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Littérature
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"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité."
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« Juliette Veux-tu partir ? Ce n'est pas encore le jour.
C'était le rossignol, non l'alouette, Qui perçait le tympan craintif de ton oreille.
Il chante chaque nuit sous ce grenadier.
Crois-moi, mon bien-aimé, c'était le rossignol.
Roméo C'est l'alouette, hélas, messagère du jour, Et non le rossignol. Vois, mon aimée, Quelles lueurs là-bas, ourlent envieusement Les nuages à l'est et les séparent.
Les flambeaux de la nuit se sont consumés et l'aube joyeuse Touche du bout du pied le sommet brumeux des collines.
Je dois partir et vivre, ou rester et mourir. » (Acte III, scène V).
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On connaît l'histoire d'Hamlet, ce jeune homme sommé par le fantôme de son père de le venger, lui qui a été assassiné par son propre frère, lequel a ensuite épousé sa veuve...
Shakespeare n'a pas inventé cette histoire d'une famille où se concentre la tragédie. Mais à la différence de ses sources médiévales qui se souciaient surtout de l'action, il a mis en jeu toutes les dimensions de réflexion, de sentiment, de sensation dans le processus qui mène à la catastrophe et à la mort de tous. A cette terrible histoire, il a donné toute son humanité. Car si Hamlet est la pièce des pièces pour le théâtre occidental, c'est sans doute d'abord pour sa portée philosophique : chaque siècle, chaque génération se sont réappropriés la question d'"être ou ne pas être" de l'existence et de sa vanité, formulée par Shakespeare.
C'est sans doute aussi pour le destin singulier du personnage principal, dont la jeunesse promet tant au monde et qui voit ses ailes coupées au moment de l'envol. Et c'est sans doute, enfin, pour le reflet que les personnages, tout prince, roi et reine qu'ils sont, offrent à chacun de l'entremêlement des relations de pouvoir, d'amour et de haine, de l'artifice social et de la vérité des sentiments...
Pour tout cela, donc, mais également, surtout, par la manière dont tout cela fait théâtre. Un homme jeune, seul contre tous, force ainsi la communauté à s'interroger radicalement sur elle-même, au moment unique de la représentation. Aujourd'hui comme hier, nous sommes tous Hamlet. D'où la nécessité de traduire à nouveau la pièce, ici pour David Bobee dont l'univers inventif et hybride rencontre pour la première fois une pièce du répertoire...
Si elle est le produit d'un moment particulier d'ébullition historique, la Renaissance anglaise, il importe de retrouver le langage qui peut porter sur la scène actuelle la question de la liberté, dans un monde d'illusions gangrené par l'intérêt. Comme pour la première fois.
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"C'est l'histoire d'une grande réussite. Sam, jeune avocat français envoyé à New York, va rapidement connaître le pouvoir et la gloire. Mais ce succès repose sur une imposture. Sam, de son vrai prénom Samir, a volé son identité et ses origines juives à Samuel, son ancien meilleur ami, devenu un écrivain raté. La pièce s'ouvre sur les quarante ans de Sam, moment où son passé revient frapper à sa porte... au risque de tout faire basculer. L'Invention de nos vies propose un thriller haletant habité par une galerie de personnages faisant face à leurs contradictions, leurs succès et leurs échecs. La pièce est une adaptation du roman de Karine Tuil paru aux éditions Grasset & Fasquelle et finaliste du prix Goncourt 2013.
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le roi lear est souvent tenue pour la plus noire des grandes tragédies légendaires de shakespeare, à cause de la catastrophe finale, infiniment désespérée.
c'est aussi l'une des plus humaines. le roi lear décide de partager son royaume entre ses trois filles. les deux premières, pour plaire à leur père et recevoir le meilleur lot, récitent un joli compliment. cordélia, la plus jeune, refuse le concours d'hypocrisie. le vieux roi, d'autant plus déçu qu'il la préférait, la renie. par ce geste, il se renie lui-même. commence alors une terrible tribulation où, pour retrouver son être, il perdra son rang, sa raison, sa vie.
