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Paris
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Contre l'impressionnisme ! Anthologie critique
Collectif
- Paris
- Litterature
- 13 Mars 2024
- 9782846213523
L'impressionnisme est né d'une moquerie. C'est, en effet, le terme péjoratif qu'employa le critique Louis Leroy pour qualifier l'exposition de peintures qui réunissait Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou Cézanne et se tint du 15 avril au 15 mai 1874 à Paris, boulevard des Capucines, chez Nadar. L'expression fit florès et l'exposition connut un grand succès de scandale déchaînant l'hostilité critique et les saillies des caricaturistes du temps, avant que ne viennent la reconnaissance et la gloire pour les artistes réprouvés. Cette exposition mythique qui constitue une sorte de coup d'envoi des avant-gardes est célébrée par le musée d'Orsay (du 26 mars au 14 juillet 2024) pour retracer l'avènement d'un mouvement artistique. Une belle opportunité pour réunir les articles et les dessins qui conspuent la nouveauté impressionniste en lui accordant paradoxalement le titre qui fera sa fortune.
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Dans un essai paru en 1938, et écrit en français, Gertrude Stein fait l'étude singulière et très concrète de l'homme et de l'artiste Pablo Picasso. Entre l'écrivain et le peintre, il y a eu une amitié de quarante ans, et d'abord le portrait qu'il fit d'elle en 1906, considéré comme un chef-d'oeuvre du XXe. Mademoiselle Stein fut d'abord la mécène, puis l'écrivain qui partagea la quête artistique du peintre, et aida à sa reconnaissance. Dans sa langue « inspirée du cubisme pictural », Gertrude Stein a aussi composé (en 1910 & 1923) des poèmes consacrés à Picasso, que nous reprenons ici avec des extraits de son Autobiographie d'Alice B. Toklas touchant le maître espagnol.
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"Ce qui différencie le cubisme de l'ancienne peinture, c'est qu'il n'est pas un art d'imitation mais un art de conception qui tend à s'élever jusqu'à la création. En représentant la réalité-conçue ou la réalité-créée, le peintre peut donner l'apparence de trois dimensions, il peut en quelque sorte cubiquer. Il ne pourrait pas en rendant simplement la réalité-vue, à moins de faire du trompe-l'oeil en raccourci ou en perspective, ce qui déformerait la qualité de la forme conçue ou créée. [...] L'école moderne de peinture me parait la plus audacieuse qui ait jamais été. Elle a posé la question du beau en soi." C'est en poète et en critique que Guillaume Apollinaire étudie et célèbre, dans ce livre publié en 1913, la révolution artistique qu'opère le mouvement cubiste. Apollinaire donne ici à voir la nouvelle esthétique, ses origines, son évolution, ses différents aspects et éclaire ses peintres comme Pablo Picasso, Georges Braque, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Juan Gris, Marie Laurencin, Fernand Léger, Francis Picabia et Marcel Duchamp.
Ce texte essentiel - auquel nous adjoignons d'autres articles d'Apollinaire portant sur le Cubisme - est réédité à l'occasion de la grande exposition : Cubisme qui se tiendra au Centre Pompidou, à Paris, du 17 octobre 2018 au 25 février 2019. -
Picasso privé : témoignages inédits
Gérard Xuriguera
- Paris
- Essais Et Documents Paris
- 2 Février 2023
- 9782846213387
Picasso privé est un témoignage sur Picasso par ses amis peintres espagnols et catalans l'ayant connu dans les années 1920 et qui, voilà 45 ans, se sont confiés à Gérard Xuriguera. C'est dans un récit vif, nourri d'anecdotes et de souvenirs, que l'auteur cerne les diverses facettes du génie iconoclaste, sans oublier d'évoquer la peinture expagnole du XXe siècle.
Ces artistes ibériques furent très proches du maître andalou qui se forma à Barcelone avant de s'installer à Paris en 1903 d'abord à Montmartre puis à Montparnasse. Les protégeant, les aidant à être reconnus, Picasso admit ces personnalités dans son cercle proche. Ils nous donnent à voir le maître dans son intimité, dans son atelier ou dans le quotidien, mais si ces derniers admirent l'artiste, ils ne divinisent pas l'homme pour autant.
