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Fondements de la métaphysique des moeurs
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 7 Octobre 2002
- 9782711611317
« De quoi s'agit-il dans les Fondements de la métaphysique des moeurs et dans la Critique de la raison pratique? Du fondement du discours moral, d'un discours cohérent, absolument valable pour tous les êtres doués de raison, obligeant tout ce qui est fini et raisonnable. Il ne s'agit pas d'une morale au sens traditionnel du terme, d'un système de règles de conduite pour des situations concrètes, de prescriptions précises, d'interdictions à observer. Ce que cherche Kant, c'est exactement ce qu'indique le titre du premier de ces écrits : un fondement de la métaphysique des moeurs, non celle-ci. Des morales, l'histoire et le présent en sont remplis, sans qu'aucun des systèmes prônés puisse prétendre à une validité universelle : la morale reste à fonder ».
E. Weil, Problèmes kantiens, p. 149.
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Critique de la faculté de juger
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611607
« La faculté de juger, qui dans l'ordre de nos facultés de connaître, constitue un terme intermédiaire entre l'entendement et la raison, possède-t-elle aussi, considérée en elle-même, des principes a priori; ceux-ci sont-ils constitutifs ou simplement régulateurs (n'indiquant pas ainsi de domaine propre); donne-t-elle a priori une règle au sentiment de plaisir et de peine, en tant que moyen terme entre la faculté de connaître et la faculté de désirer (tout de même que l'entendement prescrit a priori des lois à la première, mais la raison à la seconde) : telles sont les questions dont s'occupe la présente Critique de la faculté de juger. » Dernière grande oeuvre de Kant, la troisième critique est aussi l'aboutissement de toute une vie vouée à la philosophie.
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Phénoménologie de l'esprit
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 5 Juin 2018
- 9782711628322
La Phénoménologie de l'esprit (1807) expose le parcours nécessaire menant une conscience soucieuse de vivre une expérience théorique et pratique non contradictoire du monde, de l'attachement sensible à celui-ci à sa maîtrise spirituelle (religieuse et philosophique). Elle introduit donc scientifiquement - dans un discours conceptuellement démontré - à la réconciliation pensante de la pensée et de l'être, c'est-à-dire à la science spéculative ou au savoir de soi absolu de cet être, qui développera son contenu dans l'Encyclopédie des sciences philosophiques. Elle veut être l'auto-fondation philosophique, dans le phénomène ou l'apparaître à soi conscientiel, de l'esprit, qui, seul, est.
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S'il n'arrive pas, dit Socrate dans la République, que pouvoir politique et philosophie en viennent à coïncider, il n'y aura pas de terme aux maux des cités et à ceux du genre humain. Pourquoi alors se mettre à la recherche du politique plutôt qu'à celle du philosophe? Sans doute parce que, dans la République, une question restait en suspens : comment doit-il gouverner, ce philosophe? En fonction d'un savoir, mais qui soit politique et permette d'agir sur des réalités en devenir. Agir, ce n'est pas réagir, c'est avoir la maîtrise du temps et faire preuve d'une juste mesure qui n'est pas un juste milieu. Distinguée de l'art sophistique qui en a toujours usurpé le nom, la politique se trouve ainsi affranchie de la visée impérialiste de l'argent et du commerce, de la compétence administrative et de la théologie traditionnelle. Voilà qui donne à ce Dialogue une singulière actualité.
Mais encore faut-il faire coexister des hommes qui ne sont pas naturellement faits pour vivre ensemble. La politique n'est pas seulement dépourvue de fondement naturel, elle n'a pas de fondement anthropologique : ce n'est donc pas un art à théoriser, c'est un art à inventer. L'Étranger d'Élée y réussit, sans pourtant nous dire ce qu'un politique doit être. Quant à Socrate, après le prologue, il écoute et se tait. Que veut nous faire entendre ce silence, sinon que quelque chose manque? -
Le cinéma nous rend-il meilleurs?
