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On attendait. Un courrier ou un appel téléphonique, un jour, après que, depuis des mois ou des années, vous écriviez dans la solitude, faisait de vous un écrivain. Un éditeur vous adoubait. Si cette pratique postale n'a pas disparu, d'autres procédures apparaissent. En France, des universités créent des formations à la création littéraire, des maisons d'édition proposent aussi des cours ou ateliers afin de trouver de nouveaux auteurs.
C'est aussi le cas aux Pays-Bas. L'idée nous est venue de demander à des écrivains éparpillés dans l'espace et le temps, de plusieurs pays et de plusieurs générations, de revenir sur ce moment, capital, de leur première rencontre avec leur premier éditeur, l'histoire de leur première publication. Ce recueil rassemble les contributions d'écrivains hollandais et marocains, représentants de ces deux littératures mises à l'honneur cette année par la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs, d'autres aussi, de France ou d'Italie, du Chili.
Tous viennent en ce mois de novembre à Saint-Nazaire et à Paris se rencontrer, rencontrer les lecteurs, présenter leurs livres, s'interroger sur les changements en cours dans l'édition, la librairie, la critique, et dans leur propre activité, si curieuse, d'écrire des livres et de les publier.
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Le Calabrais qui émigra à Macondo ; il calabrese che emigrò a Macondo
Angelo Mastrandrea
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- Meet ; Les Bilingues
- 14 Novembre 2019
- 9791095145172
Au printemps 1940, un homme avec une valise s'apprêtait à partir pour l'Amérique depuis le port de Saint-Nazaire, tandis qu'à quelques kilomètres de là l'écrivain italien en exil Carlo Levi écrivait sur la peur de la liberté. Des nuages toujours plus noirs s'amoncelaient sur l'Europe entière. Le transatlantique Normandie, construit par des dockers antifascistes italiens et attendu à New York par leurs compatriotes fidèles à Mussolini, s'apprêtait à partir du port sur la Loire. Dans un livre qui rassemble souvenirs de famille, suggestions littéraires et enquêtes journalistiques, l'auteur entremêle les aventures d'Italiens qui ont côtoyé l'Histoire et la Littérature. En partant du jour où Gabriel Garcia Marquez rencontra à La Havane le petit-fils d'Antonio Daconte et lui raconta le roman de la vie de son grand-père, le Calabrais qui émigra à Macondo.
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Une saga rocambolesque sur la vie par temps de dictature.
Extrait : Shorts noirs aux bretelles croisés derrière le dos, chemise blanche, chaussettes blanches et courtes, sandales en cuir marron. Blond, cheveux bouclés, bouclés... Moi. Moi.
Robe blanche aux petits ronds bleus, sans manches, au-dessus du genou, sandales en cuir blanc, grande, blonde aux cheveux ondulés, ondulés... Ma mère. Elle.
Ma main dans la sienne. Yeux grand ouverts. Enorme curiosité. Et ensuite, ensuite...
Porte immense toute en fer, gros murs de béton surplombés de fils barbelés.
Soldats ou policiers armés. Canicule. Tours verticaux bourrées de sentinelles et de gardes... Eux.
Un grand homme maigre, chauve ou la tête rasée, vêtu de pyjama ou d'une sorte de pantalon et d'une veste de coton rayés. Blême, blême... Mon oncle.
Lui.
Je ne savais pas trop ce que Lui faisait là, mais très vite, un peu plus tard, quelques années plus tard peut-être, j'ai appris que cet endroit s'appelait une prison et que Lui, mon oncle, médecin, y avait passé dix années de sa vie.
Ainsi, ma mémoire commence par une prison. Autrefois cela me paraissait terrible. Comment une prison pouvait-elle devenir le début de la mémoire d'un homme ? Mais voilà que cela arrive. La mémoire elle-même n'est elle pas une prison ? Je pense, maintenant, que j'ai eu de la chance...