Figurent aussi le témoignage d'Hélène Parmelin, compagne du peintre Edouard Pignon, qui connut Picasso en 1936 et fut une de ses intimes ; celui de Geneviève Laporte qui, en 1944, lycéenne de 18 ans, rencontra Picasso alors âgé de 63 ans, et fut son amour le plus secret. Toutes deux révèlent certaines facettes de l'homme dont les rapports avec les femmes furent souvent conflictuels sinon violents. Cinq peintres contemporains et un psychanalyste donnent aussi leur éclairage sur Picasso.
Avec ce Picasso intime, s'opère le questionnement d'une oeuvre qui est "une suite d'histoires qui puisent au coeur même de l'être". -
"Lorsque je suis allé la première fois à l'exposition Sickert je suis devenu complètement et seulement un insecte - un pur oeil. J'ai volé de couleur en couleur, du rouge au bleu, et du jaune au vert. Les couleurs traversaient mon corps en spirale, en allumant une torche, comme si une fusée filait dans la nuit et éclairait des verts et des bruns, l'herbe et les arbres, et puis là dans l'herbe, un oiseau blanc. La couleur m'a réchauffé, ravi, irrité, brûlé, apaisé, nourri, et finalement épuisé." La rencontre avec l'art de Walter Sickert est une expérience sensible puissante selon Virginia Woolf qui met en lumière, dans cet essai esthétique publié en 1934 (et inédit en français), tout ce que déclenchent les créations du peintre anglais chez le regardeur. Woolf développe ici sa conception de l'oeuvre d'art, littéraire comme picturale, et compare Sickert à un grand biographe, qui voit toute la vie d'un être pour peindre son visage, ou à un romancier qui exprime et fait sentir la réalité même sans celer la part de silence propre au caractère du tableau.
Un texte fondamental pour découvrir, comprendre et aimer un des meilleurs artistes anglais de la modernité. -
Guilhermina Suggia (1885-1950) est entrée dans l'histoire à un double titre : comme compagne de Pablo Casals pendant sept ans, de 1906 à 1913, et comme pionnière du violoncelle qu'elle imposa entre les mains d'une femme. Son existence est épique. Sur scène à 5 ans, violoncelle solo à l'Orpheon Portuense à 15 ans, soliste au Gewandhaus de Leipzig à 18 ans, elle partage de 21 à 28 ans la vie mouvementée de Pablo Casals. Ils tournent ensemble en Europe et en Russie, créent le double concerto de leur ami Emanuel Moor, se produisent sous les baguettes les plus prestigieuses de leur temps : Arthur Nikisch, Edouard Colonne, Eugène Ysaye...
À leur rupture en 1913, Suggia triomphe en Angleterre avec l'appui de personnalités dont elle gagne l'estime et l'affection : le magnat de la presse Edward Hudson, l'écrivain Lytton Strachey, la compositrice Ethel Smith, le chef et compositeur Donald Tovey, le pianiste Gerald Moore, le peintre des stars Augustus John...
Sa vie illustre le combat des femmes pour l'égalité sur le front de la musique. Elle parcourt les révolutions de la pratique musicale (de la lutherie, de l'enregistrement, de l'enseignement, des concours, du répertoire...) au cours du siècle qui nous sépare de ses premiers succès. -
Polonais de naissance, juif d'origine, mais naturalisé Français, Moïse Kisling (1891-1953) a été, entre les deux guerres, le prince incontesté de Montparnasse, puis, après la Seconde Guerre mondiale, l'hôte le plus célèbre de Sanary-sur-Mer (Var). À Paris où il avait son appartement et son atelier au 3 de la rue Joseph Bara, comme dans sa propriété du Midi, il a reçu à sa table des personnalités illustres : Picasso, Modigliani, Max Jacob, Pascin, Soutine, André Salmon, Jean Cocteau, Colette, Erik Satie, Antoine de Saint-Exupéry, Aldous Huxley, Arthur Rubinstein, etc. Et il a peint les plus séduisants modèles, dont Alice Prin (la fameuse Kiki de Montparnasse), Marcelle Chantal, Édith Méra, Suzy Solidor, Arletty, Madeleine Sologne, Michèle Morgan, Madeleine Lebeau...
