gerard pfister
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Conversations avec Gustav Mahler
Natalie Bauer-Lechner, Gustav Mahler
- ARFUYEN
- Les Vies Imaginaires
- 6 Février 2025
- 9782845903821
Célèbre de son vivant comme chef d'orchestre et directeur de l'Opéra de Vienne, Gustav Mahler (1860-1911) marque, avec ses dix Symphonies, le sommet de la musique romantique et la fondation de la musique moderne. À peine plus âgée que lui, excellente musicienne elle-même et douée d'une vaste culture, Natalie Bauer-Lehner (1858-1921) a été l'intime du compositeur et a su recueillir la quintessence de sa pensée.
Pendant 10 ans (1893-1902), elle a noté l'essentiel de ses conversations avec le compositeur. Ces Conversations ont été publiées pour la première fois en 1923 par le neveu par alliance de l'autrice, John Killian. C'est le texte de cette version originale, inédit en français, qui est ici publié. Indispensables pour comprendre l'oeuvre et la pensée de Mahler, ces Conversations offrent également un précieux réflexion sur la composition, la direction d'orchestre, le rapport texte-musique et, en général, le travail artistique.
Les conversations de Bauer-Lechner avec Mahler constituent le meilleur document que nous ayons sur le compositeur, aussi bien sur sa personnalité que sur son travail. « Dans toute oeuvre d'art, confie Mahler à son amie, doit se trouver une trace de cet infini qui est dans la nature. Elle doit en être comme un reflet. » Et une autre fois, parlant de sa Symphonie n° 4 : « Il y a là la gaieté d'un monde supérieur, qui nous est étranger et qui a pour nous quelque chose d'effrayant et d'horrible. »
Natalie Bauer-Lechner a elle-même suivi au Conservatoire de Vienne des études musicales approfondies et fait partie d'un quatuor à cordes réputé. C'est au Conservatoire qu'elle a connu Mahler dont elle est devenue une amie très proche. Issue d'une famille très cultivée, elle a une réflexion très vaste et très personnelle qui l'amènera plus tard à publier des textes d'inspiration féministe et pacifiste.
Les Conversations ici présentées sont la traduction intégrale et inédite en français de la première édition du texte de Bauer-Lechner, publié en 1923 par son neveu par alliance, John Killian. Le mérite de cette première édition est d'avoir su extraire des notes de Natalie l'essentiel de ce qui concerne Mahler, en laissant de côté digressions et commentaires qui affaiblissent la lecture du journal en son ensemble. -
Ainsi parlait Tome 37 : Stefan Zweig ; dits et maximes de vie
Stefan Zweig
- ARFUYEN
- Ainsi Parlait
- 12 Janvier 2023
- 9782845903425
Stefan Zweig est l'écrivain étranger le plus lu en France. Les éditions Arfuyen ont fait découvrir en 2021 ses textes poétiques, qu'il plaçait au centre de son oeuvre. Or, de même qu'on oublie trop chez Zweig le poète, on oublie trop chez lui le penseur :
« Mon but, écrit-il à Rolland, serait de devenir non une célébrité littéraire, mais une autorité morale. » Grâce à cet Ainsi parlait, c'est bien ainsi que Zweig nous apparaît au fil de ses nouvelles, essais, pièces et biographies mais aussi de ses journaux et lettres. Un homme intègre et inquiet, doutant de lui-même mais ne transigeant jamais sur l'essentiel : la lutte contre les nationalismes, le rejet des fanatismes religieux, le combat contre tous les dogmatismes.
Aux côtés de Romain Rolland le combat qu'il mène pendant le Première Guerre mondiale pour la paix et la réconciliation européenne est d'une admirable clairvoyance. Tout aussi prophétique ce qu'il annonce pour les lendemains du conflit : « Je suis convaincu - dur comme fer - qu'après la guerre l'antisémitisme sera le refuge des partisans de la «Grande Autriche». » Hitler, on le sait, était autrichien...
