jean baudrillard
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La société de consommation, ses mythes, ses structures
Jean Baudrillard
- Folio
- Folio Essais
- 2 Avril 1986
- 9782070323494
La consommation est devenue la morale de notre monde. Elle est en train de détruire les bases de l'être humain, c'est-à-dire l'équilibre que la pensée européenne, depuis les Grecs, a maintenu entre les racines mythologiques et le monde du logos.
L'auteur précise : « Comme la société du Moyen Âge s'équilibre sur la consommation et sur le diable, ainsi la nôtre s'équilibre sur la consommation et sur sa dénonciation. »
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Dans cet essai, Jean Baudrillard promène un oeil critique sur les artefacts du monde contemporain. Des parcs d'attractions californiens et de leur promesse de ressusciter l'enfance au Forum des Halles parisien, «sarcophage de la marchandise», en passant par des prouesses biotechnologiques comme le clonage, l'auteur questionne notre rapport à la reproduction tous azimuts des images et des choses. Il entrevoit alors un nouveau régime des simulacres dans lequel le réel n'a pas fini d'être aboli. «Cette course au réel et à l'hallucination réaliste est sans issue car, quand un objet est exactement semblable à un autre, il ne l'est pas exactement, il l'est un peu plus. Il n'y a jamais de similitude, pas plus qu'il n'y a d'exactitude. Ce qui est exact est déjà trop exact, seul est exact ce qui s'approche de la vérité sans y prétendre».
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«Les objets en particulier n'épuisent pas leur sens dans leur matérialité et leur fonction pratique. Leur diffusion au gré des finalités de la production, la ventilation incohérente des besoins dans le monde des objets, leur sujétion aux consignes versatiles de la mode : tout cela, apparent, ne doit pas nous cacher que les objets tendent à se constituer en un système cohérent de signes, à partir duquel seulement peut s'élaborer un concept de la consommation. C'est la logique et la stratégie de ce système d'objets, où se noue une complicité profonde entre les investissements psychologiques et les impératifs sociaux de prestige, entre les mécanismes projectifs et le jeu complexe des modèles et des séries, qui sont analysées ici.» Jean Baudrillard.
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Regard neuf sur un monde neuf.
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À la différence des sociétés primitives ou traditionnelles, il n'y a plus d'échange symbolique au niveau des sociétés modernes, plus comme forme organisatrice. C'est peut-être pourquoi le symbolique les hante comme leur propre mort, comme une exigence sans cesse barrée par la loi de la valeur.
Sans doute une certaine idée de la Révolution depuis Marx avait tenté de se frayer une voie à travers cette loi de la valeur, mais elle est depuis longtemps redevenue une Révolution selon la Loi. Sans doute la psychanalyse tourne autour de cette hantise, mais elle la détourne en même temps en la circonscrivant dans un inconscient individuel, en la réduisant sous la Loi du Père, de la castration et du signifiant. Toujours la Loi.
Pourtant, au-delà de toutes les économies, politiques ou libidinales, se profile dès maintenant sous nos yeux le schéma d'un rapport social fondé sur l'extermination de la valeur, dont le modèle renvoie aux formations primitives, mais dont l'utopie radicale commence d'exploser lentement à tous les niveaux de notre société : c'est le schéma que tente d'analyser ce livre sur des registres aussi divers que le travail, la mode, le corps, la mort, le langage poétique. Tous ces registres relèvent encore aujourd'hui de disciplines instituées qui sont ici ressaisies et analysées comme modèles de simulation. Miroir de la réalité ou défi théorique ?
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Pour une critique de l'économie politique du signe
Jean Baudrillard
- GALLIMARD
- Tel
- 11 Janvier 1977
- 9782070296149
«Baudrillard a l'habileté de renvoyer dos à dos le discours du capitalisme, avec son idéologie du besoin, de la motivation de la consommation, et les idéologies marxistes de la production, qu'il va traquer jusque dans les premiers chapitres du Capital». Jean-Marie Benoist.
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Les objets singuliers ; architecture et philosophie
Jean Baudrillard, Jean Nouvel
- Arlea
- Arlea Poche
- 3 Janvier 2013
- 9782363080103
Qu'est-ce qu'un objet singulier ? c'est ce qui n'est échangeable avec rien d'autre. Un sentiment, une couleur, un bâtiment.
