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Bouquins
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Striatum : comment notre cerveau peut sauver la planète
Sébastien Bohler
- Bouquins
- Essai
- 12 Octobre 2023
- 9782382924426
La situation n'est pas désespérée. La solution est en nous.
Ça y est, nous avons dépassé le stade critique. Le dernier rapport du GIEC atteste que la vie sur terre deviendra à terme insoutenable. La cause : le réchauffement climatique que nous avons-nous-mêmes enclenché. Nous savons que nous sommes en perdition et nous ne réagissons pas. Pourquoi ?
Sans qu'on le sache, se joue depuis des millénaires dans notre cerveau une terrible bataille. D'un côté il y a le striatum, petite structure nerveuse qui génère du plaisir. De l'autre il y a le cortex préfrontal, organe destiné à contrôler nos pulsions.
C'est conjointement que ces deux fonctions du cerveau ont participé à l'émergence de l'homme en tant qu'espèce. Avec le striatum la stimulation du désir ; avec le cortex préfrontal notre capacité d'autocontrôle. Le problème est que depuis l'ère industrielle le match striatum-cortex préfrontal a tourné largement à l'avantage du striatum. L'accroissement des richesses en Occident et les progrès fulgurants de la technique ont fait de nous des petits rois insatiables, esclaves de nos désirs.
Sommes-nous capables de nous ressaisir ? La réponse est OUI.
Ce livre raconte et démontre comment l'activité du cortex préfrontal, organe de limitations de nos désirs, constitue la véritable marque distinctive de l'humanité. Nous ne sommes pas condamnés à croître aveuglément jusqu'au moment où nous mourrons asphyxiés, faute de ressources, exposés à une atmosphère irrespirable. Cette partie de notre cerveau, qui nous permet à la fois de coopérer et de maîtriser nos pulsions primaires, nous trace la voie. Grâce à elle, nous avons le pouvoir de consentir à adhérer à des règles communes et d'agir pour le bien de tous. Quand il se sent trop menacé, le cortex préfrontal se révolte.
Non, le match striatum cortex préfrontal n'est pas plié. -
Patience dans les ruines : Saint Augustin Urbi & Orbi
Michel Onfray
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- Essai
- 18 Janvier 2024
- 9782382923825
Le philosophe livre une réflexion spirituelle magnifique issue de son séjour à l'abbaye de Lagrasse.
C'est en suivant le cheminement de saint Augustin et en vivant dans son compagnonnage philosophique que Michel Onfray a poussé les portes de l'abbaye de Lagrasse et partagé pendant quelques jours la vie de ce monastère.
Expérience bouleversante pour un homme qui ne croit pas, en compagnie de moines qui ont donné leur vie pour un idéal et dont le mode d'existence est conforme précisément à l'enseignement de saint Augustin et à la sa ligne directrice : une vie d'épure selon la volonté de Dieu.
Dans cet univers de silence et de lumière, le visiteur assiste aux offices, aux cérémonies " où tout fait sens " écrit-il, et tout est prière. Il suit l'itinéraire quotidien de la communauté, de la cellule au jardin, découvre l'histoire et le parcours de chacun de ses membres, les écoute, dialogue avec eux. Autant de nourritures de l'âme qui rejoignent sa méditation. Il consacre ici une large part à sa propre lecture des Évangiles et des textes augustiniens, confronté à l'histoire de l'humanité et à la morale chrétienne.