Le livre de Jacques Lambert retrace fidèlement le long parcours de cet artiste exceptionnel - né à Cracovie en 1891, venu à Paris en 1910 - qui a mordu la vie à pleines dents du côté du carrefour Vavin. Au fil des pages, on y rencontre, sous un jour parfois inattendu, tous les personnages qui ont approché Kisling ou qui ont partagé avec lui les bons et les mauvais moments de l'existence : Juan Gris, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, Maurice Utrillo, Henri Matisse, Blaise Cendrars, André Warnod, Léopold Zborowski, Marie Vassilieff, la baronne d'Oetingen, André Derain, Maurice de Vlaminck, Foujita, Joseph Kessel, Florent Fels, Georges Charensol,...
Deux hors texte en noir et blanc nous restituent le Paris et la faune de cette époque foisonnante, mais aussi la Côte d'Azur. Trois hors texte en couleur donnent à voir la richesse et la variété de l'art de Kisling où les nus d'une exquise suavité - ceux de Kiki, d'Arletty et autres - voisinent avec les bouquets somptueux et les paysages aux coloris éclatants. -
" Devant le miracle Corot, toutes les habitudes de l'esprit sont à réviser. "L'objet" et "le sujet" s'éclipsent. C'est une image si justement équilibrée entre le monde du dehors et le monde du dedans qu'on songe toujours, quelle que soit l'époque où fut peinte la toile, dans cette production de près de soixante ans, à une photographie tout à fait exacte, mais que la tendresse du coeur et le choix de l'intelligence animeraient et proportionneraient sans effort apparent. " Dans la monographie qu'il consacre à Corot en 1930, Elie Faure scrute la matière et la manière du peintre dans toute sa vérité ; mais il s'attache aussi à l'homme, dont il retrace la vie et l'oeuvre sensible avec dilection. Camille Corot, célébré pour ses paysages, fut aussi un grand peintre de figures. A l'heure où, à Paris, une exposition riche de portraits d'intimes et de nus étranges, d'effigies réalistes ou de monumentales figures de fantaisie vient démontrer la maestria et la modernité de Corot, l'ouvrage d'Elie Faure, depuis longtemps indisponible, nous aide à mieux saisir le mystère de sa création.
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Jean Hugo ; un pays selon mon goût
Henri Gourdin
- Paris
- Essais Et Documents Paris
- 19 Avril 2018
- 9782846212649
Jean Hugo a créé en soixante-dix ans de carrière plus d'un millier de dessins et de peintures, plusieurs centaines de décors et costumes de théâtre, trente vitraux, trois cents gravures et gouaches illustrant une centaine de livres rares. Ses mémoires l'inscrivent dans une lignée rare de peintres-écrivains où il côtoie Delacroix et Fromentin. Mais son grand oeuvre, plus grand que sa peinture et ses écrits, c'est lui, c'est sa vie. Sa vie de fils et de père, d'ami et de camarade, de descendant d'un géant dont le poids "annihila" deux générations de Hugo. C'est cette vie, enfouie sous trente ans de silence, qu'Henri Gourdin reconstitue, en alternance avec des portraits de Jean Cocteau et Raymond Radiguet, Marcel Proust et Pablo Picasso, Max Jacob, Georges Auric, Christian Bérard... renouvelés par le témoignage de leur ami Jean Hugo.
