Littérature
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La logique ou l'art de penser
Antoine Arnauld, Pierre Nicole
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 7 Octobre 2002
- 9782711600274
Son habituelle dénomination de Logique de Port-Royal, cet Art de Penser d'Antoine Arnauld et Pierre Nicole la mérite tout à fait, et cela en dépit d'un usage et d'un impact dépassant largement et profondément les limites jansénistes.Les deux auteurs, oeuvrant au sein d'un milieu où la théologie et la spiritualité comptaient plus que la philosophie proprement dite, voulaient, pour ainsi dire, enseigner cette dernière, même après la fermeture des « Petites Écoles » de Port-Royal, à leur « parti », selon leur « parti », et aussi, c'est évident, par les canaux de l'augustinisme et du cartésianisme, à tout le public.Bien juger et comprendre, non seulement bien raisonner, exhorter à l'expression sobre et claire, inculquer et conduire, dans cette optique, une polyvalence intellectuelle aussi mesurée qu'ouverte, voilà la continuation et le couronnement de l'oeuvre accomplie par les « Messieurs » de Port-Royal, qui ont formé un Racine, préludant au développement du célèbre « Classicisme » et au sage perfectionnement du fameux « honnête homme » du XVIIe siècle. L'Art de Penser c'est d'ailleurs, à la différence de la Renaissance trop « subtile » et profane du XVIe siècle contestée par Arnauld et Nicole, un « renouveau » relatif à une logique dynamique, à la fois rigoureuse, équilibrée et riche de réalistes perspectives, fruit, en quelque sorte, d'une culture jansénisante où les exigences d'un christianisme sévère s'allient à un sens de la liberté individuelle fécond, et fécondant dans le domaine des idées.
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De l'imagination ; de la recherche de la vérité, livre II
Nicolas de Malebranche
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 5 Mai 2006
- 9782711618484
Malebranche est sans doute, à l'âge classique, l'auteur le plus critique à l'égard de l'imagination. En plus d'être, comme le soutient Pascal, « maîtresse d'erreur et de fausseté », l'imagination désigne en effet chez lui la « folle du logis », une « folle qui se plaît à faire la folle » et à dérégler la raison humaine pour l'entraîner dans le monde de l'absence et du fantasme. C'est elle qui torture les esprits « visionnaires », elle qui transforme les hommes en loups-garous et leur fait organiser des sabbats, elle qui engendre des enfants monstrueux et accélère la contagion du péché originel. L'imagination ne détourne pas seulement les hommes de la vérité, conçue chez Malebranche comme un ensemble de rapports entre les choses et les idées, tels que Dieu les a institués. Elle les fait en outre vivre dans un monde où l'ordre des choses est renversé, où prévalent les apparences, la superstition et l'amour-propre. Elle est « fatale » à la fois « à ceux qui la possèdent et à ceux qui l'admirent dans les autres sans la posséder ».
Mais l'étude de l'imagination permet également de mettre au jour les modalités et les effets de toute une série de rapports dont la machine corporelle est le centre. Lire le livre II de la Recherche de la vérité, c'est ainsi tenter de comprendre comment la science (tout particulièrement la physiologie) peut servir à éclairer l'homme d'aujourd'hui. Alors cette dernière ne sera plus perpétrée comme une traînée de poudre, mais rationalisée et par-là même confortée dans son statut de dangereuse fantaisie. -
Fragments poème ; énoncer le verbe être
Parménide
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 28 Février 2012
- 9782711624140
S'installant dans la couche linguistique et poétique sous-jacente du discours de Parménide, le commentaire de Magali Année, Énoncer le verbe être, est résolument linguistique et laisse donc de côté toutes considérations « métaphysiques », aussi bien purement ontologiques que logico-ontologiques. Poète authentique, directement relié à l'ensemble de la poésie grecque archaïque caractérisée par l'oralité de ses performances, Parménide élabore une unité linguistique très particulière, le verbe être, dont la forme la plus éminemment représentative est ????, « est ». C'est sur lui que repose l'efficacité de la parole kosmologique du poète-savant.