Il révèle dans la dernière partie de l'ouvrage son échange épistolaire qui a suivi avec le père Michel, le prieur de Lagrasse dont il est resté proche. -
Puissance et décadence : une politique de civilisation
Michel Onfray
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- Essai
- 8 Septembre 2022
- 9782382922521
La France n'est pas ingouvernable, comme il est beaucoup dit faussement ces temps-ci, elle est ingouvernée ? si l'on me permet ce néologisme. Et elle est ingouvernée parce que la dilution de la souveraineté du pays dans le condominium européiste depuis Maastricht a privé la Nation de toute puissance. Le traité de 1992, obtenu de justesse malgré une immense propagande d'État, a retourné la souveraineté contre elle-même afin de décider souverainement de la fin de la souveraineté. Ce fut un suicide. En renonçant à sa souveraineté, la France a perdu la puissance, elle a gagné en décadence. Ce fut un contrat social invaginé. La Nation ne décide plus du destin d'un peuple, c'est une Commission non élue qui gouverne à sa place. L'État ne sert plus qu'à museler un peuple désormais de trop. Je ne crois pas à l'homme providentiel qui abolirait cette abolition. Mais je crois au peuple providentiel qui peut décider que le nihilisme ne passera pas par lui. Puissance et Décadence offre le mode d'emploi de cette résistance.
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La nef des fous Tome 4 : Des nouvelles du Bas-Empire
Michel Onfray
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- Essai
- 7 Mars 2024
- 9782382924563
Michel Onfray, dans ce quatrième volume, poursuit son inventaire journalier des choses vues et entendues en France et à travers la planète perçues comme autant de signe des dérèglements de notre époque.
J'ai commencé ce journal de notre époque à la façon de Voltaire, en m'amusant. Puis je me suis rendu compte que c'était le journal non pas d'un décadent mais de la décadence de notre époque regardée par un spectateur ironique.
Si un jour des historiens écrivent l'histoire de ce basculement de civilisation que nous vivons, ils s'arrêteront probablement sur notre temps où l'on tient plus en estime un chaton qu'un policier, où l'on envisage de faire porter des enfants à des femmes cliniquement mortes pour en faire commerce, où l'antisémitisme le plus meurtrier est une signature progressiste, où les défenseurs de la culture font profession de la détruire, où la nouvelle inquisition wokiste rallume les bûchers, où le chef de l'État est un enfant en même temps que l'enfant est considéré comme un chef d'État, où des moutons de Panurge luttent contre le fantôme du fascisme avec des armes fascistes, etc.
M. O. -
Théorie de Jésus : biographie d'une idée
Michel Onfray
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- Essai
- 16 Novembre 2023
- 9782382920527
D'épais ouvrages consacrés par des croyants à Jésus expédient la question mythiste, selon laquelle Jésus n'a pas existé historiquement, avec une ou deux phrases qui invoquent le manque de sérieux, la bêtise, le ridicule, sinon le complotisme.
Ces mêmes théologiens qui se réclament de la raison expliquent doctement que ce Jésus, fils de Dieu, est né d'une vierge sans l'aide d'un père, qu'il redonnait vie aux morts, marchait sur l'eau, rendait la vue aux aveugles, qu'il est mort sur une croix avant de descendre aux enfers, a ressuscité et est revenu sur Terre avant de monter au ciel, où il est toujours assis à la droite du Père, en attendant son retour physique sur Terre. Est-ce complotiste de douter de la véracité historique de pareils récits ?
Jésus a bel et bien existé, mais comme un mythe qui convoque et cristallise les savoirs de l'époque : l'astrologie, la mythologie, les textes païens ou sacrés, mais, surtout, l'Ancien Testament, car - est-ce un hasard ? - ce qu'il devait être, dire et faire selon les prédictions de ce texte, il l'avait été, il l'avait dit et il l'avait fait selon le récit du Nouveau Testament.
Jésus a bel et bien existé, mais comme concept. Cette Théorie de Jésus propose la biographie de cette immortelle idée.
M. O. -
Dans son nouveau livre, Michel Onfray dénonce la marchandisation des corps et des esprits comme une nouvelle forme de totalitarisme.
