Dans la prose familière ou le vouvoiement du 'Ab poème, dans l'odeur de l'encens et la lueur des cierges, voix de la rue, du moine, du pèlerin et de l'enfant, de la nuit comme des jours : voici les mots par lesquels l'humanité a signé ses rendez-vous avec Dieu. Ce sont ces messages adressés au Plus-Haut qui sont ici rassemblés, paroles de saint Augustin, Jean de la Croix, Shakespeare, Hugo, Baudelaire, Thérèse de Lisieux, André Gide, Simone Weil, Soljenitsyne et tant d'autres, célèbres ou anonymes. Certaines de ces prières nous sont proches, d'autres peu connues, mais toutes expriment avec force et beauté la rencontre avec l'Absolu, le tragique des jours, le supplice de la peur, la jubilation de la louange, la paix de l'esprit, l'enivrement du bonheur.
La relation entre la philosophie et la théologie est coexistensive au mouvement du penser de Martin Heidegger.
Elle n'a pas seulement fait l'objet d'une Conférence en 1927. Elle ne saurait constituer non plus un simple thème de relecture de son oeuvre. Après la publication, ces deux dernières décennies, de plusieurs textes majeurs de l'auteur, restés longtemps inconnus, à l'heure du renouvellement des recherches sur ses origines sociales et intellectuelles, la question appelait un nouvel examen. Philippe Capelle met en relief les trois topiques fondamentales de cette relation philosophie et théologie scripturaire, philosophie et ontothéologie, pensée de l'être et attente du dieu, ainsi que les différentes étapes de leur thématisation.
Il analyse le rapport de Heidegger à la tradition théologique en faisant valoir un triple point de vue l'enracinement dans la culture catholique ; la dette vis-à-vis des schèmes fondamentaux des théologies catholique et (surtout) protestante, ainsi que de leurs principaux fondateurs : saint Paul, saint Augustin, la scolastique médiévale, Luther, Bultmann ; la provenance qui autorise paradoxalement la sortie jamais achevée de la théologie chrétienne.
Rejetant toute interprétation théologique de la pensée heideggerienne, il interroge enfin le thème du " retrait " comme motif herméneutique central et comme pivot d'une approche renouvelée des rapports entre la philosophie et la théologie.
Un athée, un croyant. Deux philosophes.
Une leçon d'humanité.
Renouant avec les disputes médiévales, le penseur André Comte-Sponville et le philosophe-théologien Philippe Capelle-Dumont entrent en dialogue. Au fil de leurs argumentations rigoureuses et vivantes, exigeantes et claires, ils nous montrent la voie du débat intellectuel où se fondent ensemble le respect à l'égard de l'autre et la loyauté commune envers la vérité.
Au cours d'un voyage apostolique à Lourdes (2008), Benoît XVI affirmait avoir eu « un contact très profond, très personnel et enrichissant avec la grande culture théologique et philosophique de la France ». Il prolongeait ainsi le mot de Paul VI paraphrasant le cardinal Eude de Châteauroux (la France « cuit le pain intellectuel de la chrétienté »). La même année, lors de son discours au Collège des Bernardins, il évoquait, dans le sillage de l'historien Jean Leclercq, la France des « fils de saint Bernard de Clairvaux » aux « origines de la théologie occidentale » et aux « racines de la culture européenne ».
Le présent ouvrage, issu d'un colloque tenu à l'université de Strasbourg, explore les raisons pour lesquelles J. Ratzinger-Benoît XVI a ainsi tenu pour « décisive » la mémoire de la créativité intellectuelle française, tant pour son parcours personnel de vie et d'études que pour l'élaboration de la pensée - théologique philosophique, scientifique et littéraire - en Occident.
Avec les contributions de Jean-Luc MARION de l'Académie française, Philippe CAPELLE-DUMONT, Davide DE CAPRIO, Christian GOUYAUD, Dominique MILLET-GERARD, Vincenzo ARBOREA, Santiago Sanz SÀNCHEZ, Gabriel FLYNN, Jean-Robert ARMOGATHE
Refonder la question de l'inscription du religieux dans l'espace politique, d'en éprouver les héritages complexes et de proposer, à l'aube de nouvelles tensions, quelques repères fondamentaux, tel est l'objectif principal de cet ouvrage. Ainsi, d'où provient l'idée de « séparation » entre les deux ordres et comment en faire apparaître les limites tant politiques que religieuses ? Comment penser la crise actuelle de la « souveraineté » politique (État, droit libéral) sinon en relevant à même le concept de modernité le transfert inapproprié de significations et d'opérations liées aux monothéismes ? En réciproque, comment une réflexion renouvelée sur l'idée de la « Loi religieuse » permet-elle d'envisager la vocation de l'État et de la démocratie ? Enfin, quelles relations et quelles fontières dessiner de manière acceptable entre l'autorité politique et l'autorité religieuse ?
