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Religion & Esotérisme
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L'esprit du christianisme et son destin précédé de l'esprit du judaïsme
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 9 Octobre 2003
- 9782711614943
C'est pour mettre à la disposition du plus grand nombre les textes fondateurs de la philosophie hegelienne, et permettre au chercheur d'en suivre l'évolution, que sont ici réunis des extraits de l'édition complète des Premiers écrits (Francfort 1797-1800).
Influencé par sa rencontre avec Holderlin, Hegel adopte désormais une philosophie de l'unification : la tâche dévolue à la religion n'est plus une tâche éthique vouée à une moralisation du peuple, mais elle va devenir, au-delà de celle-ci, une tâche ontologique tendant à l'unification du tout. Ce que Hegel cherche à penser dans l'histoire du peuple juif d'abord, dans l'histoire du christianisme ensuite, c'est l'histoire de la scission de l'esprit d'un peuple et de sa phénoménalisation, c'est-à-dire l'histoire de la séparation de l'esprit d'avec lui-même tel qu'il se donne dans les phénomènes historiques de son destin. Une telle histoire des phénomènes de l'esprit préfigure bien ce qui sera dix ans plus tard une Phénoménologie de l'esprit.
Écrit de jeunesse, resté à l'état de brouillon, L'esprit du christianisme et son destin n'en représente pas moins, pour Dilthey, un ouvrage où le génie de Hegel se manifeste « dans sa première fraîcheur et libre encore des entraves du système ». -
Introduction à la spiritualité de sainte Thérèse de l'enfant-Jésus
André Combes
- Vrin
- 3 Mai 2000
- 9782711601486
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Le Diable a rôdé en Europe pendant des siècles, à l'affût de tous ceux qu'il pouvait dévorer. Fascinés par sa férocité, les penseurs européens n'ont pas seulement subi sa présence hostile, ils ont transformé son visage, ils lui ont attribué de nouveaux noms, un statut, une voix et c'est en fonction de lui qu'ils ont organisé la vie sociale. Ce livre est le portrait biographique d'une figure protéiforme et impure, d'une créature bien réelle sous la plume de Saint Augustin, devenue pur esprit sous l'autorité des auteurs scolastiques, à la fois adversaire de Dieu et des hommes, serpent tentateur, dragon cruel, chef des démons et des sorcières, « seigneur de ce monde » et personnification du Mal ... Ce livre est aussi une histoire culturelle et intellectuelle qui décrit les préoccupations et les pensées de femmes et d'hommes vivant en ce bas monde, et qui met en lumière le fait que les doctrines théologiques et philosophiques sur le Diable et les démons ne sont pas uniquement des théories : elles s'inscrivent si profondément dans les pratiques sociales qu'elles vont jusqu'à décider de la vie et de la mort des individus.
Dans cet essai magistral et incisif, Kurt Flasch revisite le grand récit du progrès de la pensée grâce à ce négatif photographique que constitue la figure du Diable. -
Conversations chrétiennes ; méditations sur l'humilité et la pénitence
Nicolas de Malebranche
- Vrin
- Textes Philosophiques
- 21 Avril 2010
- 9782711622108
Établie sur les dernières éditions revues par Malebranche, la présente édition des Conversations chrétiennes et des Méditations sur l'humilité et la pénitence réunit, selon les intentions de l'auteur, les textes disjoints par les éditeurs modernes. Nous tenons compte d'une édition des « petites méditations » de 1701 jusqu'ici perdue. Par leur date de publication et par les enrichissements qu'ils apportent à la Recherche de la vérité ces textes annoncent les Éclaircissements de 1678 et les oeuvres de la maturité.