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"Inlassablement, Lautrec observe tout ce qui, de 1885 à 1901, tourbillonne, s'agite dans les courses, les vélodromes, les cirques, les cafés concerts, les bals de Montmartre, les théâtres, les endroits où le nu peut se mouvoir en toute liberté. Une énorme production de près de quatre cents lithographies et affiches, des milliers de croquis, de dessins et quelques centaines de peintures, est le résultat d'un travail acharné. Mais, brûlé par la vie, à trente-sept ans, en pleine lucidité de son esprit, peignant jusqu'à l'extrême limite de ses forces, Lautrec s'éteignait, mourant d'épuisement."Dans la première biographie parue sur Toulouse-Lautrec, en 1926, et jamais rééditée depuis, son ami Maurice Joyant ranime la figure de celui qu'il a rencontré au lycée. Fidèle de l'homme, il voyage et sort beaucoup en sa compagnie, mais sert aussi son art qu'il s'emploie à faire connaître, en organisant des expositions, puis en dressant son catalogue et en étant à l'origine du don des 1/2uvres du peintre à la ville d'Albi pour son musée. Nourrie de nombreux courriers personnels, de confidences et d'anecdotes intimes de Toulouse-Lautrec, cette riche biographie conte comment ce singulier petit homme au grand talent va gagner l'auréole d'une légende ; une légende "résolument moderne".
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Un livre baroque, foisonnant, un face-à-face où Michel Rovélas se raconte, mais à la manière d'un torrent en crue charriant tout sur son passage. Ses Mémoires de vie/Mémoires de sang s'enracinent très loin dans l'histoire, bien au-delà de son vécu personnel. Son livre ressuscite un monde disparu mais toujours présent dans la mythologie créole. Comme si une mémoire ancestrale tout à coup ressurgissait, redonnant vie aux villages traditionnels, aux dieux, ranimant l'âme des peuples caribéens.
Un livre déroutant et ensorcelant qui conjugue la mémoire et le rêve, le politique et le poétique, le dialogue et la solitude qui fécondent son écriture comme sa peinture et sa sculpture. Mais aussi un hymne aux femmes-déesses dont les voix sont des cris d'amour et des chants d'oiseaux. D'où ce climat érotique qui baigne l'ouvrage, alternant avec une atmosphère sacrée, mais aussi l'évocation de la vie quotidienne, des familles, des amis, des voyages. Promenade enfin dans les merveilleux paysages de la Guadeloupe, séances de travail dans l'atelier de Capesterre-Belle Eau, sans oublier les meetings, les combats contre le colonialisme et les racismes, contre l'aliénation. Si les mécanismes de création de Michel Rovélas ont partie liée avec le caractère surréaliste du monde créole, la nature mythologique de ses interprétations se nourrit aussi d'un constat réaliste : loin de peindre un monde enchanteur, Michel Rovélas dénonce une société émiettée, cassée qui, depuis la catastrophe historique de la colonisation, cherche un sens à sa vie.
L'ouvrage comporte 32 pages de photos en couleur et noir & blanc qui donnent à voir l'oeuvre d'un artiste qui se nourrit de mythologies caribéennes et d'un surréalisme au quotidien. -
Soutine par ses contemporains
Elie Faure, Pierre Drieu la Rochelle, Maurice Sachs, Paul Guillaume, Albert Barnes
- Paris
- Litterature
- 26 Août 2021
- 9782846213165
Selon Elie Faure : "Soutine est l'un des rares peintres 'religieux' qu'ait connu le monde, parce que la matière de Soutine est l'une des plus charnelles que la peinture ait exprimée." D'après Drieu la Rochelle : "Soutine a reçu le don de peindre en naissant, mais ce don lui a brûlé les yeux et le cerveau comme un fer rouge. Il aime son tourment... et il fait souffrir la toile, les couleurs, le monde de sa souffrance." Pour Maurice Sachs : "On aurait dit que Soutine peignait dans un état d'affolement lyrique. Le sujet débordait le cadre. Une si grande fièvre était en lui qu'elle déformait tout à l'excès." La figure et l'art de Soutine, sa matière et son expression irradiantes ont foudroyé à leur apparition ses contemporains les plus sensibles à un feu pictural inédit. Au temps où l'on redécouvre et célèbre l'oeuvre et l'influence du démiurge Soutine, il fallait remettre au jour les textes les plus marquants des écrivains l'ayant connu et aimé.