Stanley Cavell
- Vrin
- Philosophie Du Present
- 6 Juin 2024
- 9782711631766
Dans ce recueil d'essais, Stanley Cavell prolonge les deux veines de sa pensée du cinéma : sa réflexion sur l'ontologie du médium et son analyse du cinéma hollywoodien, notamment des comédies du remariage et des mélodrames de la femme inconnue. En explorant ce que le cinéma qui lui est cher doit à la philosophie de Ralph Waldo Emerson, dans chaque essai Cavell élabore des lectures de films de Rohmer, Hitchcock, Bunuel, Bergman ou Capra, et considère la morale ordinaire qui s'en dégage. Cette morale que les films pensent n'est pas faite de devoirs ou de calculs. Elle est perfectionniste car elle nous enseigne la confiance en soi, elle nous incite à poursuivre un meilleur état du moi, elle nous montre que converser avec les autres est une véritable forme de vie.
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Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611515
« Mon intention est de convaincre tous ceux qui jugent bon de s'occuper de métaphysique qu'il est absolument nécessaire qu'ils interrompent provisoirement leur travail, qu'ils considèrent tout ce qui s'est fait à ce jour comme non avenu et qu'avant tout ils commencent par soulever la question de savoir "si décidément une chose telle que la métaphysique est seulement possible".
Si c'est une science, d'où vient qu'elle ne peut s'accréditer de manière universelle et durable, comme les autres sciences? Si ce n'en est pas une, comment se fait-il qu'elle ne cesse de tout faire pour avoir l'air d'une science? Donc, que ce soit pour démontrer qu'elle sait ou qu'elle ne sait pas, il faut une bonne fois établir quelque chose de certain. » -
Réflexions sur l'éducation
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 8 Novembre 1990
- 9782711611386
« L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation. Il n'est que ce que l'éducation fait de lui. Il faut bien remarquer que l'homme n'est éduqué que par des hommes et par des hommes qui ont également été éduqués. [...] Ordinairement, les parents élèvent leurs enfants seulement en vue de les adapter au monde actuel, si corrompu soit-il. Ils devraient bien plutôt leur donner une éducation meilleure, afin qu'un meilleur état pût en sortir dans l'avenir. Toutefois deux obstacles se présentent ici : 1) Ordinairement les parents ne se soucient que d'une chose : que leurs enfants réussissent bien dans le monde, et 2) les princes ne considèrent leurs sujets que comme les instruments de leurs desseins. [...] Mais de qui faut-il attendre un meilleur état du monde? Est-ce des princes ou des sujets? ».
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En quête de l'ordinaire : scepticisme et romantisme
Stanley Cavell
- Vrin
- Philosophie Du Present
- 13 Juin 2024
- 9782711631735
Stanley Cavell, l'un des philosophes contemporains les plus influents et les plus originaux, est d'abord un penseur de l'ordinaire, thème qu'il a exploré et approfondi à partir de la philosophie de Wittgenstein et de Austin, de la tragédie de Shakespeare, du cinéma classique de Hollywood. Dans cet ouvrage singulier, il relance la philosophie du langage ordinaire, avec un plaidoyer pour une philosophie du romantisme américain. En lisant Emerson, Thoreau, Coleridge et Wordsworth avec Kant et Heidegger, ou encore Shakespeare et Poe avec Descartes, Lacan et Derrida, Cavell montre que le romantisme et le transcendantalisme constituent une authentique réponse philosophique au défi du scepticisme - une réponse qui s'adresse à la fois aux arguments sceptiques et aux tentatives traditionnelles de les contrer. Car relever le défi du scepticisme est une tâche toujours à recommencer, qui ne peut viser une refondation théorique définitive mais invite plutôt à la restauration, ou au rétablissement, de l'ordinaire. C'est là tout le sens de cette « quête ». En quête de l'ordinaire constitue ainsi une étape radicale dans l'oeuvre de Cavell, et contribue à un renouvellement sans précédent des champs philosophiques traditionnels.