Les inquiétudes qui pèsent sur le destin européen et mondial du christianisme ont franchi le seuil de la dramatique : crise mordante de la foi, déficit culturel brutal de sa mémoire bimillénaire, déritualisation globale, dénaturation du sacerdoce, effets-retard d'un anti-intellectualisme exacerbé.
L'auteur les décline lucidement, tout en relevant leur corrélation avec la marche vacillante des sociétés contemporaines : crise anthropologique inédite, emprise numérique, montée en puissance des oligarchies, communautarisation des comportements, hégémonies politico-religieuses. Les signes de l'alerte étaient depuis longtemps nombreux et convergents. Ils se manifestent aujourd'hui selon leur caractère aggravant, irréductible aux préoccupations qui avaient jusque-là traversé la grande histoire de l'Église et des peuples.
En finir avec la rhétorique des consolations autant qu'avec les marchands du pire, dénoncer les effets du Malin en embuscade pour aiguillonner une espérance qui ne diffère pas : l'impératif est proportionné à l'exercice de discernement qu'impose, en plusieurs régions du globe, un contexte de dernière chance. À l'écart des réponses précipitées, alors qu'il est rivé entre périls et résistances, l'avenir du catholicisme se jouera non pas dans l'affichage candide d'une « proposition », mais dans l'énergie évangélique de l'« invitation ». Sur cette voie seule, une renaissance spirituelle est pensable au sein d'une humanité qui attend, au milieu des troubles, une révélation.
La relation entre les deux traditions du judaïsme et du christianisme a fait l'objet, depuis le début du xxe siècle, d'approches philosophiques fondamentales que le présent ouvrage s'efforce de réunir et de ressaisir. De Rosenzweig à Levinas, de Bergson à Maritain, de Péguy à Sartre et de Simone Weil à Ricoeur, c'est une constellation théorique singulièrement contrastée qui s'y manifeste, mettant en lumière une histoire philosophique inspiratrice de notre espace religieux et politique. Il ne s'agit cependant pas ici de rejouer philosophiquement les antagonismes historiques. Les textes rassemblés dans ce volume posent en effet de manière irréductible la question : qui est l'autre ? À quels types d'altérations et de complémentarités la pensée est-elle ici confrontée ? Il ne saurait donc être question d'autre chose que de trouver une orientation et une signification là où les déterminations historiques ont parfois recouvert ce qu'il est permis d'appeler l'exception judéo-chrétienne.
L'alliance est la grammaire principale du monde. Phénomène commun, local et universel, le plus pauvre et le plus noble. Elle se trouve cependant aujourd'hui plus que jamais contrariée. Le monde est en dés-alliance sur le plan social, politique, anthropologique, écologique, techno-scientifique, métaphysique. Les demandes répétées de « recréer du lien » en corroborent le fait plus qu'elles n'en dessinent une alternative : affranchies de tout « principe », elles échouent à leur tour sur les rives du nihilisme. C'est que le principe est tombé dans l'oubli. Ses titres ont été, dès la fin du xixe siècle et tout au long du xxe siècle, durement contestés et ses droits confisqués. Nombre de succédanés se sont imposés, avec leurs antinomies et leurs tragédies humaines : Raison suffisante, Progrès, Destin, Cause, État. Le principe ainsi reclassé, déclassé, fut biffé derechef au titre de ce qui lui fut imputé : voracité de l'Un, maîtrise formelle de l'universalité, logique de sécurisation historique.Reconsidérer le principe autrement, i.e. comme alliance, tel est l'enjeu phénoménologique du présent ouvrage : loin de tout Deus ex machina, elle est le jeu de la différence initiatrice, de la pluralité unitaire, de la donation herméneutique. Ainsi, au principe, l'alliance fait être et fait temps. Elle est notre première promesse.