Cette singularité représente aussi un danger. Car comment résister dans sa singularité quand tout va vers la concentration et la mondialisation. Où trouver encore des objets singuliers ? Comment les définir, les créer, les reconnaître ?
Et comment redonner à la ville de demain sa singularité ?
Cette conversation, cette méditation entre architecture et philosophie, publiée chez Calmann-Lévy en 2000, n'a rien perdu de sa pertinence ni de son acuité.
Philosophe, écrivain et photographe, Jean Baudrillard développe une ouvre multiforme, abordant notamment la thématique de la communication dans notre société contemporaine. Cette réflexion passe nécessairement par une étude de l'espace urbain, de l'objet architectural, et de leurs interactions.
Architecte de renommée internationale, Jean Nouvel a réalisé entre autres, le musée du quai Branly, l'Institut du monde arabe et la Fondation Cartier. -
Les stratégies fatales
Jean Baudrillard
- Le Livre de Poche
- Biblio Essais
- 26 Février 1986
- 9782253038474
LES STRATEGIES FATALES A rebours des idées reçues, des dogmes et des idéologies, une radiographie saisissante des sociétés contemporaines.
Les statégies fatales ou la chronique du monde moderne. L'Amour, la séduction; le plaisir, l'obscène...Jean Baudrillard ,explore quelques-uns des chemins de l'actualité.
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Jean Baudrillard n'était pas que le penseur virtuose et sensuel de la séduction et de la disparition, du fatal et du viral, de la simulation et de l'hyper-réalité. Il était aussi un formidable orateur, déployant avec gourmandise et acuité, face à tous les publics, les interprétations les plus déconcertantes et les analyses les plus provocantes sur les différents sujets à propos desquels on l'interrogeait. Des traces de ce génie de la parole, les innombrables interviews qu'il a données pour les journaux, magazines et revues du monde entier constituent peut-être le corpus le plus précieux, le plus vivant, le plus en prise avec la double actualité du monde et du penseur.
C'est une première sélection de ces entretiens, couvrant la durée entière de sa carrière, que l'on trouvera réunis pour la première fois dans le présent volume, rappelant ainsi à chacun combien, plus que jamais, Baudrillard nous manque.
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Jean Baudrillard Mots de passe En analysant, depuis plus de trente ans, les liens qu'entretiennent les grands mouvements de société et l'obsession contemporaine de la production, Jean Baudrillard s'est placé au coeur de la problématique d'une génération rebelle aux repères imposés par la toute-puissance du marché. A la « virtualisation » de notre monde, à l'univocité du « commerce » des signes, aux vertus illusoires de la transparence et aux mystifications de la valeur marchande, il oppose la prodigalité de l'échange symbolique, le défi de la séduction, le jeu infini de l'aléatoire, la réversibilité du destin.
Opérateurs de charme d'une pensée qui se revendique provocatrice et paradoxale, douze mots de passe - de l'« Echange symbolique » à la « Valeur », de l'« Obscène » à la « Transparence du mal », du « Crime parfait » au « Virtuel » - cristallisent ici les idées clefs de ses ouvrages, selon le principe esthétique et pédagogique d'un abécédaire.
Jean Baudrillard appartient à ces penseurs qui s'expriment en marge des systèmes et de la tonitruance médiatique. Il a publié une vingtaine d'essais dont, entre autres, Le Système des objets, De la séduction, La Transparence du mal, L'Echange impossible.
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Début 2003, un impressionnant dispositif de guerre a pris position dans le Golfe. On soupçonne le dirigeant de l'Irak, Saddam Hussein, de disposer d'armes de destruction massive et de s'apprêter à en faire usage contre les États-Unis d'Amérique. On lui prête même, contre toute évidence, des liens étroits avec Oussama Ben Laden, le commanditaire présumé des attentats du 11 septembre 2001 à New York et à Washington. Le président des États-Unis, George W. Bush, dont l'élection avait été contestée en l'an 2000, réunit autour de lui une équipe de « néo-conservateurs » qui, de longue date et bien avant qu'elle soit au pouvoir, n'a pas caché sa volonté de rompre avec toute politique de containment (retenue), préconisée par le précédent gouvernement, pour s'en prendre de manière radicale aux États qu'elle considérait comme des « États voyous » (Rogue States).