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Au fil des dix chapitres thématiques composant cet ouvrage, l'auteur retrace sa prise de conscience progressive d'une réalité que nos habitudes de pensée ont tendance à méconnaître et par conséquent à aplatir : l'enfance peut être philosophe. Il ne s'agit pas d'affirmer de but en blanc que tout enfant recèlerait un Socrate ou un Thomas d'Aquin en devenir, mais simplement de prendre acte que les enfants se révèlent parfois, pour peu qu'on leur prête l'attention requise, des partenaires irremplaçables dans l'enquête philosophique, dignes d'une entière considération intellectuelle. À partir de cette possibilité avérée, c'est le concept même d'enfance que Matthews se propose de retravailler philosophiquement, et peut-être aussi celui de philosophie dont il n'est jamais inutile de rappeler les traits d'enfance.
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La Physique d'Aristote institue le cadre, qui restera celui de la tradition scientifique européenne en dépit de toutes les évolutions et ruptures, selon lequel les transformations des corps naturels sont explicables par des régularités universellement valides, produites par des causes inhérentes à leur constitution même, sans qu'il soit nécessaire de les justifier par un ordre de réalité supérieur. Aristote y met en évidence les conditions de possibilité de tout changement, et se demande quel type d'existence il faut accorder aux choses qui semblent nécessaires pour en rendre compte, comme le temps, le lieu, l'infini, le continu et le vide. Cette pièce maîtresse de son oeuvre fait ainsi le lien entre l'ontologie générale et les sciences plus régionales telles que la cosmologie ou la biologie.
La présente traduction, profondément revisée par rapport aux éditions précédentes, cherche à serrer au plus près le texte grec tout en offrant la plus grande clarté possible à l'expression française. Elle est accompagnée de notes destinées avant tout à rendre la lecture plus accessible, mais aussi à fournir aux spécialistes une discussion approfondie des choix de traductions et d'interprétations.
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Intériorité et monde
Jan Patocka
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 24 Novembre 2022
- 9782711630899
« Le fait d'entrevoir, aux confins de la compréhension humaine des choses, la nature pure, la pure indifférenciation, close sur soi, du sujet et de l'objet, a entraîné un changement fondamental dans notre conception de la phénoménologie transcendantale... » (Jan Pato?ka) Les manuscrits des années 1939-1944 traduits dans ce volume présentent, en réponse à « la tâche d'interpréter toute existence à partir des sources internes de la vie même » formulée dans la conclusion du Monde naturel comme problème philosophique et en complément des « Études sur le concept de monde » qui introduisent les Carnets philosophiques, une première ébauche de la révision pato?kienne de la phénoménologie transcendantale de Husserl. À proximité de Bergson, en parallèle avec Merleau-Ponty, un point de départ d'une nouveauté radicale qui, vingt ans après, nourrira la réflexion sur la phénoménologie « asubjective » et les mouvements de l'existence.
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À la recherche du bonheur ; Hollywood et la comédie du remariage
Stanley Cavell
- Vrin
- Philosophie Du Present
- 3 Juillet 2017
- 9782711627691
En quoi le cinéma est-il de la philosophie? À cette question, le grand philosophe Stanley Cavell répond en étudiant sept films qui, tous sortis dans les années 1930-1940, inventent un genre nouveau : celui de la « comédie du remariage ». Il ne s'agit plus, comme dans la comédie classique, d'unir un jeune homme et une jeune fille et de les conduire au bonheur malgré des difficultés extérieures, mais de ré-unir deux personnes après une séparation, dans la recherche d'un bonheur nouveau et différent, en dépit d'obstacles intérieurs. Cavell examine les raisons et les conséquences philosophiques de ce schéma du remariage au cinéma : la naissance d'une femme nouvelle (idéalement incarnée par des actrices comme Katharine Hepburn ou Irene Dunne), la réflexion sur les relations de couple, sur l'égalité des sexes, sur la nécessité en amour d'une mort et d'une renaissance. Entre philosophie et cinéma, mêlant Kant et Frank Capra, Emerson et Cary Grant, Nietzsche et Leo McCarey, Shakespeare, Ibsen, Freud et Howard Hawks, Cavell nous donne un regard différent sur ces films et leur descendance. Se dessine alors le véritable sujet du cinéma hollywoodien, à la fois culture populaire et oeuvre de pensée.