Inlassablement Zweig nous met en garde contre les périls du sectarisme et de la violence : « Tuer un homme, insiste-t-il dans son Castellion (1936), ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme. On ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle. » À la fin de sa vie, c'est chez Montaigne, lui aussi, qu'il trouvera un réconfort et un modèle : « Je vois en lui, l'ancêtre, le protecteur et l'ami de chaque homme libre. » -
Ainsi parlait : Etty Hillesum ; dits et maximes de vie
Etty Hillesum
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 9 Janvier 2020
- 9782845902923
L'édition intégrale des Écrits d'Etty Hillesum (De nagelaten geschriften van Etty Hillesum 1941-1943) a paru en néerlandais en 1986 et a été traduite dans de très nombreuses langues. Sa traduction française par Philippe Noble a paru en 2008 (Seuil, plus de 1000 pages). Hors de toute église et de toute confession, la voix de cette jeune femme est devenue pour nos contemporains une référence et un soutien essentiels.
La collection Ainsi parlait permet cette fois encore d'offrir une approche très nouvelle de l'oeuvre d'Etty en allant directement à l'essentiel de son message spirituel et en revenant au plus près du texte original. Etty y apparaît dans toute l'urgence et la spontanéité de son écriture, écrivaine toute débutante rassemblant dans des notes improvisées le matériau de ses futurs livres, quand la guerre serait finie.
On trouve dans les 228 fragments ici recueillis dans l'ensemble de ses écrits et présentés en édition bilingue néerlandais-français toute la force et la liberté de pensée de cette jeune femme exceptionnelle, affrontée à l'extermination méthodique des siens. De nombreuses réflexions qui passent souvent inaperçues dans la masse des Journaux et des Lettres sont ici mises en relief dans un phrasé qui s'efforce de retrouver un peu la spontanéité et la flamme de cette voix passionnée.
Ce qui frappe, c'est l'importance et la permanence de Rilke dans la méditation quotidienne d'Etty. Lorsqu'elle est à son tour internée au camp de Westerbork, c'est encore un livre de Rilke qu'elle emporte, avec la Bible et son dictionnaire de russe. Rilke est maître à écrire, autant que son maître de vie. C'est sur la place de Rilke dans la pensée d'Etty que se concentre ici la préface de Gérard Pfister, dans la droite ligne de celle qu'il a donnée en octobre dernier à sa traduction du Livre de la vie monastique, le livre de Rilke que cite le plus abondamment Etty.
Rappelons que, dès 2007, les Éditions Arfuyen ont publié un ouvrage intitulé Etty Hillesum, «histoire de la fille qui ne savait pas s'agenouiller », présentant trois lectures parallèles de cette oeuvre : juive (Claude Vigée), chrétienne (Dominique Sterckx) et laïque (Charles Juliet).
Cet ouvrage donnait aussi pour la première fois la parole à la famille d'Etty,?à travers le témoignage de notre cousine Liliane Hillesum, seule survivante de la famille de l'écrivaine. C'est à elle qu'est dédié le présent ouvrage.
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Ainsi parlait Tome 35 : Epicure : dits et maximes de vie extraits des "Epicurea" d'Hermann Usener
Gérard Pfister
- ARFUYEN
- Ainsi Parlait
- 8 Septembre 2022
- 9782845903340
La pensée d'Épicure n'a cessé de réapparaître dans l'histoire comme appel à une harmonie du corps et de la nature et comme antidote aux tyrannies religieuses ou pseudo-religieuses. Plus que jamais elle nous est nécessaire aujourd'hui.
Aussi n'est-il pas étonnant que cette pensée essentielle ait sans cessé été menacée de s'éteindre. Des 300 volumes qu'a publiés Épicure - plus qu'aucun auteur de l'Antiquité -, il ne restait, dès le 1er siècle de notre ère, presque plus rien.
L'oeuvre a pourtant peu à peu, très partiellement, ressurgi de ses cendres. En 1533, on redécouvre dans les Vies des philosophes de Diogène Laërce les 40 Maximes capitales ainsi que les trois Lettres (à Hérodote, Pythoclès et Ménécée). En 1752, on exhume à Herculanum des fragments presque illisibles du traité Sur la nature. En 1888 enfin, on retrouve au Vatican les 81 Sentences. C'est là l'ensemble des textes qui constituent l'oeuvre d'Épicure dans toutes les éditions actuelles.
Or, on ne le sait hélas pas assez, d'autres textes, très nombreux et tout aussi essentiels, se trouvent dans l'édition de référence publiée en grec et en latin par Hermann Usener en 1887 sous le titre Epicurea, mais ils n'ont jamais été traduits en français et publiés en volume.