Bien que la commission d'enquête des Nations Unies ne parvienne pas à trouver trace en Irak d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires, le département d'État américain s'évertue à tenter de convaincre, aussi bien le peuple que les représentants des États membres des Nations Unies, du réel danger que représente l'Irak. Plus encore que d'avoir percé le bouclier de son invulnérabilité, avec l'effondrement des tours jumelles, le 11 septembre lui laisse entrevoir le spectre, bien pire encore, d'un attentat bactériologique ou nucléaire.
C'est dans ce même mois, le 19 février 2003, alors que s'intensifient les préparatifs de guerre, que René Major et l'Institut des hautes études en psychanalyse ont l'idée d'organiser cette rencontre publique inédite (il faut y insister), et hélas unique (Jaques Derrida décédera l'année suivante), de deux des plus grands intellectuels français (sans doute des deux intellectuels français les plus connus à l'étranger), pour débattre de la situation. Débat intense, où chacun confronte ses analyses, moins à son interlocuteur qu'à la situation, teste leur validité théorique (qu'est-ce qu'un événement ?
Qu'est-ce qui résiste du réel quand le virtuel lui dispute l'hégémonie de la représentation ?
Qu'y entre de l'inconscient ? Quelle autorité a encore le droit, même international ?, etc.) René Major, qui alimente brillamment ce dialogue, présente et conclue, longuement, en 2014, cet échange que leurs auteurs s'étaient accordé à publier.
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" Parlons donc du monde d'où l'homme a disparu. Il s'agit de disparition, et non pas d'épuisement, d'extinction ou d'extermination. L'épuisement des ressources, l'extinction des espèces, ce sont là des processus physiques ou des phénomènes naturels. Et là est toute la différence, c'est que l'espèce humaine est sans doute la seule à avoir inventé un mode spécifique de disparition, qui n'a rien à voir avec la loi de la nature. Peut-être même un art de la disparition. " J. B.
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Jean Baudrillard : les paradis artificiels du politique
Jean Baudrillard
- Sens Et Tonka
- Jean Baudrillard
- 20 Avril 2018
- 9782845342514
Jean Baudrillard dans sa période utopienne a publié et dans la revue et sous volume dans la collection «Les Cahiers d'Utopie» ces trois textes. Globalement il s'agissait du parti communiste français (P.C.F., dit le PC) dans ses rapports avec le gauche socialiste et l'ensemble des partis politiques, le PC, à l'époque, était un diapason qui donnait le la.
Il poursuivra cette pensée dans Au royaume des aveugles (Sens&Tonka, rééd. 2002), mais cette fois-ci avec l'autre extrême, celle d'à droite toute, le FN ; dès 1997 il a saisi que le référent allait être celui-là : De l'exorcisme en politique ou la conjuration des imbéciles, le titre est clair, non ? qu'il complétera par Au royaume des aveugles , c'est-à-dire notre actualité (2017).
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L'incertitude du monde, c'est qu'il n'a d'équivalent nulle part, et qu'il ne s'échange contre rien.
L'incertitude de la pensée, c'est qu'elle ne s'échange ni contre la vérité ni contre la réalité. est-ce la pensée qui fait basculer le monde dans l'incertitude, ou le contraire ? cela même fait partie de l'incertitude. tous nos systèmes convergent vers un effort désespéré pour échapper à cette incertitude radicale, pour conjurer cette fatalité de l'échange impossible. ils ont tous échoué, mais cette fois, il semble bien que nous tenions la solution finale, l'équivalent définitif, dans l'invention de la réalité et de l'intelligence virtuelle sous toutes ses formes.
Pourtant les jeux ne sont pas faits. de cette équivalence définitive font irruption toutes les formes antagonistes de la singularité et du destin - tout ce qui se joue de cette incertitude radicale et qui fait de l'impossibilité même de l'échange sa règle du jeu. chacun est sans doute présent avec sa volonté et son désir, mais, dans le secret, les décisions et les pensées lui viennent d'ailleurs. et c'est dans cette interférence très étrange qu'est son originalité, son destin - auquel nous cherchons continuellement à échapper.