lear est une histoire d'identité : de théâtre et d'humanité. les personnages, dans l'abandon de leur rôle social, devront survivre en éprouvant le dénuement, la violence de la nature et des hommes, aux confins de la conscience et de l'existence. sur le plateau nu de la scène élisabéthaine, cette pièce est une oeuvre expérimentale, diverse de registres, nourrie de multiples références. si on a pu évoquer une " passion " d'avant le christ, en réalité le monde de lear, drôle et terrifiant, n'est ni païen ni chrétien.
c'est le théâtre : la condition humaine, mise en dérision par la lucidité du fou. jean-françois sivadier porte à la scène cet " opéra anthropologique, ce coup de poing gigantesque à l'inconscien t". pascal collin propose ici une traduction nouvelle pour les acteurs d'aujourd'hui et de demain : "une matière dont ils puissent être les créateurs" à partir du plateau, pour un théâtre qui renaît chaque soir de la rencontre entre la scène et la salle.
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Hedda gabler est une des cinq dernières pièces d'ibsen.
Ecrite à munich en 1890, peu de temps avant le retour définitif de l'auteur en norvège, elle fut aussitôt traduite et publiée en plusieurs langues et montée, d'abord à munich au début de 1891, puis à londres et à pari à la fin de l'année. ibsen y a rompu avec les aspects symboliques ou mystiques de pièces comme rosmersholm : " j'ai essayé de décrire des êtres humains aussi exactement que possible, de façon aussi détaillée que possible, rien d'autre [.
] ; on trouvera peut-être quelque chose de révolutionnaire dans ce drame mais c'est une chose qui demeure à l'arrière-plan ".
La pièce a séduit bien des metteurs en scène ; il suffit de citer ici lugné-p?, georges pitoëff et raymond rouleau.
Altier et énigmatique, le personnage de hedda a aussi tenté bon nombre de comédiennes, comme marguerite jamois, ingrid bergman et delphine seyrig (à la télévision) ; il reste un des grands rôles et une des grandes et sombres destinées du théâtre d'ibsen.
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À la suite d'invraisemblables intrigues où s'accumulent désirs, haines et ambitions se trouvent exilés dans le bois d'Ardennes un duc déchu et sa suite, des seigneurs, des jeunes dames, un chevalier errant, un philosophe amer, un bouffon de cour, mêlés à des bergers, une bergère, une chevrière et un villageois. Placés ainsi sous l'empire de la Nature (la leur propre, comme celle qui les environne), ils vont jouer au jeu éternel des assemblages amoureux, faisant fi des genres et des convenances, comme dans la scène où Rosalinde travestie en homme, et tout en calomniant les femmes, force son amant Orlando à lui faire la cour. Comédie de méprises et de déguisements, "Comme il vous plaira" est une célébration du théâtre et de ses artifices, de la chair et de ses plaisirs. "Le monde entier est un théâtre", dit le personnage de Jacques : Shakespeare offre ainsi aux spectateurs et aux acteurs une variation joyeuse sur les jeux de l'amour, reflétant le théâtre de nos désirs. La traduction que Pascal Collin a établie pour la création de Cendre Chassanne restitue toute l'ambiguïté, la charge érotique et la liberté des situations et du langage, pour réaffirmer que, en 1599 comme aujourd'hui, "la chair n'est pas triste".
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On purge bébé
Georges Feydeau
- Librairie Theatrale
- Les Classiques Du Boulevard
- 7 Mars 2011
- 9782734905097
Mme Follavoine a décidé qu'on purgeait Toto, mais celui-ci déploie une diplomatie subtile à éviter la purge et il y réussit. De cette pièce jaillit une gaieté intarissable, claire et franche. Peut-être le plus grand succès du théâtre comique.
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Le duc de vienne, parti en voyage, a confié la régence au plus digne, le seigneur angelo.
Ce magistrat honnête tombe le masque et va se comporter en abominable tyran, exhumant une loi absurde tombée en désuétude : le seigneur claudio est condamné à mort pour avoir forniqué avec sa fiancée hors des liens du mariage. devenu amoureux de la novice isabella, soeur de claudio, il lui promet de gracier son frère si elle lui cède son corps. harcelée par claudio, elle y consent, mais le " retour " du duc, caché à la cour sous des habits de moine, confondra le régent.
