Arts et spectacles
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L'art est un fait de culture. Et c'est toujours en termes culturels qu'on aborde la réflexion sur l'art. Mais qu'est-ce que l'art dans la culture? Pour instruire cette question souvent éludée, cet essai articule trois énoncés principaux. La technique est à l'origine de l'art; l'art s'affranchit de la technique par son pouvoir de représentation, support d'une expérience dite esthétique; les arts techniques et les nouvelles technologies transforment culturellement l'art et l'esthétique. Le rapport art-technique en est le fil conducteur et la valeur de l'art au sein de la culture, notamment contemporaine, son objet. Si l'art est technique et doit être esthétique, comment s'ordonnent l'art, la technique et l'esthétique? De leurs relations dépend le sens de l'art dans la culture et peut-être même de la culture.
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La vraie histoire de l'impressionnisme : Manet, Morisot et les autres
Fabienne Brugère
- Vrin
- Matiere Etrangere
- 22 Février 2024
- 9782711631629
Berthe Morisot n'est pas seulement cette femme fatale qui apparaît dans des toiles de Manet devenues mondialement célèbres. Elle est aussi l'égale en peinture de Manet, celle qui dialogue avec Monet, Renoir ou Degas. Qu'est-ce à dire?
Le « cas » Manet invoqué par Bataille, Foucault, Bourdieu ou Michael Fried est à déconstruire. Une nouvelle fabrique de l'impressionnisme est à faire advenir. Le plein air, la vibration des couleurs, l'impossible fixation du présent ou le non finito ne définissent pas seulement un style. Ils doivent être réinterprétés.
Cet essai est la réparation d'une injustice adressée à l'oeuvre de Morisot qu'il s'agit de rendre visible dans son caractère révolutionnaire. Une modernité effacée, loin de Baudelaire, surgit. Elle brouille les partages du féminin et du masculin, du social et de l'intime, de l'art et du non-art. Elle est radicalement contemporaine. -
Devant une image ordinaire, nous sommes spontanément capables d'appréhender son contenu représentationnel. Quelles propriétés de l'image et quelles attitudes du spectateur permettent-elles d'atteindre ce résultat? Les analyses de Gombrich, Wollheim et Walton apportent des réponses différentes mais qui toutes mettent l'accent sur l'acte de voir. En ce sens, elles préparent le renouveau néo-naturaliste (Schier, Lopes) qui prend le contrepied des thèses conventionnalistes (Goodman) et structuralistes et qui rapproche aujourd'hui l'esthétique de la philosophie de l'esprit.
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À la recherche du bonheur ; Hollywood et la comédie du remariage
Stanley Cavell
- Vrin
- Philosophie Du Present
- 3 Juillet 2017
- 9782711627691
En quoi le cinéma est-il de la philosophie? À cette question, le grand philosophe Stanley Cavell répond en étudiant sept films qui, tous sortis dans les années 1930-1940, inventent un genre nouveau : celui de la « comédie du remariage ». Il ne s'agit plus, comme dans la comédie classique, d'unir un jeune homme et une jeune fille et de les conduire au bonheur malgré des difficultés extérieures, mais de ré-unir deux personnes après une séparation, dans la recherche d'un bonheur nouveau et différent, en dépit d'obstacles intérieurs. Cavell examine les raisons et les conséquences philosophiques de ce schéma du remariage au cinéma : la naissance d'une femme nouvelle (idéalement incarnée par des actrices comme Katharine Hepburn ou Irene Dunne), la réflexion sur les relations de couple, sur l'égalité des sexes, sur la nécessité en amour d'une mort et d'une renaissance. Entre philosophie et cinéma, mêlant Kant et Frank Capra, Emerson et Cary Grant, Nietzsche et Leo McCarey, Shakespeare, Ibsen, Freud et Howard Hawks, Cavell nous donne un regard différent sur ces films et leur descendance. Se dessine alors le véritable sujet du cinéma hollywoodien, à la fois culture populaire et oeuvre de pensée.
