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Entreprise, économie & droit
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L'aspect des villes reflète la grande peur cachée qu'ont leurs habitants de s'exposer. Dans leur esprit, « s'exposer » suggère davantage le risque d'être blessé que la chance d'être stimulé. La peur de l'« exposition » renvoie d'une certaine façon à une conception militarisée de la vie de tous les jours, comme si le modèle « attaque et défense » s'appliquait aussi bien à la vie subjective qu'à la guerre.
Avec cet ouvrage, Richard Sennett retrace la naissance de cette crainte et comment s'est édifié le mur séparant la vie intérieure de la vie extérieure. La construction de ce mur s'explique en partie par notre histoire religieuse : le christianisme engagera la culture occidentale sur la voie de la séparation de l'expérience intérieure et de l'expérience extérieure. L'ombre de ce mur continue d'obscurcir la société laïque Un des traits caractéristiques de l'urbanisme moderne est qu'il dissimule derrière ses murs les différences qui existent entre les individus. Ainsi, les urbanistes n'ont créé dans nos villes que des espace « inoffensifs », insignifiants, des espaces qui dissipent la menace du contact social : miroirs sans tain des façades, autoroutes isolant les banlieues pauvres du reste de la cité, villes-dortoirs. Cette approche compulsive de l'environnement s'enracine, en partie, dans des malheurs anciens, dans la peur du plaisir, qui ont conduit les individus à traiter leur environnement de façon
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Richesse franciscaine ; de la pauvreté volontaire à la société de marché
Todeschini G
- Verdier
- Poche
- 25 Septembre 2008
- 9782864325499
Adeptes d'une pauvreté rigoureuse et évangélique, les franciscains sont paradoxalement amenés, du fait précisément de ce choix " scandaleux ", à examiner toutes les formes de la vie économique qui se tiennent entre la pauvreté extrême et la richesse excessive en posant la distinction entre propriété, possession temporaire et usage des biens économiques.
Selon quelles modalités les chrétiens doivent-ils s'approprier l'usage des biens terrestres ? pour répondre à cette question, les franciscains furent nombreux, depuis le treizième siècle, à écrire sur la circulation de l'argent, la formation des prix, le contrat et les règles du marché. dans ce cadre, la figure du marchand actif, qui sait faire fructifier par son travail et son commerce un capital - en soi dépourvu de valeur - s'affirme positivement dans la mesure oú elle contribue à la croissance d'un " bonheur citadin ".
A l'opposé, la figure du propriétaire foncier, du châtelain, de l'aristocrate qui conserve pour lui-même, thésaurise et ne multiplie pas la richesse apparaît comme stérile et sous un jour négatif. la réflexion franciscaine est donc à l'origine, avant même l'éthique protestante étudiée par max weber, d'une grande partie de la théorie économique européenne et, en particulier, de l'économie politique qui considère que les richesses de ceux qui forment la communauté civile sont une prémisse fondamentale du bien-être collectif.
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Dans le poing du marché ; sortir de l'emprise libérale
Jean-paul Malrieu
- Verdier
- Rue Des Gestes
- 8 Janvier 2009
- 9782913911024
Pourquoi nos enfants entrent-ils dans un monde plus cruel, plus dangereux que celui où nous avons grandi ? ce texte lance une série de questions inquiètes sur les avenirs que dessine leu désormais souverain de la libre concurrence. Il ne les adresse pas au Marché, aussi muet que sa main est invisible. Il ne les pose pas aux politiques, appliqués à faire de la compétition, donc de la guerre, le ressort de la vie sociale. Pas non plus à ceux qui nous vendent la potion magique de " l'économie de la connaissance ". Mais à nous. D'où nous vient cette résignation à suivre un cours si manifestement délétère, où s'accroissent les inégalités, la précarité et la violence ? De quoi est faire, de quelles adhérences profondes, notre impuissance politique ? est-il pourtant impossible d'articuler un projet politique radical pour ce temps, qui ne se bercerait ni de simplismes révolutionnaires ni des vagues invocations à un autre monde possible ? Bien que pessimiste, ce texte souffle sur les braises de nos rages lucides. Dans l'espoir ténu qu'en pourrait renaître une ambition politique à la mesure du défi civilisationnel que nous a jeté l'empire du Marché.