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Ann Margaret Sharp : Aux sources de la philosophie pour enfants (textes et études)
Maughn Rollins Gregory, Megan Jane Laverty, Collectif
- Vrin
- Pratiques Philosophiques
- 2 Novembre 2023
- 9782711631384
La philosophie pour enfants a été créée dans les années 1970, sous l'impulsion de Matthew Lipman et Ann Margaret Sharp, tous deux enseignants-chercheurs à l'Université de Montclair (New'Jersey). Cette pratique philosophique nouvelle est aujourd'hui répandue dans plus de soixante-dix pays.
Les travaux pionniers de Sharp, ainsi que l'originalité de son approche à la fois théorique et pratique de la pédagogie collaborative, au sein d'une communauté de recherche, ont malheureusement trop souvent été éclipsés par l'oeuvre de son célèbre collègue. En France notamment, ses écrits restent très peu connus et n'avaient pas encore été traduits jusqu'à présent : le présent recueil a pour ambition de réparer cette injustice.
Rassemblant à la fois des textes majeurs et des études sur la pensée de Sharp, cet ouvrage propose de revenir aux sources de la philosophie pour enfants, afin de mieux comprendre ses enjeux, ses principes et ses fondements théoriques. Sharp apporte un éclairage unique sur les liens entre éducation, philosophie, individualité et communauté, non seulement par ses travaux en philosophie et en théorie de l'éducation, mais aussi grâce à ses études stimulantes sur la littérature, le féminisme, la théorie esthétique et certaines formes de spiritualité. Son oeuvre, originale et parfois subversive, offre une lecture vivifiante, tant sur le plan pédagogique qu'éthique et politique. -
Carnets philosophiques
Jan Patocka
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 16 Septembre 2021
- 9782711630110
C'est en français, traduit d'après les manuscrits, que paraît pour la première fois, dans son intégralité, le journal de pensée tenu par Jan Pato?ka entre 1945 et 1950, document dont la publication était attendue avec impatience depuis sa découverte il y a une vingtaine d'années. Rédigées à une période charnière pour la pensée du philosophe tchèque (entre les fragments systémiques de 1940 et le « platonisme négatif » esquissé au début des années 1950) comme pour l'histoire de son pays et de l'Europe en général (avec le coup d'État communiste à Prague et les débuts de la guerre froide), portées par un mouvement qui fait apparaître questionnement métaphysique et analyse phénoménologique, de plus en plus, comme en prise avec les événements, ces pages « s'imposent - écrit Renaud Barbaras dans sa préface - comme un document philosophique majeur, non seulement pour la compréhension de l'oeuvre de la maturité de Pato?ka, mais par elles-mêmes, tant l'auteur y fait preuve de bout en bout d'une finesse d'analyse et d'une profondeur spéculative dont il y a bien peu d'équivalents ».
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L'acte et la puissance : Boèce, al-Ash'arî, Avicenne, Averroès, Guillaume d'Auvergne, Roger Bacon, Thomas d'Aquin, Jean Duns Scot
Boèce, Al-Ash‘Ari, Avicenne, Averroès, Guillaume d' Auvergne, Roger Bacon, Thomas D' Aquin, Jean Duns scot
- Vrin
- Translatio Philosophies Medievales
- 16 Février 2023
- 9782711630714
Le Moyen Âge se caractérise, dit-on, par une fidélité sans faille à Aristote : « Aristoteles dixit... ». Or, l'élucidation de l'idée d'un Dieu « tout-puissant », ou « puissant sur toutes choses », a bien pu s'appuyer sur le couple aristotélicien de la puissance et de l'acte; mais ne l'a-t-il pas aussi et conjointement modifié en profondeur? La difficile réception de ces concepts fondamentaux de la métaphysique aristotélicienne est sans doute révélatrice de la manière dont le Moyen Âge n'a jamais « repris » Aristote, au sens où il l'aurait simplement répété, mais il l'a « repris », au sens où il n'a eu de cesse de l'adapter aux réquisits nouveaux auquel il importait de faire droit. S'attacher aux reprises médiévales de l'acte et de la puissance, en métaphysique, mais aussi en logique et en physique, comme dans la psychologie, ou encore dans l'éthique, tant dans la Chrétienté de langue latine, qu'en terre d'Islâm, c'est ainsi se confronter à la richesse et à la fécondité des pensées qui y ont vu le jour.