Le présent Ainsi parlait est ainsi très différent des autres, puisqu'il ne comporte que des textes jusqu'à présent entièrement inédits en volume : 242 fragments extraits des Epicurea d'Hermann Usener qui viennent s'ajouter aux 108 fragments du corpus habituel (compte tenu des recoupements entre Maximes et Sentences). Soit un bond considérable.
Ce livre est dédié à Marcel Conche, philosophe majeur de notre temps, admirable traducteur et commentateur d'Épicure et de Lucrèce, décédé le 27 février 2022 en sa 100e année. -
La vie d'un poète : poèmes et écrits sur la poésie
Stefan Zweig, Marie-Therese Kieffer
- Éditions Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 3 Juin 2021
- 9782845903135
« On n'aime rien tant que ses poèmes, écrit Zweig en 1905 : ce sont les seuls textes dont on se prend parfois à rêver qu'ils soient achevés, qu'ils aient leur vie propre et qu'ils ne puissent plus mourir. » Stefan Zweig a beaucoup écrit : nouvelles, théâtre, essais, biographies. Son succès a été immédiat et considérable. Il demeure aujourd'hui un des auteurs les plus lus. Et par les publics les plus différents.
« De tous les auteurs que je connais, écrit-il cependant, je suis celui qui déteste le plus son soidisant succès ». Il s'étonne du succès que reçoivent ses proses et se désole d'en être devenu l'otage. Car c'est toujours à la poésie qu'il donnera la première place : « J'ai l'impression d'être un chasseur qui en réalité est végétarien, et à qui le gibier qu'il doit tuer ne procure aucune joie. » « Le chasseur végétarien », tel est le titre de la préface du présent volume. C'est une sorte d'autobiographie de Zweig en poète qui est ici donné :
Ce poète qu'il a toujours rêvé d'être, sur les traces des idoles de sa jeunesse, Hofmannsthal et Rilke.
Zweig a écrit des poèmes toute sa vie. Il a publié trois recueils de poésie : en 1901, en 1905 et en 1922.
Et il n'a cessé d'écrire à la gloire des poètes, de Kleist et Hölderlin à Verhaeren et Rilke. Ces textes ici réunis (et, pour les poèmes, traduits pour la première fois en français) constituent le journal d'une vie, la « vie rêvée » de ce poète qu'il brûlait d'être et qu'il est mort, peut-être, de n'avoir pu être pleinement.
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Dans son Journal Etty Hillesum évoque avec admiration un livre de Rilke qu'elle est en train de lire : Über Gott (Sur Dieu). Ce livre a été publié par Carl Sieber en 1934 chez Insel. Époux de Ruth, la fille unique de Rilke, Sieber fut avec elle l'éditeur de la correspondance de Rilke (6 volumes, 1936-1939).
Dans sa première édition, ce volume comprenait, outre une riche préface de Carl Sieber, la lettre à H.P.
Du 8.11.1915 et la lettre à M. V., de février 1922, toutes deux rendant compte de la réflexion de Rilke sur Dieu et sur les religions. Le travail d'édition de la correspondance de Rilke lancé par Sieber n'avait pas encore pu être mené à bien et révéler plusieurs autres lettres tout aussi essentielles sur ce même thème.
Une nouvelle édition de Sur Dieu ne pouvait aujourd'hui laisser de côté ces dernières si l'on voulait avoir une vue vraiment juste de l'itinéraire spirituel de Rilke. C''est pourquoi la présente édition a été enrichie de trois autres lettres d'une importance majeure : la lettre à Ilse Blumenthal-Weiss du 28.12.21, la lettre à Margarete Sizzo-Noris-Crouy du 6.01.23, enfin la lettre à Witold Hulewicz du 3.11.25.
L'ensemble est précédé d'une étude intitulée « Sur le message spirituel de Rilke ». Message essentiel et passionnant, en effet, mais aussi d'une incroyable modernité : « Rilke, écrivait le grand écrivain Robert Musil, a été, dans un certain sens, le poète le plus religieux depuis Novalis, mais je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment eu de religion. Il voyait autrement. D'une façon neuve, intérieure. »
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Le retable d'Issenheim ; L'horloge de Bologne
Margherita Guidacci
- ARFUYEN
- Neige
- 2 Mai 2024
- 9782845903708
Margherita Guidacci a publié ses deux grands cycles poétiques, Le Retable d'Issenheim (1980) et L'Horloge de Bologne (1981), à un an de distance. Avec le recul du temps les deux font résonner la même éternelle plainte de l'humanité souffrante. On sait que Picasso de passage en Alsace en 1932 avait été très frappé par le Retable d'Issenheim, joyau du Musée d'Unterlinden à Colmar, dont on retrouve nettement l'empreinte dans le Guernica de 1937.