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Élevé dans la religion chrétienne avant de devenir l'adversaire du christianisme, tout à la fois homme d'étude et chef de guerre, philosophe et empereur, Julien dit l'Apostat est un personnage singulier. Honni pendant des siècles comme traître à la vraie foi, il devient peu à peu, à partir du XVIe siècle, une figure exemplaire de la liberté et de la tolérance pour une partie des écrivains européens. Il est l'auteur d'une oeuvre variée, où alternent écrits politiques, philosophiques et polémiques, ainsi que d'une importante correspondance.Son oeuvre subsiste en quasi-totalité et est facilement accessible, à l'exception du Contre les Galiléens. Cet écrit de combat dans lequel Julien avait rassemblé ses griefs contre la religion chrétienne a en effet disparu, mais il a été partiellement conservé par les citations qu'en ont faites ses adversaires chrétiens dans leur tentative de le réfuter. C'est à partir de ces répliques qu'on tente depuis le XVIIIe siècle de restituer l'ouvrage original. La dernière de ces « restaurations » permet aujourd'hui d'accéder au Contre les Galiléens dans de meilleures conditions et, en comblant une lacune de l'édition, de mettre à la disposition du lecteur ce témoignage historique d'un christianisme contesté.
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L'inconscient politique ; le récit comme acte socialement symbolique
Fredric Jameson
- Vrin
- 13 Février 2012
- 9782917131039
L'Inconscient politique. Le récit comme acte socialement symbolique, paru en 1981, peut être considéré comme le dernier monument de la théorie littéraire du XXe siècle. S'inspirant d'analyses marxistes, Fredric Jameson y explore la dimension narrative de la politique. De quelle manière, et pourquoi, la politique se fait-elle récit ? L'analyse littéraire de Jameson s'attache donc à restituer la nature cognitive et praxique des textes, montrant comment ce réel qu'ils appréhendent se dérobe sans cesse à eux.
Jameson entend montrer comment les textes individuels projettent par eux-mêmes un collectif humain, c'est-à-dire font oeuvre d'une priorité du politique.
Fredric Jameson est professeur à l'université de Duke en Caroline du Nord.
Nicolas Vieillescazes est traducteur, spécialiste d'esthétique et de théorie critique.
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Analyse d'une oeuvre : le cercle rouge de J.-P. melville, 1970
Barbara Laborde, Julien Servois
- Vrin
- 12 Septembre 2010
- 9782711622979
Comme s'en explique Melville lui-même, le classicisme domine dans l'écriture de ce film noir « à la française » qu'est Le Cercle rouge. Un casse sans spectacle, des héros sans passé incarnés par des acteurs mythiques, une rencontre improbable qui se clôt dans une vision déceptive du monde : le silence qui s'installe entre les personnages renforce le sentiment d'incommunicabilité, de solitude, de froideur. Autant qu'un film noir, Melville semble finalement explorer les pistes du « film froid ».
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Au fil d'une riche correspondance, Marsile Ficin, donne à voir combien l'Humanisme dépasse le cadre de la redécouverte théorique des textes de l'Antiquité pour renouer avec un authentique "art de vie". Soucieux de concilier les sagesses païennes au christianisme, Ficin ne cesse de convier son correspondant à une conversion, qui lui permettra de se retrouver en lui-même. Ce choix de lettres, extraites de son Epistolarium, témoigne du goût de Ficin pour une philosophie pratique, où l'art du conseil tient la première place.
