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arthur adamov
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Partisan de la position allongée, Oblomov ne trouve le bonheur que dans le sommeil. Ni son ami Stolz, incarnation de l'énergie et de l'esprit d'entreprise, ni la belle Olga avec qui se nouera l'embryon d'une idylle, ne parviendront à le tirer de sa léthargie. Entreprendre et aimer sont décidément choses trop fatigantes. Grand roman de moeurs, Oblomov offre une satire mordante des petits fonctionnaires et des barines russes. La première partie du texte constitue un véritable morceau de bravoure, irrésistible de drôlerie, décrivant les multiples tentatives toutes vouées à l'échec d'Oblomov pour sortir de son lit. La profondeur du roman et la puissance du personnage d'Oblomov n'ont pas échappé à des philosophes comme Levinas. L'inertie du héros est moins une abdication que le refus farouche de tout divertissement. L'humour et la poésie sont au service d'une question que Gontcharov laisse ouverte:et si la paresse, après tout, était moins un vice qu'une forme de sagesse?
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De 1938 à 1945, Arthur Adamov a écrit toute une série de textes qu'il a réunis dans L'Aveu, publié en 1946. Depuis, il considère L'Aveu comme «le lieu secret de son oeuvre et pourquoi ne pas le dire, un peu comme son water-closet». Il avait tenté dans L'Aveu de parler de ce qui toujours est passé sous silence : l'horreur sexuelle, les mille superstitions qui rongent l'intérieur de l'être... S'il a par la suite nié ou renié L'Aveu, ce n'est pas par pudeur mais parce qu'à l'aveu même il avait ajouté une justification métaphysique entre-temps refusée. Après avoir, dans L'Homme et l'enfant, suivi le cours de son existence sous tous ses aspects : amour, sexualité, argent, politique, etc., Arthur Adamov est revenu à ce qui est au centre même de L'Aveu : la scène de l'humiliation. Mais cette fois il n'explique plus, il ne se justifie plus. Au je romantique il substitue ils, ce masculin pluriel qui recouvre aussi bien le féminin. Il nomme les choses par leur nom, sans métaphores. Ainsi ces images faites de souvenirs réels ou imaginaires s'imposent- elles à nous avec l'évidence de la poésie.
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«À la sortie du Métro Maubert-Mutualité, un aveugle mendie. Deux midinettes passent, fredonnant la rengaine bien connue : J'ai fermé les yeux, c'était merveilleux. Elles ne voient pas l'aveugle, le bousculent, il trébuche. Je tiens l'idée de la pièce que je veux écrire : La Parodie. Nous sommes dans un désert, personne n'entend personne (cf. Flaubert).»Arthur Adamov, L'Homme et l'Enfant.
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Ce second tome du théâtre d'Arthur Adamov comprend deux parties d'inégale importance : d'une part, Le Sens de la Marche et Les Retrouvailles, qui relèvent encore de ce qu'on peut appeler la première manière d'Adamov, où les motifs apparemment les plus simples de la vie quotidienne apparaissent comme les signes d'un univers voué à la terreur ; d'autre part, Le Ping-Pong, qui annonce un véritable renouvellement de sa dramaturgie. Dans Le Ping-Pong, en effet, si toute l'action tourne autour d'un appareil à sous, cet appareil ne se transforme pas en agent de la Fatalité, et Arthur, Victor, Annette, Sutter, etc., n'en deviennent pas pour autant schématiques ; ils témoignent tous, chacun à un stade différent, de la réalité sociale. Ainsi le théâtre d'Arthur Adamov acquiert-il une nouvelle vigueur, passant de La Parodie à ce qui pourrait bien être la comédie de notre temps.
