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La Nuit des rois
William Shakespeare, Jean-michel Déprats, Denis Podalydès
- ESPACES 34
- 1 Janvier 1998
- 9782907293648
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Sze Yin, Hongkongais de 40 ans, est invité à Berlin pour présenter son travail de pointe dans un salon sur les nouvelles technologies. Il y rencontre Lin Lin, une Chinoise du continent d'une vingtaine d'années, qui étudie à Londres. Ils tombent amoureux, mais Sze Yin doit rentrer à Hong-Kong où il renoue avec une amie de jeunesse, maintenant mariée. Partagé entre plusieurs continents, plusieurs cultures, Sze Yin se sent de nulle part. Alors que les événements du monde le traversent et que les perspectives d'une vie sous emprise technologique semblent se rapprocher, il s'interroge non sans humour sur ce qui fait le lien amoureux - mémoire, désir, rencontre des corps, partage du souvenir, connaissance de l'autre... - et sur ce que signifie « être au monde ».
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Un jeune randonneur entre dans un modeste restaurant d'Ôsaka. Le propriétaire, aussi excentrique qu'asocial, lui propose de prendre sa place en tant que chef : il lui suffira de préparer les plats en suivant ses indications par une oreillette et de servir les clients dans la salle tandis que lui, le chef, restera reclus à l'étage, voyant sans être vu. Les clients reviennent dont des habitués et un riche entrepreneur chinois. Se mettent ainsi en place incidemment des relations de domination et de manipulation - mais aussi de transmission. Kurô Tanino dénonce également une société d'hypersurveillance, rongée par la corruption.
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Un relais routier au bord d'une route de campagne du Brabant septentrional. Une mère et sa fille de 18 ans, Katalijne, en sont les hôtes depuis de nombreuses années. Un camionneur, Remco, s'y arrête presque tous les jours pour boire un café ou grignoter.
Tous trois ont des rêves et tentent d'échapper au quotidien, Katalijne et Remco cherchent à s'enfuir pour trouver de meilleurs lendemains. La mère veut protéger sa fille qui souffre d'hyperactivité et de troubles de l'attention et, peut-être, trouver une autre vie auprès d'un homme aisé.
Mais l'avenir ne sera pas celui escompté. Par fragments, nous découvrons les faits de cette nuit tragique qui décidera du sort de chacun. Nous entendons les pensées, assistons aux événements, sommes témoins de l'engrenage des situations, dans une composition non chronologique qui donne une belle place aux sentiments humains. Une pièce tout en nuances, forte et savoureuse.
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La pièce se déroule dans une maison de famille à trois périodes (1913, 1968, aujourd'hui) mais en même temps. Ce sont les interactions entre les événements et les époques qui tissent l'action de ces trois générations, racontées en parallèle et en simultané.
Les destins de trois couples se font écho à travers leurs blessures, leur incapacité à vivre, leur culpabilité. Les mensonges des uns se répercutent sur ceux des autres et, comme dans un choeur polyphonique, chacun exprime son désarroi.
Les répliques se croisent pour façonner un thriller psychologique où chacun donne progressivement à entendre sa propre version de la réalité.
Comme dans tous les textes de Rasmus Lindberg, le temps et la question existentielle sont au coeur du processus d'écriture. Ici, la pièce pose une question essentielle : Qu'est-ce qui détermine et influence un individu ? De quoi est faite cette mémoire, consciente ou inconsciente, qui se transmet de génération en génération ? Quelle part prend-elle dans la constitution de notre individualité ?
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Lait noir ou voyage scolaire à Auschwitz
Holger Schober
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 11 Octobre 2018
- 9782847051704
Thomas, un adolescent à la dérive, n'aime les excursions scolaires que pour une raison : les filles s'y laissent plus facilement draguer. Et ce voyage à Auschwitz est sa « dernière chance » avant l'exclusion.
Ce nom n'évoque pas grand-chose pour lui mais ce qu'il découvre en visitant le camp provoque un tel choc qu'il rejette immédiatement, en bloc, son identité allemande, et fugue.
Errant, sans papiers, il est amené au commissariat où Tomasz, un policier désabusé, tente de découvrir qui il est. Petit à petit, ils vont s'apprivoiser.