Expression historique de la volonté divine d'aller auprès des nations et d'y faire retentir les paroles du salut, l'Église a parcouru, dans une entreprise singulièrement féconde, au prix de nombreuses conversions spirituelles, un chemin de réalisations sans précédent.
« Donner la priorité à l'espace, écrit le pape François, conduit à devenir fou pour tout résoudre dans le moment présent, pour tenter de prendre possession de tous les espaces de pouvoir et d'auto-affirmation. C'est cristalliser les processus et prétendre les détenir. Donner la priorité au temps, c'est s'occuper d'initier des processus plutôt que de posséder des espaces. Le temps ordonne les espaces, les éclaire et les transforme en maillons d'une chaîne en constante croissance, sans chemin de retour. » (La Joie de l'Évangile.) Inviter les pasteurs à initier des processus visant à remettre l'homme actuel dans une vision chrétienne du temps, tel est l'enjeu porté par le présent ouvrage. De sorte que le temps du sens, cette quête assoiffée du sens de la vie et du monde, qui traverse aujourd'hui à nouveau les générations « post-modernes », soit assumé par le sens du temps, celui du salut et de l'enfantement, dans l'attente de la fin des temps et de l'éternel commencement.
Quel est le génie propre du christianisme ? En quoi consiste sa cohérence ? D'où vient son incontestable puissance historique? Les chrétiens, parfois confrontés à de lourds malentendus et soucieux d'une intelligence de la foi dans le monde contemporain, trouveront dans cet ouvrage une argumentation sans précédent. Parce qu'ils en déploient l'architecture intellectuelle et spirituelle, ces entretiens font immanquablement penser au Génie du christianisme de Chateaubriand. Philosophe spécialiste internationalement reconnu de métaphysique, de phénoménologie et de théologie, Philippe Capelle-Dumont s'est laissé ici interroger sur les axes centraux de sa pensée, sans céder à la facilité. Ceux qui connaissent l'ancien doyen de la Faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, actuellement professeur des universités à Strasbourg, ne seront guère surpris par sa prodigieuse culture. Ils rencontreront ici bon nombre d'informations susceptibles de mieux faire comprendre le sens de son oeuvre. Ils seront peut-être davantage étonnés en constatant que le propos n'est pas exempt de prises de position fortes sur des sujets discutés concernant l'état de la France ou de l'Église. Avec enthousiasme, Philippe Capelle-Dumont démontre ici non seulement que « croire » est de nouveau permis mais qu'on y trouve une porte d'entrée heureuse permettant d'embrasser l'ensemble du patrimoine chrétien et d'ouvrir plus largement notre horizon.
Avec ce nouveau tome de Finitude et mystère, Philippe Capelle-Dumont achève sa trilogie consacrée au statut de la relation entre la « philosophie » et la « théologie », et publiée parallèlement à l'anthologie Philosophie et théologie (5 vol., Éd. du Cerf, 2009-2011) dont il est le maître d'oeuvre.
Après le premier tome élaboré sous les auspices du concept de « reconnaissance », et le second, du concept d'« alliance », le présent ouvrage se rattache explicitement aux déterminations et aux effets historiques de la « philosophia christiana ». Il examine sur les deux versants « théorique » de la vérité (métaphysique, science, herméneutique, théologie) et « pratique » de la sagesse (laïcité, Europe, pédagogie, économie, transhumanisme), les modalités principales selon lesquelles le christianisme permet de renouveler l'articulation entre ces deux déterminations fondatrices de la pensée que sont la philosophie et la théologie.
Pour Claudel, Montherlant, Aragon et Colette, Marie Noël est le plus grand poète français de leur époque.
Pour la critique littéraire contemporaine, elle est une poétesse au lyrisme très convenu et naïf, que les poètes de la seconde partie du XXe siècle auraient balayée.
Pour les lecteurs, elle reste « la Fauvette d'Auxerre », dont la poésie fait penser à des comptines et des chansons médiévales, « la Bonne Dame d'Auxerre ».
Pour elle-même, Marie Noël conçut son travail poétique comme une possibilité de guérison et de salut qui peu à peu pourrait la conduire au plus près de Dieu, au risque de la voie étroite de la mystique.
Aujourd'hui, une relecture attentive de son oeuvre révèle, au-delà des chansons, des abîmes de solitude et des élans spirituels que Jean de la Croix n'aurait pas reniés.