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De Paolo Paoli à Sainte Europe, en passant par La Politique des restes, Arthur Adamov poursuit l'évolution amorcée dès Le Ping-Pong, en esquissant une large tragi-comédie de la vie sociale. Ces trois pièces, pourtant fort dissemblables, ont un thème commun : celui du trafic, un trafic qui n'est pas seulement l'échange des biens, mais encore l'échange des sentiments, même les plus intimes. Ainsi la réalité est abordée sous ses deux faces : celle des grands conflits historiques comme la guerre de 14-18, la politique raciste en Afrique du Sud, le partage des influences et des intérêts dans le tiers monde ... et celle aussi des solitudes et des névroses individuelles qui, comme l'ont bien montré Frantz Fanon et Danilo Dolci, tout en étant le produit d'une évolution historique, empêchent les hommes de faire leur propre histoire. Mais, si la succession de ces trois pièces apparaît logique, chacune d'elles possède un ton qui lui est propre. Alors que dans Paolo Paoli Arthur Adamov s'attache à décrire minutieusement la situation d'un petit monde clos - qui renvoie d'ailleurs à toute l'histoire de l'époque -, dans Sainte Europe il enjambe allégrement plusieurs siècles et fait interférer la vie publique avec l'existence la plus secrète, celle de nos songes, pour créer une satire à la mesure de notre temps.
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Le Ping-Pong (1955), pièce politique qui inaugure chez Adamov une veine nouvelle, constitue à bien des égards un cas dans sa production littéraire.
Le flipper d'Adamov est au théâtre français ce que l'"assommoir" est au roman du même nom : une machine à asservir les hommes. Elles sont rares, les pièces dont le vrai héros est une machine. C'est le cas du Ping-Pong, où ce qui s'appelait à l'époque de sa rédaction le billard électrique, et qui se nomme aujourd'hui le flipper, se trouve - Adamov le dit - au "centre de la pièce". Ce jeu régit les propos et le comportement des sept personnages qui ne vivent que pour lui (Annette, ouvreuse de cinéma, Arthur, flâneur, et, dans une moindre mesure, Victor, étudiant en médecine), ou grâce à lui (le Vieux, chef du "Consortium" fabriquant les flippers, son secrétaire, Roger, Mme Duranty, et Sutter, agent chargé de relever les recettes).
Et deux d'entre eux - Annette, qui se suicide devant un stand, et le Vieux, frappé en plein délire d'invention - meurent même à cause de lui. C'est l'enfer du jeu à la manière d'Adamov et c'est la première curiosité de la pièce. Il y a une deuxième curiosité : tout rivés qu'ils sont à la machine, les personnages ne sont pas des automates. Chacun a donc son caractère et son destin, ce qui amène à souligner la troisième curiosité de la pièce : la présence d'un comique qui n'existe sous cette forme dans aucune autre pièce d'Adamov.
Car l'auteur - dont le titre lui valut de passer un temps pour un champion de ping-pong ! - s'est beaucoup amusé en composant la pièce, et c'est l'écho de ce rire qui la parcourt de bout en bout. Enfin, Le Ping-Pong amorce un spectaculaire tournant chez Adamov. Au vrai, c'est presque d'une révolution qu'il s'agit, puisque au drame strindbergien, nourri des rêves de l'auteur et situé dans une intemporalité voulue, succède brusquement, sous l'effet d'une conversion plus nette au marxisme qui coïncide avec la découverte de Brecht et suit de peu la rupture l'"avant-garde" incarnée par Beckett et Ionesco, un tableau de moeurs étroitement inséré dans le contexte des années 1950.
Il n'y a plus de rêves dans Le Ping-Pong, il y a des faits qui, désignant clairement une réalité socio-économique (l'emprise d'un jeu qui rapporte et fait perdre beaucoup d'argent), jettent un regard critique sur la France de cette époque.
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Quand on dit "Strindberg", on pense à un incessant règlement de comptes entre des êtres dressés les uns contre les autres. Ils crient et se jettent à la figure la note de tous les actes mauvais qu'ils se reprochent, actes du passé qui salissent le présent et compromettent l'avenir. Tout le théâtre de Strindberg joue sur le double sens du mot "payer", dixit Adamov.