L'auteur se fonde sur les prédictions de George Orwell et d'Aldous Huxley dans leurs deux livres les plus célèbres, 1984 et Le Meilleur des mondes, deux romans d'anticipation dont il démontre toute l'actualité à la lumière des dérives de nos sociétés contemporaines. À la multiplicité des anciennes civilisations qui ont jalonné l'histoire de l'humanité s'est substituée la volonté d'instaurer un modèle unique, monolithique : " Ce qui se prépare, écrit-il, n'est pas la bigarrure de civilisations chatoyantes, mais le bloc gris d'un monde totalisant donc totalitaire. L'horizon indépassable se trouve être désormais l'État total, le gouvernement planétaire, l'Empire universel. " Un monde dans lequel, ajoute l'auteur, " tout s'avérera marchandise, où tout se louera, se vendra, s'achètera, se jettera, les corps, les coeurs, les âmes, les chairs, les comportements, les désirs, les plaisirs, les addictions, les volontés. Le transhumanisme travaille à ce projet sur la côte ouest des États-Unis, et c'est dans ce lieu du monde que le monde deviendra un. Huxley et Orwell semblent en avoir donné la feuille de route ".
Michel Onfray dépasse la seule vision théorique de la nouvelle barbarie qui s'annonce en s'appuyant sur des exemples concrets et d'autant plus saisissants qu'ils sont délibérément ignorés par les médias comme un sujet tabou. Pour lui, " cet inhumanisme vétérinaire promu par le capitalisme ", notamment en matière d'eugénisme, est déjà à l'oeuvre. Le déroulé de cet ouvrage, dont le plan est ci-joint, est suffisamment détaillé pour illustrer ce que le philosophe présente comme les étapes différentes et simultanées de la fin de l'humanisme au profit d'une déconstruction de l'homme délibérée. -
Quand les politiques nous faisaient rire
Jean-Louis Debré
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- Essai
- 7 Octobre 2021
- 9782382921067
L'humour est un art en politique. L'auteur, qui le pratique lui-même avec talent, nous livre un inventaire désopilant de répliques et bons mots qu'il a glanés tout au long de son parcours.
L'humour est un art en politique. Jean-Louis Debré, qui le pratique lui-même avec grand talent, nous livre un florilège désopilant de répliques et bons mots glanés tout au long de son parcours.
L'ironie et l'humour étaient des armes fréquemment utilisées par les politiques pour déstabiliser un adversaire, éviter de répondre à un journaliste, convaincre et séduire l'opinion. De Gaulle, Mitterrand, Chirac étaient des orfèvres en la matière. Au Parlement, la petite phrase bien ciselée, percutante, qui déclenche des rires, marque l'auditoire mieux qu'un long discours. Ainsi, Georges Clemenceau lançant : Vous n'êtes pas le bon Dieu ! à Jean Jaurès qui lui répond : Et vous, vous n'êtes même pas le diable ! Et Clemenceau de riposter : Qu'en savez-vous ? Le député André Santini a fait mouche un jour avec cette formule irrésistible à propos du primat des Gaules : Mgr Decourtray n'a rien compris au préservatif. La preuve : il le met à l'index ! Ces traits d'esprit se révèlent souvent d'une redoutable efficacité, mais il peut aussi arriver que les arguments auxquels ont recours les orateurs fassent rire à leurs dépens. Tel ce député qui se plaignait que dans son département il n'y ait que trois abattoirs... un nombre très insuffisant pour deux cent mille habitants.
À travers ce livre, qui fourmille d'anecdotes et de choses vues, l'auteur montre à quel point l'humour est un signe de bonne santé de notre vie démocratique. Il n'y a pas si longtemps, on pouvait rire de tout , rappelle-t-il en déplorant que ce ne soit plus le cas de nos jours. Heureusement, Jean-Louis Debré persiste et signe, quant à lui, dans le registre du bon mot, de l'autodérision et de la saillie verbale. Un régal. -
Notre époque ressemble étrangement au Bas-Empire romain, période d'effondrement de civilisation s'il en est. Quels en sont les symptômes dans le pays ?
