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Ainsi parlait : Georges Bernanos ; dits et maximes de vie choisis et présentés par Gérard Bocholier
Gérard Bocholier
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 12 Septembre 2019
- 9782845902893
En épigraphe de sa préface, Gérard Bocholier cite cette phrase révélatrice de Bernanos : « Qu'importe ma vie ! Je veux seulement qu'elle reste jusqu'au bout fidèle à l'enfant que je fus. » D'instinct Bernanos déteste les postes, les fonctions, les honneurs. Tout cela qui ne peut que nous tromper. Nous ne sommes pas faits pour ça.
Vivre est une aventure, pas une boutique. Avant que l'argent ne prenne le pouvoir en toutes choses, les hommes le savaient bien : « C'étaient des gens qui savaient vivre, et s'ils sentaient un peu fort la pipe ou la prise, ils ne puaient pas la boutique, ils n'avaient pas ces têtes de boutiquiers, de sacristains, d'huissiers, des têtes qui ont l'air d'avoir poussé dans les caves. » Bernanos n'a pas de mots assez durs pour ceux qu'il nomme les « réalistes » ou les « cyniques », tous ceux qui apportent leur consentement ou leur soumission au « conformisme universel, anonyme ».
Bernanos dénonce les ruses de ce type nouveau d'homme égoïste, logicien, hypocrite, ne vivant que pour le profit et la jouissance. D'où aussi, sur le fond, sa rupture avec Maurras, dont l'esprit lui paraît « abso-lument dépourvu, dépouillé, destitué de toute charité ».
Polémiste, Bernanos ? Certes il admirait Bloy et sa plume était vive. Mais il détestait ce terme. Bien plutôt un « combattant de l'Esprit », n'écrivant que pour se justifier « aux yeux de l'enfant » qu'il fut et qui ne veut pas mourir « sans témoigner », qui va « jusqu'au bout du vrai, quels qu'en soient les risques ».
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Ainsi parlait : Gustave Flaubert ; dits et maximes de vie
Gustave Flaubert
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 2 Mai 2019
- 9782845902855
« L'auteur doit être dans son oeuvre comme Dieu dans l'univers, présent partout et visible nulle part. » C'est Flaubert qui écrivait cette phrase, dans une lettre de 1852. Et il est vrai que, dans ses grands textes littéraires, Flaubert a utilisé toutes les ressources de l'art le plus élaboré pour effacer autant qu'il le pouvait ses traces.
On cite toujours le fameux « Madame Bovary, c'est moi ! » , mais Flaubert n'a jamais écrit ni dit cette phrase dans le sens où on la cite. Madame Bovary, voici tout au contraire ce qu'il en écrit : « Ce livre, tout en calcul et en ruses de style, n'est pas de mon sang, [...] c'est de ma part une chose voulue, factice. » Cet « art pour l'art » que Flaubert a théorisé, tout de volonté, d'intelligence et de paradoxes, n'est pas, il faut l'avouer, sans ennuyer parfois. Salammbô laisse à bien des lecteurs intrépides de fâcheux souvenirs...
Mais là où Flaubert ne se cache nullement, là où tout au contraire il explose, il éructe, il jubile - et nous avec lui -, c'est dans cette autre partie de son oeuvre, que bien peu de gens lisent et où pourtant son génie éclate plus que nulle part ailleurs : dans ses lettres, ses notes, ses articles, ses journaux.
Cette partie de son oeuvre, c'est beaucoup plus que l'ensemble des romans : mais comment la lire ?
Par où commencer ? « La vie doit être une éducation incessante ; il faut tout apprendre, depuis parler jusqu'à mourir. » C'est dans cet atelier secret que Flaubert est le plus passionnant, le plus moderne.
C'est là qu'Yves Leclair s'est mis pour nous à l'écoute.