À la manière d'un thriller, la pièce va aussi révéler d'autres histoires dans l'Histoire... Ainsi Isabella, la fille de Thomasz, découvre-t-elle dans le grenier familial le journal d'une jeune fille, Marika, écrit pendant l'hiver 41/42. Quel lien avec sa propre histoire ?
Une pièce est en prise directe avec les problématiques contemporaines à la fois de mémoire et de xénophobie. Son titre Lait noir est une référence à un poème de Paul Celan, repris à la fin de la pièce.
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Le repli du paysage
Magdalena Schrefel
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 21 Novembre 2019
- 9782847051926
Dans un présent intemporel, au fin fond de la campagne, dans un paysage à la fois mythifié et personnalisé, un homme néglige les travaux de la ferme depuis la mort de sa femme et se retire dans son monde. Il commence alors son « travail » : la construction d'une machine qui saurait tout faire, une installation-monde métaphorique et qui aspire la vie.
Son fils, jeune garçon au début de la pièce puis jeune homme, ne parvient pas à faire entendre raison au père tout comme le bourgmestre - voix de la raison et du compromis.
Mais les eaux montent et le danger d'engloutissement se fait de plus en plus précis. La machine elle-même se met à bruire, à parler ?
Construite sur plusieurs temporalités, la pièce est ponctuée par le duo de deux jeunes filles d'aujourd'hui, sorte de clowns shakespeariens, qui décident de partir à l'aventure, au-delà de la zone interdite autour de la machine.
La langue, en monologues bouillonnants ou dialogues vifs, très construite, ciselée, dérapant, contribue à l'impression d'inéluctabilité de la catastrophe et à interroger la place de la spiritualité des vivants.
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Radio clandestine ; mémoire des fosses ardéatines
Ascanio Celestini
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 20 Janvier 2009
- 9782847050486
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Fukushima après la catastrophe. Dans la cour délabrée d'un lycée. Dix adolescents et un mystérieux onzième, enveloppé dans une bâche bleue, ces blue sheet qui au Japon font partie du paysage - très utilisées dans la construction, elles servent aussi à héberger les sans-abris et, en cas de catastrophe, à recouvrir les décombres ou envelopper les cadavres.
Les lycéens prennent tour à tour la parole sur des sujets qui les préoccupent : un amour non partagé, les mésententes entre parents, le sentiment d'être différent, les mystères des relations humaines ou du monde animal... Ils se livrent également à des jeux et des exercices collectifs, des danses, des pantomimes, toutes façons pour eux d'exprimer non seulement l'indicible de cette expérience, mais aussi le chagrin, la colère, le deuil.
Ces bâches omniprésentes sont-elles bleues comme le ciel, comme l'espoir, ou comme les corps sans vie que la mer ramène sur le rivage ?
Norimizu Ameya interroge avec subtilité, tendresse et poésie, l'impact de la catastrophe et un avenir incarné par des adolescents qui bouillonnent d'envie de vivre, malgré tout. Au-delà de ce groupe de jeunes, c'est le devenir de l'humain qui est ici en jeu.
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Un homme décide de fonder une nation dans son propre appartement. Sa mère, qui adhère à son délire, y trouve refuge, suivie par trois étrangers tandis que, de l'autre côté du mur, une voisine les observe de près.
Sur fond de liens sociaux et familiaux pervertis, chacun cherche un chemin entre solitude et inquiétude existentielle.
Un fils formidable passe sans cesse du rire à la noirceur, faisant la part belle à l'imagination, et propose une utopie qui évoque, en creux, la société japonaise contemporaine.
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Avidya, l'auberge de l'obscurité
Kurô Tanino
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 3 Novembre 2022
- 9782847052794
Au coeur des montagnes du Japon et de leurs sources thermales, deux marionnettistes arrivés de Tokyo attendent le propriétaire de l'auberge pour présenter leur spectacle. Ils sont accueillis par les quelques villageois qui séjournent dans l'auberge, puis par l'homme qui s'occupe des bains. Tous sont intrigués par ce nain et son fils au visage impassible venus de la ville.
Tandis que ce havre de paix et de guérison est promis à la démolition pour laisser place à une nouvelle ligne de chemin de fer, les langues se délient, les esprits s'agitent, les désirs s'insinuent.