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Ce livre rassemble la majeure partie des textes (dont certains inédits) qu'Adamov a consacrés au théâtre à l'occasion soit de ses propres pièces soit d'oeuvres d'autres dramaturges parmi lesquels Bertolt Brecht, Sean O'Casey et John Arden. On n'y trouvera ni préceptes ni théories:Arthur Adamov n'a cure des ficelles et des trucs chers aux thuriféraires de la «pièce bien faite». Pas plus un message philosophique ou littéraire:c'est de théâtre qu' il s'agit ici. En revanche le lecteur pourra y découvrir une réflexion, qui se poursuit depuis plus de quinze années et qui a mené Adamov de la conception d'un théâtre «littéral», fondé sur la seule évidence physique des gestes et des mots, à celle d'un théâtre où se trouvent exposés et mis en question les rapports de l'homme et de sa société. Cette longue réflexion demeure continue. Le rapprochement de ces textes écrits à des dates et pour des objets différents l'établit:qu'il s'agisse de «théâtre, argent et politique», des fait divers ou des névroses, Adamov a toujours été d'abord préoccupé de découvrir ce qui unit l'individuel et le social et non ce qui les oppose. Ainsi, pour lui, le théâtre reste le lieu par excellence où montrer à la fois le plus général et le plus particulier, ou encore ce qu'il appelle l'«aspect curable des choses», ce qui peut être modifié, et leur «aspect incurable», ce qui est profondément enraciné dans l'homme. Infiniment claire et simple au niveau des intentions - il s'agit d'évoquer de grands mécanismes sociaux -, la dramaturgie dont il se réclame est aussi compliquée, voire surchargée, dans ses démarches:il ne faut rien négliger de ce qui est le plus secret, le plus obscur dans l'homme, ses rêves et ses comportements morbides notamment. Le refus qu'Adamov oppose maintenant à l'«avant-garde» n'est donc pas schématique. Au contraire:c'est au schématisme de cette avant-garde qu'il s'en prend, à son caractère «simpliste et primaire». Car le théâtre dont il nous parle ici, avec lucidité et passion, n'exclut rien:y ont place l'individuel et le collectif, les actes et les rêves, le diurne et le nocturne. Animé, aujourd'hui comme hier, par la volonté de retrouver le concret, Adamov nous met maintenant en garde contre tout symbolisme, que celui-ci se réclame de l'avant-garde ou d'un soi-disant réalisme. Une importante série d'illustrations permet de montrer le rayonnement de son oeuvre dans le monde.
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C'est au cours d'une longue maladie qu'Arthur Adamov a écrit L'homme et l'enfant. Il s'est alors trouvé pour ainsi dire contraint de s'exprimer non plus, comme d'habitude, par le théâtre, mais à la première personne. L'homme et l'enfant réunit des images du passé et un journal du douloureux présent que traversait alors Arthur Adamov. On pourra y découvrir des visages qu'Adamov a aimés, les uns obscurs, d'autres reconnaissables, comme ceux d'Antonin Artaud, d'André Gide, de Roger Gilbert-Lecomte.Adamov s'interroge avec obstination sur sa souffrance et sur lui-même, mais il refuse de composer une image cohérente de son existence. C'est un livre d'interrogation où la phrase devient souvent un cri, et où ce qui est dit suggère au lieu d'expliquer.
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Dans Le Printemps 71, Arthur Adamov aborde de front un événement réel, la Commune de Paris. S'agit-il pour autant d'un drame historique ? Non, si l'on entend par là un affrontement de grands personnages, une série de dialogues sur le destin du monde : les hommes, les femmes et les enfants mis en scène dans Le Printemps 71 ne sont pas des héros, mais les acteurs obscurs d'un drame qui n'a pas eu, et pour cause, sa vraie place dans l'histoire de France, au moins officielle. Oui, si le vrai sujet d'un drame historique est l'évolution des consciences individuelles par rapport au déroulement des événements : le retard ou l'avance des hommes sur les faits. En revanche, M. le Modéré n'est qu'une clownerie dans laquelle les événements sont aussi peu historiques que n'est polonaise la Pologne d'Ubu. Ici, celui qui mène le jeu nous propose le redoutable exemple d'une modération qui risque de conduire aux pires excès. Le Printemps 71 a été créé le 26 avril 1963 au Théâtre Gérard-Philipe.
