Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Labyrinthes
-
Tu me dis que tu as aimé ce que j'ai écrit. Tu me dis que tu as aimé ce que j'ai écrit à la suite de ce que l'on s'était dit. Comme une spirale : les mots sur les mots à propos des mots et ainsi de suite. Comme une danse : ça pourrait ne jamais finir. Ou l'amour. Oui, tu me dis que tu as aimé ce que j'ai écrit. Et puisque depuis peu je te sais lecteur de mon journal, comment puis-je alors écrire ? Certes, c'est toujours en sachant qu'il y a quelqu'un, à l'autre bout, ou bien qu'il peut y avoir quelqu'un... C'est un jeu, un frisson parfois, une contrainte sans doute. Qu'écrire chaque jour ? Que choisir dans tout ce que j'ai envie de crier, puisqu'être lu partout, n'est-ce pas un peu crier ? Que choisir de nous que tu ne sais déjà et que j'aimerais retranscrire ? Comment dire ce que l'on ne s'est pas encore dit, ce que l'on ne se dira peut-être pas, et que je pourrais exprimer ici et pas ailleurs, dans l'instant conjoint de mon écriture et de ta présence, alors que tu n'es pas là ? Par exemple je risque d'écrire que tu me manques. Mais n'es-tu pas vraiment là ? Présence, ce pourrait être ton nom, Présence.
-
Un jour, j'ai reçu le message d'une inconnue. Elle m'annonçait le suicide de son frère, un garçon rencontré quelques mois plus tôt dans mon pays des montagnes, là où je suis né. Un garçon que j'ai si peu connu, mais qui m'avait fait me dire que j'aurais pu tout quitter pour essayer de vivre avec lui, près de lui, dans son silence, avec son petit chien blanc. Le suicide est omniprésent dans ma vie : une amie de jeunesse, une grand-mère, un oncle, une amie de cinéma, un compagnon d'errance et ce dernier garçon, étrangement inoubliable, Guillaume. C'est trop. Trop. Le suicide est une mort radioactive, comme un trou noir sa gravité déchire et l'espace et le temps. J'ai répondu à cette soeur. Nous nous sommes rencontrés. Je n'ai pas su répondre à cette soeur. Ce livre est ma réponse si elle était possible. Mon sujet n'est pas le suicide, mon sujet c'est Guillaume, tel qu'il m'est arrivé, par son suicide.
-
Revue de littérature polygenre, où s'exprime l'individualité d'auteurs indépendants, le travail sur l'écriture (fiction, extrait, nouvelles, work in progress, feuilleton...) ; revue d'idées, où s'exprime la singularité des voix, des regards, des expériences ; revue d'arts graphiques, parce que les images sont des mots, et les images des mots.
-
-
Labyrinthes - numero 1 - illustrations, couleur
Collectif
- Labyrinthes
- 26 Septembre 2022
- 9782492895043
Revue de littérature polygenre, où s'exprime l'individualité d'auteurs indépendants, le travail sur l'écriture (fiction, extrait, nouvelles, work in progress, feuilleton...) ; revue d'idées, où s'exprime la singularité des voix, des regards, des expériences.
-
Je vous parle de quelque chose d'interdit
Clément Velluet
- Labyrinthes
- 17 Septembre 2024
- 9782492895159
Dans cet ouvrage sont présents des poésies baroques, des poèmes versifiés, bref, cher lecteur, avec moi, tu peux te nourrir, t'abreuver, de mes caprices mentaux, de ma dose de folie, de mes révoltes singularisées, de mes larmes euthanasiées en reflets, de mes songes maculés d'ivresses méta-organiques, de mes flux contemplatifs transcendés, de mes orchestrations surréalistes, de mes doxas à copules zététiciennes des pierreries d'adieux, où se pâment mes géométrisations personnifiées psychologiques.
-
Un soir, Sonia quitte Gênes dans sa Polo Wolkswagen avec ses trois enfants, sans explication. Son mari, Alberto, trouve la maison vide en rentrant du travail. Après une nuit agitée, sans aucune nouvelle d'elle, il se réveille en retard et fonce sous des trombes d'eau pour rejoindre le port où il est grutier.
À travers les trajectoires de ses personnages, le récit révèle une cartographie sensible, façonnée par les rencontres et le hasard. -
1973 : l'autre 11 septembre.
Sud de la France, début des années 2000.
Sebastian, Augusto Sandoval-Salinas retrouve liberté et identité civile au sortir du monastère, quittant l'habit après seize ans d'une vie religieuse engagée lors d'une crise politique qui a marqué son pays d'origine, le Chili.