Effacement de la France, autodafés au nom du bien, multiplication des concessions wokistes, haine de la science, retour de la pensée magique, médiocrité du personnel politique, presse aux ordres du capital, guerre civile à bas bruit, renoncement au débat, disparition du livre, généralisation de l'illettrisme, tyrannie des écrans, délires animalistes, guignolades des élus écologistes, naissance d'une gauche Thénardier, droite singeant la gauche, mort du service public, dictature des sondages, pape déconstruit, vassalisation du pays, délires germanopratins, éducation des adultes par les enfants, criminalisation de la police, célébration de la délinquance, inculture du corps enseignant, chasse aux Blancs, punition du bien, apologie du mal, endoctrinement sexuel des enfants, subversions en peau de lapin, surenchères nihilistes, propagande par le cinéma, épurations sémantiques, etc.
On ne s'étonne pas qu'à Paris, capitale jacobine des élégances du pays tout entier, sous prétexte de restauration, la statue de Voltaire soit reléguée là on l'on ne peut plus la fleurir... -
Dieu ? le philosophe et le rabbin
Michel Onfray, Michaël Azoulay
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- Essai
- 17 Novembre 2022
- 9782382922248
Qui aurait pu penser que l'antisémitisme puisse aujourd'hui relever la tête ? Sous couvert de défendre de nouveaux damnés de la terre, une certaine gauche passée à l'ennemi réactive l'antique théorie du bouc émissaire et désigne les Juifs et Israël comme les causes de toute négativité. Un rabbin et un philosophe se proposent de penser, l'un à partir de son judaïsme, l'autre de sa chrétienté sans Dieu, ce qu'il en est de Dieu, de son existence ou non, de sa responsabilité ou non dans le mal, mais surtout la nécessité de l'herméneutique juive et de la symbolique chrétienne pour fonder et conduire un dialogue, qui semble devenir la chose du monde la moins partagée.
M.O.
Si « l'antisémitisme renaît de ses cendres ? pardon !, de nos cendres » (Herbert Pagani), c'est peut-être en raison de l'assignation identitaire qui gagne. En eff et, pourquoi les Juifs, éternelles victimes expiatoires, échapperaient-ils à cette tentation mortifère de réduire l'autre à l'idée souvent fantasmée que l'on se fait de lui ? Là n'est pas le moindre des paradoxes d'un monde d'hypercommunication où l'on ne dialogue qu'avec celui qui nous ressemble. Pouvait-on imaginer un fossé plus large que celui qui sépare un croyant d'un athée, dépositaires de traditions de pensée si diff érentes ? Contre toute attente, un authentique échange s'est établi entre eux et s'est progressivement tissé autour d'un objet de questionnement, Dieu, qui semblait les vouer à ne jamais se rencontrer.
M.A. -
La destruction de l'État : École, hôpital, industrie, énergie, sécurité, diplomatie...
Maroune Eddé
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- Essai
- 19 Octobre 2023
- 9782382923344
Depuis les années 1990, un désengagement massif et mûrement calculé de l'État s'opère en France au nom d'un gain d'efficacité et d'une réduction des dépenses publiques.
Trente ans plus tard, la France paie au prix fort ces prétendues politiques de modernisation. L'école et l'hôpital publics sont à bout de souffle. Les tribunaux et les forces de l'ordre croulent sous le poids d'une bureaucratie nouvelle. D'importants fleurons industriels ont été vendus à des intérêts étrangers. La fonction publique a perdu son attractivité, tandis que le pouvoir politique se concentre désormais entre les mains d'une minorité qui peine de plus en plus à gouverner. Quelques années auront suffi pour fragiliser des institutions que nous avons mis des siècles à bâtir.
Pourtant, le démantèlement s'accélère encore. Les dépenses publiques ne cessent d'augmenter, contraignant les Français à payer toujours plus cher des services de moins bonne qualité.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Où va désormais l'argent public ? Qu'est-ce qui peut conduire un pays à sacrifier ses propres atouts et au bénéfice de qui ?