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Déjà vu : essai sur le retard de la création au cinéma
Laurent Van eynde
- Vrin
- Matiere Etrangere
- 22 Septembre 2022
- 9782711630523
Ce livre explore quelques-unes des formes selon lesquelles la mélancolie devient moteur de l'acte de création artistique. Le cinéma hollywoodien, qui assume pleinement son statut d'art industriel, est le terrain choisi pour cette exploration. L'histoire du cinéma, brève pourtant, est l'une des plus discontinues qui soit, traversée de ruptures formelles, techniques et esthétiques. Ainsi, la création cinématographique est-elle tout particulièrement dépendante d'une historicité heurtée qui la confronte sans cesse au fait d'être dans un « après » - après une forme, un enjeu, une invention, un genre qui s'effacent mélancoliquement. Il s'agit donc de penser le cinéma comme lieu où la création s'assume comme recréation, dans la répétition d'une origine perdue et pourtant encore si prégnante.
L'auteur analyse des films de William Dieterle, Alfred Hitchcock, Billy Wilder, Brian De Palma et enfin Damien Chazelle. -
Abécédaire des Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy, 1964
Laurent Jullier
- Vrin
- Philosophie Et Cinema
- 22 Juin 2023
- 9782711631216
Précis de critique sociale recouvert d'un vernis de chansons qui restent en tête et de robes aux couleurs vives, Les Parapluies de Cherbourg est un opéra populaire et brechtien qui observe sans aménité les lieux privés et publics de la friction entre différences de classe et sentiment amoureux. Ce livre propose une analyse à la fois ordonnée et musardeuse de la façon dont le politique et l'artistique s'y articulent.
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être juif dans le cinéma hollywoodien classique
Lorenzo Leschi
- Vrin
- Philosophie Et Cinema
- 28 Avril 2022
- 9782711630561
Heureux comme un Juif à Hollywood? Le cinéma hollywoodien constitue l'un des meilleurs exemples de la réussite des Juifs aux États-Unis et de leurs apports à la culture et à l'imaginaire américain. Paradoxalement, sur les écrans, les personnages juifs ont surtout brillé par leur absence. En effet, le succès des immigrés juifs qui ont fondé Hollywood s'est construit sur le refoulement brutal du judaïsme et des thématiques juives. Seuls quelques films portent la trace des contradictions internes des « Juifs d'Hollywood », tiraillés entre assimilation et affirmation d'une identité juive, entre haine de soi et résistance à l'antisémitisme, entre espoir et angoisse de disparaitre en tant que Juifs. Quels sont ces films? Que révèlent-ils du rapport à l'identité juive à Hollywood et aux États-Unis? Quelle influence ont-ils eu sur la culture et la société américaine?
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Esthétique du son artificiel : genèse des musiques électroniques
Marc Battier
- Vrin
- Musicologies
- 20 Juin 2024
- 9782711631681
Cet ouvrage retrace les liens que des musiciens, des artistes, des poètes et des écrivains ont tissés avec
leur environnement sonore. Ce sont eux qui ont tenté, de façon pénétrante, de transformer les bruits
du monde, qu'ils soient naturels, industriels ou urbains, en les reflétant dans leur propre création. Le
livre retrace ainsi l'influence des observations des créateurs dans les interrogations qui conduisirent à
l'émergence des sons artificiels. C'est bien sûr la musique électroacoustique qui s'est le plus souvent
saisie de ces bruits du monde. Elle les a transformés en matériaux musicaux, et, se faisant, elle a recréé
les formes sonores et a induit de nouvelles façons d'écouter. En déroulant cet écheveau, ce livre examine
comment la musique concrète, d'abord, puis les diverses musiques électroacoustiques et l'informatique
musicale ont, à leur manière, répondu à la question de la maîtrise musicale des sons artificels -
Le cinéma d'Akira Kurosawa
Alain Bonfand
- Vrin
- Essais D'art Et De Philosophie
- 11 Mai 2011
- 9782711623433
Le cinéma d'Akira Kurosawa : une oeuvre d'une rare violence, ne reculant pas devant la brutalité. Pour le comprendre, Alain Bonfand n'a pas hésité à transposer dans son écriture ce que ce cinéma comporte de folie. Le tissu même de son livre communique au lecteur, en l'incarnant, la sauvagerie de la gestuelle et du montage de ce cinéaste.
Que l'on soit ou non connaisseur de Kurosawa, le texte de Bonfand dégage une extraordinaire autorité. Le savoir n'est pas mis en avant pour lui-même, quoique une évidente familiarité avec la culture japonaise entre ici pour beaucoup dans le sentiment de justesse des analyses. Mais l'essentiel est une étonnante lecture en profondeur, qui fait vivre tout autrement ce cinéma qui n'a souvent été apprécié que pour les plus mauvaises raisons.