Si avidya désigne l'illusion ou l'aveuglement dans le bouddhisme, ce voyage dans le ventre de nos désirs, aux confins des non-dits, est aussi un hommage au Japon ancestral, délicatement porté par la voix de la narratrice. -
Lumières blanches intermittentes : 502 ; B ; le jour où elle a dit qu'elle avait tué le chien j'ai pris la voiture
Giuliana Kiersz
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 3 Novembre 2022
- 9782847052848
La première des trois oeuvres, 502, est une succession de scènes désertiques, dépeuplées : routes, précipices, montagnes, ou simplement le brouillard, un espace imprécis et indéfini. Le personnage principal ne sait ni d'où il vient ni où il va, mais sait qu'il s'en va.
La seconde, B, débute également sur la route et met en scène la solitude de celui qui va d'un côté ou de l'autre. Le texte est un mouvement perpétuel où se croisent plusieurs personnages.
La dernière, Le jour où elle m'a dit qu'elle avait tué le chien j'ai pris la voiture, plus courte, est là encore focalisée sur la route, trajectoire d'un homme et de son chien vers un final délirant.
Au-delà du thème récurrent de la route, les trois textes, quoique fonctionnant de façon autonome, partagent un même langage, où s'entremêlent dramaturgie et poésie, suscitant une atmosphère étrange et pregnante. -
J'ai rendez-vous avec diEU
Asiimwe deborah Kawe
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 11 Novembre 2021
- 9782847052671
A l'Ambassade des États-Unis d'un « pays en voie de développement », chaque jour, une centaine de personnes, aux motivations diverses, tente sa chance pour obtenir un visa. Parmi elles, deux jeunes filles. L'une part pour mener un travail de recherche dans le social, l'autre pour participer à un congrès de jeunes espoirs. Pourquoi l'administration est-elle suspicieuse alors qu'il s'agit simplement de pouvoir circuler librement et de se former avant de revenir au pays ? Ces raisons en cachent-elles d'autres ? Comment déjouer la machine administrative injuste et arbitraire d'une puissance dominante ?
Par une écriture tout en finesse se référant à plusieurs traditions, l'autrice livre une satire politique drôle et poignante.
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nous introduisant dans les coulisses du théâtre mais aussi dans l'état mental de l'acteur, ce livre étonnant est à 1a fois un manifeste, un guide, un recueil d'observations et un récit autobiographique.
dans la peau d'un acteur se présente en trois parties. la première retrace l'itinéraire artistique de simon callow, du bureau de location de l'old vic (son premier emploi au théâtre) aux scènes prestigieuses du national theatre et du west end. la deuxième, plus générale, décrit le cycle ordinaire d'une vie d'acteur - cet éternel " chômeur en puissance " - de la recherche à la fin d'un engagement, en passant par toutes les étapes d'une production théâtrale.
la troisième reprend, vingt ans après, le fil de son " histoire d'amour " avec le théâtre jusqu'à ces toutes dernières années. petite merveille d'honnêteté et d'humour, " passionné, intelligent, instructif et, tout simplement, un des meilleurs livres de théâtre " (m. coveney, financial times), " dans la peau d'un acteur " est devenu, dans sa langue originale, une référence dans le monde anglo-saxon, aussi bien au royaume-uni qu'aux états-unis et en australie.
par son humanité, son style imagé et éloquent, son appétit de savoir encyclopédique, ce livre passionnera non seulement les acteurs, les gens de théâtre et les étudiants en art dramatique, mais aussi tout lecteur curieux de ces " multiples façons d'être un humain que le théâtre vivant célèbre en 1a personne des acteurs " (p. 344).
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Une femme est seule dans un endroit désertique. Autour d'elle, les aboiements d'une meute de chiens qu'on lâche à intervalles réguliers et des mouches qui le harcèlent. Dans quel lieu est-elle ? Une sorte de purgatoire ? D'enfer ? Depuis quand ? Une éternité ?
Petit à petit la femme qui parle reconstitue son histoire. C'est la vie de la soeur non héroïque d'une héroïne dont elle refuse de prononcer le nom. Elle est la plus petite, la plus jeune, la plus faible, celle restée spectatrice des tragédies atroces qui déchirent sa famille et sa cité. Personne ne la voit et, comme pétrifiée, elle n'agit pas. De quelle forme de lâcheté est-il question ? Comment peut-elle trouver une place dans l'histoire qui fut celle d'Antigone et d'Ismène ?