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Schelling en 1809 ; la liberté pour le bien ou pour le mal
Alexandra Roux
- Vrin
- 22 Août 2010
- 9782711622863
Lorsqu'en 1809 paraissent les Recherches sur l'essence de la liberté humaine, Schelling ne soupçonne pas qu'elles deviendront le plus fameux de tous ses livres. Il mesure néanmoins que sa philosophie « se voue au devenir » (X. Tilliette). L'exigence qu'il s'impose d'explication du mal par une exploration de sa racine divine contribue en effet à rendre inévitable la refonte du système. Elle contribue en outre à faire de cet ouvrage un texte sans précédent et sans équivalent dans l'histoire tout entière de la philosophie. Le résultat en est une impressionnante fresque dont le motif central tient en ces quelques mots : la liberté humaine pour le bien et le mal.
Les études qu'on lira dans le présent volume témoignent diversement des fruits de cette audace. Elles proposent de relire le chef-d'oeuvre de Schelling à partir de ses sources (Luther, Leibniz, Bohme, Kant), de ses interlocuteurs (Baader, Jacobi, Eschenmayer) et de ses grands lecteurs (Schelling lui-même, Schopenhauer, Kierkegaard, Tillich, Rosenzweig, Heidegger, Pareyson). Ces éclairages divers permettent d'en découvrir ou d'en redécouvrir les structures décisives : une logique du néant et de la dualité, une métaphysique de l'amour et de la séparation, une physique du retrait de la nature divine et de l'exclusion du mal, une ontologie de la liberté humaine, une théodicée où c'est l'homme qui dispose de la puissance du mal, une vision de l'histoire où il y va du tout et de sa disjonction. -
Maurice Blondel n'est pas seulement un homme de cabinet : il prend parti dans les crises de son temps. Analysant le national-socialisme, il déclare en 1940 : « Un premier axe, dont on célèbre la puissance et les succès, va s'accompagner d'un autre axe perpendiculaire du Pacifique à l'Atlantique, étalant sur l'Ancien Continent, en attendant le Nouveau Monde, une immense croix gammée dont les crochets pourront s'abattre jusqu'au cap de Bonne-Espérance ou jusqu'au cap Nord... ». L'action révèle aux hommes leur nature, leurs déficiences, leurs espérances. École de psychologie et de politique, elle est l'atelier privilégié du métaphysicien. Elle nous fait discerner si l'univers est une construction aveugle ou si, comme il le pense, l'humanité fait son histoire dans le concert possible des autres êtres à la recherche de Dieu.
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L'histoire s'écrit parfois dans les lieux dévolus à l'immémorial; la bergerie de la littérature pastorale est un de ceux-ci. La figure du berger, représentant la fonction royale ou la poésie plus ancienne, n'est jamais mobilisée aux XVIe et XVIIe siècles sans que soit pris en charge le sens de cette immémorialité ou de cette « tradition ». Églogues, prosimètres, tragicomédies, romans sont autant de formes où s'élabore le lien entre écriture, histoire immédiate et position de l'auteur. La « politique considérée comme une affaire de bergerie » (M. Foucault) permet ici de lire les « bergeries » du temps des guerres de Religion, de comprendre le geste qui conduit un Honoré d'Urfé de l'action guerrière aux idéaux courtois des bergers du Forez, de déchiffrer les motifs tragiques ou tragicomiques que la pastorale élabore pendant le « moment libertin » des premières années du ministère Richelieu. La distance pastorale est l'invention d'un lointain. En rapportant à leurs usages politiques les contenus éthiques de la littérature pastorale, ce livre décrit la bergerie comme un des lieux majeurs de l'expérience de l'histoire propre aux hommes de l'Ancien Régime.
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La philosophie, souvent, a mis en garde contre l'image - une sorte de décalque du réel - et aussi contre l'écriture, sorte de double de la parole, mais évidemment muette et tyrannisante. La voix a donc été privilégiée.
Écriture et Iconographie s'oppose à ce procès. Il montre comment et pourquoi le textuel (l'écrire et le lire) l'emporte sur le vocal, en dépit du rythme et de la chaleur de celui-ci. L'extériorisation ne doit pas être tenue pour une déchéance mais plutôt pour une procédure qui éclaire ce qui est projeté et qui, par là, le révèle.