Qui est-il ? Lui-même ne le sait plus tout à fait, tant ses identités sont multiples comme ses lieux de vie. "Je ne suis pas ce que je crois être" dit-il. Le hiatus est puissant. Grâce à l'association des Chiliens en exil, convaincu d'avoir été enlevé à sa famille pendant le coup d'état militaire, disposant seulement d'un certificat de naissance émis rétroactivement par l'administration Pinochet, Sebastian suit les traces que sa mémoire veut bien lui restituer et remonte à ses origines. -
Mes poèmes sont les reflets de mon âme, aux divers coloris, peinture en tableaux de vie. C'est la danse des mots, « bleus » ou « gris », chantant la vie à tous les tempos, des mots « scie », en cris étouffés, en perles de pluie sur mes joues aspergées, en poussière de suie sur la peau sculptée, en lie entachant mon passé.
Ils me voilent et me dévoilent, m'emmurent et me libèrent, en jeux incessants avec le temps. Ils sont tout « moi ».
-
Une sélection de textes, principalement contemporains, écrits en respectant une ou plusieurs contraintes, accompagnés de quelques travaux graphiques sur le même principe.
-
Tout reste à faire. La tâche est énorme et décourage. Car l'acuité sensible de notre mortelle condition fournit un ressort d'exigence qui motive nos actions nécessaires mais peut aussi bien les paralyser alors que le temps manque. Quand les heures s'écoulent à travers nos doigts tel du sable trop prompt que nous n'arrivons à retenir au point... de paraître d'inévitables velléitaires sinon capables de voir grain après grain le cours des choses inexorablement nous échapper sans que nous nous soyons donné les moyens d'accomplir un voyage à rebours afin de reconsidérer quelque peu les faits, ni d'éprouver ce qu'il en est de ces minutes à venir dont nous avons à peine entrevu l'hypothèse lorsqu'elles s' annoncent à l'horizon et s'évaporent aussitôt. Et si, précisément à cet instant, après tout ce temps passé dans l'attente, quand on se dit qu'il est trop tard bien trop tard, le moment était enfin venu. Aujourd'hui ou aucun autre jour. Oui, ce qui semblait impossible à réaliser s'enclenche désormais parfaitement. Je suis prêt.
-
Poignard des chairs litteraires ou dansent les soleils brules de larmes psychiques
Clément Velluet
- Labyrinthes
- 26 Octobre 2022
- 9782492895067
Il ne s'agit pas de prendre les mots à leur sens premier, mais au contraire de retirer leur signification, de les vider, de les moduler comme de la pâte, pour n'en garder que leur sonorité. L'art de cette poésie vient de la liberté artistique de prendre les mots pour ce qu'ils sont d'une façon primaire, des sons, des lettres, un enchevêtrement bigarré qui une fois achevé tente de faire vibrer les mots comme des cordes âme. De simples mots sont modifiés, vidés de leur structure grammaticale, pressés comme des tubes de peinture, pour permettre à l'amateur regarder au-delà du voile d'un simple dictionnaire. Il existe de la peinture abstraite. De la sculpture abstraite. Je propose une poésie abstraire en absolu. Nous oublions de penser l'intérieur de l'oeuf, la poule n'existe plus ici, concentrons-nous sur la simple coquille. Pour que ces mots, simples sons que nous avons gonflés de sens deviennent comme ces images stéréoscopiques, qui ne semblent être que bouillie colorée, pour devenir image subliminale une fois le bon angle trouvé. N'avez-vous jamais remarqué que le même mot prononcé inlassablement perd petit à petit de son sens plus nous le prononçons, jusqu'à devenir simple bruit ?
-
-
Il est des obsessions que l'on traîne avec soi tout au long de sa vie et qui à l'âge d'homme peuvent enfin être exprimer avec sérénité et recul. Certains les nomment « traumas » et ils sont fréquemment sources de tristesse, de mélancolie.
Le plus souvent, la vie courante nous permet pas de parler de ces expériences anciennes qui nous ont marqués, impactés, et seul l'art nous donne l'opportunité et la distance suffisante de mettre des maux sur les mots comme dit l'expression consacrée et plus particulièrement, la poésie qui par sa liberté de forme nous autorise tous les voyages dans le temps intime. Temps « suspendu » pour ma part où mon enfance frêle et fragile subissait sans le nommer un abandon.
Abandon symbolique, psychique et physique, qu'il s'agit dans ce texte de rendre palpable en faisant parler les situations, les acteurs et sentiments d'une époque lointaine, archaïque et pourtant encore bien présente en moi comme fondatrice de ma vocation d'artiste et de ma volonté tenace à vouloir exprimer l'indicible. -
Elle a pris un train pour Trouville, le train de midi. Elle voulait écrire un livre sur lui, sur le génie. Elle avait réservé une chambre d'hôtel, la saison n'avait pas commencé. Elle s'est installée dans la chambre, la fenêtre donnait sur la plage, avec ses marées, ses îlots de sable. Alors sont apparus les fantômes.
-
Depuis de nombreux siècles, sa bravoure est complète, sa malice un exemple. Depuis de nombreux siècles, son chant a façonné, l'air de rien, une galerie de portraits féminins stéréotypés, clichés à la peau dure. À la manière d'une religion, et la pire car le dieu vénéré ne serait qu'un homme, il a placé les femmes dans des cases bien nettes, des cases comme des cages : la pucelle innocente, l'amoureuse hystérique, la folle castratrice, l'épouse dévouée ou l'intouchable déesse.