L'orthographe et la ponctuation sont modernisées, et les citations retraduites. -
Dans son Traité spéculatif de théologie mystique, Jean Gerson poursuit un double but : fournir une théorie de la connaissance mystique de Dieu et acclimater cette doctrine en milieu universitaire. De fait, cet ouvrage n'est pas un commentaire de la Théologie mystique du pseudo-Denys mais bien un traité qui, pour supposer une exégèse du texte dionysien, vise cependant à élaborer une réflexion théorique sur les conditions, essentiellement psychologiques, de l'union extatique avec Dieu. Et son auteur a beau, d'entrée de jeu, marquer l'irréductibilité de la théologie mystique à la théologie scolastique, c'est aux théologiens de l'Université qu'il destine une doctrine qui prétend rendre compte de l'étrangeté du mode mystique de la connaissance de Dieu à travers des catégories communes aux gens de l'École.
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Farabi et l'école d'Alexandrie ; des prémices de la connaissance à la philosophie politique
Vallat
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 4 Avril 2005
- 9782711617074
Le présent ouvrage constitue à ce jour la première étude portant sur l'ensemble des écrits de Farabii. Contre la lecture ésotériste proposée par Leo Strauss dès 1945 et reprise plus tard par ses disciples, Philippe Vallat s'attache à démontrer la cohérence et l'unité d'une pensée qui influença en profondeur Avicenne, mais aussi Avempace, Maïmonide et Averroès. Dans le prolongement de la pensée pédagogique du néoplatonisme d'Alexandrie et de Simplicius, Farabii conçoit le cursus d'études aristotélicien, de la logique à la métaphysique et de la métaphysique à la politique et à la religion, comme le parcours platonicien du philosophe depuis la Caverne jusqu'à la cime des intelligibles. Cette ultime forme de néoplatonisme, appuyée à la doctrine de l'analogie de l'être qu'il fut le premier à formuler, représentait pour lui la forme achevée d'un savoir dont l'application politique devait assurer le salut de l'homme.
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être et signifier ; structure de la sacramentalité comme signification chez saint Augustin et saint Thomas d'Aquin
Daniel Bourgeois
- Vrin
- Bibliotheque Thomiste
- 4 Janvier 2017
- 9782711626960
Ce n'est pas un hasard si toutes les réflexions antiques et médiévales sur le signe et la signification en venaient à privilégier l'acte de signifier par rapport au contenu de la signification ou à la possibilité de constituer une pluralité de signes en système. Tout comme l'acte d'être est premier par rapport à l'essence, de même la structure ontologique de la signification serait, dans un monde où toute chose est ontologiquement référée à la plénitude personnelle de Dieu, cette donnée de fait qui constitue le préalable et le fondement d'où surgit la diversification des rapports à l'Être et à tout être, sous l'objet formel du vrai, du bien et du beau.
D'où la question qui anime cette étude : la sacramentalité chrétienne comme vie de relation personnelle et ecclésiale avec Dieu ne devrait elle pas être comprise comme un « transcendantal »? La particularité des transcendantaux dans la pensée de Thomas d'Aquin, c'est leur convertibilité. Le fait que toute réalité spirituelle peut faire signe ou interpréter ce qui a valeur de signe, est considéré par lui comme une des manifestations les plus accomplies de l'intelligence (humaine ou divine); et le fait que toute réalité même non spirituelle porte toujours au plus profond d'elle-même la référence au fondement spirituel dans lequel et par lequel elle existe comme signe d'elle-même ou d'un autre être, sont des données ontologiques fondamentales et préalables même à la reconnaissance de l'unité, de la vérité, de la bonté ou de la beauté des choses. De fait, c'est la dimension de tout être en tant qu'il existe comme présence à l'autre ou comme susceptible d'accueillir la présence de l'autre. L'acte de signifier n'est pas ce qui s'oppose à l'être en le nommant ou en le montrant. Il est la vie même de l'être...