Un second moment relève de l'épistémologie : nous tentons de mettre en évidence comment la science s'est attachée à préciser et à affiner le configurationnel. Qu'il s'agisse d'une molécule ou d'une pierre ou d'un végétal, elle parvient à le ré-écrire et à le traduire en un « corps idéal » - une formule développée à partir de laquelle elle induira et déroulera ses propriétés.
Dans un troisième temps, est rapproché le travail du peintre de celui du savant, parce que lui aussi, loin de nous restituer simplement le réel, le transpose à l'intérieur d'un tableau minimal, ce qui ne l'empêche pas de le découvrir et surtout de l'intensifier. Le moins, curieusement, donne le plus. L'artiste a gagné à ne pas coïncider avec le réel mais à viser à le re-présenter. -
Qu'est-ce qui fait l'unité de la Krisis? Comment s'articulent ses différents thèmes? Depuis sa traduction en 1976, l'oeuvre ultime de Husserl a été souvent invoquée et discutée, pour en critiquer le rationalisme affiché et débusquer les restes de métaphysique, ou bien pour y saluer la naissance d'une figure nouvelle, le monde de la vie. Ce serait vain de vouloir à tout prix saisir d'une seule vue un ouvrage difficile, disparate, riche plutôt de ses tensions, de vouloir y déchiffrer l'unité d'un projet méthodique abouti. La complexité de l'ouvrage n'a pas échappé aux interprètes, mais il existe peu d'études systématiques, sobres, patientes et détaillées. Les commentaires ici rassemblés tentent de dégager le sens et la portée des questions posées par Husserl, l'articulation mutuelle des différents réseaux de problèmes : mathématisation galiléenne de la nature, projet d'une science du monde de la vie, statut équivoque de la psychologie, lien entre sujet et monde. On trouvera ici aussi la traduction d'articles devenus classiques, écrits par Aron Gurwitsch, Ludwig Landgrebe, Iso Kern, Walter Biemel, parce que ces textes ont nourri le débat autour de la Krisis et forment les jalons historiques de sa réception. La Krisis est-elle vraiment un livre désuet et sans avenir?
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Qu'est-ce qu'un roman ?
Dimitrios Rozakis
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 15 Septembre 2009
- 9782711622146
On trouve à propos du roman plusieurs philosophies : celle, marxiste, exposée par Lukacs, voit dans les péripéties romanesques autant d'éléments permettant de mettre en évidence les causes en jeu dans le cours de l'histoire; une autre, structuraliste, renvoie le roman à la seule jouissance esthétique pure qu'il est appelé à procurer.
S'écartant de ces deux interprétations, c'est vers une idée du roman bousculant nos certitudes quant à ce qu'est le bien que Dimitrios Rozakis organise ici son exploration du roman et de sa philosophie. Au final, il s'agit pour lui de revisiter le roman en le définissant, à l'instar de Stendhal, comme une « promesse de bonheur », un bonheur inattendu et inédit, et offre ainsi à nos habitudes de lecteur un souffle nouveau. -
Orateurs et sophistes grecs dans les inscriptions d'époque impériale
Bernadette Puech
- Vrin
- Textes Et Traditions
- 1 Janvier 2001
- 9782711615735
A partir de la fin du premier siècle de notre ère, la « Seconde Sophistique » voit s'imposer, au premier plan de la vie culturelle du monde hellénophone, des virtuoses de la rhétorique.
Au tableau axé principalement sur Athènes, que Philostrate et Eunape ont laissé de cet univers, la documentation épigraphique apporte des confirmations, mais aussi des retouches er des compléments. Elle donne une idée plus précise de la diffusion de ce mouvement de l'Arabie à l'Espagne, et de son évolution.
