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PUF
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Le grand récit ; introduction à l'histoire de notre temps
Johann Chapoutot
- Puf
- 29 Septembre 2021
- 9782130825364
L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme.
Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
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Deux grands noms de l'histoire de l'Allemagne contemporaine dressent une biographie renouvelée du personnage le plus fantasmé du XXe siècle. D'où venait Hitler, quel était son véritable buit et l'a-t-il atteint ? Plus qu'un portrait, c'est un parcours, entre échecs personnels et succès politiques, entre folles obsessions et pragmatisme froid, que Johann Chapoutot et Christian Ingrao retracent. L'une de ses prophéties était : « Il n'y aura plus jamais de novembre 1918 dans l'histoire allemande. » : lui et le peuple allemand ne survivront pas à la défaite. En déconstruisant méthodiquement le mythe - cette ambition ultime d'Hitler et de Goebbels -, le travail de l'historien peut aider à vaincre une dernière fois le nazisme : Hitler n'était ni brillant, ni même saint d'esprit ; son projet ne reposait sur aucune forme de rationalité ; l'ampleur de ses crimes est inédite et documentée. Comment alors a-t-il pu emmener toute une population aussi loin dans le meurtre et l'autodestruction ?
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Fascisme, nazisme et régimes autoritaires en Europe (1918-1945)
Johann Chapoutot
- PUF
- Quadrige
- 31 Août 2013
- 9782130618751
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Quand la République de Weimar est-elle morte ? On retient généralement un événement central : l'appel à la chancellerie, à Berlin, d'Adolf Hitler. On ne prête guère d'attention à un autre fait, provincial, obscur : l'assassinat violent, dans un bourg reculé de Silésie, d'un ouvrier communiste par cinq SA ivres et brutaux. Débordé par une base impatiente et altérée de pouvoir, Hitler fait une entorse à son légalisme proclamé et prend fait et cause pour les assassins.
Devant la menace, le gouvernement commue la peine des meurtriers. L'Etat de droit prend fin : les nazis revendiquent une nouvelle légalité, qui fait des meurtriers des soldats et d'un crime, un acte de guerre ou de justice. Ce fait divers invite à une histoire politique et culturelle de la République de Weimar, mais aussi du parti nazi : le contentieux entre la base SA et la hiérarchie du parti devait être réglé plus tard, lors de la Nuit des longs couteaux.
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Des soldats noirs face au Reich
Jean Vigreux
- Puf
- Hors Collection Puf
- 16 Septembre 2015
- 9782130621690
Une « guerre pour la civilisation » germanique et pour l'Europe blanche : c'est ainsi que les nazis présentaient leur entreprise, qui avait également une dimension de revanche, à la fois sur la Première Guerre mondiale et sur la « honte noire » infligée par les Français. En effet, depuis les années 1920, racistes et xénophobes allemands ne décoléraient pas : la France avait osé faire occuper le territoire de l'Allemagne par des soldats de couleur, issus des troupes coloniales. Lors de la campagne de France, en mai-juin 1940, environ trois mille de ces soldats coloniaux ont été assassinés, en-dehors de toute action de combat, par des unités militaires allemandes issues de la Wehrmacht et de la Waffen-SS. Ce livre revient sur ces événements, sur leur contexte historique et idéologique, sur le mépris du droit international affiché par l'Allemagne nazie, et sur le sort des soldats coloniaux qui échappèrent à la mort et partirent en captivité.
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Méthodologies ; comprendre, apprendre, réussir
Geoffroy Lauvau
- PUF
- Licence ; Methodo
- 24 Août 2009
- 9782130574088
Quelles sont les clés essentielles pour gérer au mieux ses premières années de formation et tirer profit des enseignements délivrés au cours de son cursus universitaire ? Dissertation, commentaire composé, explication de texte, traduction, exercices oraux, etc.
: comment s'y préparer, en saisir l'esprit et la lettre ? Quelles sont les méthodes spécifiques et conseils propres aux différentes disciplines que sont les lettres, tes langues vivantes, la géographie, l'histoire et la philosophie ? Ce manuel expose les exigences communes à toutes les matières de lettres et sciences humaines - conseils généraux d'organisation du travail, d'approfondissement culturel en sciences humaines - avant de détailler, par discipline, les méthodes de travail et de composition des différents exercices universitaires.
Animé d'un souci de simplicité et de transdisciplinarité, ce guide méthodologique vous accompagnera tout au long de votre parcours universitaire et vous donnera toutes les clés pour réussir.
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Le national-socialisme et l'Antiquité
Johann Chapoutot
- Puf
- Le Noeud Gordien
- 1 Octobre 2008
- 9782130566458
Le rapport du national-socialisme à l'Antiquité n'a guère suscité l'intérêt des historiens. Si on conçoit volontiers que les nazis aient pu mobiliser une authentique et indubitable germanité, on répugne à associer national-socialisme et Antiquité gréco-romaine. On rencontre partout cette association : dans les nus néo-grecs de Breker et de Thorak, dans l'architecture néo-dorique de Troost, dans les édifices néo-romains de Speer et dans les manuels scolaires qui présentent une vision surprenante de l'Antiquité méditerranéenne. L'auteur s'étonne d'une part de ce peu d'intérêt de la part des historiens, d'autre part s'interroge sur cette référence constante du régime nazi à l'Antiquité gréco-romaine. Quel besoin vient dicter le recours à l'Antiquité gréco-romaine alors qu'un racisme aussi obsessionnel que le nazisme semblerait exclure a priori toute référence autre qu'à une germanité strictement définie et circonscrite ? Or le but répété d'Hitler était de reconstruire la fierté d'une nation humiliée par le diktat de Versailles. Cette thérapie nationale ne passait pas seulement par une politique de réarmement et de mégalomanie territoriale, elle se devait de reconstruire une histoire prestigieuse en annexant le passé antique pour rehausser une fierté nationale humiliée en 1918 et 1919. On assiste alors à une réécriture de l'Histoire et de la race (construction d'un homme nouveau, le sujet nazi) qui annexe les Grecs et les Romains à la race nordique. Cet ouvrage fait ainsi pénétrer au coeur du projet totalitaire nazi : il s'agit de dominer non seulement le présent et l'avenir mais aussi un passé réécrit et instrumentalisé.
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L'âge des dictatures est un manuel offrant une synthèse des connaissances et une présentation des plus récents acquis historiographiques sur la question des régimes totalitaires et autoritaires en Europe occidentale entre 1919 et 1945. L'ouvrage est structuré en trois parties : - trois premiers chapitres explorent les conditions qui ont rendu possible l'expérience fasciste ou autoritaire en Europe occidentale (l'héritage du XIXe siècle, le trauma de la Grande Guerre, la paix ratée de 1919) ; - une deuxième partie, centrée sur les années 1920, retrace la crise de la démocratie libérale dans les pays concernés (Allemagne, Italie, France, Autriche, Espagne, Portugal) ; - la troisième partie expose le projet social et impérial des fascismes, en les distinguant des régimes autoritaires de type national-catholique. L'ouvrage refuse toute téléologie qui consisterait à voir dans les dictatures européennes de l'entre-deux-guerres un archaïsme ou un recul dans un procès de civilisation amenant nécessairement à la victoire de la démocratie. Il montre combien autoritarisme et totalitarisme ont exercé une séduction et suscité une adhésion, et tente d'en éclairer les raisons : à quelles questions, posées par la révolution industrielle, puis par la Grande Guerre, ces types de régime répondaient-ils, que la démocratie libérale laissait sans réponse satisfaisante ?