C'est ainsi, au coeur de sa propre nuit, qu'elle apparaît, rayonnante dans sa simplicité, veilleuse tenace, toujours en quête du Royaume.
La constitution Sacrosanctum Concilium. sur la Sainte Liturgie fut la première votée par les pères du concile Vatican II, le 4 décembre 1963. Au 25e anniversaire, le saint pape Jean-Paul II affirmait: « Ce fut un événement mémorable à plus d'un titre. Il était, en effet, le premier fruit du Concile voulu par Jean XXIII pour l'aggiornamento de l'Église ; il avait été préparé par un large mouvement liturgique et pastoral, il était porteur d'espérance de vie et de renouveau pour l'Église. » Et cinquante ans après, qu'en est-il de ce renouveau, de cette espérance ? Il semblait venu le temps non pas d'effectuer un bilan ou un retour en arrière mais bien plutôt d'envisager avec quelle profondeur et quelle maturité, la liturgie pouvait servir la vocation de l'homme, interroger le chercheur, s'adresser au monde d'aujourd'hui, s'ouvrir à de nombreux domaines de la vie, dialoguer avec les différentes voies spirituelles, ou encore combler le mystique.
Nous présentons la première Anthologie des relations entre la philosophie et la théologie.
Réalisée selon l'intention de la collection qui la recueille, elle s'est donnée pour objet de rassembler la mémoire ample et riche mais oubliée, parfois dissimulée, d'une détermination plurielle et fondatrice de l'histoire des idées et des pratiques occidentales. Réunissant de façon quasi exhaustive et critique les grands textes témoins, de la naissance de la philosophie à nos jours, d'une corrélation ainsi diversifiée mais continuée, elle voudrait contribuer à la tâche de clarification des thèmes et des concepts qui structurent notre épistèmê, inspirent notre travail de connaissance et informent nos logiques d'action.
Les quatre tomes qui la constituent ont été élaborés selon les quatre grandes périodes historiques dont nous avons voulu assumer précisément les limites et les seuils. Ce premier tome, consacré à la période antique, débute ainsi avec le moment Platon (IVe siècle avant J.-C.) et s'achève avec " Jean Damascène " (VIIe-VIIIe siècle après J.-C.). Formé de vingt-neuf notices (Aristote, stoïciens, épicuriens, Justin, Irénée de Lyon, Tertullien, Clément d'Alexandrie, Origène, Plotin, Porphyre, Lactance, Grégoire de Nysse, Ambroise, Augustin, Proclus, Denys, Boèce..
.), il restitue, selon un ordonnancement chronologique et par une présentation critique des corpus fondamentaux, les premières théorisations, mais aussi les premières grandes métamorphoses d'une relation dont les traits paradigmatiques n'ont pas seulement orienté les âges scolastique et moderne, mais aussi nous délivrent une inspiration aujourd'hui encore inouïe.
Philosophie chrétienne " ou " Philosophie d'inspiration chrétienne ? La première rapporte certes à la célèbre " querelle " des années 1930 dont les protagonistes principaux furent Emile Bréhier, Etienne Gilson, Jacques Maritain et Maurice Blondel. Cependant, les termes d'une question alors mal posée ne pouvaient que susciter de lourds malentendus et former un héritage contrasté. Celui-ci oblige à reconsidérer les potentialités riches, offertes dès les débuts du christianisme, de la "philosophia christiana".
On apprécie alors d'autant mieux, en des temps nouveaux, la place qui revient à l'intelligence proprement chrétienne dans la quête philosophique de vérité et de sagesse. Le présent ouvrage - issu des Journées d'étude organisées par l'Académie catholique de France, en partenariat avec l'Association des philosophes chrétiens, l'Association des Amis de Maurice Blondel, l'Association Louis Lavelle et les Archives Michel Henry - tente de ressaisir toute la portée de cette problématique fondamentale : d'une part, selon une perspective historique, en se focalisant sur les types de rapports au " christianisme " qui ont déterminé les grands moments philosophiques de la modernité (Renaissance, Malebranche, Kant, Hegel, Heidegger, Stein, Weil, Henry) ; d'autre part, suivant une perspective systématique, en dessinant les faisceaux de raisons qui donnent, aujourd'hui comme hier, crédit à l'inspiration chrétienne en philosophie.
Deux penseurs entrent en dialogue. Pour relever ensemble un même pari. Afin de dire symphoniquement le pourquoi et le comment de l'embrasement de la violence religieuse à l'échelle planétaire.
