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Pensées pour moi-même ; manuel d'Epictète
Marc aurèle
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 4 Janvier 1999
- 9782080700162
«On sent en soi-même un plaisir secret lorsqu'on parle de cet empereur ; on ne peut lire sa vie sans une espèce d'attendrissement ; tel est l'effet qu'elle produit qu'on a meilleure opinion de soi-même, parce qu'on a meilleure opinion des hommes.» Montesquieu
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Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
Jean-Jacques Rousseau
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 31 Décembre 2011
- 9782081275256
Paru en 1755, le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes peut être considéré comme la matrice de l'oeuvre morale et politique de Rousseau : il y affirme sa stature de philosophe, l'originalité de sa voix, la force de son «système». Résoudre le problème posé par l'Académie de Dijon - «quelle est la source de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ?»-, en d'autres termes expliquer que riches et puissants dominent leurs semblables sur lesquels ils n'ont pas de réelle supériorité, exige aux yeux de Rousseau de poser à nouveaux frais la question «qu'est-ce que l'homme ?». Pour cela, il faut comprendre comment s'est formée sa «nature actuelle», si éloignée de ce que serait son état de nature : «Si je me suis étendu si longtemps sur la supposition de cette condition primitive, c'est qu'ayant d'anciennes erreurs et des préjugés invétérés à détruire, j'ai cru devoir creuser jusqu'à la racine...»
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Ils sont allongés sur des lits et parlent de l'Amour et de la Beauté. Leurs discours se succèdent, parfois se répondent : car il y a plusieurs Amours et plusieurs manières de désirer le Beau. À ces hommes vivant en un temps et un lieu où l'éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime, oppose un modèle féminin de la procréation du savoir. À travers elle, Socrate dessine les étapes de l'apprentissage du philosophe capable de se détacher du monde sensible pour devenir l'«amant» par excellence qui guide l'«aimé» dans sa quête du Vrai et du Beau. Par-delà les interprétations prudentes du Banquet que nous a léguées la tradition philosophique, cette traduction invite à une lecture renouvelée du dialogue : un Banquet parfois extravagant, à l'image de son objet, d'une richesse stylistique exubérante, souvent cru dans son langage, foisonnant enfin dans sa recherche du bonheur véritable.
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Après l'éclatante campagne des Provinciales, Pascal aurait eu pour projet de composer une Apologie de la religion chrétienne. À sa mort, ses proches entreprirent de reconstituer cet ouvrage à partir des fragments épars trouvés dans ses papiers:c'est ainsi que naquirent les Pensées.Ni traité de métaphysique, ni autobiographie mystique, ni même seulement apologie de la religion chrétienne, les Pensées décrivent l'homme dans sa grandeur et sa misère, posent les fondements d'une politique et d'une morale, sondent le sens de la vie et exhortent les coeurs à se tourner vers Dieu. Par le style fulgurant de l'auteur, la force de sa réflexion et son ardeur à persuader, elles constituent l'une des oeuvres les plus fascinantes de la littérature française. Ainsi que l'écrivait Chateaubriand, «les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse, et par je ne sais quelle immensité:on est suspendu au milieu de ces sentiments comme dans l'infini».
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Paru en 1762, le Contrat social, en affirmant le principe de souveraineté du peuple, a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposé comme un des textes majeurs de la philosophie politique. Il a aussi acquis le statut de monument, plus célèbre que connu, plus révéré - ou honni - qu'interrogé. Retrouver, dans les formules fameuses et les pages d'anthologie, le mouvement de la réflexion et les questions vives qui nourrissent une oeuvre beaucoup plus problématique qu'affirmative, c'est découvrir une pensée qui se tient au plus près des préoccupations d'aujourd'hui : comment intégrer les intérêts de tous dans la détermination de l'intérêt commun ? Comment lutter contre la pente de tout gouvernement à déposséder les citoyens de leur souveraineté ? Comment former en chacun ce sentiment d'obligation sans lequel le lien social se défait ?
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Essais.Livre I Qu'un tel homme ait écrit, vraiment le plaisir de vivre sur cette terre en a été augmenté... C'est à son côté que j'irais me ranger, s'il fallait réaliser la tâche de s'acclimater sur cette terre.
Nietzsche
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Manifeste de la philosophie cartésienne, le Discours de la méthode (1637) est tout à la fois le récit d'un cheminement intellectuel et l'illustration magistrale d'un projet : fonder l'unité des sciences et constituer une science universelle. Foyer d'une oeuvre foisonnante, le Discours revendique les droits de la raison contre toute tradition et toute autorité. C'est pourquoi il assigne à la philosophie une tâche : s'élever à la certitude.La présente édition, augmentée d'un dossier, entend mettre en évidence le jeu de résonances qui relie le Discours aux autres textes de Descartes.Dossier : 1 . La méthode et la connaissance2. La morale3. La métaphysique4. La physique5. La physiologie6. L'homme.
