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Sciences politiques & Politique
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Le sacré, le divin, le religieux
Henri Meschonnic
- Arfuyen
- La Faute A Voltaire
- 17 Mars 2016
- 9782845902282
Comment penser aujourd'hui la vie de la cité ? Dans le même temps où les valeurs communes qui soudent la communauté des citoyens sont de plus en plus fragiles, les inégalités, les intolérances et les égoïsmes s'accroissent, atti- sées par une guerre économique qui ronge l'ensemble du tissu social.
Face à cette crise, les discours qui occupent l'espace public - médias, politi- ciens, technocrates - semblent également incapables de proposer une pensée claire et solide. La surenchère d'informations, de promesses et d'analyses n'aboutit qu'à une cacophonie généralisée et à une désespérance des citoyens, qui ne trouvent d'issue que dans l'extrémisme ou l'abstentionnisme.
« Je suis tombé par terre, chante Gavroche dans les Misérables,/ c'est la faute à Voltaire, / le nez dans le ruisseau, / c'est la faute à Rousseau. » Mais la faute de Voltaire, Rousseau et des hommes ce pensée, n'est-ce pas aujourd'hui d'avoir délaissé les affaires de la cité ? Le but de la présente collection, « La faute à Voltaire », c'est de faire entendre à nouveau une parole libre et forte qui puisse nourrir la réflexion du citoyen sur les grands problèmes actuels de la cité.
Exemple avec ce premier livre de la collection : comprendre la place du reli- gieux dans la cité suppose de savoir distinguer le sacré, le divin et le religieux :
« L'humanité, écrit Meschonnic, est malade de confondre le sacré avec le divin.
Elle est encore plus malade de confondre le divin avec le religieux, qui n'est que la confiscation du divin par ceux qui s'en proclament les porte-parole et les pro- priétaires. » Le malheur des temps s'alimente toujours de confusions et de contresens. L'honneur de Voltaire, Rousseau et leurs successeurs peut et doit être de les dissiper par la rigueur et la clarté d'une pensée ouverte à tous.
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La République aux 100 cultures
Dominique Schnapper
- Arfuyen
- La Faute A Voltaire
- 11 Mai 2016
- 9782845902329
Le thème choisi par Dominique Schnapper pour sa thèse de doctorat portait déjà sur « Traditions culturelles et sociétés industrielles » et, à l'EHESS où elle a enseigné durant toute sa carrière, sa direction d'études a porté successivement sur « l'ethnosociologie des sociétés modernes » puis « la sociologie de la citoyenneté ». Sa réflexion lui a valu d'être nommée à de nombreuses commissions nationales portant sur le multiculturalisme et sur la citoyenneté, ainsi qu'au Conseil Constitutionnel de 2001 à 2010. Parmi ses ouvrages, citons (Gallimard) : L'Épreuve du chômage (1981), Qu'est-ce que la citoyenneté ? (2000), Questionner le racisme (2000), Qu'est-ce que l'intégration ?
(2007), L'Esprit démocratique des lois (2014). Elle est également l'auteur de Les Musulmans en Europe (Observatoire du Changement Social, 1992).
Nul n'est donc mieux qualifié pour aborder les questions brûlantes qui se posent à la veille de l'élection présidentielle : Dans une « République aux 100 cultures », comment conjuguer citoyenneté et diversité ? Comment éviter de sombrer dans une « République sans culture » ? Des émeutes de 2005 à la tentation terroriste, pourquoi ce malaise dans la société française ? « Ce n'est pas dans son principe, affirme D. Schnapper, que le «modèle républicain» est obsolète.
La politique d'intégration par la citoyenneté et la pratique professionnelle est conforme à la vocation des sociétés démocratiques et prolonge la tradition nationale. Le débat ne devrait pas porter sur le principe, mais sur les modalités de son application. Ce sont les manquements au modèle républicain, élément de l'ensemble de la crise de la société française, qui créent l'échec partiel de la politique d'intégration et le sentiment plus général du déclin national. »
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Psychopathologie du nationalisme
Albert Schweitzer
- Arfuyen
- La Faute A Voltaire
- 8 Septembre 2016
- 9782845902374
« Lorsque les principes et les valeurs éthiques générales ne sont plus assez puissants pour réguler un sentiment comme l'amour de la patrie, lorsque celui-ci n'est plus éclairé par la raison morale, il se met à croître et à proliférer. Dans la mesure où les autres idéaux s'effondrent, l'idéal national, seul survivant, devient l'idéal des idéaux ; dans la mesure où nous laissons se perdre les biens de la civilisation, le nationalisme paraît incarner seul ce qui en reste et suppléer ainsi à leur manque. » Prix Nobel de la paix en 1952 (l'un des deux seuls Français depuis 1945), Schweitzer est un esprit dont l'universalité et la lucidité déroutent notre époque. Médecin et activiste humanitaire, philosophe et écrivain, concertiste et musicologue, prophète du Respect de la vie et de l'écologie, il n'est aucun des domaines qu'il a abordés où il n'ait excellé. Mais c'est peut-être dans le domaine de l'analyse socio-politique que son génie est le plus évident. Qui a dénoncé, dès 1908, le colonialisme avec une telle clairvoyance ? Après Hiros-hima, qui, aux côtés de ses amis Einstein et Russell, a dénoncé avec autant de force les armes nucléaires ? Bien avant Edgar Morin, qui a attiré l'attention sur les problèmes de civilisation ? La désagrégation du tissu social et la monté des identitarismes lui inspirent des analyses d'une fascinante actualité.