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La question éthique et juridique dans la pensée islamique
Mohammed Arkoun
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 21 Décembre 2010
- 9782711623013
Initialement prévu comme une simple introduction à la troisième réimpression du Traité d'Éthique de Miskawayh, il est apparu qu'il fallait donner à la réactivation de la question éthique toutes ses dimensions historiques et contemporaines, non seulement dans ses parcours arabo-islamiques, mais également dans ses grandes productions et ses crises en cours dans la pensée euro-occidentale. Ce livre traite donc de la question du droit, du monothéisme en 2010 et de la problématisation des régimes de vérité, visant ainsi à libérer la pensée d'expression arabe de la prison dogmatique instaurée par les expansions idéologiques de l'islamisme fondamentaliste depuis les années 1970. Le discours islamique politiquement dominant veut ignorer les acquis les plus émancipateurs de la modernité; il se prive ainsi des outils de pensée et de connaissance critique pour devenir un acteur positif de la mondialisation. La préoccupation éthique, juridique et spirituelle a sombré avec le renoncement durable aux débats féconds entre les grandes instances de déploiement de la raison critique : le théologique, le philosophique, le juridique, le politique, l'exégétique, l'herméneutique, l'historique, le linguistique, le sociologique, l'anthropologique. Les démocraties formelles sans démocrates retardent la prise en charge des grands chantiers proposés dans ce livre en relation avec les préoccupations philosophiques d'un Traité qui attend des expansions, des prolongements et des débats libérateurs.
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Les ismaéliens dans les sociétés musulmanes médiévales
Farhad Daftary
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 25 Janvier 2011
- 9782711623112
Jusqu'au milieu du XXe siècle, les ismaéliens ont été étudiés et jugés en se fondant quasi-exclusivement sur la foi des informations recueillies ou forgées de toutes pièces par leurs ennemis. Il en est ressorti quantité de mythes et de légendes sur leurs enseignements et leurs pratiques qui ont largement circulé dans les sociétés musulmanes et en Occident. La redécouverte et l'étude d'un grand nombre de textes ismaéliens authentiques préservés dans des collections privées en Inde, en Asie Centrale, en Syrie, au Yémen et dans d'autres régions du monde, ont permis un véritable tournant dans les études ismaéliennes. Nombre de ces textes ont été édités, traduits et publiés depuis les années 1950 et ont contribué à une avancée impressionnante dans les études ismaéliennes modernes.Cet ouvrage porte sur différents aspects de l'histoire et de la pensée ismaéliennes à l'époque médiévale. A travers l'étude des différentes phases de l'histoire ismaélienne, il décrit les premiers ismaéliens et les contributions de leurs successeurs à la culture islamique. Certains chapitres portent sur des personnalités ismaéliennes de renom telles que Hasan-i Sabbah. D'autres chapitres replacent les ismaéliens dans les sociétés musulmanes médiévales tout en examinant les relations entre ismaéliens et croisés et les mythes et légendes les concernant qui en résultèrent.
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Le réel et les réalités ; Mulla Sadra Shirazi et la structure de la réalité
Bonmariage
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 13 Janvier 2008
- 9782711619047
La philosophie de Sadr al-Din Shirazi (Mulla Sadra, m. 1640) est une brillante tentative de penser le réel comme participation de tout ce qui est à une seule réalité, l'être comme acte.
Cet ouvrage clarifie la façon dont est conçue cette participation. Il situe l'explication du réel défendue par Sadra face aux courants sur fond desquels elle se construit, les courants akbari et ishraqi bien sûr, mais aussi la philosophie d'Avicenne telle qu'elle est interprétée par Nasir al-Din Tusi. Il dégage les principes fondamentaux de la métaphysique sadrienne : la fondamentalité de l'être et l'affirmation de son caractère modulé, et analyse comment ceux-ci sont mis en oeuvre dans l'explication des rapports entre le Principe premier - le Réel par excellence - et les multiples existences particulières, interrogeant par là la spécificité et la cohérence interne d'un discours parcouru par des exigences parfois difficilement conciliables.
Au terme de ce parcours apparaît plus clairement le coeur même de la pensée de Mulla Sadra : un intérêt marqué pour les existences particulières et un souci de leur conserver une consistance ontologique, une volonté de penser le Réel certes, mais aussi les réalités.