La construction du livre est limpide. Chaque partie gravite autour d'un centre : la figure, le motif, le phénomène, l'immontrable, la théorie des genres, la magnifique intuition, surtout, de « ce qui aveugle ». La guerre est associée au thème surprenant de la « maladie de la terre »; le kamikaze (« vent divin »), à la tuberculose, si importante chez Kurosawa; l'aveuglement, à la mort et à l'impossible, bien sûr, mais aussi à cent motifs particuliers. Cette pratique à la fois soutenue et légère de l'analyse, ces démonstrations économiques et concrètes de ce que c'est qu'une mise en scène orientée par une puissance figurative libérée de la thématisation, proposent pour finir une thèse fondamentale : l'idée esthétique donne plus que le concept. -
Ironie de l'histoire : après plus d'un siècle de spectacle cinématographique, des machines nouvelles remettent au goût du jour la pure reproduction de la durée, et le selfie permanent fait revivre, à échelle mondiale et pour des millions de sujets, la vue Lumière.
Le cinéma n'avait eu de cesse de dépasser cet état minimal de l'image mouvante, en lui ajoutant des qualités sensorielles, mais surtout, en apprenant à ne pas la laisser seule. Sans l'art du montage, il n'y aurait eu ni cinéma de fiction ni documentaire ni film poétique; on aurait multiplié à l'infini des vues unitaires dénuées de sens. Malgré le caractère abrupt de sa formule, Godard n'a pas eu tort de dire que le montage était la seule chose inventée par le cinéma. Le cinéma n'a pas découvert le principe de montage : pourtant celui-ci est le coeur formel, esthétique, sémiotique de l'art du film, il est ce qui permet d'obtenir « une forme qui pense ».
Ce bref essai ne prétend pas remplacer un traité complet, mais rappeler pourquoi le cinéma a cultivé l'art du montage, ce qu'il en a fait, et tenter de comprendre ce qu'on peut espérer qu'il s'en conserve, à un moment où, dans les nouveaux usages sociaux, le règne de la vue est battu en brèche par celui de l'image.
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Se demander « ce qui reste », c'est se mettre d'emblée sur le terrain d'une apparente nostalgie : les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. On sait ce que cela sous-entend : c'était mieux avant. De fait, si « le cinéma » demeure comme industrie mâtinée d'art, les modes de diffusion et de vision des images mouvantes, depuis un quart de siècle, sont devenus extrêmement variés. On peut encore aller voir un film au cinéma, mais aussi au musée, ou sur un petit écran mobile; d'ailleurs souvent on ne voit plus un film mais un extrait, un clip. Est-ce à dire que le cinéma s'est dissous dans plus vaste et plus contemporain que lui? ou, plus radicalement, qu'il est voué à disparaître, voire a déjà disparu, au bénéfice de nouvelles circulations d'images? La thèse de ce bref essai est qu'on n'en est pas là, et que de toute manière, il existe des valeurs esthétiques que le cinéma a inventées et qui lui survivront, sous une forme ou une autre.
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Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?
Roger Pouivet
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 20 Juin 2007
- 9782711618996
Répondre à la question de savoir ce qu'est une oeuvre d'art peut paraître aujourd'hui plus désespéré encore qu'autrefois, après le vers libre, le ready-made, les installations, les performances, la musique concrète, la danse contemporaine, l'art conceptuel... Certains prennent congé de l'essentialisme qui, disent-ils, prétend mettre en évidence une propriété commune à toutes les oeuvres d'art (représenter, exprimer, avoir une forme esthétique). Les oeuvres d'art n'ont pas une nature, seulement une ressemblance de famille. Pourtant, d'autres philosophes ont relevé le défi, en proposant des définitions institutionnelles, historiques, intentionnelles ou fonctionnelles des oeuvres d'art. Ce livre les examine et propose une définition replaçant l'oeuvre d'art dans une perspective ontologique générale. Les oeuvres d'art sont des artefacts d'une certaine sorte, avec des propriétés spécifiques (relationnelles) qui les distinguent de toutes les autres choses. Cette définition est défendue contre une conception phénoménologique de l'oeuvre d'art comme objet esthétique (Roman Ingarden) et une thèse qui fait des oeuvres d'art des événements (Gregory Currie).