Comme le remarque justement anny crunelle-vanrigh dans son analyse, le duc, autant que shakespeare, " invente " angelo. il le pousse sous les projecteurs, ouvre pour lui une scène sur la scène, et devient spectateur de l'expérience. (. ) il épie la rencontre entre claudio et isabella. (. ) son intervention consiste à réécrire en comédie la tragédie qui s'annonçait. (. ) on bouscule le jeu des forces tragiques en inventant de nouveaux personnages.
Mariana surgit du capuchon du moine, tel un " corpus ex machina " pour défaire le noeud de l'intrigue. cette autre histoire remplace et annule la première. (. ) effacement magique et magie du jeu. dans le théâtre du moine, comme dans tout théâtre, tout est feint, la souffrance et la mort. claudio est mort mais toujours vivant, isabella déflorée mais encore vierge, mariana délaissée mais épousée. (. ) c'est la victoire du jeu.
Alors, de quoi donc parle mesure pour mesure ? : morale, politique, religion ? non, d'abord de théâtre. et donc aussi, par conséquent, de morale et de politique. cette pièce, qui fascine tant les metteurs en scène (lugné-p?, brook, zadek, braunschweig, nichet) par sa noirceur festive, est considérée comme la plus sombre des comédies de shakespeare. avec la nouvelle traduction de jean-michel déprats qui fait apparaître enfin toute la finesse des jeux de langages et des mots d'esprit, elle devient aussi, sans aucun doute, une des plus brillantes.
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" Il faut peupler le monde ! ". Le cri de Bénédict, célibataire endurci pris au piège de l'amour, énonce aussi la loi du genre comique : croître, multiplier, fonder le nouvel ordre d'une société vieillissante. Mais l'itinéraire est périlleux qui va de la rencontre au mariage. D'ordinaire, ce sont les vieillards qui résistent, contrariant la ferveur et la hâte du jeune sang qui bouillonne. Pas ici. Dans Beaucoup de bruit pour rien, c'est la jeunesse qui se rebiffe : peur du qu'en dira-t-on, de la rumeur, de la tromperie. Peur de l'amour, aussi. Alors on fait la guerre à l'Autre. Au lieu de le courtiser avec sonnets et billets doux, on l'assassine d'un bon mot. Les flèches du bel esprit contre celles de Cupidon. Guerre contre guerre. Pour que le monde tourne et se peuple, les pères en sont réduits à arranger les mariages, quitte à échafauder des fictions amoureuses auxquelles se laisseront prendre les réfractaires du sentiment. Montrer, dans le miroir déformant d'une chimère, la virago en amoureuse ; transformer, par la magie d'une perspective sciemment déformée, le célibataire endurci en chevalier servant, suffira-t-il à faire tomber les réticences des partenaires qu'on leur destine ? Avec Beaucoup de bruit pour rien, l'amour se fait théâtre. Pour notre grand, notre immense plaisir.
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Grand format 15.00 €
Indisponible
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Un soir de Noël, Tyltyl, une enfant de famille modeste, et son doudou Mytyl, regardent avec envie et gourmandise, par la fenêtre, le repas des enfants riches. Apparaît alors une fée qui va lui confier une mission unique : trouver l'Oiseau Bleu qui pourra guérir sa petite fille malade. L'âme des choses et des animaux qui les entourent s'anime alors et les voilà embarqués tous ensemble dans un voyage initiatique au travers de la Nuit, à la recherche de l'Oiseau Bleu, allégorie du Bonheur. Flanquée de ses nouveaux compagnons, le Chien, la Chatte et le Pain, Tyltyl explorera successivement la Forêt des Sifflants, le Pays du Souvenir et le Palais de la Nuit. La Chatte, alliée de la Nuit, s'efforcera de freiner leur avancée, usant de malice pour les égarer ou les détourner de leur quête. Ce voyage la ramènera chez elle au petit jour, bredouille. Elle s'apercevra alors que le plumage de sa tourterelle, dont elle ne s'occupe plus beaucoup, a revêtu une couleur qu'elle n'avait pas remarquée auparavant. La tourterelle est devenue bleue.