Un choix de textes extraits des al-Shawahid al-Rububiya et des Asfar al-arba'a, traduits pour la première fois, constitue la deuxième partie de cet ouvrage. -
Quatre acteurs du dialogue islamo-chrétiens ; Arnaldez, Caspar, Jomier, Moubarac
Maurice Borrmans
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 24 Août 2016
- 9782711627066
L'islam ne serait-il qu'une idéologie politique ou une affirmation identitaire comme veulent le faire croire les musulmans salafistes ou fondamentalistes? Ceux-ci seraient-ils frappés d'amnésie par rapport au patrimoine humaniste ou à l'expérience spirituelle de leurs aînés? Ou voudraient-ils donner raison à qui prétend que nous sommes témoins ou victimes d'un « choc » de civilisations? Avec Mohammed Arkoun, ses « combats et propositions », pour conjuguer « humanisme et islam » et avec beaucoup d'autres musulmans qui pensent comme lui (en songeant aux promesses de la « renaissance arabe » (nahda) d'il y a un siècle), les quatre philosophes et théologiens ici interrogés ont toujours voulu être des médiateurs entre culture arabe et spiritualité musulmane.
Roger Arnaldez, Robert Caspar, Jacques Jomier et Youakim Moubarac s'inscrivent en faux contre les prophètes de malheur : chacun, à sa manière, a voulu par l'étude, le dialogue et le partage construire des passerelles d'intercompréhension et des espaces de collaboration (alors que d'autres s'employaient à construire des murs de séparation ou à édifier des frontières infranchissables). Leurs écrits et leurs engagements témoignent qu'un dialogue est nécessaire et qu'une fraternité est possible.
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Pierre Abélard (1079-1142) se consacre à la logique, puis à la théologie. Il commente plusieurs traités de logique d'Aristote, de Porphyre, il compose une Dialectique. Il est l'auteur d'une Théologie qu'il remanie à deux reprises, de commentaires scripturaires, d'une Éthique, de Conférences qui mettent en scène un philosophe, un juif et un chrétien. Condamné en deux conciles, mais logicien prestigieux, son oeuvre perdit son importance quand parvinrent aux latins l'intégralité des écrits d'Aristote et plusieurs ouvrages d'Avicenne et d'Averroès.La Theologia Summi Boni est le premier état d'une oeuvre qui en connut deux autres (Theologia Christiana, Theologia Scholarium). Leur caractère commun est d'appliquer la dialectique et la grammaire à des questions théologiques. L'intérêt propre de la Theologia Summi Boni est d'inaugurer, au XIIe siècle, l'usage systématique et précis de disciplines profanes au traitement de questions spécifiques des dogmes chrétiens et, plus particulièrement ici, catholiques.
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Les sciences coraniques ; grammaire, droit, théologie et mystique
Roger Arnaldez
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 19 Septembre 2005
- 9782711617661
C'est une synthèse de ses travaux sur la pensée musulmane médiévale que propose Roger Arnaldez. Il s'attache, à travers un grand nombre d'études précises, à montrer la spécificité, l'originalité et l'actualité des sciences coraniques. Toute la pensée musulmane repose sur le Coran où s'y ramène par les commentaires. Selon la spécialité des commentateurs, les différentes exégèses sont marquées par des explications d'ordre philologique ou grammatical.
Roger Arnaldez montre comment les musulmans ont mis au point un certain nombre de sciences qui sont, à des titres divers, à la base des commentaires du Coran et du hadit. L'une de ces sciences est évidemment essentielle, c'est la grammaire qui permet la compréhension des textes révélés. Si bien que toutes les sciences coraniques reposent plus ou moins directement sur la grammaire et la philologie.