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"La peinture est le plus beau de tous les arts ; en lui se résument toutes les sensations, à son aspect chacun peut, au gré de son imagination, créer le roman, d'un seul coup d'oeil avoir l'âme envahie par les plus profonds souvenirs ; point d'effort de mémoire, tout résumé en un seul instant. - Art complet qui résume tous les autres et les complète." Créateur innovant et inspiré, aux moyens d'expression multiples, Paul Gauguin fut aussi un écrivain passionné, à la fois critique et théoricien, pour illustrer et expliquer son travail pictural comme pour défendre l'oeuvre d'autres artistes de son temps ou des maîtres de son Panthéon. Entre 1889 et 1902, de Notes sur l'art à l'Exposition Universelle à ses Racontars de rapin, cet ouvrage rassemble une vingtaine de textes publiés dans des revues ou semés dans des mémoires autobiographiques. Paul Gauguin parle ici aussi bien de la couleur, de la perspective, de la ligne, ou de la beauté des formes que de la leçon des maitres, et quand il évoque Giotto, Delacroix, Degas ou Van Gogh c'est avec la fougue et la sensibilité d'un artiste très attaché à la vérité. Alors qu'une exposition au Grand Palais (Gauguin l'alchimiste du 11 octobre 2017 au 22 janvier 2018) retrace sa prodigieuse carrière en réunissant maints chefs-d'oeuvre, cet ensemble d'écrits, pour beaucoup invisibles depuis longtemps, nous montre bien comment Gauguin verbalisait sa création et savait châtier tous les académismes.
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Molière et la musique : des états du Languedoc à la cour du Roi-Soleil
Collectif
- Paris
- Essais Et Documents Paris
- 3 Mars 2022
- 9782846213233
On ignore généralement l'importance que la musique revêtait dans la famille du jeune Molière né en 1622 et qui le marqua dès sa jeunesse. Écrivain, comédien, metteur en scène, Molière était également danseur et musicien. Nombreuses sont les pièces où il introduisit musique et danse, s'y distribuant un rôle chanté (il avait une voix de basse). Pour plaire au roi, grand amateur de danse et danseur lui-même, il créa la comédie-ballet en collaboration avec Lully avec lequel il produisit de nombreuses comédies : Les Fâcheux (1661), Le Mariage forcé (1664), La Princesse d'Elide (1664), L'Amour médecin (1665), La Pastorale comique (1667), Le Sicilien ou l'Amour puni (1667), Georges Dandin (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), Les Amants magnifiques (1670), Le Bourgeois gentilhomme (1670), Psyché (1671), Le Ballet des ballets (1671).
Après sa rupture avec Lully, Molière fit appel à Marc-Antoine Charpentier qui travailla à la reprise de certaines pièces et à la création du Malade imaginaire en 1673. Le 17 février de cette même année, à la 4ème représentation de la pièce au théâtre du Palais-Royal, Molière, qui tenait le rôle d'Argan, tomba terrassé. Il n'avait que 51 ans.
Avec ce livre, on suit également Molière dans sa vie itinérante entre 1645 et 1658 dans diverses régions de France. On découvre aussi que son art qui combine un nouveau langage théâtral ouvert sur la musique et la danse, vise à une fusion esthétique, expression du baroque le plus abouti au sein même du classicisme du Grand Siècle. Une 1/2uvre qui, en 400 ans, n'a pas pris une ride.
Les différentes rubriques de ce livre sont dues à des historiens de la littérature, de la musique et de la danse, sous la direction de Catherine Cessac, directrice de recherche émérite au CNRS. Parmi ses divers ouvrages, citons Marc-Antoine Charpentier en 2004 et La duchesse du Maine (1676-1753), entre rêve politique et réalité poétique (Classiques Garnier, 2016). -
Pablo Casals, l'indomptable
Henri Gourdin
- Paris
- Essais Et Documents Paris
- 22 Août 2013
- 9782846211826
Grande figure musicale du XXe siècle, Pablo Casals (1876-1973) a porté le violoncelle au premier rang de l'orchestre classique et révolutionné sa technique. Contemporain de Charles Lamoureux, Richard Strauss et Albéniz et Granados, Saint-Saëns et Fauré et aussi d'Ysaye, Menuhin, Furtwängler il fut l'un des plus grands interprètes de son temps, un chef éminent, un compositeur fécond, créateur de l'orchestre Pau Casals qu'il dirigea de 1910 à 1937 et du légendaire trio Cortot-Thibaud-Casals qu'il anima de 1906 à 1933.