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Un demi-hiver à Saint-Nazaire
Noëlle Revaz, Michael Stauffer
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- Meet
- 15 Novembre 2018
- 9791095145134
Journal écrit à deux mains pendant leur résidence en 2016 à Saint--Nazaire.
Manger 1 C'est tellement pratique, les crêpes du supermarché et de plus, elles sont bonnes. Si j'en mange beaucoup c'est comme pour faire des provisions parce qu'on n'en trouve pas chez nous. J'ai mangé disons, trois crêpes et demi. La dernière m'a été ôtée de la fourchette par le bébé qui est monté sur mes genoux et l'a engouffrée en quatre bouchées. Sinon : le birchermuesli du matin (flocons d'avoine en fait, avec de l'eau chaude et du lait, du yoghourt nature). J'ai mangé le cabillaud que mon fils ne voulait pas parce qu'il avait de la fièvre. Du riz trop cuit, parce qu'il n'a pas beaucoup de dents. Des cornettes, alors que je n'aime pas ça, parce qu'il les adore et que c'est trop fatiguant de cuisiner deux repas différents. Un coulis à la tomate fraîche très bon, je dois dire. Finalement je ne mange que de la nourriture pour bébé.
Essen 2 Mein Nahrungsmittelkonsum der letzten vier Tage: Kalbsleber mit Bratkartoffeln und Karotten, dazu etwas Reis. Crème brûlée au butternut, curry vert, salade de volaille aux baies de goji, sauté de veau et rognon à l'estragon, girolles, purée fine pomme de terre et châtaigne. Gambas poêlées à la polenta, vinaigrette aux olives noires et chips de topinambour, filets de soles aux lentilles vertes du Puy, salicornes, champignons caramélisés et épices douces. Key-West-Burger mit Fritten. 13 Äpfel, diverse Mandarinen, ca. 2,8 Liter Filterkaffee, ca. 14 Liter Wasser, ca. 1,5 Liter Bier, 1,5 Liter Rotwein, 150 Gramm Schokolade, 250 Gramm Käse, 100 Gramm Popcorn, 150 Gramm Weissbrot, 150 Gramm Haferflocken.
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Le Parasite, abordant le thème de la psychiatrie en Hongrie, correspond à un extrait traduit du préambule et du premier chapitre (soit aux pages Il à 35) de l'édition originale Az él6skod6, Kalligram, Pozsony [Bratislava], 1997.
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Cette année les rencontres littéraires internationales Meeting, auront pour sujet Vers l'Europe ?
Pour ce recueil de textes de commande, Patrick Deville a invité des écrivains français, des écrivains dont le pays souhaite y entrer (comme l'Albanie) ou ne le souhaite pas (comme la Suisse) à répondre à cette question : Quelle idée avez-vous d'un éventuel sentiment littéraire européen ?
Onze écrivains ont accepté d'y répondre.
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Capolican ressent le besoin d'avoir des frères et des soeurs. Mais il n'a plus rien à exiger de sa mère, sinon qu'elle se taise et disparaisse. Alors, suivant les conseils du coq, il crée le moule d'où ils sortiront.
S'il fut content de sa fabrique? Demandez-le lui. Mais vous le dira-t-il?
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Colombes équilibristes
Marta leonor Gonzáles
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- Meet ; Les Bilingues
- 21 Mars 2013
- 9782911686887
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Deux heures plus tard, alors que l'autocar tournait le dos à la mer et s'éloignait, un faisceau de questions étranges tournait dans son cerveau comme la chanson de Ayten Hanim : est-ce la dispute qui conférait une beauté et un sens à l'existence, la vie était-elle trop belle par rapport à la dispute, ou encore tout était-il contenu dans l'acte qui, hier soir, avait commencé par un accrochage ? ' Je n'en ai pas la moindre idée ', murmura-t-il.
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Au terme d'une longue attente, l'année 1980 fut pour tout le peuple soviétique source de fierté. La toute-puissante U.R.S.S. tendait les bras aux sportifs du monde entier. Au plus fort de la guerre froide, le pays des Soviets accueillait les jeux Olympiques. L'âme frémissante, les hommes du pays suivaient les préparatifs de cette grande fête du sport. Discussions, pronostics, supputations et paris allaient bon train, quels que fussent la discipline, l'équipe ou le champion.