Depuis de nombreux siècles, bien trop nombreux, nous n'avons eu droit qu'à une version des faits, celle des hommes, depuis un seul point de vue, celui des hommes.
Résonne enfin le chant des corps révélateurs, dont le héros mythique n'était qu'un négatif.
Le long chemin d'Ulysse est jalonné de femmes, il est peut-être temps d'entendre leur version... -
Renard est arrivé tout doucement dans ma vie. Il allait et venait, au début dans la maison qu'on me prêtait, puis dans celle que je partageais en ville et, enfin, dans celle que j'occupe maintenant. On se voyait de plus en plus souvent : il était là quand j'arrivais, il repartait quand je devais rentrer, je revenais un mois plus tard, de nouveau, il était là quand j'arrivais. Il venait le soir après son travail et repartait tôt le lendemain, moi je profitais des journées. Quand j'étais absent, on parlait peu, un petit signe, quelques messages, une pensée, rien d'autre, pas de questions - il faut peu de mots pour vivre près d'un homme comme Renard.
-
Sûrement il avance les algues de la lagune serpentent sans cesse ondulent sous ses pieds sûrement chatoient des verts miel émeraude se fondent en éclats de mousses douces cuisantes s'agrippant aux pieux de bois immergés tels des serpents marins ces lambeaux de forêts renversées crucifix réactivés liquides des premiers retables aux feuilles d'or
D'abord quelque chose qu'il avait voulu fuir ou devoir retrouver perdre_ ce sentiment de le constater ici ailleurs même si dans ces ciels pleins et vides lumières tournoyantes aussi maniéristes enlevées il se dit qu'il pourrait choisir ou biaiser
qu'il lui est arrivé par ailleurs souvent de longer la lagune de VENICELY en rêve -
Énigmes de l'art résolues : Nouvelles enquêtes sur "Le Christ" de Holbein, "Le Géographe" de Vermeer et "La Joconde" de Vinci
Patrice Hamel
- Labyrinthes
- 21 Janvier 2025
- 9782492895180
Grâce à l'observation, l'analyse et la déduction, cet ouvrage se propose de résoudre les énigmes des oeuvres d'art abordées que provoquent les agencements de leurs qualités plastiques repérées et non de partir de textes explicatifs préalables conditionnant notre compréhension. L'érudition n'est pas exclue mais peut confirmer dans un second temps nos découvertes formelles et structurelles, en s'appuyant le moins possible sur des informations d'ordre culturel souvent réservées aux "spécialistes". Est convoqué en revanche un certain nombre d'outils conceptuels définissant les sensorialités et les modalités de représentation usitées dans les oeuvres d'art, que Patrice Hamel a minutieusement élaborées au fil des années. Dès lors, un détail apparemment insignifiant jamais aperçu jusque-là arrive à contester la signification globale du Christ décomposé d'Holbein. De même en réussissant à comprendre la fonction de la lumière du Géographe à l'opposé de l'habituelle approche valorisante convoquée chez Vermeer notre manière d'appréhender les intentions du protagoniste en cause est bouleversée. Parvenir à découvrir un principe d'organisation visuelle général permet non moins d'articuler des temporalités distinctes dans La Joconde qui partent du fond jusqu'à l'en-deçà du tableau et nous relie à elle pour l'éternité. Quelques surprises s'ajoutent à ces enquêtes, puisées chez Max Bill, Le Caravage, Rubens, Ellsworth Kelly, Richard Jackson.
-
Que fut l'enfance de Stendhal, né en 1783, témoin de la prérévolution de la Journée des Tuiles le 7 juin 1788 à Grenoble, avec ses suites, et de quelle manière l'enfant Henri va-t-il grandir et devenir un auteur ? Une mère tendre mais déprimée, qui meurt alors qu'il est encore jeune, un père avocat, lointain et indifférent...
Tout ça n'est guère propice à l'épanouissement. Par bonheur il y a le grand-père, le docteur Gagnon. Et ensuite les études ; le futur écrivain excelle en mathématiques, elles lui seront un refuge. Les années après le deuil de sa mère sont difficiles et il se réfugie dans l'étude... Il montera à Paris, école Polytechnique ! La vie et le monde, et l'amour, s'ouvrent à lui, enfin... -
Vous êtes des voyageurs.
Vous vous déplacez souvent. D'un point à un autre.
Plus ces points sont éloignés, plus vous appréciez, car la destination compte bien moins que le temps employé pour la rejoindre.
Vous aimez ce temps du déplacement ; pour vous, c'est là que réside le vrai voyage.
Le temps du voyage est suspendu, et vous n'avez à décider de rien.
Tout est prévu, organisé, planifié.
Rien de tout cela ne vous concerne vraiment.