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Paul, un adolescent sensible et violent, est hanté par l'idée que l'Homme n'est qu'une étape dans la chaîne de l'Evolution et qu'il porte en lui les traces du passé. Il est sujet à des sortes d'épiphanies où il se sent "devenir animal", créant des situations drôles, insolites, cocasses, parfois inquiétantes. Son discours intérieur alterne avec des dialogues extrêmement vivants avec son entourage : ses parents, son petit frère, son meilleur ami, ses professeurs, l'entraîneur de foot, la fille dont il est amoureux, le chien des voisins, etc.
Ce récit, touchant et plein d'humour, trace le portrait complexe et délicat d'un adolescent à cet âge charnière fait d'attirance autant que de rejet pour le monde des adultes, et son passage à un nouvel état de connaissance et d'expérience.
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La promenade des envahisseurs
Tomohiro Maekawa
- ESPACES 34
- Theatre Contemporain
- 11 Novembre 2021
- 9782847052664
Une petite ville au bord de la mer du Japon. Un homme a disparu depuis plusieurs jours. Lorsque sa femme le retrouve, il a changé. Il semble à côté de lui-même, souffre de troubles de la mémoire, est déconcertant dans ses propos, sa candeur. Les jours passant, son état s'améliore sous le regard circonspect et ébahi des autres membres de la famille et de sa femme qui se réjouit de sa nouvelle personnalité.
Cependant, en ville, d'autres personnes se mettent à présenter des symptômes similaires, comme une épidémie... La police enquête. Et tandis qu'une lycéenne est la seule rescapée du massacre de sa famille, un journaliste rencontre un jeune homme qui lui confie être un extra-terrestre à la recherche de ses semblables...
Par le biais de la science-fiction, la pièce s'interroge sur les non-dits d'une société japonaise policée. En quoi consiste l'amour dans un couple, au sein d'une famille ? Quel avenir pour la jeunesse ? Doit-on soutenir la guerre qui se prépare ? S'engager pour sauvegarder notre planète ?
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Un homme et une femme qui ne se sont pas vus depuis plusieurs années semblent se rencontrer fortuitement.
Ils échangent des mots, apparemment anodins, dans un lieu qui s'avère être le bâtiment d'accueil d'un cimetière. Petit à petit, leurs vies se dessinent à la fois dans ce qui les a unis et dans leur présent, et les paroles creusent ce qui n'a jamais pu être dit. Lot Vekemans aborde, dans ce texte d'une extrême délicatesse, le deuil (ici la perte d'un enfant) et la reconstruction des êtres qui survivent.
La pièce en langue originale a reçu le Prix d'écriture théâtrale de la Taalunie, qui réunit Pays-Bas et Flandre, en 2010. Elle est également traduite en russe, en allemand et en espagnol, et mise en scène à Moscou et Cologne.
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Dans un futur proche, Internet est essentiellement accessible non plus par le Web, mais par le Néther, un univers Texte inclassable, Ailleurs et maintenant est un voyage au sein des réflexions intimes d'un metteur en scène japonais à la recherche d'une forme de théâtre nouvelle. Voyage littéral, puisque la troupe est en tournée à travers le monde passant d'un aéroport à un autre, voyage spirituel puisque Toshiki Okada s'interroge sur l'être au monde Avec humour, en décortiquant les clichés, l'auteur évoque l'influence du regard de l'autre sur la manière dont on se perçoit - et particulièrement comment, Japonais, il est perçu à l'étranger et dans son propre pays -, la question « d'être au présent » - alors que l'on voyage sans cesse - et par là celle du territoire - d'où est-on ? - et de l'origine. Celle aussi de ce qu'il adviendrait si les acteurs cessaient de jouer et devenaient eux-mêmes sur scène ?
Enfin, parmi les problématiques foisonnantes soulevées comme sans y paraitre celle de sa capacité à écrire.
Un texte envoutant par sa musique interne et par la forme qui est elle-même la question du texte : est-ce une forme nouvelle de théâtre ?
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Un père et sa fille poliomyélitique occupent chacun l'extrémité d'un petit lit, pris entre quatre parois de placoplâtre, dans une pièce exiguë. Le père raconte son ascension du statut de simple manutentionnaire à celui de marchand de meuble, mais aussi sa chute, tandis que la fille tente de combler les silences.