L'importance de ce témoignage est désormais reconnu par les historiens de la littérature et de la pensée. Mais ces textes étaient dispersés dans une centaine de corpus géographique et autant d'articles de revues, datant parfois de plus d'un siècle. Aussi a-t-il paru utile de les rassembler en un recueil qui, tout en répondant aux exigences critiques d'une édition de documents épigraphiques, puisse les présenter, assortis d'une traduction et d'un commentaire détaillé, à tous ceux qu'intéresse l'histoire de la vie intellectuelle, de la vie sociale et des mentalités dans le monde grec sous la domination romaine. -
La sophistria de Robertus Anglicus
Irene Rosier-Catach, Anne Grondeux
- Vrin
- Sic Et Non
- 8 Février 2006
- 9782711618200
L'enseignement universitaire du XIIIe siècle se fonde sur le commentaire et la "dispute". La Sophistria de Robertus Anglicus (1260-70), dont est proposée ici l'édition critique accompagnée d'une étude historique et doctrinale détaillée, est un témoin exceptionnel de cette pratique de l'enseignement des arts par "mode de sophisme", surtout développé pour la logique et la grammaire. Il s'agit d'une collection d'une trentaine de sophismes, organisée de façon systématique, et préservée dans huit manuscrits. On y voit ainsi, en partant du sophisme, énoncé problématique, le maître avancer des arguments, avec ou contre ses bacheliers, à propos de toutes les difficultés qu'il contient, les arguments et solutions fournissant au bout du compte un exposé général de la syntaxe latine. La Sophistria s'insère dans une tradition de la grammaire spéculative, qui, contrairement aux grands traités postérieurs sur les Modes de signifier, met l'accent sur la sémanticité plus que sur la grammaticalité : un énoncé incorrect peut être admis si l'on comprend la raison (ratio) qui rend compte de sa déviation. Cette approche, comme l'application très caractéristique de la Physique d'Aristote à la grammaire, permet de rapprocher la Sophistria de l'enseignement parisien des maîtres anglais de la génération précédente, Robert Kilwardby et Roger Bacon, l'appartenance au milieu parisien se confirmant par sa proximité avec le Tractatus de Gosvin de Marbais.
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Lettres à madame du Pierry et au juge Honoré Flaugergues
Jérôme Lalande
- Vrin
- 1 Octobre 2007
- 9782711619399
Jérôme Lalande, « l'astronome » par excellence du siècle des Lumières, dont Houdon et Fragonard firent le portrait, écrivait beaucoup. Des communications à l'Académie des sciences bien sûr, le volume annuel de la Connaissance des Temps, bien entendu. Des livres aussi, comme son monumental traité d'Astronomie, ou sa charmante Astronomie des dames. Quoi d'étonnant à ce qu'il ait laissé une abondante correspondance?