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Ce qui caractérise le théâtre d'Arthur Adamov, c'est sa rigueur, la netteté de la ligne dramatique et le refus délibéré de s'abandonner à ce que Jean Vilar appelle «les dentelles du dialogue et de l'intrigue ». À une époque où le théâtre demeure, le plus souvent, littéraire, psychologique ou philosophique, Arthur Adamov s'est efforcé de faire de la scène le lieu même de l'action. Ici, tout est visible, jusqu'aux motifs cachés qui fondent le drame. Visible au point de nous proposer un véritable sens littéral. Ainsi, dans L'invasion, le désordre des pensées, qui empêche de vivre tous les personnages, se manifeste par le désordre de la chambre qu'ils habitent. Dans La grande et la petite manoeuvre, la mutilation physique du héros traduit sa dépossession intérieure. Les tares morales reprochées aux «réfugiés». de Tous contre tous sont résumées dans une tare physique : ils boitent, dit-on. Enfin, le professeur Taranne, poussé par sa terreur d'être percé à jour, en vient à se dépouiller de ses vêtements. Mais si les craintes, les désirs d'hommes réduits à leur solitude, qui constituent le thème central de cette oeuvre, y sont toujours exprimés matériellement, rien dans le dialogue ne les divulgue. Théâtre de la solitude, sans doute, mais où le mot de solitude n'est pas prononcé. Aucune affirmation lyrique ou métaphysique : un langage où les mots de tous les jours acquièrent cette violence sans laquelle tout spectacle se réduit à un divertissement. Les cinq pièces que l'on trouvera dans ce volume précisent l'image d'un théâtre moderne dont les précurseurs se nomment Kleist, Büchner, Strindberg et Pirandello.
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«Si l'été revenait est une suite de rêves effectués par quatre dormeurs différents. Si l'on peut y retrouver les mêmes situations, il n'en demeure pas moins que les perspectives varient, ce qui est très normal, chacun voyant le monde et les autres à sa façon, chacun étant pour les autres et pour lui-même un monde. Pas de version objective:y en a-t-il seulement une dans la vie individuelle? Il n'y en a jamais que sur le plan social. En tous cas j'étais bien léger à l'époque où je voulais banir la psychologie du théâtre. Mais tout est psychologie, le corps lui-même est un objet quasiment psychique, alors? Alors je confondais le formalisme psychologique idiot, boulevardier et la psychologie profonde. Quiconque sait l'influence que Strindberg a exercée jadis sur moi verra que cette influence, il l'a aujourd'hui, bien que d'une toute autre manière, reconquise.» Adamov
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Sait-on aujourd'hui qu'Arthur Adamov fut, dans les années cinquante, avec Samuel Beckett et Eugène Ionesco l'un des trois grands dramaturges du théâtre dit de l'absurde ? Si Beckett, est nobélisé en 1969, et Ionesco, élu à l'Académie française en 1970, c'est l'année même où Adamov, malade et marginalisé, se donne la mort. Pourtant, Adamov, dont les pièces (L'Invasion, La Parodie, Le sens de la marche, le Ping-Pong) sont mises en scène par les plus grands (Jean Vilar, Roger Blin, Roger Planchon, Jacques Mauclair) entre 1950 et 1955, qui a été l'initiateur de cette nouvelle écriture, connaît alors le succès. Mais le virage qu'il opère à partir de 1957, sous l'influence de Brecht, le conduit à se rapprocher du PC et à écrire des oeuvres engagées comme si, par là, il tentait de repousser ses démons pour faire corps avec le peuple des exploités. De Paolo- Paoli en 1957 à Off Limits en 1969, toutes ces pièces coupent Adamov du théâtre de l'absurde où Ionesco et Beckett vont eux seuls triompher... Sa dernière pièce, posthume, Si l'été revenait, revient sur le thème de la faute et du bonheur impossible dans la lignée de Strindbergh. Dramaturge fécond, adaptateur d'oeuvres pour la radio et la télévision, traducteur de Tchekhov, Gorki, Dostoïevski, Gogol, Büchner, Kleist, ou Rilke, remarquable prosateur (l'Aveu, L'Homme et l'enfant, Je... Ils), essayiste, Adamov n'a pas aujourd'hui la place qu'il mérite.