Dans cet essai captivant et rigoureux, fruit de plus de deux ans d'enquêtes au coeur de l'appareil d'État et de témoignages recueillis en première ligne, Maroun Eddé révèle la face cachée des décisions politiques qui ont conduit à affaiblir nos services publics, accélérer l'impuissance administrative et mettre en péril notre souveraineté économique. Derrière les objectifs affichés, une même idéologie, qui a infiltré jusqu'aux sommets de l'État et dont il est urgent de se libérer.
Un livre qui nous concerne tous. -
Le spectre du théâtre : dialogue avec Philippe Bouret
Daniel Mesguich, Philippe Bouret
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- 16 Mars 2023
- 9782382923979
Daniel Mesguich est tout à la fois metteur en scène, comédien,
acteur et professeur d'art dramatique... Il parle ici admirablement de cet art dont il est un des maîtres incontestés.
" Le théâtre est rayonnement sans borne, éternellement infini dans tous les univers, mais ce rayonnement est éphémère. Il vise à l'éternité, mais ne dure chaque fois que deux heures, c'est-à-dire à peu près zéro seconde... Rien ne persiste, pas de traces, rien ne reste. La seule chose ineffaçable, absolument ineffaçable - même quand le soleil, notre étoile, ayant commencé de s'éteindre, il n'y aura plus personne dans l'univers pour s'en souvenir -, la seule chose irrattrapable, même par un dieu tout puissant, c'est le futur antérieur. C'est que ça aura eu lieu... Oui, comme la vie. "
Daniel Mesguich -
Spécialistes de la société et du pouvoir algériens, Jean-Louis Levet et Paul Tolila dénoncent dans ce livre sans concession la véritable nature du régime d'Alger et les blocages qu'il oppose à une relation apaisée avec la France.
Quand l'Algérie en aura-t-elle fini de ses interminables débats mémoriels avec la France ? Plus de soixante ans après son indépendance, le passé ne passe pas et le pays reste figé entre statu quo, corruption et répression. Les légitimes aspirations de la jeunesse ? Sans réponse. L'État de droit ? Inexistant. La démocratie ? Tournée en ridicule.
Après cinq ans de travail au coeur des réalités algériennes, d'échanges avec les principaux acteurs de la société, les auteurs dessinent une Algérie aux antipodes de la propagande officielle. Une propagande moquée dans les rues du pays par une majorité d'Algériens criant non pas leur rejet de la France ou du passé colonial, mais celui de leur propre gouvernement, de l'arrogance des pouvoirs en place, d'un système politique complice des pires iniquités.
Les racines du mal algérien ? Le pouvoir prétorien, l'incroyable avidité d'une nomenklatura méprisant le peuple, les atouts économiques volontairement bridés au profit d'importations juteuses, la gangrène de la rente des hydrocarbures, l'explosion de tous les trafics et du marché noir. Paralysante et souvent corrompue, une administration tentaculaire accroît les blocages d'une société humiliée, devenue triste et dure pour les plus faibles. Une société, pourtant, dont la survie et la résilience soulignent la vitalité, culturelle notamment, face à un conservatisme religieux omniprésent depuis la " décennie noire " du terrorisme islamique...
Entre l'Algérie et la France l'apaisement est-il possible, dégagé des instrumentalisations de l'histoire et des mémoires ? Confrontés aux mêmes enjeux - migrations, défi de l'eau, terrorisme, sécurité alimentaire, santé -, les deux pays ont tout pour s'entendre et se comprendre. -
L'auteur révèle une des clés psychologiques et politiques essentielles des relations internationales et des rapports entre les peuples et leurs dirigeants, souvent à l'origine de conflits majeurs.
Qu'ont en commun l'histoire longtemps tragique des relations franco-allemandes depuis la guerre de 1870 et celle de 1940 jusqu'aux dissensions actuelles, l'impuissance toujours avérée d'une partie du monde arabe à s'imposer sur la scène internationale, et l'hostilité anti-occidentale de la Russie de Vladimir Poutine qui a conduit au conflit ukrainien ?