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Fictions filmiques ; comment (et pourquoi) le cinéma raconte des histoires
Jacques Aumont
- Vrin
- Philosophie Et Cinema
- 25 Septembre 2018
- 9782711628438
Il y a un bon quart de siècle qu'on dit que le cinéma n'est plus le cinéma, et aujourd'hui ce sentiment a deux noms - la mondialisation, le numérique - et un symptôme majeur, les nouvelles circulations d'images. Peut-on estimer pour autant qu'on est passé au « postcinéma », comme on le dit beaucoup? Et, dans ces réarrangements des dispositifs et des médiums de l'image mouvante, que devient ce caractère, en droit secondaire, mais en pratique essentiel, de l'oeuvre cinématographique : elle véhicule une fiction? En s'interrogeant sur ces nouvelles limites de la fiction, mais aussi sur ses lois permanentes, on s'aperçoit qu'elle a remarquablement résisté à tout ce qui, de l'intérieur comme de l'extérieur du cinéma, tend à en réduire la part. Le cinéma est l'art de la production et de la gestion du temps; la fiction, c'est tout simplement l'art, universellement pratiqué, de mettre imaginairement de l'ordre dans le monde. Leur rencontre n'a pas fini de nous poser des questions.
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La puissance de la musique est un thème rebattu. Nombreux pourtant sont ceux qui échappent à l'attraction des oeuvres les plus célèbres. Pour comprendre comment cet art peut se révéler tour à tour irrésistible et impuissant, il faut s'interroger sur son mode spécifique d'action. Plusieurs hypothèses ont été avancées à ce sujet, séduisantes mais contradictoires. Pour compléter ces analyses classiques, on propose ici d'explorer une autre voie : au lieu de faire tout reposer sur les intentions des compositeurs ou l'analyse des oeuvres, on a voulu privilégier le point de vue de l'auditeur et s'interroger sur le rapport très particulier entre l'objet musical et les émotions. Mais cette tentative n'a d'intérêt que si l'on ne se contente pas de les mettre en relation, c'est la manière dont l'auditeur accueille la musique et s'en empare qui apparaît comme l'élément décisif.
En Annexe, on trouvera une large revue des solutions variées que J.-S. Bach apporte à la relation entre le texte et la musique.
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La messe en si mineur de Johann Sebastien Bach : Un "culte en esprit de vérité"
Philippe Charru, Christoph Theobald
- Vrin
- Musicologies
- 28 Mars 2024
- 9782711631094
La Messe en si mineur occupe une place unique dans l'oeuvre de Johann Sebastian Bach et, plus généralement, dans l'histoire de la musique. Certes, elle s'enracine dans les traditions musicales et spirituelles du cantor de Leipzig, mais elle présente aussi des écarts et discontinuités, souvent surprenants, dans sa construction, son écriture, son style. L'approche interdisciplinaire ici proposée permet de rendre compte de ces particularités, en suivant les mouvements multiples de la Messe en si mineur : « nous chercherons à comprendre comment ce que le texte dit, la musique le réalise dans le corps sensible de l'oeuvre », dévoilant ainsi la vision théologique, comme d'ailleurs le souci pédagogique, qui animent la Messe en si mineur.
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L'interrogation qui anime cette réflexion de l'auteur, « qu'est-ce que la musique? » présuppose de manière fondamentale que, si la musique est en tout premier lieu quelque chose qui s'écoute et qui cause chez l'auditeur une réaction affective, elle est également susceptible de conceptualisation. En effet, poser cette question, c'est se situer non plus dans la sphère d'immédiateté de l'émotion, mais bien plutôt dans le domaine de la médiation du discours et du concept. En d'autres termes, l'auteur se propose ici de penser la musique.
