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Vendredi ou la vie sauvage
Michel Tournier
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior ; Textes Classiques
- 2 Novembre 2012
- 9782070650644
Le 29 septembre 1759, le navire " La Virginie" fait naufrage. Seul rescapé, Robinson échoue sur une île déserte où il tente de survivre à une nature hostile en déployant des trésors d'ingéniosité. Mais son existence solitaire bascule le jour où un autre être humain fait son apparition sur l'île : Vendredi, le sauvage... .
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«Tous ceux qui m'ont connu, tous sans exception me croient mort. Ma propre conviction que j'existe a contre elle l'unanimité. Quoi que je fasse, je n'empêcherai pas que dans l'esprit de la totalité des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson. Cela suffit - non certes à me tuer - mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes, en somme...Plus près de la mort qu'aucun autre homme, je suis du même coup plus près des sources mêmes de la sexualité.»
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Nicolas vit au château de Montmort, au milieu des fantômes de ses ancêtres. Il partage son temps entre la bibliothèque et le grand parc, orné d'une statue de faune. Il vient d'avoir treize ans quand s'installe au château un étrange ami du père, Porphyre, l'initiateur philosophe, accompagné de deux anges, Gémeau et Gémelle. Nicolas comprend qu'une métamorphose irréversible est en cours, qui marque la fi n de l'enfance. Par toutes sortes d'échos anticipés, Les fausses fenêtres peut se lire comme un prélude, puisqu'il s'agit de la première fiction, inédite à ce jour, de Michel Tournier. Recalé à l'agrégation de philosophie, le jeune homme, chassé du monde des Idées, entreprend de renaître en tant que romancier. De par son inachèvement, Les fausses fenêtres est à considérer comme un texte exploratoire, qui tient autant du récit initiatique que du conte philosophique, et qui permet à l'auteur naissant de dresser la carte de son imaginaire. Jacques Poirier
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« Cet avertissement s'adresse à toutes les mères habitant les régions de Gehlenburg, Sensburg, Lotzen et Lyck ! PRENEZ GARDE À L'OGRE DE KALTENBORN ! Il convoite vos enfants. Il parcourt nos régions et vole les enfants. Si vous avez des enfants, pensez toujours à l'Ogre, car lui pense toujours à eux ! Ne les laissez pas s'éloigner seuls. Apprenez-leur à fuir et à se cacher s'ils voient un géant monté sur un cheval bleu, accompagné d'une meute noire. S'il vient à vous, résistez à ses menaces, soyez sourdes à ses promesses. Une seule certitude doit guider votre conduite de mères : si l'Ogre emporte votre enfant, vous ne le reverrez JAMAIS !»
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L'invention de l'écrivain par lui-même : Lettres écrites à Hellmut Waller, 1962-2012
Michel Tournier
- Gallimard
- Blanche
- 7 Novembre 2024
- 9782073052452
La pièce maîtresse de la collection tenait tout entière dans la photographie d'un jeune Allemand : Hellmut Waller, que Tournier avait connu à Tübingen et qui, comme lui, était né en 1924. D'un format relativement modeste, tirée sur «chamois brillant», l'image d'Hellmut monopolisait l'attention du visiteur. C'était ce qu'attendait Michel Tournier. «Et qui est ce beau jeune homme ?» disiez-vous. «Lui», répondait Michel - et son «lui» était plein de chaleur et de vie -, «lui, c'est mon ami Hellmut. Il est tout pour moi.» D. D. Les lettres écrites par Michel Tournier à Hellmut Waller témoignent d'une amitié vive et mouvante pendant plus de cinquante ans. Michel fait d'Hellmut le confident de ses aspirations littéraires et personnelles, de ses doutes, de ses ambitions. Au détour de sa conversation pleine d'esprit, on découvre les coulisses de la création, les échos de la vie éditoriale et mondaine, le goût des voyages. Au fil de ces pages, on assiste, fascinés, à la naissance d'un écrivain.