Pourquoi le désir de revanche et les exigences de reconnaissance ont-ils pu constituer, à travers les siècles et jusqu'à nos jours, une cause de conflits innombrables et de rancunes insolubles ?
À ces questions, une même réponse : le sentiment d'humiliation. « Un ressort puissant » de crises internationales, souligne, dans sa préface Hubert Védrine, pour qui toute analyse réaliste d'une situation impose de tenir compte du ressenti des peuples, « qu'il soit réel ou fantasmé ».
Étienne de Gail analyse dans toute leur complexité ces données essentielles à la compréhension d'un monde où le sentiment d'humiliation croît de tous côtés. Bien que ce phénomène continue de jouer un rôle moteur dans l'Histoire et d'y produire ses effets tragiques, il reste toutefois sous-estimé et méritait d'être mieux identifié.
La nécessité d'une réflexion sur l'humiliation tient à ce qu'elle dit de notre époque et de la vérité d'un monde toujours plus confus. Mais aussi de l'univers changeant des passions nationales, collectives ou individuelles qui parcourent d'un bout à l'autre l'histoire des hommes. Et, à travers elles, autant de questions cruciales devenues explosives pour avoir été trop longtemps négligées. -
" Il est impossible de couper le sifflet à Chiflet, qui appartient à la famille joviale des volubiles inextinguibles. " Jérôme Garcin Arrivé à l'âge de quatre-vingts ans, au moment où il s'y attendait le moins... un homme se trouve confronté tout à coup à une réalité qui, peut-être, s'appelle la vieillesse. Pris de court, il s'interroge : pour certains, c'est un des plus beaux moments de l'existence ; pour d'autres, celui où l'on commence à perdre ses clés, ses lunettes, ses cheveux et le fil de la conversation. L'auteur décide d'en avoir le coeur net.
Considérant que cette avancée en âge pourrait être la période sereine des réponses enfin trouvées, il nous livre avec humour sa vérité sur l'homme qu'il est, ou plutôt qu'il croyait être et qu'il ne sera peut-être jamais. Vaste programme...
" Il est impossible de couper le sifflet à Chiflet, qui appartient à la famille joviale des volubiles inextinguibles. " Jérôme Garcin -
Pour Henriette Walter l'aventure des mots se confond avec celle des hommes dont elle nous fournit quelques clés essentielles. Suivant une méthode d'investigation qui la conduit à avancer pas à pas et mot à mot dans cette histoire parallèle, la grande linguiste offre ici au lecteur des incursions inédites dans son univers de chercheur et les coulisses de l'analyse lexicale. Elle montre, avec cette érudition sérieuse et ludique à la fois qui la caractérise, par quels « traits de sens » particuliers les différents noms imposent leur spécificité : tel le sabot distinct des autres chaussures par sa semelle de bois ; ou l'interrogatoire, forme de dialogue caractéristique, comme la chaise ne saurait se confondre avec le fauteuil.
Au fil des pages, on apprend que dans les toponymes se cachent les plus vieux mots de la langue (caillou, calanque, chalet...), que le vocabulaire du corps humain et celui des soins qui y sont apportés se partagent entre origine latine (anatomie) et grecque (physiologie et médecine), que les noms des vêtements, de la monnaie ou de la parenté sont des produits de l'histoire, quand ceux du mouchoir ou du pain renvoient plutôt à la géographie.
On sera surpris de découvrir pourquoi les sièges ont des noms imagés vraiment énigmatiques (bergère, marquise ou duchesse brisée, ou encore crapaud), tandis qu'on trouvera tout naturel que les mots d'amour occupent une place de choix dans les chansons et la littérature.
Dans sa préface, où il évoque le travail de sa mère pour la première fois, Hector Obalk souligne tout ce qu'il doit, comme chaque lecteur d'Henriette Walter, à cet apprentissage savant des mots, manière passionnante et savoureuse de mieux saisir la richesse du réel. -
Pourquoi un écrivain aussi favorisé, issu d'une famille prestigieuse et menant une carrière littéraire brillante, a-t-il pris la défense, dès sa condamnation en 1994, d'un obscur jardinier marocain accusé à tort de meurtre ? C'est cet itinéraire que raconte ce livre.