Face au célèbre Retable, Guidacci médite la présence du mal et de la violence dans l'homme à travers les siècles. Car la beauté renversante du grand cycle de peintures de Mathis Grunewald fait apparaître avec d'autant plus de cruauté le cortège de souffrances et de malheurs dont, hier et aujourd'hui, l'homme est tout à la fois la victime et le coupable.
« Confrontons / nos cauchemars, Mathis : lesquels choisirons-nous ? », s'interroge-t-elle. D'un côté, l'humanité du xvie siècle, frappée par les épidémies, les guerres, les famines. Grünewald nous montre les corps mutilés et pourrissants, les visages affolés, les hurlements. De l'autre, le monde moderne, où le mal prend le visage de la guerre et du terrorisme.
Guidacci en prend pour symbole l'attentat à la gare de Bologne, le 2 août 1980, le plus meurtrier en Europe (85 morts et 200 blessés) jusqu'aux attentats de 2015 à Paris (130 morts et 352 blessés). Sur le mur de la gare, l'horloge de Bologne reste aujourd'hui encore bloquée à 10 h 25, l'heure de l'explosion. -
Ainsi parlait Tome 32 : Michel de Montaigne ; dits et maximes de vie
Michel de Montaigne, Gérard Pfister
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 13 Janvier 2022
- 9782845903234
Après avoir cherché toute sa vie un modèle de liberté et de tolérance, Zweig découvre Montaigne au printemps 1941, un avant sa mort. C'est un coup de foudre : « Montaigne aime démesurément la vie, écrit-il. La seule crainte qu'il connaisse est celle de la mort. Et il aime dans la vie toutes les choses comme elles sont. » Innombrables sont ceux qui se sont nourris de la sagesse de Montaigne. Comme Shakespeare symbolise la littérature anglaise, on peut dire que Montaigne est comme un condensé de la littérature française. Shakespeare lui-même, son cadet de 30 ans, ne lui a-t-il fait des emprunts ?
Comme Proust, Montaigne est l'homme d'un seul livre, d'un livre auquel il s'identifie totalement mêlant inséparablement autobiographie, création et philosophie. Comme Proust, Montaigne est aussi avant tout un psychologue et un moraliste. Lui qui ne cesse de relire Sénèque et Plutarque et a fait peindre sur les poutres de sa bibliothèque ses aphorismes préférés, il n'est pas d'auteur dont l'oeuvre plus riche de « dits et de maximes de vie ».
Et c'est même là l'embarras : comment choisir ?
Il faut choisir cependant. Car la lecture des Essais est rendue difficile par les innombrables digressions de l'auteur mais surtout par la langue du XVie siècle, fantasque et truculente, mais souvent obscure. Toute l'utilité du présent livre est donc de donner ici l'essentiel des Essais en en gardant au plus près la saveur de leur langue, mais de les rendre d'un accès facile et agréable.
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Ainsi parlait Tome 27 : Marcel Proust ; dits et maximes de vie
Gérard Pfister, Marcel Proust
- ARFUYEN
- Ainsi Parlait
- 14 Janvier 2021
- 9782845903050
Proust est à lui seul, a-t-on dit, toute la littérature comme Bach est à lui seul toute la musique. On trouve en son oeuvre toute la modernité, et toute la tradition classique. On sait le goût qu'il avait des moralistes comme Pascal, La Rochefoucauld ou La Bruyère. Bernard de Fallois, l'un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre de Proust, a publié dans son Introduction à la Recherche du temps perdu un large choix de maximes et de pensées de Proust, qui atteste qu'il est aussi, dans la concision et la lucidité, le parfait continuateur des moralistes du Grand Siècle.
Au reste voulait-il vraiment écrire un roman ?
« J'ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste, écrit-il à Jacques Rivière en 1914, de ne pas laisser voir, de ne pas annoncer, que c'était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi [...] Ce n'est qu'à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera. » Quelles sont donc ces essentielles « leçons de vie » ? A travers l'imposante masse de l'oeuvre de maturité, des textes de jeunesse et de la correspondance, ce nouveau volume de la collection Ainsi parlait le fait clairement apparaître.
