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Littérature
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Lire Sartre ; thèmes et anathèmes
William Bourton
- Labor Sciences Humaines
- Quartier Libre
- 2 Octobre 2005
- 9782804021344
Un quart de siècle de silence n'y a rien fait : Jean-Paul Sartre (1905-1980) continue à susciter l'anathème ou le dithyrambe, l'urticaire ou la pâmoison.
Faut-il qu'il ait marqué les esprits ! Est-il définitivement impossible d'instruire son dossier à charge et à décharge ? Doit-on renoncer à toute " objectivité " à son égard ?. Prendre au pied de ses lettres le philosophe, l'homme de plume, qui aimait d'amour la littérature et qui très tôt considéra que la vie d'un écrivain doit se comprendre à partir de sa littérature, évoquer le chantre de l'engagement de manière dégagée : telle est l'ambition du petit livre de William Bourton, auteur, l'an dernier, d'un Sartre, d'un siècle l'autre, salué par la critique.
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L'action se découle en octobre 1969 (Jack Kerouac vient de mourir). Un type entre deux âges, qui a pris place sur le vol Los Angeles-Paris, se lance dans un long monologue, plutôt drôle, brillant par moments, et truffé de citations d'auteurs, sa marotte. A qui parle-t-il? Visiblement à une passagère assise à ses côtés. Enfin, il faut voir... Il raconte en tout cas le voyage qu'il vient d'effectuer dans l'Ouest des USA, tout en éclusant force boissons alcoolisées. A mesure que défilent les verres, son récit passe insensiblement du registre touristique au registre philosophique. On devine alors que l'enfant du jazz et de l'existentialisme qu'il est a plutôt mal vécu la révolution culturelle qui a secoué Paris l'année d'avant et que, sous ses grands airs de type à la coule, se cache un drôle de schizophrène...
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Soixante ans après la disparition d'Ernest Hemingway, le temps est venu de dépasser les clichés associés au virilisme d'une oeuvre hantée par la mort, côtoyée dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. L'auteur de "L'Adieu aux armes" se donna pour tâche de témoigner de la situation de l'homme jeté dans un monde qui le dépasse mais auquel il lui revient de donner sens. C'est ce personnage paradoxal, cet individualiste engagé, ce violent romantique, ce moraliste sans message, ce romancier prométhéen qui affirmait que l'homme peut être détruit mais pas vaincu, et dont tous les personnages, comme lui-même, sont des êtres-pour-la-mort, que ce livre se propose de mettre au jour.