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Pour un temps soit peu : transe
Laurène Marx
- Theatrales
- Repertoire Contemporain
- 20 Avril 2023
- 9782842609221
Pour un temps soit peu. Une femme s'adresse au public et raconte sa transition. La prise de conscience d'avoir été assignée au mauvais genre, les démarches médicales et la prise d'hormones, le changement d'état civil, les relations amicales et amoureuses, les rencontres, sont autant d'étapes sur le parcours de cette femme. Sans détour, elle aborde également la violence subie dans son corps et celle que la société hétéronormée lui renvoie sans cesse.
DISTRIBUTION : une femme / GENRE : monologue, théâtre de l'intime.
Transe. Trois personnages discutent. Émile, homme cisgenre, Max, personne non-binaire et Laurène, femme trans. Ils et elles semblent se connaître. Alors qu'iels évoquent leur passé, le lecteur s'aperçoit qu'iels sont la même personne, trois étapes d'une vie, un parcours de transition.
DISTRIBUTION : un homme, une personne non-binaire, une femme / GENRE : théâtre de l'intime. -
La mort de danton n'est pas seulement un drame historique.
C'est l'histoire d'hommes et de femmes emportés par une révolution qu'ils ne maîtrisent plus. danton préfère mourir, entraînant ses amis avec lui, plutôt que de continuer à se battre pour une cause désormais placée sous le signe de la terreur: " je préfère être guillotiné que guillotineur. " georg büchner trouve la trame de sa pièce dans l'histoire de la révolution française de thiers qu'il cite abondamment, parfois littéralement.
Les principaux épisodes des derniers jours de danton par l'historien français donnent chacun lieu à une scène. il a aussi emprunté à d'autres textes des anecdotes, des faits, des bribes de phrases. mais c'est avec shakespeare qu'il rivalise pour la structure générale de son drame. dans les dernières scènes, la pièce se détache de l'appareil des citations historiques pour prendre une dimension cosmique et tragique, faisant voisiner le stoïcisme des uns avec lafolie et la peur de la mort des autres.
Cette nouvelle édition s'inscrit dans la continuité de celle de woyzeck (éditions théâtrales, 2004) et annonce celle de léonce et léna (éditions théâtrales, 2006). la traduction de jean-louis besson et jean jourdheuil, souvent montée sur les scènes, est publiée ici dans une version revue et corrigée, accompagnée d'une introduction et de notes. les nombreuses sources de büchner sont mises en évidence, permettant au lecteur d'entrer dans l'atelier du poète.
Grand format 15.00 €Indisponible
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Une jeune femme se confie à une autrice. Elle lui raconte son parcours de vie comme une longue errance. À l'origine, le cadre familial défaillant dans lequel elle a grandi : un père misogyne et irrascible, une mère ayant renoncé à elle-même, effacée et malmenée par les hommes.
Cette jeune femme aussi a été violentée par les hommes. Toutes les amours qu'elle a connues ont été borderline. Hantée par la honte, la peur, les souvenirs de la maison d'enfance à la campagne à l'atmosphère et à l'odeur rances, elle se demande : pourquoi les mêmes schémas, toujours ? Elle relate un viol incestueux subi à quatre ans, l'indifférence entourant son interruption en plein acte par sa mère, les règles à 9 ans, le corps qui pousse ou refuse de pousser, symptôme du trauma subi.
De l'enfance à l'âge adulte, le parcours d'une femme dans un monologue puissant refusant l'anormalité qu'on lui accole, la recherche de la parole vraie pour proposer un récit à la résonnance profonde et bouleversante. -
M.A.D. : Je te promets la forêt rebelle : Car la planète n'a pas besoin de mes pleurs / Cet événement ne sera jamais rapporté / Nous habitons vos ruines (pièces annexes)
Joséphine Serre
- Theatrales
- Repertoire Contemporain
- 6 Juin 2024
- 9782842609436
Un jeune homme, victime d'un tir de LBD, meurt dans l'ambulance qui le transporte de la ZAD qu'il occupe au CHU le plus proche. Sa soeur, sur le point de prendre l'avion pour rejoindre un séminaire à New Delhi, est prévenue de son décès. Après la reconstitution des faits et l'identification du corps, elle rejoint la ZAD.