Jean-Marie Rouart revient en détail sur toutes les zones d'ombre de ce crime énigmatique qui, pour romanesque qu'il soit, est surtout une tragédie : celle d'un homme condamné qui depuis trente ans clame en vain son innocence. Pourquoi la justice met-elle tant de mauvaise volonté à réviser une condamnation injuste de l'avis de tous ? Pourquoi, en dépit de tant de témoignages de soutien et d'indignation en France et à l'étranger, refuse-t-on de lever le doute et les suppositions insupportables autour de cet assassinat ? Y a-t-il une vérité à cacher ? -
La question n'est plus de savoir si la démocratie est à bout de souffle, mais si elle ne va pas tout simplement disparaître.
Le sens de l' intérêt général s'efface au rythme de l'extinction progressive des idéaux politiques. Seuls subsistent désormais les engagements les plus radicaux, qui ne savent pas répondre aux vrais défis du troisième millénaire : la protection de la vie et de l'humanité face aux progrès technologiques, la sauvegarde des équilibres naturels, le partage des richesses et des ressources.
La radicalité et la violence qui émergent à tous les niveaux de notre société alimentent le populisme et ne peuvent déboucher, à terme, que sur un seul modèle d' organisation collective : le totalitarisme. En ce début de XXIe siècle traversé par de nombreux conflits identitaires, la démocratie saura-t-elle retrouver sa vigueur pour combattre les extrémismes qui nous entraînent vers le séparatisme ?
Pour sauver la démocratie, il faudra des engagés au supplément d'âme. Faire appel aux fidèles modérés de toutes convictions, y compris lorsqu'elles ne sont pas religieuses, et aux croyants en la démocratie pour relancer l'idéal républicain est une nécessité.
Pour Jérôme Chartier, la démocratie des croyants, qui portent déjà en eux toutes les valeurs du bien commun, est la meilleure issue. C'est même la seule. -
Refaire la France
Jean-Pierre Chevènement, Louis Gallois, Jean-Eric Schoettl
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- Essai
- 25 Mai 2023
- 9782382924693
Jean-Pierre Chevènement évoque les sujets d'actualité à la lumière de son engagement et de son expérience.
Radicalisation et violence à tous les étages, surgissement
face aux États-Unis d'un rival systémique - la Chine -
plus puissant que ne le fut jamais l'URSS, l'Europe coincée
entre les deux géants, invasion de l'Ukraine par la Russie,
retour de l'arme nucléaire dans le calcul des stratèges. Jean-
Pierre Chevènement nous donne sa lecture d'un monde
fracturé sur lequel le sommeil de la Raison semble s'être
installé.
Après un magistral résumé des mutations du capitalisme
contemporain, l'auteur montre comment l'Europe, subterfuge
de la mondialisation libérale, ne s'est pas préparée aux
épreuves qui l'attendent et se trouve précipitée, par une logique
de pouvoir incontrôlée, vers une confrontation apparemment
inévitable.
Pour y parer, il n'y a pas qu'une seule réponse. Il faut à
la fois relever l'Europe par la démocratie qui vit dans ses
nations, réapprendre à produire à notre pays, redécouvrir
l'État, remettre la citoyenneté et la puissance de l'éducation
au coeur de la République, refaire enfin de la France la messagère
de l'universel et des valeurs des Lumières. -
éloge du temps perdu : à l'usage de ceux qui aiment les livres et la lecture
Frank Lanot
- Bouquins
- Essai
- 12 Janvier 2023
- 9782382923313
L'auteur célèbre dans ces pages ludiques et sensibles son amour de la lecture et de la littérature.