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Le Père.
- C'est trop pour moi de te croiser, je pense forcément à elle. Dans ta voix je capte encore son accent, qui mêle ses rythmes aux tiens, y court et vient en contrepoint; elle est prise dans les voyelles de tes paroles. Vous deux jouant ensemble chaque fois que tu ouvrais la bouche ; du coup j'ai abandonné et fait demi-tour pour rentrer.
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Je prends congé des adieux.
Un voyage en direction de Passau au-delà de la frontière. J'apprends à voler dans la chute; mon ombre accrochée au talon, aux épaules, je me laisse porter de l'autre côté de la frontière, vers le nord, en bord de côte; voir l'horizon, cousin de nom de mon père : la pluie, les gouttes qui plongent tête la première d'une mer dans l'autre.
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Après les Rencontres de Fontevraud dédiées en mai 2008 à l'oeuvre de Antonio Tabucchi, la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs de Saint-Nazaire a consacré la deuxième édition de ce colloque littéraire à Malcolm Lowry, les 26 et 27 juin 2009. Cette manifestation annuelle a été organisée dans l'abbaye de Fontevraud en collaboration avec le Centre Culturel de l'Ouest et avec le soutien de la Maison des Écrivains et de la Littérature.
À l'occasion du centenaire de la naissance du mythique auteur de Sous le volcan, la meet rassemble les traducteurs de ses oeuvres, des critiques littéraires internationaux, des écrivains français et étrangers pour une série de tables rondes, des créations artistiques, mais également des moments de rencontre et d'échange entre les invités et le public.
Ces rencontres donnent lieu à la publication d'une monographie, en édition bilingue, rassemblant les communications, les actes des rencontres. Ce second ouvrage est publié dans la collection Les Rencontres de Fontevraud créée par les éditions de la meet.
Avec la participation de Salim Bachi, Peter Bergsma, Arno Bertina, Jean-Marie Blas de Roblès, Nicole Caligaris, Jacques Darras, Patrick Deville, Mathias Enard, Rodrigo Fresan, Anne-Marie Garat, Frédéric-Yves Jeannet, Pierre Mertens, Pierre Michon, Miguel Motta, Maurice Nadeau, Philippe Ollé-Laprune, Olivier Rolin, Jacques Roman, Caroline Sagot Duvauroux, Tiphaine Samoyault, Pierre Schaeffer, Pacôme Thiellement, François Turner, Juan Villoro.
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L'écriture de duo duo s'inscrit sous le signe de la tension, il y a, au coeur du poème, un noyau dur qui résiste, revendication qui s'exprime dans le dernier vers du premier texte de ce recueil : le rapt pur préserve la résistance pure.
La dernière strophe sur laquelle se referme le livre le dit aussi : mon poids n'est déjà plus en moi / sur mon front, le blé emplit la salle de classe / sur l'oiseau, la nuit entière est aube.
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De l'imposture en littérature ; de la impostura en literatura
Enrique Vila-Matas, Jean Echenoz
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- Meet ; Les Bilingues
- 14 Novembre 2008
- 9782911686580
Il me semble que ce n'est pas une imposture qui nous lie, mais un bar. Il s'appelait El Aviador. C'était un bar de Barcelone. Un établissement décoré d'hélices et de blasons, de casquettes de la RAF, de débris d'aéroport et de catastrophes aériennes. C'est Sergi Pàmies qui nous y avait amenés, et j'al toujours pensé qu'il était parfaitement conscient de nous introduire dans un décor qui semblait tiré d'un de tes romans.
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Je suis en ce moment en france, à saint-nazaire.
Je voudrais seulement demander à ce ciel resplendissant, à cet océan qu'il m'est donné de contempler pour quelques jours encore, d'abriter ma terreur.