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Discours de la servitude volontaire
Etienne de La Boétie
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 1 Juin 2016
- 9782081375017
Le renom d'Étienne de La Boétie, ami de Montaigne, s'attache à un écrit composé «à l'honneur de la liberté, contre les tyrans». Comment expliquer qu'un peuple entier puisse ployer sous le joug d'un seul homme sans force ni prestige? À cette question, l'auteur répond que la servitude est volontaire; ce sont les peuples qui, en acceptant de se soumettre, contreviennent à ce qu'il y a de plus profond dans la nature humaine:la liberté. Pourtant - et c'est là tout le scandale dénoncé par l'auteur -, rien de plus simple que s'affranchir du tyran. «Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres», affirme-t-il. Interrogeant les ressorts secrets de la domination, La Boétie construit une oeuvre majeure pour l'histoire de la pensée politique.
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Ainsi parlait Zarathoustra
Friedrich Nietzsche
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 18 Août 2006
- 9782080713025
Ainsi parlait Zarathoustra
« Cette oeuvre est complètement à part. Ne parlons pas ici des poètes : peut-être n'y a-t-il jamais rien eu qui soit d'une telle surabondance de force. Ma notion du "dionysiaque" s'est faite ici action d'éclat ; comparé à elle, tout autre agir humain apparaît misérable et limité. Qu'un Goethe, qu'un Shakespeare ne sauraient respirer un seul instant dans cette atmosphère de passion et d'altitude, que Dante, auprès de Zarathoustra, ne soit qu'un croyant, et non quelqu'un qui commence par créer la vérité, un esprit qui gouverne le monde, un destin -, que les poètes du Véda soient des prêtres et pas même dignes de dénouer les chaussures de Zarathoustra, voilà qui n'est encore qu'une litote et ne donne aucune idée de la distance, de la solitude azuréenne où vit cette oeuvre » (Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi j'écris de si bons livres »).
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Le ton du Gorgias est particulièrement violent, et pas seulement à l'égard de la rhétorique. Le dialogue formule une critique radicale de la démocratie athénienne, de ses valeurs dominantes et de sa politique de prestige. En effet, Socrate s'en prend à tous les aspects de cette politique, du plus concret au plus idéologique. Mais l'essentiel de la critique vise la condition qui donne à la démocratie athénienne ses principaux caractères. Or cette condition est la même que celle qui assurait l'influence de la rhétorique. Il s'agit de la foule comme sujet dominant de la scène politique. Le gouvernement de la liberté est un gouvernement de la foule, c'est-à-dire de l'illusion, du faux-semblant et de la séduction. La critique de la rhétorique débouche donc directement sur la critique de la démocratie.
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En 1934, à 25 ans, Simone Weil entre pour un temps indéfini à l'usine afin d'éprouver au plus vif d'elle-même la condition ouvrière. Cette expérience la bouleverse, tant sur le plan intellectuel que sur le plan intime. Après avoir tenu un journal et livré par lettres ses impressions à quelques amies proches, elle n'a de cesse, jusqu'à sa mort en 1943, de témoigner au sujet du travail ouvrier : elle en révèle le caractère inhumain, pense toutes les dimensions de sa nature oppressive et esquisse des formes d'organisation susceptibles de le transformer en un «travail non servile». Ces textes, rassemblés en 1951 par Camus pour former La Condition ouvrière, présentent une unité remarquable. Renvoyant dos à dos les théories du travail capitalistes et celles communistes ou anarchistes, Weil juge possible de dégager une perspective philosophique et politique indiquant comment les travailleurs manuels pourraient «atteindre la joie pure à travers la souffrance». Dossier 1. Aux sources de La Condition ouvrière 2. Le travail, entre nécessité, oppression et liberté 3. Décrire, dénoncer et penser le travail après Simone Weil.
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L'expérience d'une pensée rigoureuse ne peut se faire par procuration. Il faut se ménager du temps, du loisir et de l'attention pour enfin penser par soi-même, sans maître, sans approximation, sans préjugé, sans précipitation. Ainsi l'expérience de pensée que nous présente Descartes dans les Méditations métaphysiques n'est-elle pas simplement un témoignage exemplaire. Elle décrit et met en scène les exercices de l'esprit nécessaires pour entamer un parcours philosophique. Comme l'écrit Husserl, «ces méditations dessinent le prototype du genre de méditations nécessaires à tout philosophe qui commence son oeuvre, méditations qui seules peuvent donner naissance à une philosophie».