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Principes métaphysiques de la science de la nature
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 9 Mai 2017
- 9782711625444
Les sciences de la nature, qui étudient mathématiquement les différentes propriétés de la matière, ont-elles besoin de métaphysique? A Newton qui affirmait fameusement ne pas faire d'hypothèse, Kant répond un siècle plus tard que l'application des mathématiques aux phénomènes de la nature n'est possible qu'en présupposant un certain concept de matière. La tâche des Principes métaphysiques de la science de la nature (1786) est ainsi d'expliciter l'impensé de la physique en proposant « une décomposition complète du concept d'une matière en général ».
Cette nouvelle traduction des Principes est accompagnée de la première traduction française des articles de jeunesse de Kant sur la physique de la Terre et du Ciel, où s'enracine son intérêt pour la question de la matière : Kant y avance « en tant que physicien » et y formule des découvertes parfois ignorées. -
La dissertation de 1770
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 22 Août 2007
- 9782711618736
Si la Dissertation de 1770 occupe une place particulière dans l'histoire de la pensée kantienne, ce n'est pas qu'elle anticipe sur la doctrine critique, comme on le dit souvent, mais c'est qu'elle est traversée par une tension de laquelle émergera le problème critique. Kant tente en effet d'y saisir ensemble différentes lignes de pensée constituées pendant la décennie 1760 : le problème d'un usage réel de l'entendement préservé de la contagion des connaissances sensibles; le désaccord des facultés; la conception d'un espace ni relatif ni absolu; la distinction des phénomènes et des noumènes.
Cette nouvelle traduction s'appuie sur une nouvelle édition du texte latin et est accompagnée d'une introduction et de notes qui s'attachent à retracer la genèse des problèmes et des concepts dans les Reflexionen de la décennie 1760, en particulier au regard des lectures kantiennes de Wolff, Baumgarten, Euler, Leibniz et Clarke. -
Au travers de ces articles, Kant se souciait d'une part de défendre les thèses de sa philosophie ou certaines objections qui lui procuraient l'occasion de les préciser, d'autre part d'en poursuivre l'exposé systématique et doctrinal qu'il projetait sous la forme d'une Métaphysique des moeurs: se formulent déjà ici quelques unes de principales thèses qu'exposeront en 1797 les Premiers principes métaphysiques de la doctrine du droit: la définition du droit, la distinction entre forme intérieure et forme extérieure de la législation, la faculté de contrainte, le contrat, les rapports du droit et de la vertu, etc.
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Les âges du monde (1815)
Friedrich wilhelm joseph Schelling
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 7 Janvier 2013
- 9782711624584
« Commencé seulement les Âges du monde ». Cette note que Schelling consigne dans son Tagebuch à la date du 27 décembre 1810 donne le coup d'envoi d'un des projets les plus grandioses qu'un philosophe se soit proposé, retracer sur la base de concepts philosophiques les étapes de la vie divine et de la création.
S'il est vrai, comme le disait Novalis, que « vouloir écrire une Bible est un penchant à la folie que tout homme doit avoir pour être complet », cette grande fresque cosmique et théologique représente la tentative la plus magistrale qu'ait menée l'idéalisme allemand pour rendre compte de la totalité de la manifestation divine et en proposer une présentation effective et complète.