La pensée musulmane est ici située par rapport aux deux traditions dans lesquelles elle s'enracine, la source grecque et la source biblique, mais pour en montrer à chaque fois l'originalité. Les oeuvres des grands auteurs de l'Isma font l'obejt de commentaires précis et détaillés. La question de la place de l'humanisme dans l'Islam est traitée de manière éclairante et stimulante. -
Le monothéisme
Friedrich Wilhelm Schelling
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711610983
Le cours de Schelling sur le Monothéisme, discrètement polémique ( à l'égard de Schleiermacher et surtout de Hegel), enseigné à Munich à partir de 1828, forme dans l'édition posthume le porche de la Philosophie de la mythologie. Cette situation due à l'éditeur n'est pourtant pas pleinement satisfaisante. Car alors le Monothéisme fait double emploi avec l'Introduction historico-critique à la Mythologie, avec laquelle il a sans doute alterné selon les semestres. Or l'élaboration parallèle de l'exposé de l'empirisme philosophique (Darstellung) et, plus tardive, de la Philosophie rationnelle a retenti dans l'intervalle sur la signification du Monothéisme. La distinction de plus en plus accusée d'un négatif rationnel et d'un positif historique englobe désormais celle de la Mythologie ou du paganisme et de la Révélation ou du christianisme. À la philosophie négative revient la dignité de philosophie première. La mythologie, dès lors colorée négativement, projette ses effigies de néant, mais comme des préfigurations de l'avenir. La refonte successive des seules versions de l'Introduction à la Révélation confère au cours sur le Monothéisme une certaine autonomie. Dans la ligne idéale d'un développement synchronisé, le Monothéisme occupe, bien que relativement en porte-à-faux, l'emplacement charnière, le point délicat d'amorçage de la philosophie historique, "documentée". La présentation du Monothéisme comme théogonie transcendantale et théorie des principes ou puissances est en outre le plus simple et le plus clair de tous les textes de Schelling traitant du problème de la "transition".
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La maîtrise de la concupiscence ; mariage, célibat et continence sexuelle en Islam, des origines au Xe/XVIe siècle
Mohammed-Hocine Benkheira
- Vrin
- Etudes Musulmanes
- 10 Octobre 2017
- 9782711627516
Le célibat et les célibataires sont mal vus dans le monde islamique depuis toujours. Pourquoi?Cette question est liée, on s'en doute moins, à l'institution de la polygamie, la vie sexuelle de Muh?ammad et les « houris » du Paradis. La raison dernière de toutes ces singularités est une doctrine qui a prévalu des origines jusqu'à nos jours, selon laquelle tout individu des deux sexes a une mission à remplir, qui fait partie de ses devoirs de croyant, qui est : se marier et engendrer une descendance. Toutefois, au tournant du IIIe /IXe siècle, S?fi'? (m. 204/820) a apporté une inflexion à cette doctrine : les individus qui ne ressentent pas le besoin d'une vie conjugale peuvent s'abstenir de mariage à condition de se consacrer au service de Dieu. La propagation et l'adhésion à cette innovation coïncident dans le temps avec l'émergence du corps des oulémas comme seul détenteur du pouvoir légitime d'interpréter la Loi. Simultanément, les oulémas, alliés aux renonçants, définissent un idéal éthique - la maîtrise de la concupiscence. Il ne s'agit ni de jeter l'opprobre sur la sexualité, ni d'exalter l'abstinence sexuelle, mais de souligner la prééminence de la « raison » ('aql) : l'homme conforme à cet idéal est celui qui se soumet à cette dernière, non à ses appétits. Il peut être aussi bien marié que célibataire. Aussi on peut comprendre pourquoi, alors que le natalisme est la seule politique officielle en direction de la masse des fidèles, il y a si peu de célibataires, y compris parmi les soufis. En se donnant pour but de comprendre la casuistique qui a pour objet le célibat, cette recherche dévoile l'ensemble du faisceau des questions constitutives de la conception islamique de la sexualité.