Cet admirateur de Rimbaud, cet écorché vif, balloté par la vie, cerné par les malheurs et la souffrance, fut aussi un poète inspiré, dont l'oeuvre est fascinée par l'échec et la mort.
Max Chaleil, qui a bien connu Adamov et a réalisé, avec André Laude, en janvier 1969, six entretiens diffusés sur France- Culture a, après la mort d'Adamov le 15 mars 1970, voulu retrouver les textes poétiques, réflexions et essais qui ont jalonné sa jeunesse de 1927 à 1947. Dans cette période difficile, « Ern l'Arménien », comme le nommaient ses amis, publia au hasard de revues souvent éphémères. Cette poésie qui dit l'amour, la mort, la solitude, mais aussi l'émerveillement, relèvent d'une écriture mystérieuse, dont la beauté nous bouleverse.
Ces textes n'ont, à ce jour, jamais été édités ; quant aux Entretiens radiophoniques, ils n'avaient pas fait l'objet d'une publication.
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L'arbitre aux mains vides ; écrits de jeunesse
Arthur Adamov
- Paris
- Litterature
- 28 Novembre 2019
- 9782846212571
Présentation et notes de Max Chaleil Arthur Adamov (1908-1970) appartient à une riche famille arménienne propriétaire d'une partie des pétroles de la Caspienne, chassée de Russie par la Révolution. Après une errance entre l'Allemagne et la France, le jeune Adamov fréquente Montparnasse et rencontre des écrivains, dont Roger Gilbert-Lecomte et Antonin Artaud avec lesquels il se lie d'amitié. Dans les années 50, il est, avec Ionesco et Beckett, l'un des créateurs du théâtre dit de l'absurde et mis en scène par les plus grands (Blin, Vilar, Serreau, Mauclair, Planchon...). Sous l'influence de Brecht, il s'oriente ensuite vers le théâtre politique en même temps qu'il publie des essais sur le théâtre ainsi que de bouleversantes confessions. Mais si Beckett est nobélisé en 1969 et Ionesco élu à l'Académie française en 1970, Adamov, en cette même année, malade et marginalisé, se donne la mort.
Traducteur de Gogol, Tchékhov, Gorki, Dostoïevski, Büchner, Rilke..., auteur de pièces radiophoniques, Arthur Adamov, entre 1927 et 1947, écrit de nombreux poèmes en vers et en prose, mais aussi des manifestes, des essais, des préfaces, des critiques de livres et d'art éparpillés au hasard de revues souvent éphémères. Ces textes de jeunesse, écrits dans le sillage de Rimbaud, disent l'amour, la mort, la solitude, mais aussi l'émerveillement au monde. Inconnus alors qu'ils constituent pourtant le creuset d'une 1/2uvre, ils relèvent d'une écriture mystérieuse qui nous touche au plus profond. Ces documents, réunis ici pour la première fois, éclairent cette figure injustement oubliée, qui est l'une des voix les plus authentiques et les plus bouleversantes de l'avant et l'après- guerre, celle d'un témoin, d'un poète inspiré, d'un passeur...