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Deux jumeaux, Jean et Paul, forment un couple fraternel si uni qu'on l'appelle Jean-Paul. Mais Jean veut briser cette chaîne et essaie de se marier. Paul fait échouer ce projet. Désespéré, Jean part seul en voyage de noces à Venise. Paul se lance à sa poursuite et accomplit un long voyage initiatique autour du monde.À travers des aventures multiples et de nombreux personnages, comme le scandaleux oncle Alexandre, surnommé le dandy des gadoues, ce roman illustre le grand thème du couple humain.
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Romans ; le vent paraclet
Michel Tournier
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 23 Février 2017
- 9782070146109
Hermétique aux expérimentations littéraires, Michel Tournier dit appartenir à la famille des «fictionnistes», dont les aînés sont Balzac, Hugo ou Dumas. La revendication de cette tradition s'accompagne chez lui d'une conception selon laquelle l'écrivain serait avant tout un artisan - et d'une défiance envers les maîtres à penser. Mais pas envers la pensée, puisque Tournier, philosophe et germaniste qui, comme Descartes, avançait «masqué», déclarait par ailleurs : «je n'ai jamais rien publié qui ne découle secrètement et indirectement de Platon, d'Aristote, de Spinoza, de Leibniz et de quelques autres». Ces références ont de quoi étonner, sans doute, car nul ne se voulait plus romancier que Tournier en une époque où la théorie semblait parfois prendre le pas sur la littérature.
Il publie son premier roman, Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967), au moment où le Nouveau Roman domine intellectuellement le monde littéraire français. Il n'a pas la moindre affinité avec ce mouvement, mais ses soutiens ne sont pas des ennemis de la modernité littéraire ; Vendredi est défendu par Queneau chez Gallimard ; Calvino y voit pour sa part un livre crucial, ouvrant une voie nouvelle ; tandis que pour Deleuze, il s'agit non seulement d'un roman philosophique, mais aussi «d'un roman d'aventures, de métamorphoses spirituelles, un roman nudiste, un roman comique, pervers, élémentaire, cosmique, un roman romanesque, dans la perfection d'un style où tout est rigueur et hymne». À la lecture du Roi des Aulnes (prix Goncourt 1970), George Steiner affirme qu'il s'agit de «l'un des plus grands romans européens de ces dernières décennies». D'autres s'effraieront de la proximité de la métaphysique et de la scatologie... Mais Tournier, loin de s'adresser seulement aux intellectuels et aux philosophes, ou de vouloir exclusivement terrifier les âmes frileuses, entendait que son oeuvre touche le public le plus vaste. Vendredi ou la Vie sauvage (1971) - destiné d'abord aux enfants, mais qu'il estimait être plus abouti que le premier Vendredi - compte aujourd'hui plus de sept millions de lecteurs.
Le projet d'éditer les Romans de Tournier dans la Pléiade a été conçu du vivant de l'auteur, et le sommaire du volume, établi en concertation avec lui, est demeuré inchangé après sa mort en 2016. On ne s'étonnera pas de la présence d'un essai intitulé Le Vent Paraclet (1977), qui offre un regard de l'intérieur sur le volume ; Tournier cherche en effet à y approcher le secret de la création, et plus particulièrement celui de ses romans : Vendredi, Le Roi des Aulnes et Les Météores. Pour la première fois, les manuscrits de Tournier sont mobilisés : ils donnent un accès unique à l'atelier de l'auteur. On découvre ainsi comment ce «jeune romancier» de plus de quarante ans, qui écrivait à Robert Gallimard en 1966 : «je suis un faux débutant», avait en réalité «toujours écrit».
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Les rois mages
Michel Tournier
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior ; Textes Classiques
- 12 Août 2021
- 9782075152143
Qui étaient donc les rois mages Gaspard, Melchior et Balthazar ? Michel Tournier a non seulement donné une histoire à chacun, mais il en a aussi inventé un quatrième, le plus étonnant de tous : Taor, le roi gourmand, parti à la recherche d'une divine friandise...