Homme de convictions, épris de liberté, combattant opiniâtre des dictatures, il refuse de jouer en Union soviétique dès 1917, en Allemagne à l'avènement d'Hitler en 1933, en Espagne à la victoire de Franco en 1939, puis dans tous les pays qui, aux lendemains de la guerre, pactisent avec l'Espagne franquiste. Exilé à Prades, dans les Pyrénées-Orientales, de 1939 à 1956, il se consacre au secours des réfugiés catalans.
En 1950, devant son refus d'interrompre son exil, les musiciens du monde entier se déplacent dans les Pyrénées pour célébrer avec lui le 200e anniversaire de la mort de Bach. C'est le premier festival de Prades, le premier d'une longue série.
S'appuyant sur des sources inédites, cette première biographie en français reconstitue une existence exceptionnelle qui éclaire l'histoire musicale, culturelle et politique du XXe siècle. -
Jean Paul Chambas n'a jamais cessé d'affronter le réel pour en arracher la quintessence et le conduire à son point de rupture, sans s'exiler de la ressemblance. (...) "Je mets beaucoup plus de temps à penser un tableau qu'à le peindre", déclare-t-il. "La peinture doit bouffer le sujet. C'est un combat (...) d'abord une enquête, ensuite le combat".
Gérard Xuriguera Son atelier est un alambic. Il en est le maître de chauffe. On l'a vu ainsi imaginer des chevaux ailés pour emporter un modèle assis sur une chaise, mains liées. Redire inlassablement l'éclair d'une colère dans un visage qui se tourne et une chevelure qui s'envole.
Yves Harté Cette somme de figures tutélaires c'est aussi lui-même, Chambas, comme si ce chapelet de Saint Patron, cette fraternité à travers les arts, à travers les années, devenait un portrait en creux, une sorte de statue intérieure.
Edouard Baer Un temps proche de la Figuration Narrative, de la Nouvelle Figuration et des Nouveaux Réalistes, le peintre Jean-Paul Chambas a travaillé pendant cinq décennies avec les plus grandes institutions à Paris, Mexico ou Sydney, et côtoyé les plus grands noms du théâtre, de la littérature et de la musique.
De la FIAC, où il a exposé à six reprises dans les années 1990, en passant par la création de décors pour le Festival d'Avignon ou la Comédie Française, des oeuvres monumentales dans les métros de Mexico, Paris et Toulouse, ce grand portraitiste n'a eu de cesse de séduire par son fort tempérament et sa rage de peindre.
Ce livre retrace ses cinquante ans de carrière et révèle l'ampleur de son oeuvre gravée.
Publié à l'occasion d'une rétrospective itinérante, il tient lieu de catalogue d'exposition et présente trois chapitres majeurs de sa création : estampes, dessins et peintures.
Les textes de Gérard Xuriguera, Yves Harté, et Edouard Baer nous invitent à décrypter la richesse et la complexité de l'oeuvre d'un grand artiste contemporain français. -
Mai 409. Le roi wisigoth Alaric assiège Rome. Un vieux sénateur, Tullius Metellus, va tenter de sauver la situation. Resté fidèle aux Dieux de l'Olympe, il porte en lui le terrible souvenir d'un crime de jeunesse qu'il va chercher à exorciser. Parti pour Ravenne, où réside le faible empereur Honorius, il s'efforce de définir les contours d'une paix durable aux côtés d'innocent III, le pape du moment, qui pressent le rôle de l'Église dans la survie d'une civilisation où se multiplient les premières communautés religieuses. Au terme de diverses péripéties tant historiques que personnelles, le siège est levé, mais un incident inattendu va aboutir à la reprise des hostilités et au sac historique de Rome, pillée pendant trois jours, du 24 au 27 août 410.
Ce récit, qui suit l'histoire de près, décrit la fin d'un monde, celui de la brillante civilisation romaine, et témoigne du rôle du christianisme dans la transmission de l'essentiel de ses valeurs. -
Elie Faure, en 1910, dans un essai lyrique et aimant, s'attache à la figure de Paul Cézanne, à l'oeuvre et à l'homme dont il saura bien traduire la puissance et comprendre la modernité.