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Critique de la raison pure
Emmanuel Kant, Antoine Grandjean
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 8 Septembre 2021
- 9782080256782
Cathédrale philosophique, la Critique de la raison pure (1781, 1787) n'avait pas connu de traduction française entièrement nouvelle depuis près d'un siècle. Il fallait rendre sa jeunesse à une oeuvre qui demeure présente dans la réflexion contemporaine comme un sommet inégalé.Identifiant l'oubli de la finitude comme le ressort des illusions d'un savoir absolu, Kant développe ici la première déconstruction systématique de la métaphysique spéculative. Pourtant, parce que son oeuvre majeure fonde aussi la perspective d'un usage légitime de la raison après sa critique, les exigences intrinsèques de la rationalité y conservent un sens pour une humanité reconduite à l'épreuve de sa condition.Ainsi la démarche kantienne se démarquait-elle par avance de toutes les critiques antirationalistes du discours rationnel. La Critique de la raison pure ouvrait la voie, non à une destruction périlleuse de la raison, mais à sa transformation postmétaphysique. En ce sens, elle continue d'offrir à la modernité philosophique un autre destin que celui qui la conduisait vers l'affrontement stérile de la spéculation et de sa simple dénégation.
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Essais Livre 2 "Le Montaigne de L'Apologie est un peu comme un Pascal à qui brusquement, par je ne sais quel moyen, la fausseté historique du christianisme aurait été démontrée.
Dès lors que reste-t-il de tout ce qu'il a écrit et pensé ? Exactement ce qui en reste pour un non-chrétien, il reste qu'il a pensé, écrit en toute sincérité." Michel Butor
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"Dire qu'il est trop tôt ou trop tard pour faire de la philosophie, cela revient à dire que l'heure d'être heureux n'est pas venue encore ou qu'elle a déjà passé." Le bonheur est la fin de l'existence humaine. Qui le niera ? Mais il est plus difficile de tirer au clair les moyens d'y parvenir.Il faut lire ce texte inoubliable pour découvrir que la pensée et l'amitié sont les seuls vrais havres du sage. Pour être heureux, renouons ave Épicure.Le dossier - L'architecture de l'oeuvre - L'auteur et le contexte - Thèmes et problématiques de l'oeuvre - Glossaire
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Compte rendu du procès intenté à Socrate, «L'Apologie de Socrate» est un document historique, ainsi qu'un témoignage de ce que peut signifier une existence philosophique. Quant au «Criton», qui nous montre Socrate déterminé à rester en prison malgré sa mort prochaine, il pose le problème de la soumission aux lois, dans ce qu'elle a de nécessaire et d'équivoque.
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Les rêveries du promeneur solitaire
Jean-Jacques Rousseau
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 30 Décembre 2011
- 9782081275263
« Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. » Après le temps des Confessions vient celui des Rêveries, où Jean-Jacques retrouve la plénitude de soi et engage par l'écriture une réflexion sur l'introspection et les limites de la reconstitution du passé.
DOSSIER
- Ébauches des Rêveries
- Rêverie et quête du bonheur
- Paysage et état d'âme
- Le temps de la rêverie
- Le solitaire et la société
- Le Paris du promeneur solitaire. -
Essais Livre 3 "Il n'est point d'auteur qu'il soit plus facile de tirer à soi, sans que précisément on puisse être accusé de le trahir ; car il vous donne l'exemple et sans cesse se contredit et se trahit lui-même. Aussi Montaigne n'est-il guère aimé des partisans, qu'il n'aimait guère." André Gide
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Manifeste du parti communiste
Friedrich Engels, Karl Marx
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 4 Janvier 1999
- 9782080710024
Chef-d'oeuvre précoce de Marx et Engels, le Manifeste marque un tournant dans l'histoire du mouvement ouvrier : retraçant brièvement la genèse de la lutte des classes, Marx et Engels voulaient aussi doter la classe ouvrière d'un programme donnant des fondements scientifiques et durables à toute action révolutionnaire. Le résultat fut cette oeuvre brève, mondialement diffusée et dont la première édition vit le jour en 1848. Le présent volume comporte, outre le texte du Manifeste, un dossier qui inclut les préfaces des différentes éditions et des extraits de la correspondance entre Marx et Engels.
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Émile : ou De l'éducation
Jean-Jacques Rousseau
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 26 Septembre 2009
- 9782081206922
La publication de l'Emile, en 1762, restitue au problème de l'éducation sa place centrale en philosophie.
De ses premiers mois jusqu'à la rencontre amoureuse, Emile est suivi dans chaque étape, à travers des expériences qui attestent d'abord le souci de considérer « l'enfant dans l'enfant », au lieu de le sortir de son âge. Rousseau montre qu'il est possible d'éduquer un homme selon la nature et de quelle façon les vices et l'inégalité caractérisent désormais la condition humaine : double enjeu qui constitue sa « théorie de l'homme ».