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Par ce livre-charnière qui traverse les thèmes dominants de son oeuvre, les visitant, les corrigeant, les revitalisant si la nécessité des temps s'en fait sentir, Jean Baudrillard cherche à se « mettre dans la position d'un voyageur imaginaire qui tomberait sur ces écrits comme sur un manuscrit oublié et qui, faute de documents à l'appui, s'efforcerait de reconstituer la société qu'ils décrivent ».
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L'Amérique sidérale. Le caractère lyrique de la circulation pure. Contre la mélancolie des analyses européennes. La sidération immédiate du vectoriel, du signalétique, du vertical, du spatial. Contre la distance fébrile du regard culturel. L'allégresse de l'obscénité, l'obscénité de l'évidence, l'évidence de la puissance, la puissance de la simulation. Contre notre virginité déçue, nos abîmes d'affectation. La sidération. Celle, horizontale, de la voiture ; celle, altitudinale, de l'avion ; celle, électronique, de la télévision ; celle, géologique, des déserts ; celle, stéréolytique, des mégalopoles ; celle, transpolitique, du jeu de la puissance, du musée de la puissance qu'est devenue l'Amérique pour le monde entier.
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A propos d'utopie - [entretien avec jean-louis violeau]
Jean Baudrillard
- Sens Et Tonka
- 1 Février 2005
- 9782845341036
Cet entretien entre Jean Baudrillard et Jean-Louis Violeau.
Date de 2001. Dans le cadre de sa thèse d'État Jean-Louis Violeau étudie les groupes radicaux des années soixante-dix, notamment en France ceux de la mouvance conseilliste, dont le groupe Utopie dont fit partie Jean Baudrillard, qui n'avait jamais commenté son adhésion à ce groupe dont il était l'un des cinq fondateurs (pas plus d'ailleurs qu'il n'a jamais expliqué ses engagements dans ceci ou dans cela, Jean Baudrillard accompli plus qu'il ne commente).
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L'illusion de la fin ou la grève des évènements
Jean Baudrillard
- Galilee
- 2 Octobre 1992
- 9782718604114
Nous sommes en train d'effacer tout le XXème siècle.
Nous sommes en train d'effacer un à un tous les signes de la guerre froide, peut-être même tous les signes de la Seconde Guerre mondiale, et ceux de toutes les révolutions politiques ou idéologiques du XXème siècle. Non pas dans le sens d'un sursaut en avant de l'histoire, mais dans le sens d'une réécriture à l'envers de tout le XXème siècle, qui va occuper largement les dix dernières années de la fin du siècle.
Au train où nous allons, nous serons bientôt revenus au Saint Empire romain germanique. Et c'est cela peut-être l'illumination de cette fin de siècle, et le véritable sens de cette formule controversée de la fin de l'histoire. C'est que nous sommes en train, dans une sorte de travail de deuil enthousiaste, de ravaler tous les événements marquants de ce siècle, de les blanchir, comme si tout ce qui s'était passé là (les révolutions, la partition du monde, l'extermination, la transnationalité violente des Etats, le suspense nucléaire) - bref l'histoire dans sa phase moderne - n'était qu'un imbroglio sans issue, et que tout le monde s'était mis à la défaire cette histoire avec le même enthousiasme qu'on avait mis à la faire.
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Cet ouvrage regroupe quatre conférences que Jean Baudrillard a données en 2005, peu avant sa mort. Elles sont inédites en Français.
« En tout état de cause, il faut reposer la question du «capital". Est-ce qu'il existe encore quelque chose comme le capital, et, si crise il y a, quelle est l'essence de cette crise ? Essayer de passer "through the looking glass", au-delà du miroir de la production.
Y a-t-il encore de l'exploitation ? Peut-on encore parler d'aliénation ?