Dans ce texte essentiel, l'historien sensible s'approche du secret de ce peintre "à la vérité le plus intense et le plus solidaire de la matière même des choses qui fût jamais". Plus d'un siècle après la mort de Cézanne, alors que celui-ci reste un des peintres les plus populaires du monde, la redécouverte de ce texte depuis longtemps indisponible, joint ici à deux autres articles inconnus, permettra de mieux connaître encore ce maître des formes et ses motifs profonds, dans sa Provence ou ailleurs.Grand format 13.00 €Indisponible
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"Si l'on examine un peu longuement la mode, on trouve d'abord l'imitation, qui est son inspiratrice, son coeur et son électricité. Sans ce papier carbone fictif qui, pareil aux neuf copies des chaînes de bonheur, multiplie à l'infini la moindre nouveauté, pas de mode. Si l'on creuse la mode plus bas encore, on ne trouve plus rien, et l'on frémit... Non pas que le vide soit démodé ou simplement effrayant mais il est inhabitable pour un être humain. Nous sommes ainsi faits que nous ne pouvons inventer à chaque instant une façon de fumer, des manières de souffrir, un style pour contenir un moment de joie, un autre pour mourir. Nous avons besoin de modes. Or la mode est un grand mystère..."C'est en poète, en érudit, en Parisien que Léon-Paul Fargue explore le sujet de la mode et de ses effets. Et c'est un magicien du verbe qui nous entraîne à scruter l'univers des petits chapeaux, le style de l'élégance héroïque, les tics du langage des fleurs, l'aventure du costume masculin ou celle des dîners en ville. Le moindre charme de cette promenade imagée, écrite dans la France du temps des restrictions et de l'Occupation, est aussi de rendre un son féérique et joyeux qui traduit bien l'art subtil de Léon-Paul Fargue. De la mode n'avait jamais été réédité depuis sa première publication en 1945.
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L'antisémitisme dans le monde des arts et de la culture ; 1900-1945
Jacques Lambert
- Paris
- Essais Et Documents Paris
- 16 Mai 2019
- 9782846212823
L'antisémitisme n'est certes pas né en 1900 (l'affaire Dreyfus en porte témoignage), mais il s'est développé parmi une importante fraction de l'opinion publique et chez de nombreux intellectuels dès le début du XXe siècle. L'installation à Paris - à Montmartre, puis à Montparnasse - de jeunes artistes juifs venus des pays de l'Est (Chagall, Soutine, Kisling, Pascin, etc.) ou d'Italie (Modigliani) contribue à créer un courant d'hostilité, car ils révolutionnent la perception des formes et des couleurs contre certaines traditions picturales françaises.
Cet ostracisme n'affecte pas que les peintres. Il répond à une idéologie de rejet d'individus supposés être peu travailleurs, âpres au gain, intrigants...
Ce que reprennent des hommes politiques, des journalistes, des écrivains. Mais c'est entre 1940 et 1944, sous l'Occupation (partie la plus importante du livre), que se déchaînent les extrémistes à la radio, dans la presse, dans la littérature : notamment Céline, Brasillach, Rebatet, Léon Daudet...
Dans ce livre, Jacques Lambert, se référant à des faits précis, traite de la littérature, de la peinture, du cinéma, du théâtre, du music-hall, de la chanson, du journalisme,... qui n'échapperont pas, surtout durant la Seconde Guerre mondiale, à ce phénomène de l'antisémitisme qui va diviser les Français : certains, à des degrés divers, collaboreront avec les représentants de l'Allemagne nazie, d'autres entreront en résistance, en particulier plusieurs Juifs courageux tels que les époux Aubrac, Jean-Pierre Aumont ou Jeanne Modigliani, fille du peintre... Ce livre, riche d'informations et d'anecdotes soigneusement contrôlées, passionnera tout lecteur épris de vérité en une époque qui voit refleurir en France (mais pas seulement) des comportements haineux et agressifs envers la communauté juive. -
Échappant aux effets de mode et à leurs facilités, l'oeuvre de Myriam Sitbon s'inscrit dans la lignée de l'histoire millénaire et toujours renouvelée de la sculpture figurative. Myriam Sitbon aime la matière (terre, bronze, résine...) et, au prix d'un travail acharné, elle exprime la vision globale d'un monde. Sculpteurfemme comme l'étaient Camille Claudel ou Germaine Richier, elle intègre dans ses représentations son vécu, sa culture et son expérience. Son univers se décline en plusieurs grandes thématiques: arbres de vie, danse, violon, foules, monde des prières, errances, amour, portraits ; un kaléidoscope foisonnant où se lisent les rapports de l'être humain à son environnement et à son histoire, qui sont aussi bien les nôtres. Cet ouvrage est une rétrospective de sa création originale et inspirée.
