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Le passe à venir : Repenser l'idée de génération
Tim Ingold
- Le Seuil
- La Couleur Des Idées
- 11 Avril 2025
- 9782021576948
l y aurait eu le temps des boomers, puis celui de la génération X à laquelle auraient succédé les Y, Z, et dernièrement Alpha, avant d'autres à venir. Cette manière de penser les générations comme des cohortes destinées à se supplanter est historiquement inédite : on a longtemps considéré que les vies s'enroulaient les unes autour des autres, telles les fibres d'une corde.
En renouant avec cette conception, Tim Ingold opère un retournement simple mais vertigineux par ses effets. Il reconsidère sous ce prisme tous les grands enjeux actuels - changement climatique, création artistique, évolution du vivant, pédagogie...
Dans cet essai qui tient du manifeste, le futur, à rebours d'une vision linéaire du progrès, se conjugue à tous les temps. Car si tout n'est jamais gagné d'avance et que les problèmes restent légion, il reste des raisons d'espérer. -
Où qu'ils aillent et quoi qu'ils fassent, les hommes tracent des lignes - marcher, écrire, dessiner, tisser, etc. De la calligraphie chinoise aux tissus amérindiens en passant par l'architecture contemporaine, Tim Ingold analyse la présence de ces lignes dans l'activité humaine quotidienne et les divises en deux genres - les traces et les fils -, capables de fusionner ou de se transformer en surfaces et en motifs.
Dans cette perspective anthropologique, il démontre surtout comment l'Occident a progressivement changé le cours de la ligne, celle-ci perdant peu à peu le lien qui l'unissait au geste et à sa trace pour tendre vers l'idéal de la modernité : la ligne droite.
On n'en finit jamais de tracer des lignes, car quelque soit l'endroit où l'on va, on peut toujours aller plus loin.
Tim Ingold -
Machiavel chez les babouins : pour une anthropologie au-delà de l'humain
Tim Ingold
- Asinamali
- 10 Septembre 2021
- 9782955382288
Si le bourdon fait partie du système reproducteur du trèfle, pourquoi ne ferions-nous pas partie du processus de croissance d'artefacts ? Un regard attentif aux mondes animaux révèle les mille et une manières dont la technique et le beau émergent du sensible. Mais qu'en est-il des relations sociales de production, de domination et d'exploitation ? Si celles-ci ne relèvent pas exclusivement de l'humain, que disent-elles de la manière dont on le devient ?
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être au monde ; quelle expérience commune ?
Philippe Descola, Tim Ingold, Michel Lussault
- Pu De Lyon
- 14 Novembre 2014
- 9782729708870
L'anthropologie a mis au jour que tous les êtres humains n'ont pas la même compréhension du monde ni de ce que signifie être au monde ; parmi ces ontologies, aucune ne surclasse les autres. Existe-t-il alors un point de vue neutre à partir duquel les étudier et les comparer ? Dans ces manières d'être et de «composer des mondes», quelle est la part du processus ? Quelle est la part de l'inscription de l'homme dans l'enchevêtrement des existences et celle de l'observateur dans son objet ? Telles étaient les questions posées dans le cadre du festival «Mode d'emploi» organisé par la Villa Gillet en novembre 2013, lors du débat de Philippe Descola et Tim Ingold, animé par Michel Lussault.
Le livre conçu aujourd'hui à partir de ce débat propose une ouverture par Michel Lussault, un dialogue réagencé et révisé où alternent les voix de Philippe Descola et de Tim Ingold, enfin un post-scriptum de la main de chacun des deux intervenants.
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Argent : bien qu'une multitude d'objets diffusent le même éclat, la même blancheur, depuis les astres jusqu'aux poissons, c'est au métal que revient la charge de porter ce nom, ce générique argent. Et le minerais issu des profondeurs de la terre est à la croisée de deux chemins, celui de la matière et celui de la lumière.
L'un des paradoxes du visible est que si la lumière rend visible les objets du monde, elle-même, dans sa constitution physique ondulatoire, nous ne la voyons jamais. Et pourtant l'expérience de la luminosité - ses éclats, ses fulgurances, ses scintillements - nous est constante, et irremplaçable. Loin d'être un simple rayon, nous reliant à sa lointaine source solaire ou lunaire, la lumière éclaire notre conscience du monde, elle baigne notre vision tout autant qu'elle se projette sur notre rétine. Elle est une familiarité avec le monde, une manière dont il use pour nous toucher et dont nous usons pour lui répondre. C'est dans nos propres yeux qu'elle brille. Mais le monde moderne a fait de la vision un sens objectivant, nous éloignant toujours plus des foyers de notre expérience.
Si la lumière des choses leur est propre, que nous révèle l'éclat de blancheur ou de cendre dont nous dotons l'argent ? Comment cette lumière se distingue-t-elle de celle de l'or, à laquelle elle ne s'oppose pas mais dont elle se distingue profondément ?
À travers l'expérience historique et anthropologique des qualités lumineuses du métal, depuis les intuitions des alchimistes et jusqu'à sa propre expérience des paysages de Laponie sous la lune, en passant par l'étude du travail de l'artiste contemporain Richard Wright, Tim Ingold propose ici, sur un mode parfois discrètement poétique, une magnifique étude de cette matière à laquelle nos sociétés ont voué un culte que l'on dirait de plus en plus mortifère.
Comme s'il s'agissait de sauver ce qu'il reste de lumière.
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« La lumière jaillit du corps du saint comme le tronc d'arbre s'élève de la terre. C'est la lumière de la flamme, et la voir, c'est voir avec elle. [...] En effet, la réduction de la lumière à des rayons, et du monde aux entités que ces rayons nous révèlent, est la conséquence du même mouvement d'objectivation, qui atteint son apogée dans la modernité, et qui sépare la lumière, en tant que radiation, des choses sur lesquelles elle se pose. Nous considérons souvent la vision comme un sens objectivant : chaque fois que nous utilisons nos yeux pour voir, ils nous révèleraient un monde extérieur, détaché de notre moi subjectif, où chaque chose serait à sa place et visible d'un seul coup d'oeil. En vérité, ce n'est pas la vision qui objective le monde, mais l'annexion de la vision par le projet moderne d'objectivation qui l'a privée de l'expérience de la lumière. Comment alors la faire renaître ?»
T.I.
Tim Ingold est anthropologue, il est professeur émérite à l'université d'Aberdeen, en Écosse, et a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels sont traduits en français :
Correspondances : accompagner le vivant, Actes Sud, 2024 ;
Syrinx, avec Joséphine Michel, Fario 2024 ;
Machiavel chez les babouins, Asinamali, 2021 ;
Faire : anthropologie, archéologie, art et architecture, Éditions Dehors, 2019 ;
Le dédale et le labyrinthe : la marche et l'éduction de l'attention, ESAAA, 2015 ;
Marcher avec les dragons, Zones sensibles, 2013 ;
Une brève histoire des lignes, Zones sensibles, 2011 ;
Il est proche de l'anthropologue Philippe Descola, avec qui il a publié : Être au monde. Quelle expérience commune ? Presses universitaires de Lyon, 2014.