Scruter la montée des populismes à travers la grille d'analyse de Schweitzer nous permet de trouver le juste recul et la claire compréhension des processus. L'introduction de Jean-Paul Sorg, philosophe et essayiste, montre la fécondité de cette démarche. Ne lisez plus Zemmour, n'écoutez plus Finkielkraut : le grand-oncle de Jean-Paul Sartre avait déjà tout compris !
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Comme Henri Meschonnic, Jacques Darras est poète et écrivain et poète.
Il a publié de nombreux essais où sa vaste culture historique et géographique ainsi que son point de vue de spécialiste de la littérature américaine lui don- nent un regard particulier sur les problèmes politiques de l'Europe, de la France et de ses régions. On ne s'étonnera donc pas que sa réflexion qu'il livre ici, issue en partie d'une conférence donnée à la Maison de l'architecture en 2016, soit marquée, dans l'esprit de la collection « La faute à Voltaire », par une rigoureuse liberté de pensée et de parole.
Deux formes d'urbanisme, souligne-t-il, sont nées au même endroit (en Picardie) et en même temps ( XIII e siècle) : la ville de marché et la ville de ca- thédrale. Et la ville de cathédrale, on ne le sait pas assez, est née en réaction contre le règne de l'argent qui gangrenait la première. À nouveau devenues de vastes centres commerciaux, nos villes sont à nouveau malades :
« Voici que se projette à nouveau, sur les places publiques de l'Occident toutes livrées aux délices et aux affres du commerce et de l'économie, l'ombre des cathédrales anciennes ressuscitant sous la forme arrondie des mosquées. Une peur panique se lit sur les visages et dans les coeurs de l'Europe, qu'avaient intimement désertés les rites aussi bien que les paroles sacrées sous l'effet d'une accoutumance à un climat d'indifférence envers les choses religieuses, nommé laïcité.
« D'une part la communauté urbaine nous a libérés des charges hiérar- chiques anciennes, politiques ou religieuses, d'autre part elle nous obère du poids aliénant de l'argent, usure ou mécénat publicitaire. Comment sortir de cette contradiction, par quelle dialectique de la place publique et de la cathé- drale, de l'individualisme nominal et de l'anonymat collectif, avancer ? »
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L'Etat, ou la grande illusion
Frédéric Bastiat
- Arfuyen
- La Faute A Voltaire
- 7 Septembre 2017
- 9782845902602
Chacun se plaint de la bureaucratie et de la monarchie présidentielle. La France est malade de centralisme et d'étatisme. Mais à chaque élection, on propose plus d'État et plus de règles. Sans doute est-ce par réaction à cette maladie que la France a nourri quelques-uns des plus grands défenseurs des libertés politiques - Montesquieu (1689-1755), Tocqueville (1805-1859)- ou économiques - Jean-Baptiste Say (1767-1832), Frédéric Bastiat (1801-1850).
Déjà de son vivant Bastiat dérangeait. Chef d'entreprise, journaliste, parle- mentaire, redoutable satiriste, où le classer ? Son indépendance, son humour déconcertent. À l'Assemblée nationale, il siège à gauche. Il combat la peine de mort, l'esclavage, le colonialisme. Il défend la liberté du commerce, le droit de grève, les caisses mutuelles, la liberté de la presse. « Il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, écrit-il. Trop de gens se placent au-dessus de l'humanité pour la régenter. » Bastiat est l'un des pères de l'économie moderne, et l'un des inspirateurs de l'École autrichienne (Menger, Hayek). Et c'est en France, paradoxalement, qu'il semble le plus oublié. Présenté par l'un des meilleurs connaisseurs de sa pensée, les trois textes courts et brillants que rassemble ce petit livre incitent à repenser la place centrale de l'État dans notre organisation politique.
« L'É TA t ! Qu'est-ce ? où est-il ? que fait-il ? que devrait-il faire ? Tout ce que nous en savons, c'est que c'est un personnage mystérieux, et assu- rément le plus sollicité, le plus tourmenté, le plus affairé, le plus conseillé, le plus accusé, le plus invoqué et le plus provoqué qu'il y ait au monde. Car, Monsieur, je n'ai pas l'honneur de vous connaître, mais je gage dix contre un que depuis six mois vous faites des utopies ; et si vous en faites, je gage dix contre un que vous chargez l'État de les réaliser « L'É TAT , c'est la grande fiction à travers laquelle TOUT LE MONDE s'efforce de vivre aux dépens de TOUT LE MONDE . »