Les monologues du père et de la fille alternent, se télescopent, dévoilant graduellement l'enchaînement de faits qui les a conduits dans cette pièce, ce lit. Ils s'efforcent de tenir à distance le silence qui pèse sur eux et alimente leur claustrophobie jusqu'à ce que, finalement s'établisse, à défaut d'une véritable communication, une certaine forme de compréhension, préalable au pardon des fautes passées.
Grabataire est une pièce haletante, oppressée et oppressante. La respiration du texte se fait par phrases hachées, comme si les personnages hyperventilaient sous le coup de la panique, sans cesse au bord de la suffocation. Loin de parler d'un même souffle, le père et la fille donnent plutôt l'impression de partager un même système respiratoire, ce qui empêche l'autre de s'exprimer dès lors que l'un parle, mais rend son intervention nécessaire sitôt que le silence se fait comme pour éviter l'asphyxie.
Misterman, traduit de l'anglais (Irlande) par Jean-Marc Lanteri Un homme, Thomas, vit dans une ville, Inisfree, ou une ville, Inisfree, vit dans un homme, Thomas. Le héros entretient avec sa mère une relation d'osmose malsaine, endossant à l'occasion l'identité d'un père prestigieux et autoritaire. Il vit par ailleurs avec une jeune fille, Edel, une relation sans espoir.
Au gré d'une dérive à la fois ludique et psychotique, Thomas tente de prêcher la doctrine du Christ à ses concitoyens. Mais, moqué d'eux, il met le feu à toute cette bourgade rétive. Le prophète en herbe, ou plutôt apprenti-sorcier, en arrive alors à commettre tous les actes du démon, en une trajectoire hélas fort courante...
Et l'on s'interroge. Tout cela n'est-il qu'un jeu infantile et macabre, meurtres compris, orchestré par une sorte d'enfant attardé ?
Trimbalant un magnétophone qui l'apparente un peu au Krapp de Beckett, suscitant une myriade de personnages pittoresques, Thomas fait surgir d'un délire de vieil adolescent frustré ou arriéré, toute une ville imaginaire, de sorte que ce qui se joue, sur la scène irlandaise d'Inishfree, comme dans toutes les pièces de cet auteur original et visionnaire, c'est la puissance et la démesure de la fiction...
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Dans un immeuble de 26 étages en plein centre ville vivent deux couples en crise : Edith et Garmt et leurs amis, Stella et Vik. Très préoccupés par leurs activités professionnelles, ils sont en prise directe avec le monde contemporain, urbain, technologique. Ainsi, Edith et Garmt cherchent à inventer un nouveau concept de télé-réalité où l'on montrerait la vie d'un couple idéal, le Couple alpha, que rien ne pourrait jamais détruire. Stella, artiste en vogue, et Vik se posent la question de la venue d'un enfant et de leur statut social. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'ils sont, eux aussi, sous le regard constant de webcams, installées à leur insu dans les différents appartements par Clara, jeune femme solitaire, qui se filme elle-même en permanence. Posant la question du regard de l'autre (connu ou non), de la représentation, de la sincérité, et, par là, celle de la perception de la réalité, cette comédie féroce dénonce la perte de certaines valeurs et s'interroge sur son impact dans notre rapport au monde.
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Ido, un employé de bureau ordinaire, rentre chez lui le soir de l'anniversaire de son fils. Il découvre qu'un dangereux criminel évadé de prison, Ogoro, a pris sa femme et son fils en otage. Ogoro exige de voir sa propre femme, une stripteaseuse qu'il soupçonne de le tromper, et qui refuse de lui parler. Ido se rend chez elle pour lui demander de raisonner son mari. Sous la pression de journalistes à l'affût d'un scoop et de policiers dépassés par les événements, Ido finit par séquestrer à son tour la femme et le fils d'Ogoro.
Exalté par le pouvoir que lui confère une arme volée à un policier, mais aussi exaspéré par une abeille piégée au fond d'une tasse de thé, il va rapidement laisser libre cours à ses pulsions. Avec sa galerie de personnages aussi loufoques qu'inquiétants, la pièce révèle, sur un mode parodique, les violences internes à la vie familiale au Japon et décrit le cercle vicieux de la vengeance, à travers des épisodes trash jusqu'à l'absurde, évoquant l'univers de certains mangas cauchemardesques.
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Procès Galilée
Angela Dematté, Fabrizio Sinisi
- Espaces 34
- Théâtre Contemporain
- 5 Juin 2025
- 9782847053210