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Brepols
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La joute et autres oeuvres poétiques ; augmentées de diverses pièces composées dans le cercle des Médicis
Luigi Pulci
- Brepols Publishers
- Miroir Du Moyen-Age
- 13 Septembre 2007
- 9782503524399
Né à Florence dans une famille noble, mais désargentée, Luigi Pulci (1432-1484) eut la chance d'être introduit très jeune dans le cercle des Médicis. Devenu un des familiers de Laurent le Magnifique, il vécut la vie d'un courtisan, remplissant les missions variées qu'on lui confiait. Mais il était avant tout poète et exerça à ce titre un « véritable magistère », car la poésie a joué à Florence, dans une communauté violente et conflictuelle, un rôle si fondamental pour le maintien du lien social qu'il nous est maintenant difficile de l'imaginer. A côté du Morgante, chef-d'oeuvre incontesté du poème heroï-comique à l'italienne, Pulci a été aussi l'auteur d'une production poétique vaste et diversifiée. Pratiquant tous les genres et tous les tons, de l'élégie à la satire, du burlesque à l'aulique, d'une incroyable virtuosité verbale, il nous fait partager la vie compliquée de la cour médicéenne et les moeurs de la Florence convulsive de cette deuxième moitié du quattrocento. Son attachement à un aristotélisme teinté d'avvéroisme, son refus du mysticisme esthétisant de Marsile Ficin offrent un témoignage précieux et souvent troublant de la pensée intellectuelle et religieuse de son temps. Il nous émeut enfin par l'expression à la fois pathétique et narquoise de son angoisse devant le mal, la solitude, la mort.
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Bernard le Clunisien ; une vision du monde vers 1144
André Cresson
- Brepols Publishers
- Temoins De Notre Histoire
- 5 Janvier 2010
- 9782503532240
La tendance dominante du christianisme durant des siècles n'a pas été l'affirmation d'une puissance travaillant à la transformation du monde et de l'histoire, mais plutôt la disposition à s'en écarter et à prendre ses distances, selon la doctrine du « mépris du monde » (contemptus mundi). C'était en tout cas l'orientation de la pensée monastique qui a traversé tout le Moyen Âge.
Vers la fin de la première moitié du XIIe siècle, un moine bénédictin de Cluny, que l'on a appelé Bernard de Morlaix ou de Morlas ou Bernard le Clunisien, et qui résidait au prieuré Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou, a écrit lui aussi un De contemptu mundi. Cet immense poème en vers métriques, est, malgré son titre, beaucoup plus que l'expression habituelle du thème monastique de la vanité du monde. Il contient une représentation lumineuse du Ciel, Jérusalem céleste, Cité resplendissante où Dieu est tout en tous, et une vision des enfers, où les références à Virgile semblent annoncer la grande épopée dramatique et mystique de la Divine Comédie de Dante ; et c'est aussi une longue complainte et une impitoyable satire contre les désordres et les injustices de l'époque, satire n'épargnant ni les prêtres, ni les évêques, ni le pouvoir de Rome.
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Contes pour les gens de cour
Gautier Map
- Brepols Publishers
- Temoins De Notre Histoire
- 6 Décembre 1996
- 9782503503066
Que peut faire un clerc de l'administration royale, à la fin du XIIe siècle, s'il est doté d'un humour féroce, d'une langue agile, d'une culture vaste et éclectique, d'un goût irrépressible pour les bonnes histoires colorées et corsées, face à la montée en force des nouvelles modes littéraires de la littérature en français et des romans courtois? Il prend une plume et rédige de "bonnes histoires pour les gens de cour", pour montrer qu'on peut s'amuser en latin, de façon moins ridicule à ses yeux que ceux qui pâlissent d'amour aux pieds des dames. Gautier Map, clerc anglais richement prébendé, grand conteur et amuseur des milieux de la cour de Henri II Plantagenêt, est à la fois attiré et agacé par les thèmes fantastiques, merveilleux et amoureux qui font les délices de la cour anglaise lorsque la reine Aliénor y séjourne. Il veut faire encore mieux: plus varié, plus subtil, plus savant, plus drôle et moins naïf. S'il méprise l'amour courtois, ce n'est pas par pudibonderie; s'il écrit dans la langue savante de son temps, ce n'est pas par timidité. Son oeuvre, que par nonchalance sans doute il garda dans ses papiers personnels, est fantaisiste, insolente, ironique; c'est pour les ethnologues un réservoir de renseignements sur des coutumes et des traditions que personne avant lui n'avait notées, pour les historiens de la littérature un témoignage d'une époque où rien n'était encore joué entre la langue vulgaire et le latin (qui pouvaient encore se donner la réplique), pour tous un moment privilégié de l'émergence dans la littérature européenne d'un art du récit qui aboutit de temps en temps, dans ce recueil jamais ennuyeux ni banal, à d'éblouissantes réussites.