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La doctrine de l'eucharistie de Guibert de Nogent
Laurence Terrier
- Vrin
- Sic Et Non
- 21 Août 2013
- 9782711624751
L'auteur souhaite ici redonner au De pigneribus de Guibert de Nogent toute son importance en définissant la conception de l'eucharistie énoncée dans le livre II. Le texte est particulièrement dense et difficile à cerner, Guibert de Nogent étant un esprit original et provocateur. L'auteur propose une traduction du livre II en vis-à-vis du texte latin et expose les idées de l'abbé de Nogent émises dans cette partie du traité. Pour en saisir totalement le contenu, il revient sur la controverse eucharistique du XIe siècle, dont Guibert est encore tributaire et qui perdure au moment de la rédaction du De pigneribus. Il analyse enfin sa doctrine sur le corps du Sauveur dans le sacrement de l'autel et montre, au regard des écrits de ses prédécesseurs, à quel point Guibert s'éloigne de la conception communément admise par l'Église. Ce précieux témoignage du début du XIIe siècle permet de mettre en lumière les émulations intellectuelles et les débats d'idées semblables à celles qui auront cours au XVIe siècle.
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Pars theologica ; logique et théologie chez Boèce
A. Tisserand
- Vrin
- Sic Et Non
- 30 Novembre 2008
- 9782711618552
Né, sans doute à Rome, vers 476 après J.-C. et mort supplicié à Pavie en 524, Boèce, surtout connu pour ses traductions et commentaires des traités logiques d'Aristote et sa Consolation de Philosophie, écrite en prison, est également l'auteur de cinq traités théologiques, dont la place exacte dans l'ensemble de l'oeuvre reste à définir. Faut-il continuer de camper le portrait d'un Boèce en quelque sorte schizophrène ou peut-on découvrir un lien plus intime entre le commentateur néoplatonicien et le théologien chrétien et dégager ainsi un axe qui modifierait en profondeur la perspective à la fois méthodologique et philosophique de l'entreprise?
D'où les questions auxquelles tente de répondre l'ouvrage : en quoi la conception aristotélicienne de la philosophie spéculative influence-t-elle la constitution chez Boèce de la théologie comme pars theologica? Quelle place y occupe la logique et quelle articulation observer entre les héritages patristique et philosophique? Boèce ne se conçoit-il pas comme un nouvel Aristote, l'Aristote de la théologique chrétienne, et si oui ne convient-il pas de voir en lui, plus encore qu'un théologien, un théologicien? -
Confluences ; politique, histoire, judaïsme
Marc Crépon
- Vrin
- Textes Philosophiques
- 1 Décembre 2003
- 9782711616510
Ce recueil de textes de Rosenzweig offre l'indispensable complément à Foi et savoir qui s'attachait essentiellement à la genèse de L'Étoile de la Rédemption. Ici sont rassemblés à la fois des essais politiques et historiques qui sont des réflexions sur la guerre, sur le cours de l'histoire universelle et sur les moteurs de cette histoire, ainsi que deux autres ensembles de textes qui concernent plus directement la nouvelle conception de ce que Rosenzweig appelle « la vie juive ». Ces textes témoignent donc d"un héritage « hégélien » que l'auteur entend assumer tout en lui faisant subir nombre de transformations, et, dans le même temps, d'un approfondissement de sa réflexion sur les rapports entre histoire et religion. D'une part, il tente de donner corps à une pensée originale qui refuse également l'orthodoxie, le « libéralisme », l'assimilation et le sionisme; d'autre part, il cherche à traduire dans la pratique cette pensée nouvelle, et c'est la fondation de la « libre Maison d'études » de Francfort qui concrétisera ses engagements. Dans la pensée juive du XXe siècle, outre l'aventure sioniste, cette tentative de refonder la vie et la pensée juives est sans équivalent. Contre la conception antiquaire de l'histoire développée par la « Science du Judaïsme », contre les sécularisations plus ou moins arbitraires opérées par le courant assimilationiste, Rosenzweig milite pour une forme nouvelle d'enseignement qui devrait instaurer un autre rapport à l'ensemble de la tradition, ainsi qu'une autre manière de vivre l'histoire.