Quelle sont les sources de cette pensée ? On s'en tient souvent à son lien familial avec Bergson, c'est oublier qu'il a suivi lui-même des études de philosophie à la Sorbonne et que, admirateur de Wagner, il s'est également passionné, comme le montre la préface du présent volume, pour la philosophie allemande, de Schelling à Schopenhauer.
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Le livre de la vie monastique
Rainer Maria Rilke
- ARFUYEN
- Les Carnets Spirituels
- 17 Octobre 2019
- 9782845902909
L'oeuvre de Rilke n'a cessé d'accompagner les éditions Arfuyen depuis leur création. De Rilke elles ont publié six ouvrages, souvent réédités : Le Vent du retour, trad. Claude Vigée (1989, rééd. 2005) ; La Vie de Marie, trad. Claire Lucques (1989, rééd. 1992 et 2013) ; L'Amour de Madeleine (1992, rééd. 2000 et 2015) ; Le Livre de la Pauvreté et de la Mort, trad.
Jacques Legrand (1997, rééd. 2016) ; « Donnez-nous des maîtres qui célèbrent l'Ici-Bas » (2006), enfin Ainsi parlait Rainer Maria Rilke, trad. Gérard Pfister (2018).
Le Livre de la vie monastique (Das Buch vom mönchischen Leben) a été écrit par en 1899 au retour de son premier voyage en Russie (avril-juin 1899) avec Lou Andreas-Salomé, à qui il est dédié.
Il constitue la première partie du Livre d'heures publié en 1905. Lou Andreas-Salomé en conservait le manuscrit original qui sera publié en fac-similé en 1936 : y figurent à côté des poèmes de précieux commentaires sur les lieux, les circonstances et l'état d'esprit dans lesquels ils ont été écrits par le « moine » réputé en être l'auteur. Ils sont reproduits ici pour la première fois avec les poèmes.
Écrit dans des circonstances exceptionnelles, ce texte est une des oeuvres les plus fortes, les plus « nietzschéennes » de Rilke, l'une de celle qu'Etty Hillesum gardait toujours avec elle. Peu et souvent très mal traduite en français (car très difficile à rendre), elle reste à découvrir par le public français.
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Ainsi parlait Tome 14 : Rainer Maria Rilke
Rainer Maria Rilke
- ARFUYEN
- Ainsi Parlait
- 15 Mars 2018
- 9782845902657
L'oeuvre de Rilke n'a cessé d'accompagner les éditions Arfuyen depuis leur création. De Rilke elles ont publié cinq ouvrages : Le Vent du retour, trad.
Claude Vigée (1989, rééd. 2005) ; La Vie de Marie, trad.
Claire Lucques (1989, rééd. 1992 et 2013) ; L'Amour de Madeleine (1992, rééd. 2000 et 2015) ; Le Livre de la Pauvreté et de la Mort, trad. Jacques Legrand (1997, rééd. 2016) ; « Donnez-nous des maîtres qui célèbrent l'Ici-Bas », lettres à Verhaeren suivies de la « Lettre du jeune travailleur », trad. Gérard Pfister (2006).
L'oeuvre de Rilke est très vaste, la correspondance en constituant un des aspects majeurs et souvent méconnus. Car Rilke fascine par ses écrits autant que par sa vie bohème et itinérante, son amitié avec Rodin et Verhaeren, sa relation avec Lou Andreas Salomé (l'amie de Nietzsche et Freud), ou Baladine Klossowska (mère de Balthus et P. Klossowski). C'est dans son ensemble qu'il faut envisager l'oeuvre de Rilke.
S'y ajoute que la vie de Rilke tout entière a été une quête spirituelle, hors des sentiers balisés, et que cette expérience lui a permis de devenir pour nombre de ses contemporains et aujourd'hui encore (qu'on pense aux fameuses Lettres à un jeune poète) un maître à penser et, plus encore, une sorte de gourou laïc.
La traduction française et la présentation bilingue permettent d'avoir accès à la langue de Rilke, riche de néologismes et de tournures baroques, trop souvent gommées pour donner à lire un Rilke aisé et fluide, conforme aux canons du style français classique.