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Les contes du médianoche
Michel Tournier
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior ; Textes Classiques
- 10 Mars 2022
- 9782075164429
Il était coutume autrefois de se retrouver après minuit autour d'un bon repas, le médianoche, pour se régaler d'histoires. En quinze récits drôles et malicieux, entre réalisme et légendes, Michel Tournier renoue avec cette tradition festive pour mieux nous enchanter.
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«Donne-moi la photo.» Idriss gardait ses chèvres et ses moutons non loin de l'oasis de Tabelbala quand une Land Rover a surgi. Une jeune femme blonde aux jambes nues a pris en photo le petit berger saharien. Sa photo, elle la lui enverra dès son retour à Paris. Idriss a attendu en vain. Son image volée ne lui a pas été rendue. Plus tard, quand il va partir vers le nord et jusqu'à Paris pour chercher du travail, il va se heurter à des images de lui-même qu'il ne reconnaîtra pas. Perdu dans un palais de mirages, il s'enfoncera dans la dérision jusqu'à ce qu'il trouve son salut dans la calligraphie. Seul le signe abstrait le libérera de la tyrannie de l'image, opium de l'Occident.
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L'épisode des Rois Mages venus d'Arabie Heureuse pour adorer l'Enfant Jésus, s'il ne fait l'objet que de quelques lignes d'un seul des quatre Évangiles, a magnifiquement inspiré la peinture occidentale. Mais qui étaient ces rois ? Pourquoi avaient-ils quitté leur royaume ? Qu'ont-ils trouvé à Jérusalem - chez Hérode le Grand - puis à Bethléem ? L'Histoire et la légende étant également muettes, il incombait à un romancier de répondre à ces questions. C'est ce qu'a tenté Michel Tournier avec ce récit naïf et violent qui plonge aux sources de la spiritualité occidentale.
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Comment le Père Noël donnerait-il le sein à l'Enfant Jésus? L'Ogre du Petit Poucet était-il un hippie? Un nain peut-il devenir un surhomme? Est-il possible de tuer avec un appareil de photographie? Le citron donne-t-il un avant-goût du néant?À ces questions - et à bien d'autres plus graves et plus folles encore - ce livre répond par des histoires drôles, navrantes, exaltantes et toujours exemplaires.
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Dans cette autobiographie intellectuelle, l'auteur de Vendredi ou Les limbes du Pacifique, du Roi des Aulnes, des Météores, du Coq de bruyère, s'explique sur ses livres. Passant de l'anecdote à la métaphysique, et de la chronique à l'esthétique littéraire, il cherche à approcher le secret de la création. L'ouvrage qu'il faut avoir lu pour mieux comprendre l'écrivain et son oeuvre.
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«Il faut deux jambes pour marcher, et pour bien saisir on se sert des deux mains. Cette évidence a été le point de départ de ce petit traité où les idées s'éclairent en s'opposant deux à deux. La femme sert de révélateur à l'homme, la lune nous dit ce qu'elle est en plein soleil, la cuiller manifeste sa douceur maternelle grâce à la fourchette, l'encolure du taureau est mise en évidence par la croupe du cheval, etc.L'autre principe de ce livre, c'est que la pensée fonctionne à l'aide de concepts clés qui sont en nombre fini. C'est ce que les philosophes appellent des catégories. Aristote en comptait dix, Leibniz six, Kant douze. Les définir et les analyser, c'est mettre à plat les pièces de la machine cérébrale.En élargissant sa table des catégories à cent concepts, l'auteur a manifesté sa modestie spéculative et son souci d'embrasser la plus grande richesse concrète possible.»Michel Tournier.
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La citadelle de Cléricourt se rendra-t-elle aux troupes anglaises qui l'assiègent ? Le sage Faber et son fils, l'insupportable petit Lucio, vont-ils finir par s'entendre ? Comment le commandant anglais, l'énorme et grotesque Exmoor, parvient-il à battre Faber aux échecs ? Jeté en prison pour avoir allumé la mèche de la couleuvrine, pourquoi Lucio en est-il triomphalement libéré ?