Il apparaît ainsi au fil de cette étude que, contrairement à l'idée naïve de musique comme objet de perception immédiate et en cela en dehors de tout processus réflexif, celle-ci doit être considérée en tant qu'objet de connaissance : on apprend à décrypter une musique, à la reconnaître et à l'aimer. Bien plus, la musique est vectrice d'intention : celle du compositeur, du chef d'orchestre, des interprètes... Relativement à cela, l'auteur s'attachera par conséquent à distinguer les discours légitimes de ceux qui ne sont pas effectifs. -
Le cinéma, à la différence de la philosophie, est un art d'images en mouvement, d'images qui changent notre perception du temps. C'est précisément aussi pourquoi il devait rencontrer les deux questions capitales de la philosophie occidentale : le mouvement et le temps. Les deux livres de Deleuze sur le cinéma, Cinéma I et Cinéma II, ne restituent pas une histoire du cinéma, ils ne constituent pas un traité sur le cinéma, ils tracent des zones d'interférences entre pratiques philosophiques et pratiques cinématographiques, ils dessinent des zones de convergence autour de concepts que le cinéma produit dans ses pratiques : « Une théorie sur le cinéma n'est pas "sur" le cinéma mais sur les concepts que le cinéma suscite » (Cinéma II). Ces livres sur le cinéma manifestent l'étonnante consonance des problèmes philosophiques et des visions cinématographiques, la présence singulière au coeur des théories et des films de questions qui n'appartiennent de droit à aucun genre parce qu'elles traversent plus ou moins tous les genres : idéalisme des affects, naturalisme des pulsions, réalisme de l'action, surréalisme de la vision, rapport du temps et du mouvement, du temps et de l'intemporel... Cela ne signifie donc pas que le cinéma fasse de la philosophie, mais que le cinéma concerne l'essence même de la philosophie parce qu'il rencontre dans ses pratiques le devenir même de la pensée occidentale.
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On peut lire ce texte selon une perspective phénoménologique : la réduction est souvent le levier de la confrontation peinture-cinéma, et la question du phénomène saturé est le fil de cette investigation. Si l'ouvrage peut apparaître de prime abord comme une suite d'« études de cas », c'est parce que chaque intuition est venue des images fixes et en mouvement, et jamais du calque d'une position conceptuelle sur ces images.
On retrouvera, au gré de la comparaison peinture-cinéma ainsi revisitée, quelques questions essentielles de l'esthétique : celle de l'instant prégnant ou celle de la mise en crise du cadre, celle du sublime aussi bien. Un mouvement guide ces analyses, tel un courant dont la trace se dessinerait en se laissant dériver. Cette dérive est celle d'une Aufhebung de la peinture par le cinéma. Mais un retournement s'opère : un contre-courant ouvrant à la surface du cinéma, et parfois comme sur un écran, un remous visible. Alors le cinéma, à ses limites, retrouve l'origine de la peinture : images acheiropoïètes pour Godard, icônes pour Tarkovski. -
Philosophie de l'architecture ; formes, fonctions et significations
Collectif
- Vrin
- Textes Cles
- 9 Mai 2017
- 9782711627431
Bien que les relations entre la philosophie et l'architecture aient été anciennes et constantes, l'architecture semble être la forme d'art qui soit la plus mal-aimée et la plus méconnue des philosophes. En effet, en regard de la conception traditionnelle de l'art, elle présente une véritable difficulté pour la philosophie esthétique en raison de son caractère « hybride ». Elle est à la fois un art et une discipline technique et scientifique, elle se donne symbolique mais aussi fonctionnelle, expressive mais aussi utilitaire, rare et raffinée mais aussi partout présente dans le quotidien des hommes. Cette particularité, qui fait se tenir ensemble et de manière essentielle des déterminations habituellement tenues pour incompatibles, semble ainsi appeler une esthétique originale, irréductible à l'esthétique générale, voire exiger une « reconception » de la discipline esthétique à partir de ce qui se tient dans sa marge, l'architecture.
Le présent recueil s'inscrit dans une perspective résolument contemporaine et, tout en revenant sur certains enjeux historiques, il entend participer à la constitution et la construction d'une véritable philosophie de l'architecture. -
La leçon de vie dans le cinéma hollywoodien
Laurent Jullier, Jean-marc Leveratto
- Vrin
- 22 Septembre 2008
- 9782711619962
Si un film se suffisait à lui-même, il nous ferait fuir, nous qui aimons extrêmement le cinéma. On ne répétera jamais assez que tout récit audiovisuel a besoin de quelqu'un pour l'animer, quelqu'un qui s'engage à le faire vivre en peuplant ses hors-champs et ses ellipses de désirs et de réflexions, sans lesquels il ne serait qu'un son-et-lumière déployant ses fastes pour rien. C'est ce philosopher pratique qui constitue le point de départ du présent livre, ce qui se passe quand le film nous apprend quelque chose parce que nous pensons avec lui. Le Lys de Brooklyn, Show Boat ou Mogambo : tous objets qui invitent à la culture de soi en réfléchissant discrètement à LA question fameuse « comment faut-il vivre? ».