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Ainsi parlait : ainsi parlait Oscar Wilde
Oscar Wilde
- ARFUYEN
- Ainsi Parlait
- 10 Février 2017
- 9782845902435
Les bons mots célèbres de Wilde lui valent une réputation de mondain. C'est l'un de ses masques, il en a bien d'autres : « En art, dit-il, est vérité ce dont le contradictoire est également vrai. » À Gide, il conseille de se débarrasser du Je : « En art, voyez-vous, il n'y a pas de première personne. » L'artiste est celui qui, prenant le risque d'assumer ses identités multiples, est le plus créatif et le plus vrai : « Je traitai l'Art comme la réalité suprême, et la vie comme une simple modalité de la fiction ; j'éveillai à tel point l'imagination de mon siècle qu'il créa autour de moi un mythe et une légende. » L'Art comme réalité suprême. L'artiste comme mythe et légende vivante, créés par son propre génie : Salvador Dali, Andy Warhol, David Bowie. Wilde inventeur de la modernité.
Mais aussi Wilde l'Irlandais, autonomiste acharné, proclamant : « Je ne suis pas anglais. Je suis Irlandais, ce qui est tout autre chose. » C'est par son ressenti-ment et son mépris à l'égard de la société anglaise qu'il faut comprendre ses ou-trances et provocations. Il se voit comme David contre Goliath : car « l'exil a été pour les Irlandais ce que la captivité a été pour les Juifs. » Contre les Anglais, Wilde a d'autres alliés : les Grecs : « Nous sommes une na-tion de brillants ratés, mais les plus grands causeurs depuis les Grecs. » Dès le collège, il lit à livre ouvert Homère et Eschyle. A Oxford il excelle dans les humani-tés classiques. Sa croisade sera d'imposer aux Anglais un « nouvel Hellénisme ». Écoutons Yeats : « Je vois dans sa vie et dans ses oeuvres une extravagante croi-sade celtique contre la stupidité anglo-saxonne. » C'est ce Wilde-là que l'on dé-couvrira dans ce livre : courageux, génial et drôle.
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Le livre ; l'expérience des mots
Gérard Pfister
- ARFUYEN
- Les Cahiers D'arfuyen
- 9 Mars 2023
- 9782845903371
Une entreprise folle : avec Ce qui n'a pas de nom (2019) et Hautes Huttes (2021), Le Livre constitue le dernier volet d'un triptyque de près de 1000 pages.
Il en est à la fois le couronnement et le mode d'emploi. Aux 1000 quatrains de chacun des deux volumes précédents succèdent ici 500 tercets. Un essai les suit, « L'expérience des mots », qui explicite en prose le sens et la nécessité de l'ensemble, mais de la poésie et de la littérature elle-même.
Il faut prendre le titre Le Livre au pied de la lettre.
Son ambition n'est rien de moins que de faire comprendre ce que c'est qu'écrire, lire et vivre. Ce que c'est que « l'expérience des mots » qui est notre quotidien. Car nous vivons parmi les mots bien plus que parmi les choses. Et aujourd'hui tout particulièrement où nous sommes plus que jamais coupés de la nature.
À quoi sert le livre ? Non pas à nous couper davantage encore du monde, à nous isoler dans une bulle. Non, tout au contraire : il s'agit d'ajourer les mots, de les rendre transparents, fluides, pour qu'ils deviennent une fenêtre sur le réel, sur la nudité inquiétante et merveilleuse du réel. « Le livre / n'est là // que pour nous délivrer ». Nous délivrer des mots par un autre usage des mots, nous délivrer du livre lui-même.
Car, dit le premier poème, « Ce n'est pas du livre / qu'il faut parler // mais de l'expérience ». Et le second :
« Que serait un livre // si ce n'est le silence / où il nous fait entrer ». C'est cette expérience de « délivrance », d'ouverture, qui est l'enjeu du livre : notre liberté même. -
La folle de la porte à côté ; conversation avec Alda Merini
Alda Merini
- Éditions Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 8 Octobre 2020
- 9782845903173
« Titano s'y connaissait en femmes et il disait partout que j'avais une peau sobre et veloutée. En fait c'était vrai. L'hibernation hospitalière avait maintenu en vie certaines veinules légèrement diaphanes, à peine esquissées. » Il y a dans tout ce qu'écrit Alda Merini une spontanéité qui saisit le lecteur par une sorte d'évidence et d'étrangeté. La Folle de la porte à côté, qui est-ce ? « Pour moi, dit Alda Merini, c'est ma voisine. Pour elle, la folle c'est moi, comme pour tous les habitants du Naviglio [son quartier à Milan] et de mon immeuble. » Alda Merini a vécu toute sa vie avec la folie, « une sereine vie commune avec la folie », dit-elle.