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C'étaient des statues sculptées, dans le sable, d'une étrange et poignante beauté. Les corps se lovaient dans une faible dépression, ceints d'un lambeau de tissu gris souillé de vase. On songeait à adam et Éve avant que Dieu vînt souffler la vie dans leurs narines de limon. Le rocher de Tombelaine émergeait de la brume. Suspendu comme un mirage saharien au-dessus des nuées, le Mont-Saint-Michel brillait de toutes ses tuiles vermeilles, de tous les vitraux de sa pyramide abbatiale.
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L'aire du muguet ; la jeune fille et la mort
Michel Tournier
- Folio
- Folio 2 Euros
- 15 Mai 2008
- 9782070356409
Nouvelles extraites du recueil Le Coq de bruyère
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« Écrivain géographique », comme il se définit lui-même, Michel Tournier a effectué de fréquents et lointains voyages, mais pour de brefs séjours, écartelé entre un désir de « perpétuelle pérégrination », de « chasse cosmopolite à la chair, aux images et aux paysages », et la tentation d'« une vie coite, casanière, tapie à l'intérieur d'une forteresse de livres ».
Arlette Bouloumié montre brillamment comment la double culture franco-allemande de l'auteur du Roi des Aulnes, la prégnance de ses souvenirs et impressions d'enfance, l'usage de la philosophie comme « clé multiple » pour accéder au monde, nourrissent une oeuvre d'une extrême richesse conceptuelle, d'imagination et d'écriture. On le découvre ou le redécouvre ici à travers des extraits empruntés à ses romans, ses essais, et aussi quelques pages inédites de son Journal intime.
Pour Michel Tournier, toute translation est une altération : « Éponge, pierre ponce, les milieux étrangers m'envahissent et me modifient massivement », écrit-il. Ses personnages sont l'illustration de ce phénomène : pour Robinson le naufragé comme pour Abel Tiffauges, le prisonnier de guerre en Prusse-Orientale ou Paul, le héros des Météores, qui fait le tour du monde à la recherche de son frère jumeau, « chaque voyage amorce une mue en profondeur ».
Cofondateur avec Lucien Clergue des Rencontres photographiques d'Arles, Tournier s'est toujours intéressé à la photographie. Lié d'amitié avec Édouard Boubat, ils ont effectué ensemble plusieurs voyages.
C'est à Boubat que sont empruntées les photos qui illustrent ce livre.
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Contrebandier de la philosophie : sept conférences suivies d'échanges avec le public
Michel Tournier
- Gallimard
- Arcades
- 4 Novembre 2021
- 9782072931369
Dans ces conférences inédites, données de 1994 à 2004, Michel Tournier accorde une grande importance à l'échange avec ses lecteurs. C'est avec humour qu'il présente ses expériences, comme son heureux échec à l'agrégation de philosophie, et dévoile, dans les coulisses de la création, son idéal de littérature:écrire des romans avec de la «philosophie de contrebande».Par leur complémentarité, ces conférences racontent le parcours de Michel Tournier et révèlent ses sources d'inspiration:il s'agit souvent de sa relation avec les livres qui l'ont inspiré, ceux de Kant, Flaubert ou Jules Verne, ou avec les personnalités qui l'ont marqué - on croise même le président Mitterrand descendant d'hélicoptère. Il arrive aussi qu'il dérive vers ses relations avec les éditeurs et les termes des contrats passés, ou bien vers les enquêtes préalables aux romans.Voici une traversée malicieuse de l'oeuvre de Tournier par Tournier, qui en montre l'extraordinaire cohérence et donne envie de tout (re)lire sans plus attendre.