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George Herbert, poète et saint anglican (1593-1633)
André-jean Festugière
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 1 Avril 1971
- 9782711602476
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Des choses divines et de leur révélation est le testament philosophique de son auteur, Friedrich Heinrich Jacobi. La première évaluation d'ensemble du postkantisme et des grands systèmes idéalistes qu'il y propose détermine encore l'image que nous pouvons nous faire de la philosophie classique allemande. La querelle qu'elle a déclenchée et la réponse outrancière que lui a apportée Schelling, blessé par la critique du naturalisme que développe la deuxième partie de l'ouvrage, en font le document le plus précieux dont nous disposions pour interpréter les débats qui, durant les premières décennies du XIXe siècle, ont mis aux prises la philosophie de la religion et la théologie spéculative. La discussion des rapports du réalisme et de l'idéalisme religieux, de la révélation de la raison et de la doctrine positive que Jacobi développe d'abord en réponse à Matthias Claudius, puis lors d'un dialogue avec Friedrich Schlegel, non seulement éclaire cette lecture de l'histoire de la philosophie à l'heure de l'avènement du nihilisme, mais permet aussi de comprendre ce que l'auteur entend par ce « vrai rationalisme » qu'il oppose aux philosophes de son temps. Elle donne ainsi à celui qui fut l'un des pères de l'idéalisme allemand en même temps que son critique le plus acerbe l'occasion de préciser une dernière fois les rapports de la raison et de l'entendement, question qu'avec Kant, il fut l'un des premiers à poser à la pensée moderne.
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Le dialogue culturel et spirituel entre chrétiens et musulmans a une longue histoire. Roger Arnaldez, philosophe, islamologue et théologien, s'est toujours considéré au service d'un oecuménisme élargi aux trois monothéismes que sont l'islam, le judaïsme et le christianisme. Ses recherches et son enseignement l'ont conduit vers la pensée de al-F?r?b? (873-950) et d'Averroès (1126-1198), grands penseurs musulmans de Bagdad et de Cordoue, ainsi que vers celle de leur homologue iranien Fahr al-D?n al-R?z? (1149-1209). Ce point de départ lui a permis de défendre l'idée selon laquelle un humanisme des croyants est toujours possible aujourd'hui, à l'instar de celui de la période quand foi et raison osaient s'affronter et entrer en débat, aussi bien en philosophie qu'en théologie.
Ces réflexions, accompagnées d'un travail sur divers épanouissements ascétiques et mystiques au sein des trois grandes religions, font que cette réédition des vingt et une études de Roger Arnaldez paraît aujourd'hui avoir toute sa pertinence. Publiées pour la première fois en 1987, elles constituent encore une approche particulièrement éclairante sur l'islam contemporain et sur ses ouvertures au dialogue. -
Magnanimité ; l'idéal de grandeur dans la philosophie païenne et dans la théologie chrétienne
René-antoine Gauthier
- Vrin
- 7 Octobre 2002
- 9782711640584
Rédigé en partie pendant les années de l'occupation, qui en rendaient le thème plus poignant, cet ouvrage retrace l'histoire de l'idéal de la grandeur, dans l'antiquité païenne et le Moyen Âge chrétien.
Le portrait du magnanime qui illumine l'éthique aristotélicienne présente la grandeur d'âme comme une affirmation païenne du moi, aux antipodes de l'abnégation chrétienne. Chez Nietzsche, l'idéal de la grandeur sera inséparablement lié à une révolte contre le christianisme. Le chrétien, pourtant, prétend s'approprier également cet idéal, saint Thomas n'hésitant pas à emprunter à la philosophie grecque la notion de magnanimité. Cette notion apparaît alors comme un cas particulier du problème de l'intégration dans la théologie thomiste de la philosophie aristotélicienne. -
Introduction à la somme contre les gentils de saint Thomas d'Aquin
Yvon Gauthier
- Vrin
- 7 Octobre 2002
- 9782711683123
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