Qu'en est-il du christianisme et de l'islam, de leurs théologies et de leurs histoires au regard de la philosophie, née en Grèce ? La rencontre, nouée au Moyen Âge, est-elle devenue impossible aujourd'hui ? Comment peut-on et doit-on philosopher en islam et en christianisme pour le bénéfice d'une mutuelle compréhension ? Une religion sans philosophie ne risque-t-elle pas l'irrationalisme jusqu'au fanatisme ? Une philosophie sans religion ne risque-t-elle pas le rationalisme jusqu'à l'aveuglement ?
Pour lutter contre ces deux écueils et transcender l'affrontement des croyances, ces deux philosophes de renom et de la même génération, l'un catholique, l'autre musulman, Philippe Capelle-Dumont et Souleymane Bachir Diagne, nous font partager ici leur science, leur passion et leur appel à la paix, sous la houlette de Damien Le Guay, lui-même philosophe, attentif aux signes du temps présent.
Un livre pour apprendre et enfin savoir. Un vibrant plaidoyer contre la tentation identitaire et conflictuelle.
Un ouvrage salutaire à lire, à méditer et à transmettre.
Philippe Capelle-Dumont enseigne à l'université de Strasbourg et à l'Institut catholique de Paris. Souleymane Bachir Diagne enseigne à l'université de Columbia, à New York. Chacun d'eux est l'auteur d'une oeuvre fondamentale reconnue internationalement. L'essayiste Damien Le Guay a animé et recueilli leurs entretiens.
En novembre 2015, l'Observatoire Foi et Culture interrogeait le caractère irréversible du désenchantement du politique ; un an après, alors que les échéances électorales suscitent moins les projets que les ambitions, il semble que le constat demeure.
Les questions posées (économie mondialisée, éducation, écologie, mouvements de populations, recherches scientifiques et biomédecine, etc.) débordent les frontières des nations ; ne pouvant se traiter que sur le temps long, elles se heurtent au court-terme qui s'impose à celles et ceux qui briguent ou exercent un mandat électif.
Cette tyrannie de l'immédiat, dont on accuse souvent les médias, ne masque-t-elle pas l'impuissance à proposer un grand dessein et l'inconscience des périls que peut créer l'issue des prochaines élections ?
Le christianisme s'inscrit depuis toujours dans des contextes très différents. Il a développé au service du bien commun une réflexion sur les sociétés, les cultures, le politique. La foi chrétienne place la personne et l'espérance au coeur de l'action politique et sociale.
A la lumière des ouvertures et des initiatives du pape François, l'Académie catholique de France et l'Observatoire Foi et Culture se proposent d'apporter leurs contributions à quelques mois d'échéances importantes pour notre pays. Les chrétiens savent que le Royaume n'est pas de ce monde mais que Dieu vient dans l'histoire. Ils ne peuvent donc verser ni dans le cynisme ni dans la démission, parce que le service du prochain est leur vocation, leur mission, leur devoir.
Les effets de la pandémie de covid-19, par son caractère soudain, inédit et ravageur, ont atteint de façon simultanée la plupart des domaines de savoirs et d'actions : médicaux, sociaux, pastoraux, économiques, géopolitiques, juridiques et médiatiques. Ils sont ici ressaisis et analysés par plusieurs de leurs spécialistes, membres, pour la plupart d'entre eux, de l'Académie catholique de France. Ils font également l'objet de réflexions invitant à l'élargissement du regard historique, philosophique, théologique et spirituel.
Avec ce second volet de Finitude et mystère, et après la publication de Philosophie et théologie. Anthologie (Paris, Ed. du Cerf, : vol., 2009-2011), Philippe Capelle-Dumont prolonge sa réflexion sur l'histoire et le statut contemporain de la relation entre la philosophie et la théologie. Le premier axe de l'ouvrage - Inspirations - est consacré à l'analyse de plusieurs schèmes fondamentaux qui, depuis saint Paul et la patristique, le néoplatonisme et Thomas d'Aquin jusqu'à Heidegger, Ricoeur et Levinas, ont suscité les principaux paradigmes de la rencontre entre ces deux traditions fondatrices.
Le second axe - Dualités - interroge, selon une visée systématique, les tensions principales dont hérite ainsi notre siècle entre les trois grandes familles disciplinaires que sont la phénoménologie, la métaphysique et la théologie.