Dans sa correspondance avec Madame du Pierry, on voit l'évolution de l'amour à la tendresse, mais aussi les émotions des années révolutionnaires. Dans la correspondance avec Honoré Flaugergues, juge de paix à Viviers, et astronome amateur de talent, les préoccupations scientifiques multiples de Lalande se font jour... Tels sont les aperçus significatifs de la correspondance de Lalande donnés dans ce premier volume. -
Personnalité majeure de la vie musicale en France dans les premières décennies du XXe siècle, Maurice Emmanuel (1862-1938) a construit une oeuvre originale à la croisée de la création musicale, de la science de l'Antiquité et de la musicologie. Les lettres rassemblées dans ce volume, pour la plupart inédites, révèlent l'étendue des recherches d'un compositeur en quête de nouveaux moyens d'expression, et qui a été un helléniste et un historien de la musique de premier plan. Mais la correspondance de cet artiste emblématique d'une certaine « modernité classique » témoigne tout autant des qualités humaines d'un musicien qui a marqué des personnalités aussi diverses que Léo Delibes, Antoine Marmontel, Théodore Dubois, Paul Dukas, Ferruccio Busoni, Jacques Copeau, Émile Jaques-Dalcroze, Charles Koechlin, Paul Desjardins, Jacques Rouché, Charles Tournemire, Olivier Messiaen, Georges Migot, Henri Dutilleux. Lire ses lettres aujourd'hui, c'est entrer de plain-pied dans la vie musicale et intellectuelle de la Troisième République et découvrir une abondance de témoignages originaux sur les contemporains d'Emmanuel, depuis Saint-Saëns, Franck et Delibes jusqu'à la jeune génération des années 1930. C'est aussi mieux comprendre les enjeux artistiques, politiques et idéologiques d'une période faste de la musique française
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Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age Tome 79
Collectif
- Vrin
- 22 Avril 2013
- 9782711624713
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Michel Henry, un philosophe de la vie et de la praxis
Gabrielle Dufour-kowalska
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 3 Mai 2000
- 9782711640454
Au moment où des tentatives parcellaires se font jour au sein de l'intelligentsia occidentale pour débusquer les traces du totalitarisme sous toutes ses formes, on ne se doute peut-être pas qu'un philosophe français - l'auteur de L'Essence de la Manifestation - élabore depuis vingt ans déjà une philosophie de l'individu et qu'il apporte les principes d'une critique rigoureuse de l'entité collective.
En consacrant un ouvrage à la philosophie de Michel Henry, G. Dufour-Kowalska a songé à ce qui sans doute manque le plus à la pensée contemporaine : un enracinement métaphysique de la critique des idéologies et une philosophie de la réalité humaine que l'essor de ces idéologies a fini par oblitérer. Une philosophie de la vie et de la praxis est la " répétition " au sens heidéggerien, mais aussi la découverte éblouie d'une philosophie réaliste, sans doute unique en notre temps, d'une ontologie de l'homme, pour laquelle la Pensée, le Savoir, le Monde des Idées, sont toujours l'apparence et qui voudrait saisir derrière ces expressions relatives et précaires de la vie humaine la force tranquille d'un absolu qui est cette vie elle-même.
La contribution propre de, la pensée de M. Henry à la philosophie en général, écrit l'auteur dans sa conclusion, réside dans ce retour qu'elle accomplit au pays déserté de la métaphysique, dans cette obstination qu'elle manifeste pour arracher à l'oubli et à l'indifférence, comme le faisaient inlassablement les Anciens, le domaine de l'invisible, la face cachée du monde.
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études sur la grammaire alexandrine
Jean Lallot
- Vrin
- Textes Et Traditions
- 14 Janvier 2013
- 9782711624621
Après avoir emprunté leur alphabet aux Phéniciens, les Grecs ont inventé la grammaire, qui est au départ l'art des lettres, grammata : la grammatikè technè de Platon est la maîtrise de la lecture et de l'écriture. Mais la grammaire élémentaire, domaine du maître d'école (grammatistès), a progressivement élargi ses ambitions pour devenir l'étude savante des oeuvres écrites et de la langue (grecque) - c'est le domaine du grammatikos. Dans le sillage des philosophes précurseurs (Platon, Aristote, les stoïciens), c'est en grande partie à Alexandrie que des générations de grammairiens ont donné corps et conféré une autonomie à la nouvelle discipline. On peut situer chronologiquement leur activité entre le IIIe -IIe siècle avant J.-C., époque des savants philologues de la grande Bibliothèque - au premier rang desquels Aristarque de Samothrace (ca 217-145) - et le IIe siècle de notre ère, dominé par l'activité d'Apollonius Dyscole et de son fils Hérodien. Les vingt-six études de Jean Lallot regroupées ici éclairent sous de multiples aspects - problématiques et démarches, terminologie technique, théorie des parties du discours, syntaxe - les origines et le développement d'une discipline vouée à devenir la première du trivium médiéval et à fournir le socle épistémologique de la linguistique moderne.