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Jean Cocteau s'est toujours intéressé à la musique. Les 310 textes qui en témoignent se trouvent rassemblés ici pour la première fois en un volume; le premier date de 1910, le dernier de 1963. Divers thèmes récurrents y apparaissent : les Ballets russes, ses promoteurs, ses danseurs ou ses ballets (Diaghilev, Misia Sert, Léon Bakst, Vaslav Nijinsky, Ida Rubinstein, Salomé, Schéhérazade, L'Après-midi d'un faune); les compositeurs (Satie, Stravinsky, Ravel, Debussy, Le Groupe des Six); les artistes de variétés (Mistinguett, Marianne Oswald, Maurice Chevalier, Édith Piaf, Charles Trenet); le jazz, le music-hall. Et bien entendu, Cocteau s'étend aussi sur ses propres spectacles : Le Dieu bleu, Parade, Les Mariés de la Tour Eiffel, Le Boeuf sur le toit, Le Jeune Homme et la Mort. Cette édition critique fournit pour l'ensemble de ces textes les variantes significatives des manuscrits et des différentes publications. D'abondantes annotations restituent le contexte des personnes et des oeuvres citées. L'ouvrage est accompagné de 137 illustrations originales de la main du poète.
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Qu'est-ce qu'une oeuvre architecturale ?
Hervé Gaff
- Vrin
- Chemins Philosophiques
- 15 Décembre 2007
- 9782711619504
Parmi les objets d'architecture qui nous entourent, nous distinguons les oeuvres architecturales, auxquelles nous reconnaissons une valeur d'exception. Les oeuvres architecturales étant avant tout des objets d'architecture, inscrits dans une discipline et issus d'une pratique, l'étude de leur mode de production doit être en mesure de nous renseigner sur leur spécificité. Ce postulat est le point de départ d'une enquête sémiotique menée avec les outils d'analyse développés par Nelson Goodman dans sa théorie des symboles. Cette enquête propose, à partir d'une étude du fonctionnement symbolique des documents d'architecture et des significations qu'ils véhiculent, une réflexion sur la compréhension que nous pouvons avoir d'un objet architectural et sur les conditions de son évaluation. Elle s'accompagne d'une analyse de la notion d'idéalité formelle chère à l'architecte Louis I. Kahn, ainsi que d'un commentaire critique d'un texte de Neil Leach sur la question de l'esthétisation en architecture.
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Les lumières de la ville, de Charlie Chaplin ; analyse d'une oeuvre ; City Lights ; 1931
Laurent Jullier, Jean-marc Leveratto
- Vrin
- Philosophie Et Cinema
- 2 Novembre 2017
- 9782711627905
Lorsqu'en mars 1931 Charlie Chaplin vint présenter à Paris son nouveau film, Les Lumières de la ville, le public parisien lui réserva un accueil triomphal. A peine le célèbre cinéaste paraissait-il au balcon du Crillon que la foule le saluait en criant « Vive Charlot! ».
Non pas « vive Chaplin! »... De fait, City Lights est un « objet-frontière » qui fait communiquer des savoir-faire différents - un mélodrame et une comédie, un film d'auteur et un long métrage sonore sans paroles. Le film signe discrètement, dans la carrière de son auteur, le passage du muet au parlant, le passage du petit film au grand film et le passage de l'emploi de Charlot à celui de Chaplin. Autant de raisons de l'étudier, à la fois d'un point de vue technique, d'un point de vue artistique et d'un point de vue culturel. -
Vies héroïques ; biopics masculins, biopics féminins
Raphaëlle Moine
- Vrin
- Philosophie Et Cinema
- 2 Novembre 2017
- 9782711627783
La Reine Christine, Pasteur, Frida, La Môme, Mesrine, Cloclo... Longtemps moqué pour son académisme, raillé pour ses penchants mélodramatiques, accusé de travestir l'histoire en la saisissant par le petit bout de la lorgnette, le biopic connaît aujourd'hui un regain d'intérêt critique qui est à la mesure de sa fortune actuelle sur nos écrans. Cet ouvrage, qui s'inscrit dans ce mouvement de redécouverte, rend compte de la complexité du genre biographique comme production culturelle. Il explore plus particulièrement trois de ses traits saillants : les tensions entre fiction, réel et histoire qui sont autant constitutives du biopic qu'elles en alimentent les critiques ou les réévaluations; le double standard à l'oeuvre dans les films, selon que le sujet en est un homme ou une femme; enfin sa dimension nationale ou globale, analysée ici en confrontant biopics français et biopics hollywoodiens.