Pour quelles raisons Zola descend-il à la mine ? Dom Juan est-il un prédateur sexuel ? Qu'est-ce que le commencement d'un livre ? Pourquoi a-t-on fait un procès à Flaubert ? Avec quel adverbe Annie Ernaux suggère-t-elle le lien si particulier qui l'unit à son père ? Que nous racontent les rhinocéros d'Eugène Ionesco, l'agneau de La Fontaine ou le cygne de Mallarmé ?
Les livres agissent en nous, ils nous interpellent, nous intriguent. Frank Lanot arpente - selon son humeur, son goût et son caprice - une bibliothèque singulière et universelle. Il encourage ses lecteurs à se mettre dans un état critique, à passer de l'impression à l'expression, à trouver, avec lui, les mots pour énoncer ce qui a parfois été confusément ressenti.
Ce livre est constitué de cinquante chapitres qui, en quelques pages, interrogent un texte, un auteur, un ensemble d'oeuvres appartenant à la littérature. Lire n'est pas un plaisir solitaire. La lecture est affaire de rencontres. Elle nous concerne tous. -
Dé-coder : une contre-histoire du numérique
Charleyne Biondi
- Bouquins
- Essai
- 22 Septembre 2022
- 9782382921647
Des réseaux sociaux à l'intelligence artificielle, la transformation numérique est à l'origine de bouleversements profonds. Comme les grandes découvertes scientifiques de l'histoire, elle produit une rupture dans la façon dont nous nous représentons le monde.
En montrant comment les nouvelles technologies ont progressivement façonné nos imaginaires, Charleyne Biondi développe une analyse originale de l'avènement du tout-numérique et de ses conséquences sociétales. Alors que ces changements font émerger des aspirations individuelles inédites, nos institutions continuent de fonctionner selon des principes qui nous ressemblent de moins en moins.
En décodant le numérique, cet essai apporte un éclairage singulier sur la crise que nous traversons et propose des pistes pour refonder un sens commun. -
Le candidat de l'extrême droite a grandi dans des écoles juives et fréquenté les synagogues.
Pour devenir « le premier des français », cet homme disqualifie les valeurs dont il a pourtant hérité.
Pourquoi tant de contrefaçons et d'atteintes à cette part de filiation dont il se réclame ? Peut-on être à la fois juif et défendre le maréchal Pétain, mettre en doute l'innocence de Dreyfus et attaquer le choix du lieu de sépulture des victimes d'un attentat antisémite ?
Pour mieux comprendre, les auteurs livrent le récit d'un itinéraire idéologique pour le moins déroutant. Ils ont découvert des clefs de compréhension dans ses romans, ses essais et son histoire.
C'est pourquoi ce livre existe.
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Céline Pina pourfend dans cet ouvrage l'idée réductrice des " biens essentiels " imposée par l'Etat face à la crise sanitaire. Elle montre en quoi l'accès à la culture pendant les périodes de crises reste un enjeu vital.
La crise sanitaire a révélé ce que nous refusions de voir : la fragilité de nos sociétés, de nos institutions et de nos idéaux. Elle a confronté chacun d'entre nous à ce qui fait notre vérité d'homme et de citoyen, et l'essence même de toute société : ses " biens essentiels ". Une notion devenue cruciale, qui n'avait jamais suscité une telle prise de conscience, face aux restrictions imposées par l'État.
Céline Pina dénonce la confusion qui s'est installée entre besoins primaires et biens essentiels, sous l'effet d'une " guerre " sanitaire qui a privilégié la part animale de l'être humain, au détriment de ce qui le rattache à la civilisation : une culture, une quête de soi, de l'autre, gage du lien social et de la préservation de nos libertés.
Elle souligne sans détour les erreurs de nos gouvernants dans leur façon d'envisager ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, et s'inquiète d'une sortie de crise qui conduirait à remettre en cause nos acquis personnels et collectifs : le système de santé, le système éducatif, la création, le fonctionnement même de notre démocratie.
Aurons-nous enfin les moyens de reprendre notre destin en main ? Face à la seule logique sanitaire, c'est de la culture et de la connaissance que l'on peut espérer les meilleures réponses.