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Traité sur la fable
Gotthold Ephraim Lessing
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 31 Mai 2008
- 9782711618781
« De tous les genres poétiques, celui sur lequel je m'étais le plus attardé était la fable. Cette lisière commune à la poésie et à la morale a toujours fait mes délices. J'avais lu à peu près tous les fabulistes anciens et modernes, et relu les meilleurs plus d'une fois. J'avais réfléchi à la théorie de la fable. » Lessing livre dans les Traités sur la fable publiés en 1759 les résultats de sa réflexion selon un triple mouvement polémique, théorique et pratique. Tout en n'ayant de cesse de dénoncer le modèle français de la fable (La Fontaine, La Motte, Batteux) et ses imitateurs (Bodmer et Breitinger), il propose une théorie du genre empruntant ses concepts à la métaphysique wolffienne et fondée sur l'examen minutieux des fables des Anciens (Ésope et Phèdre). Herder a pu écrire à son sujet qu'il s'agissait, « sans conteste, de la théorie la plus rigoureuse et certainement la plus philosophique jamais consacrée à un genre poétique depuis le temps d'Aristote ». Oeuvre méconnue en France, ce texte manifeste aussi le souci que peut avoir un écrivain de perfectionner sa propre pratique par la réflexion théorique, sans pour autant l'y soumettre complètement. Lessing avait accompagné ses Traités de Fables et ne voulait pas qu'on les juge séparément. Cet ouvrage regroupe les deux aspects de son oeuvre, pour la première fois en français depuis 1764.
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Qu'est-ce que l'informatique?
Franck Varenne
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 16 Avril 2009
- 9782711621781
Que peut bien être l'informatique pour nous envahir à ce point? Se fondant sur des travaux récents de philosophie de l'informatique, ce livre revient sur la notion de Machine de Turing et sur la Thèse de Church : l'ordinateur peut-il tout simuler? (le vivant, l'esprit). Eclairant les notions de computation et d'abstraction à la lumière de celles de simulation et d'ontologie, il montre en quoi l'informatique n'est ni simplement une branche des mathématiques, ni une technologie de l'information, mais une technologie des croisements des voies de la référence.
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écrire l'histoire, écrire des histoires dans le monde hispanique
De Courcelles
- Vrin
- 1 Mars 2008
- 9782711619665
Très tôt, les hommes de la péninsule ibérique, fascinés par les grandeurs grecques et romaines auxquelles ils étaient fiers d'avoir contribué, ont mesuré l'importance de l'articulation des causes, des faits et des conséquences, c'est-à-dire la valeur de l'écriture de l'histoire, pour affirmer leur identité propre. La problématique de l'image et du visuel, qui est aussi la représentation d'histoire, les « histoires », a été incluse par eux dans celle du souvenir. « Écrire l'histoire » a consisté à écrire « des histoires », y compris, à partir de la redécouverte de la philologie et du développement de l'expression de la subjectivité, l'« histoire de soi ». La quête de la vérité - quelle vérité? - n'a cessé de hanter les historiens. L'Espagne - les Espagnes -, s'est donc imposée comme objet historiographique. Or, l'Espagne a été soumise à de multiples variations, inlassablement parcourue, tour à tour conquise et conquérante, avant de s'affirmer comme puissance chrétienne, souveraine et impériale en Europe et dans le Nouveau Monde. Entre Isidore de Séville et l'époque baroque, une tension s'est développée entre l'horizon d'attente eschatologique et le champ de l'expérience. Il s'est avéré que, dans le monde hispanique, l'écriture de l'histoire, comme prolongement critique de la mémoire, est fondamentalement liée à l'activité de méditation sur la mort et la naissance des empires, des idéologies et des hommes, et sur cet entre-deux de l'intervalle entre naissance et mort, cette crise du temps, sur lequel Heidegger, précisément, a construit son idée de l'historicité.