrateur serait-il protégé ? Si oui, par qui ?À travers la Russie, Israël et les États-Unis, une histoire d'amour, d'amitié et de trahison par un auteur qui met en scène la Russie d'aujourd'hui sans s'encombrer du passé, mais sans oublier le style qui fit sa gloire littéraire.
«Toura poussa la porte du cabinet d'Ergachev. Le général brûlait les documents. D'un pas lourd, Toura s'approcha de lui et le regarda dans les yeux.Ergachev éclata de rire et ce rire était effrayant. Un rictus sinistre apparut sur son visage.- Alors, tu as obtenu ce que tu voulais ? demanda doucement Ergachev.- J'ai juré que je retrouverais l'assassin de Pak, dit Toura.»Dans un Ouzbékistan écrasé de soleil, le commissaire Khalmatov enquête sur la mort de Pak, son adjoint. Mais la corruption gangrène tout, le pays est trop grand et c'est si facile de trouver un bouc-émissaire.