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De Baudelaire à Zola, en passant par d'autres écrivains contemporains d'Eugène Boudin, ce livre réunit un florilège de textes critiques, poétiques et littéraires consacrés à l'oeuvre de celui que Corot surnomma "le roi des ciels", et dont Monet disait : "Je dois tout à Boudin". À l'occasion de l'exposition rétrospective Eugène Boudin au fil de ses voyages, à Paris, qui montre à travers peintures, pastels et aquarelles toute la palette de celui qui se voua entièrement à l'étude inlassable des ciels et des rivages, des bateaux et des ondes, et qui chercha en Belgique, en Hollande, sur les côtes normandes, flamandes ou picardes, à Bordeaux, dans le Midi et à Venise, l'infinie variation de la beauté atmosphérique.
Des notes de voyage, prises par Boudin lui-même lors d'un voyage en Bretagne, donnent à voir comment l'artiste se confronte au paysage et aux hommes qui l'animent.
Né à Honfleur, mort à Deauville, Eugène Boudin (1824-1898) célèbre pour ses représentations des élégances du Second Empire sur les plages normandes, fut surtout ce peintre de la mer et du ciel dont la lumière et la couleur annonçaient un pionnier de l'Impressionnisme. -
À l'occasion de la grande exposition rétrospective Félix Vallotton Le Feu sous la glace qui se tiendra aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris jusqu'au 20 janvier 2014, cet ouvrage montre en un choix de 80 dessins la force graphique et l'esprit du peintre-graveur. Ces illustrations humoristiques ou satiriques parues dans la presse entre 1893 et 1903 (que ce soit dans le Courrier français, Le Rire, le Cri de Paris, l'Assiette au beurre, ou le Canard Sauvage) font sensation par la maîtrise du noir et blanc qu'y développe Vallotton, et le style vif et contrasté de son trait. Ces illustrations, tout comme ses gravures, valurent une grande réputation à l'artiste, mais elles témoignent aussi d'une époque, de ses plaisirs, de ses passions et de ses hommes que Vallotton saisit avec émotion et lucidité.
Grand format 15.00 €Indisponible
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Forain fut le meilleur successeur de Daumier. Entre 1880 et 1925, ce dessinateur caricaturiste saisira avec un trait vif et un esprit féroce le monde parisien comme la vie sociale et politique française. Il collabora à tous les journaux du temps pour y fustiger bourgeois, parlementaires, juges et avocats, dans des croquis incisifs soulignés d'une légende cruelle. Le crayon aiguisé de Forain pointe les faiblesses, les ridicules, les vices et les misères de l'époque prétendument "Belle".
Danseuses de l'Opéra ou filles des Boulevards, ouvriers et bohèmes, peintres et domestiques : Forain observe et représente tout un univers en mouvement, que ce soit dans les coulisses ou dans la rue, au sein d'un salon élégant ou d'un café canaille, sur un champ de courses ou dans une antichambre de plaisirs. Ce polémiste de papier est aussi un peintre, un pastelliste et un graveur de haut vol.
A travers une centaine de ses plus fameux dessins et un florilège de textes consacrés à sa personne et à son style (par Jacques-Emile Blanche, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Joris-Karl Huysmans, ou Henri de Régnier), ce livre montre la verve et la virtuosité du satiriste et de l'artiste.