Or, dans la dernière version de l'ouvrage, celle-là même que Schelling fit introduire dans ses Sämmtliche Werke et dont nous donnons ici une nouvelle traduction dans la continuité de celle des brouillons de 1811 et 1813, le récit et la construction spéculative cherchent encore à atteindre un point d'équilibre. Un double effort pour implanter la succession au coeur même de l'Absolu tout en équilibrant en Dieu les rapports de l'idéal et du réel prépare l'avènement d'une philosophie historique sans ue l'on débouche jamais tout à fait sur une hétérogénéité radicale de l'être et du penser.
Ainsi, à travers cette description du passé le plus archaïque, Schelling met pour la première fois effectivement la philosophie en possession de ce qu'elle recherche depuis toujours : « la science, c'est-à-dire l'histoire ». -
Dialogues sur la morale et la religion ; mémoire pour des personnes éclairées et de bonne intention
Gottfried Wilhelm Leibniz
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 15 Novembre 2017
- 9782711627806
Ces dialogues sur la morale et la religion, dont Jean Baruzi n'avait édité qu'une partie sous le titre Trois dialogues mystiques inédits de Leibniz (1905), portent sur la piété ou amour de Dieu sur toutes choses. Cet amour consiste, selon Leibniz (1646-1716), dans la connaissance de la nature et de son divin auteur, ainsi que dans une action orientée vers le bonheur du genre humain. Écrits vers 1679, les dialogues sont un éloge de la raison et une exhortation à l'employer, dans le domaine théorique comme pratique, contre toutes les formes que peut prendre l'antiphilosophie (fidéisme, indifférentisme, scepticisme). La science doit être cultivée car elle est une célébration de Dieu autant qu'une oeuvre au service de l'homme. Leibniz la conçoit comme le fruit d'un travail collectif, inlassablement poursuivi, qui suppose une étroite collaboration entre les savants, leur respect commun de certains principes et l'appui des autorités politiques. Le lien essentiel entre progrès scientifique, félicité de l'homme et gloire de Dieu est particulièrement illustré par le Mémoire pour des personnes éclairées et de bonne intention (rédigé entre 1692 et 1695), publié en appendice.
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La profession de foi du philosophe et autres textes sur le mal et la liberté (1671-1677)
Gottfried Wilhelm Leibniz
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Septembre 2019
- 9782711628971
Comment concilier la bonté et la justice de Dieu avec l'existence du mal dans le monde? Puisqu'il est la raison ultime de toutes choses, Dieu n'est-il pas l'auteur du péché? Est-il possible d'accorder sa toute-puissance et sa prescience avec la liberté de l'homme? Les textes rassemblés ici, couvrant la période 1671-1677, témoignent de l'intérêt vif et précoce de G.W. Leibniz (1646-1716) pour ces questions. Ils montrent le jeune philosophe allemand très critique à l'égard des solutions traditionnelles au « problème » du mal, refusant de réduire le péché à un non-être et défendant une forme de nécessitarisme néanmoins compatible avec la liberté. Figure dans cette anthologie la célèbre Profession de foi du philosophe (Confessio Philosophi), publiée dans une nouvelle traduction. Dans ce dialogue rédigé vraisemblablement entre l'automne 1672 et l'hiver 1672-1673, Leibniz expose, pour la première fois de manière aussi complète, une démonstration de la justice de Dieu et la conception qu'il se fait de la liberté humaine. On aurait tort d'y voir simplement la préfigration des thèses de la future Théodicée. Le lecteur y trouvera, ainsi que dans les textes qui l'accompagnent, l'expression d'une pensée différente à bien des égards et déjà originale.