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«Quand tout le monde peut me lire, même les enfants, c'est la preuve que j'ai donné le meilleur de moi-même». En effet, Michel Tournier n'écrit pas pour les enfants. Il écrit simplement de son mieux, avec comme idéal la brièveté de La Fontaine, la force de Perrault, la limpidité de Kipling, la naïveté de Saint-Exupéry.
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«Il y a longtemps que j'ai pris l'habitude de noter non seulement les étapes et incidents de mes voyages, mais les événements petits et grands de ma vie quotidienne, le temps qu'il fait, les métamorphoses de mon jardin, les visites que je reçois, les coups durs et les coups doux du destin. On peut parler de "journal" sans doute, mais il s'agit du contraire d'un "journal intime". J'ai forgé pour le définir le mot "extime".» Michel Tournier.
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Comment Jeanne d'Arc, si lucide, au bon sens si fort, a-t-elle pu accepter pour compagnon ce Gilles de Rais dont la monstruosité continue à révolter et à fasciner, un demi-millénaire après son supplice ? À cette question - toujours esquivée ou laissée pendante par les historiens -, Michel Tournier tente de répondre : et si Gilles de Rais n'était devenu un monstre que sous l'influence de Jeanne ? Et s'il avait remis son âme entre ses mains pour le meilleur et pour le pire ? Pour le meilleur : libération d'Orléans, victoire de Patay, sacre de Charles VII. Pour le pire : blessure, capture, procès, condamnation par l'Église, bûcher. Gilles de Rais a suivi Jeanne jusqu'au bout, jusqu'à la sorcellerie, jusqu'au bûcher sur lequel il est monté neuf ans après elle.
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«Il n'est rien de tel que l'admiration... Celui qui n'est pas capable d'admiration est un misérable. Aucune amitié n'est possible avec lui, car il n'y a d'amitié que dans le partage d'admirations communes.» «Qu'est-ce qu'une caresse ? C'est un effleurement qui prend possession de la matière profonde.» «Le rite bien français des vacances au bord de la mer constitue un voyage initiatique dont nous portons tous la marque. On peut dire que l'océan - son mystère, son infini, sa grande vie solitaire sous le ciel changeant -, c'est la métaphysique à la portée d'un enfant de sept ans.» «Le genou, bielle à la fois simple et complexe, dure et fragile, offensive et vulnérable, est l'articulation clef d'où partent l'effort, l'essor, l'élan... Et il ne faut pas oublier l'envers du genou, sa face postérieure, le jarret exactement, cette gorge tendre, pâle et moite où s'inscrit un H majuscule.» «Au commencement, il y a la fadeur. Chaque civilisation se définit par une nourriture de base substantielle et fade désignée par un mot de trois lettres. Ce sont : le blé pour l'Occident, le mil pour l'Afrique et le riz pour l'Orient. Elles sont toutes les trois dépassées par un quatrième élément - également de trois lettres et d'une fadeur absolue : l'eau.»
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Je m'avance masqué ; entretiens avec Michel Martin-Roland
Michel Tournier
- Folio
- Folio
- 9 Décembre 2013
- 9782070448951
Le temps d'une série d'entretiens, Michel Tournier reprend le chemin de sa vie, de ses livres et du monde. De son enfance, avec un pied en Allemagne, aux convulsions de la guerre, de sa jeunesse bohème à ses années de succès, l'auteur du Roi des Aulnes et des Météores raconte et se raconte. Il dévoile ses années de maturation littéraire, évoque ses innombrables voyages, les lectures et les rencontres qui l'ont formé, sa passion de la musique et de la photographie, son rapport à la foi catholique, et révèle les aspects inconnus de sa vie d'académicien. Fort de sa fréquentation des philosophes allemands, il apporte en outre son regard sur la marche de l'Histoire, toujours prompt à fustiger la futilité de nos politiques et les carences de nos pédagogues. Les témoignages de ses amis Edmonde Charles-Roux, Robert Sabatier, Didier Decoin et Arlette Bouloumié complètent le portrait d'un romancier se définissant comme «un écrivain de la célébration qui dit oui à la vie».