Le carnet de celui qui était nommé « l'étudiant-en-botanique », les étranges histoires de Neil Armstrong, jardinier nonagénaire et gardien de la forêt, les paroles de Walden le chien et d'un conquistador condamné à énoncer les plus grandes catastrophes écologiques mondiales, permettent à sa soeur reconstituer les derniers instants du défunt. Sur le lieu du drame, soeur et frère se réconcilient après la mort de ce dernier. Ensemble, ils évoquent le paysage d'une forêt rebelle et appellent de leurs voeux la création d'un M.A.D., un Monde à défendre.
À travers des sources textuelles diverses, des poèmes de Walt Whitman aux comptes-rendus administratifs des récentes manifestations (Sainte-Soline, Sivens), ce nouveau texte de Joséphine Serre pose la question de la responsabilité individuelle et collective face à la destruction du vivant. Outre le thème des violences policières, sont aussi abordés les enjeux postcoloniaux, féministes et environnementaux de notre société contemporaine.
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Noble Orsino, Vous me donnez des noms que je refuse, Je n'ai rien d'un voleur ou d'un pirate Même si, je l'avoue, je l'ai prouvé, Je fus votre ennemi. Si je suis là, C'est attiré par un pouvoir magique :
Cet ingrat, ce garçon à vos côtés, De la bouche écumante des tempêtes Je l'ai sauvé ; il n'avait plus d'espoir ;
En lui rendant la vie, c'est mon amour Que je lui ai offert, sans restriction, En me vouant à lui.
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Jaz habite rue Jaune-d'oeuf, dans la Cité. Ses toilettes sont bouchées, alors elle descend aux toilettes publiques, place Bleu-de-Chine, quand ce n'est pas possible de faire autrement. Elle croise régulièrement cet homme, qui un jour l'agresse dans la cage d'escalier. La seconde fois, c'est un viol, dans les toilettes publiques. Et les actes se répètent, jusqu'au jour de sa vengeance.
C'est d'abord une amie de Jaz qui raconte, devenant peu à peu Jaz elle-même et faisant surgir d'autres personnages. Un monologue-partition pour une ou plusieurs interprètes. -
Une jeune femme, dans une forêt. Elle s'adresse aux membres de sa famille, le père, les soeurs, la mère. Peu à peu, les fantômes de sa famille lui apparaissent, apprenant leur mort et celle des autres au fur et à mesure. Tandis qu'elle tente de les enterrer, la fille explique son geste meurtrier : si elle a tué père et soeurs, c'est pour éviter la reproduction d'un drame, d'une malédiction familiale, d'un secret appris sur le lit de mort de la mère. Dans cette tentative d'échapper à la répétition du mal, elle se débat, se fâche, essaie de se faire comprendre de ses fantômes dont aucun ne perçoit la présence des autres. Une proposition ambitieuse pour 5 interprètes dans laquelle Marion Stenton déploie un univers singulier et une langue poétique prometteuses.
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Dans l'Est de la France, une forêt doit être rasée pour laisser place à un barrage. Des chasseurs se lancent dans une dernière battue festive. Peu de temps après, des zadistes s'installent pour défendre les arbres. Quinze ans plus tard, une famille se prépare à affronter une tempête apocalyptique. Tous les protagonistes qui se succèdent dans ce lieu sont liés par un destin commun, celui de l'avenir de notre écosystème.
Alternant récits et dialogues pour trois acteur·rices, Guillaume Cayet compose une saga écologique et poétique en trois parties qui prône l'insurrection et l'espoir pour habiter le monde autrement. Car Le Temps des fins n'est pas tant la fin des temps que celle d'une nouvelle ère qui reste à inventer. -
D'entrée de jeu, le Récit annonce qu'une femme enceinte a été éventrée. Derrière cet acte barbare, il y a Fille qui ne fait que répéter ce que son père lui a appris, car c'est lui qui sait.
Dans la ferme où Fille grandit au gré des récoltes, il y a Papa qui l'aime. Par-delà la ferme, il y a le monde des « bons qu'à prendre ». Une fois incarcérée, Fille se tait face aux policiers. Elle garde aussi le silence face à la femme médecin qui s'obstine pourtant à venir la voir et l'aidera peu à peu à démêler les fils de son histoire. Ainsi Fille pourra peut-être enfin comprendre, et parler.
Matt Hartley offre avec ce texte une fable aussi âpre que poétique sur l'innocence et la culpabilité. Mêlant récit et dialogues, sa force se trouve aussi dans la langue : nue, brute et sensible.