Sommes-nous devenus les otages (non plus les esclaves, mais les otages) d'un marché mondial, sous le signe définitif de la mondialisation ? Mais peut-on encore parler de "marché" ? Et le capitalisme n'est-il pas arrivé au point de détruire ses propres conditions d'existence ? Le problème est celui de l'échange généralisé, dont le marché serait le lieu à la fois idéal et stratégique. C'est peut-être d'ailleurs la destination fatale du capital que d'aller au terme de l'échange - vers une consommation totale de la réalité. » « Le Système, parvenu à son point de réalisation intégrale, d'accomplissement définitif, puisque nulle négativité ne peut désormais le mettre en échec, est incapable désormais de se dépasser "vers le haut" (Aufhebung), et il entame un processus d'annulation de lui-même (Aufhebung encore, mais dans le sens de dissolution). »
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Le Chat de faïence au lieu d'être en chair est le premier texte de Jean Baudrillard.
Il s'agit d'un poème daté de 1949, l'auteur avait alors vingt ans.
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La pensée et la réalité s'éloignent l'une de l'autre à une vitesse Grand V, selon un mouvement strabique divergent. La pensée louche sur sa perplexité abyssale, et la réalité devient de plus en plus louche.
Le seul moment fantastique est celui du premier contact, quand les choses ne se sont pas encore aperçu que nous étions là, quand elles ne se sont pas encore rangées par ordre d'analyse - ou, pour le langage, quand il n'a pas encore eu le temps de signifier - ou, pour le désert, quand son silence est encore intact et que notre absence n'est pas encore dissipée. Mais cet instant est éphémère, immédiatement révolu. Il faudrait n'être pas là pour le voir. Seuls peut-être les fantômes ont cette jouissance exceptionnelle. Et seul le fragment est assez rapide pour le saisir.
Deuxième volume du journal d'un intellectuel, où les fragments de la réflexion philosophique croisent au gré du temps les événements de l'histoire.
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Ceci est l'histoire d'un crime - du meurtre de la réalité.
Et de l'extermination d'une illusion - l'illusion vitale, l'illusion radicale du monde. le réel ne disparaît pas dans l'illusion, c'est l'illusion qui disparaît dans la réalité intégrale. si le crime était parfait, ce livre devrait être parfait lui aussi, puisqu'il veut être la reconstitution du crime. hélas, le crime n'est jamais parfait. d'ailleurs, dans ce livre noir de la disparition du réel, ni les mobiles ni les auteurs n'ont pu être repérés, et le cadavre du réel lui-même n'a jamais été retrouvé.
Quant à l'idée qui préside au livre, elle n'a jamais pu être repérée non plus. c'était elle l'arme du crime. si le crime n'est jamais parfait, la perfection, elle, est toujours criminelle, comme son nom l'indique. dans le crime parfait, c'est la perfection elle-même qui est le crime, comme dans la transparence du mal, c'est la transparence elle-même qui est le mal. mais la perfection est toujours punie : la punition de la perfection, c'est la reproduction.
Si les conséquences du crime sont perpétuelles, c'est qu'il n'y a ni meurtrier ni victime. s'il y avait l'une ou l'autre, le secret du crime serait levé un jour ou l'autre, et le processus criminel serait résolu. le secret, finalement, c'est que l'un et l'autre soient confondus : " en dernière analyse, le meurtrier et la victime sont une seule personne. nous ne pouvons concevoir l'unité de la race humaine que si nous pouvons concevoir, dans toute son horreur, la vérité de cette ultime équivalence.
" (eric gans). en dernière analyse, l'objet et le sujet sont un. nous ne pouvons saisir l'essence du monde que si nous pouvons saisir, dans toute son ironie, la vérité de cette équivalence radicale.
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A l'ombre du millenaire ou le suspens de l'an 2000
Jean Baudrillard
- Sens Et Tonka
- 1 Février 2005
- 9782845341029
Au-delà de la fin, à l'ère du transpolitique, du transesthétique, du transsexuel, toutes nos machines désirantes deviennent de petites machines célibataires, épuisant leurs possibilités dans le vide. Le compte à rebours, ainsi celui qui décompte le temps sur la Tour Effeil de Paris, cette fin là n'est plus le terme symbolique d'une histoire, mais la marque d'un épuisement potentiel, d'une comptabilité dégressive, c'est le code de disparition automatique du monde. Réédition d'un texte indisponible depuis plusieurs années.