« La folie est l'une des choses les plus sacrées qui existent sur terre. C'est un parcours de douleur purificateur, une souffrance comme quintessence de la logique. » Toute sa vie, Alda Merini a vécu dans la marginalité et l'indigence. Assumant une sexualité débridée, mère de quatre filles dont elle ne s'est pas occupée, vivant dans la rue et les cafés autant que chez elle, elle a tiré de cette vie une oeuvre unique, inouïe qui lui a valu sur le tard l'admiration et l'affection de tous les Italiens.
Clocharde géniale, innocente provocatrice, elle livre dans cette Folle de la porte à côté une autobiographie fantasmée et lucide, follement romanesque et, en dépit de tout, profondément joyeuse.
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Marcel Weinum et la main noire
Gérard Pfister
- Éditions Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 4 Octobre 2007
- 9782845901094
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"la poésie c'est autre chose" 1001 définitions de la poésie
Gérard Pfister
- Éditions Arfuyen
- Les Cahiers D'Arfuyen
- 15 Mai 2008
- 9782845901216
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Écrit au Lac Noir entre 1990 et 1993, repris et achevé en 1996, AUTRE MATIN constitue le dernier opus du cycle intitulé "Sur un chemin sans bord". Si quelques-uns de ses textes ont paru dans des revues, il est pour sa plus grande part inédit. Le texte final, Le monde du singulier, a été écrit en décembre 2023. Il éclaire a posteriori la démarche du cycle entier qu'il clôt et de ceux qu'il annonce. L'épigraphe est extraite du seul volume de Leonardo Sinisgalli publié en France de son vivant, en 1979, dans la traduction de Gérard Pfister. Et quel fut, Silésien... fait référence à Jakob Boehme, le cordonnier de Gorlitz.
Extrait du texte qui suit les poèmes, en quête de clarté, de lumière d'aube. "Les choses n'ont pas d'être, n'ont que le temps. Un peu de temps. Tout le temps. Pourquoi se hâteraient-elles ? A quel autre, plus grand qu'elles, rêveraient-elles de s'identifier ?" @ Gérard Pfister -
Dits de maitre eckhart (les)
Gérard Pfister
- ARFUYEN
- Les Carnets Spirituels
- 20 Février 2003
- 9782845900196
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L'île du Vésuve
Clotilde Marghieri
- Éditions Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 13 Octobre 2022
- 9782845903357
« Depuis quelques années je me suis retirée à la campagne. La petite maison où je vis, entre vignes et pinèdes, s'adosse au Vésuve et a devant elle le superbe décor du golfe. » C'est ainsi que commence L'Île du Vésuve. Le ton est donné. Suivent 28 courts chapitres où Clotilde Marghieri nous raconte tout simplement, mais avec une grâce et un humour délicieux sa vie dans sa villa du Vésuve. Leurs titres ? « La Villa des Genêts » (celle, toute voisine, qu'occupa Leopardi), « La marquise », « La pinède vendue », «Télévision à la villa» ou «Messieurs (ou les angoisses nocturnes) ».
Marghieri, c'est avant tout cela : une liberté d'allure, une élégance d'esprit, un charme irrésistible qui donnent au lecteur l'impression de partager l'existence d'une amie. Elle aimait le ton de Colette et de Madame de Sévigné. Mais c'est tout autant Proust ou Sagan qu'on retrouve dans ces pages à bien des moments. Une même manière de capter tout à la fois la légèreté de la vie et sa tragédie.
« Les lettres que mon grand-père m'écrivait en pension, se souvient-elle, m'exaltaient à tel point que, ne sachant pas comment en profiter pleinement, comment les faire miennes, j'en découpais les passages les plus beaux et les plus touchants en lanières minuscules et après les avoir lus et relus (je les sais encore par coeur), je les mangeais. » L'écriture est ici chose vitale, mais jamais pesante ni sombre. Vivre aux flancs du Vésuve, c'est cela : célébrer sans cesse la lumière sans oublier, toute proche, la menace. -
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Les yeux ouverts sur le vide le vide jaillissant des yeux comme d'un point d'indispensable lumière comme une sidération l'expérience d'un autre, du seul de notre ciel.