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Pourquoi les êtres humains ont-ils besoin des vertus? Telle est la question essentielle à laquelle répond Peter Geach dans cet ouvrage incisif, qui a marqué la philosophie morale depuis la seconde moitié du XXe siècle. L'éthique trouve son fondement dans la métaphysique, à travers l'examen des trois vertus théologales (foi, espérance et charité) et des quatre vertus cardinales (prudence, justice, tempérance et courage). Rejetant certains des courants dominants de la philosophie morale contemporaine, mais attentif à Aristote, Thomas d'Aquin et Schopenhauer, Geach retrouve l'éthique chrétienne des vertus, fondée sur la nature humaine et la loi naturelle. Pour les créatures que nous sommes, la meilleure vie morale et le salut de notre âme sont étroitement liés, même s'ils ne sont pas la même chose. Ce qui vaut aussi pour les relations entre la philosophie morale et la théologie philosophique : si elles sont distinctes, elles sont cependant intrinsèquement liées.
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La question de la méthode est ici abordée à partir d'une réflexion sur trois concepts : le paradigme, la signature, l'archéologie. L'analyse du paradigme permet de dessiner les lignes essentielles d'un chapitre qui fait défaut dans l'histoire de la logique occidentale - la théorie de l'exemple et de l'analogie. Sur les traces des traités de l'âge baroque et de la Renaissance de signatura rerum, le deuxième volet définit la signature comme « signe dans le signe », qui joue un rôle décisif dans l'interprétation des signes, de la théorie médiévale des sacrements à Benveniste, de la doctrine des transcendantaux à Warburg et à Freud. Le troisième, enfin, poursuit les analyses de Foucault sur la relation entre archéologie et histoire et pose un concept d'origine qui ne reste pas isolé dans le passé, mais qui, comme les mots indo-européens en grammaire comparée ou l'enfant en psychanalyse, ne cesse d'agir dans le présent pour le rendre intelligible. L'entrelacs de ces trois noeuds problématiques ouvre l'espace d'un court traité sur la méthode, question première et ultime pour tout travail en philosophie et en sciences humaines.
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Éveiller la raison publique : Pour une journée de la délibération
Bruce Ackerman, James S. Fishkin
- Vrin
- L'esprit Des Lois
- 16 Novembre 2023
- 9782711631353
Au début des années 2000, Bruce Ackerman et James Fishkin s'inquiètent de l'avenir de la démocratie aux États-Unis. Sterling Professor de l'Université de Yale, théoricien de la démocratie dualiste, Ackerman sait que l'histoire constitutionnelle des États-Unis est façonnée par des épisodes décisifs de mobilisation populaire. Mais les défis quotidiens de la vie contemporaine permettent-ils encore d'entretenir une citoyenneté publique attentive aux enjeux politiques de son époque? La hausse de l'abstention, l'appauvrissement du débat politique où la communication médiatique finit par effacer la réflexion, et l'immixtion de groupes d'intérêts privés dans les campagnes électorales pourraient bien finir par désabuser un peuple confiné à une forme de passivité alors même que c'est lui qui fonde la légitimité politique en démocratie. Alors que faire? Avec James Fishkin, professeur à l'université de Stanford qui a travaillé plusieurs années sur l'expérience des sondages délibératifs, ils vont avoir une idée audacieuse : instaurer un nouveau jour férié aux États-Unis, la Journée de la délibération (Deliberation Day), deux semaines avant l'élection présidentielle. Partout dans le pays, elle proposerait un dialogue citoyen dans un contexte de proximité, organisé autour de temps forts, pour permettre aux participants de mieux comprendre le programme des candidats en interpellant leurs représentants locaux mais aussi de confronter leurs idées à celles leurs concitoyens, afin d'être mieux éclairés pour décider de leur vote.Considéré outre-Atlantique comme un classique de philsophie politique, La Journée de la délibération s'efforce de convaincre de l'intérêt et de la faisabilité d'un tel projet, abordant à cette occasion des questions vives, comme la valeur et le sens d'un jour férié aujourd'hui, le financement d'un événement national, le problème de la citoyenneté engagée et les perspectives pour une démocratie délibérative au XXIe siècle, le rôle des médias dans la communication politique, et finalement la place d'une utopie réaliste pour relancer la participation des citoyens à la vie publique.