La richesse incomparable de ce maître-livre tient aussi aux tensions qui le parcourent. Rousseau refuse le péché originel mais il doit rendre raison du mal et de la souffrance que ce dogme interdisait d'ignorer; il critique les philosophes de son temps mais il pousse à ses limites leur méthode empiriste; il proclame: «je hais les livres», mais il fournit le panorama le plus juste et le plus instruit de la culture du XVIIIe siècle, en face de l'Encyclopédie et, pour partie, contre elle.
Parus ensemble, Emile et le Contrat social furent condamnés à Paris puis à Genève: la force du traité d'éducation n'échappa pas aux censeurs, même si Rousseau prétendait ne livrer que « les rêveries d'un visionnaire ». Car la forme même de la fiction arrache l'ouvrage aux circonstances : pas plus que ses lecteurs des Lumières, nous ne sommes à l'abri de ses leçons.
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Publié en 1934, La Pensée et le Mouvant est la dernière oeuvre de Bergson. Réunissant des articles et des conférences qu'il donna de 1903 à 1923, ce recueil est l'occasion pour l'auteur de L'Évolution créatrice de redéfinir sa démarche : la réalité, pour être pensée, doit être saisie dans la durée. Mais cette nouvelle manière de philosopher ne saurait s'élaborer à l'écart du discours scientifique. Science et philosophie sont appelées à collaborer. Ensemble, elles façonnent une vision neuve de l'univers, dans laquelle le vécu n'est pas isolé de notre corps, des autres espèces vivantes et de la matière physique. C'est pourquoi Bergson entend lutter contre l'imprécision de certains discours philosophiques, souvent à l'origine d'idées générales, interchangeables ou même fausses. Sa philosophie ? Une recherche guidée par une pensée intuitive. Quelle en est la méthode ? Quelles réponses apporte-t-elle ? Autant de points qui permettent de découvrir ou de redécouvrir l'originalité de la pensée de Bergson.
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La publication de L'Origine des espèces, en 1859, a marqué une révolution intellectuelle comparable à celle qui est associée aux noms de Copernic et Galilée. En proposant une théorie de la « descendance avec modification » et de la « sélection naturelle », Darwin apportait des réponses aux questions qui préoccupaient les naturalistes de son époque. Le caractère radical de ces réponses aussi bien que les problèmes qu'elles laissaient en suspens ont alimenté d'emblée polémiques et controverses. De là les ajouts et les digressions qui, au gré des six éditions successives de l'oeuvre, en vinrent à obscurcir le propos d'origine. En élaguant la traduction d'Edmond Barbier de ce qui ne figurait pas dans l'édition de 1859 et en y rétablissant ce qui en avait disparu, le présent volume permet au lecteur francophone de retrouver cette oeuvre dans sa fraîcheur initiale.
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«Une grande partie de la vie s'écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie tout entière à faire autre chose. Quel homme me citeras-tu qui mette un prix au temps, qui estime la valeur du jour, qui comprenne qu'il meurt chaque jour ? Mon cher Lucilius, embrasse toutes les heures.» (Lettre 1)Vivre en accord avec le destin, se défaire du superflu, adopter une attitude digne face à la mort et garder, en toutes circonstances, la tranquillité de l'âme : telles sont les leçons que Sénèque enseigne à son disciple Lucilius au fil de cette correspondance pédagogique. Manuel pratique à l'usage de l'apprenti stoïcien, les Lettres à Lucilius (Ier siècle apr. J.-C.) nous exhortent de changer nos habitudes afin de nous changer nous-mêmes, et d'apprendre à mourir - pour essayer de vivre.
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Pourquoi rions-nous de voir quelqu'un trébucher ? Pour quelles raisons Molière continue-t-il de nous amuser ? Comment expliquer qu'un jeu de mots ou un trait d'esprit prêtent à sourire ? Dans Le Rire, qu'il publie en 1900, Bergson apporte à ces questions des réponses décisives. S'appuyant sur des exemples quotidiens et de nombreuses références littéraires, il décrypte les formes du comique pour y déceler un ressort commun : l'"interférence de deux séries", c'est-à-dire la présence simultanée de deux éléments distincts ou incompatibles. Au passage, il ne manque pas d'analyser le rôle social ambivalent d'un réflexe qui tout à la fois manifeste l'élan vital et brime les comportements hors normes. Si cette oeuvre, qui doit beaucoup à une tradition classique, méconnaît les manifestations transgressives, sombres, ludiques ou absurdes, du rire, elle n'en demeure pas moins capitale pour qui veut comprendre le "propre de l'homme".