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Jean claude Monod
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Ce dictionnaire, d'une ampleur et d'une ambition sans équivalent, rassemble, sous la direction de Jean-Claude Monod, les éléments d'une pensée et d'une vie qui se trouvèrent au point de convergence, et parfois de friction, de nombreuses disciplines - philosophie, anthropologie, linguistique, sociologie, mythologie comparée, histoire de l'art, poétique... - et de plusieurs continents - Europe, Amériques du Sud et du Nord, Asie... L'oeuvre de Claude Lévi-Strauss transforma en profondeur non seulement les sciences sociales du xxe siècle, mais le regard que nos sociétés portent sur « les autres », d'abord sur ces peuples qu'on appela longtemps - avant Lévi-Strauss, justement - « primitifs » et, par là, sur nous-mêmes.
L'ouvrage parcourt l'intégralité des livres du grand anthropologue, les concepts qu'il a marqués de son empreinte, et nous éclaire aussi sur les rencontres qui ont été déterminantes dans son existence intellectuelle et personnelle. Sa vie est traitée comme un « fait biographique total » où les noms des maîtres et des collaborateurs, des lieux et des textes, des peuples et des notions sont autant d'entrées vers une oeuvre-monde.
Riche de multiples contributions françaises et étrangères, ce volume montre combien la pensée de Lévi-Strauss est animée par une quête de « sagesse » pratique visant à réformer notre civilisation et à réorienter le cours de nos sociétés. Ses réflexions engagent non seulement une idée de l'humanité - dans son unité et ses différences, dans ses liens vitaux avec la nature -, mais une conscience aiguë des conditions précaires de sa survie. -
Qu'est ce qu'un chef en démocratie ? politiques du charisme
Jean-claude Monod
- Points
- Points Essais
- 31 Août 2017
- 9782757868171
La mystique du chef a participé des pires constructions idéologiques du XXe siècle, et la démocratie reste aujourd'hui la forme de pouvoir qui doit s'approcher autant que possible d'un gouvernement du peuple par lui-même. Elle semble pourtant, dans les faits, indissociable de modes de délégation et de représentation, et surtout d'une certaine incarnation temporaire de l'autorité.
Ce livre entreprend d'éclairer la figure problématique - mais peut-être nécessaire - d'un chef en démocratie et tente de définir ce que serait un « charisme démocratique ». À rebours des confusions qui veulent faire du dirigeant démocratique un Père, un Maître ou un Savant, il se risque à imaginer une forme originale de « charisme progressiste », que seule la démocratie serait à même de promouvoir.
Postface inédite.
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L'idée de " réalité ", le partage entre le possible et le réel, nous semblent des données évidentes de notre relation au monde, et nous comprenons immédiatement ce que veut dire un romancier lorsqu'il parle de son ambition de " dévoiler une dimension du réel " ou lorsqu'un homme politique accuse son concurrent d'" irréalisme ".Pourtant de telles expressions renvoient à un concept de réalité historiquement déterminé ; dans le premier cas, le roman apparaît comme une forme esthétique qui assigne à la fiction des ambitions qui n'auraient eu aucun sens dans le cadre de la vision antique de l'art comme " imitation " ou dans la pratique de l'épopée ; dans le second cas, la politique moderne est l'héritière d'une volonté de " réalisme " que l'on peut faire remonter à Machiavel, qui s'oppose moins à l'" utopie " au sens moderne qu'à un certain idéalisme platonicien. C'est dire que le concept de réalité, et son emploi dans les champs artistique et politique, ont une histoire, mais une histoire difficile à saisir, parce qu'elle se situe à l'arrière-plan des oeuvres et de la conscience des auteurs.Dans les deux articles ici réunis, Hans Blumenberg s'attache ainsi à dégager une typologie des grands " concepts de réalité " qui se sont succédé et parfois superposé dans l'histoire occidentale, afin de comprendre aussi bien la place fondamentale du roman dans la conscience moderne que les liens entre une rhétorique du " réalisme " et une politique de la puissance.Préface de Jean-Claude Monod.
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La raison et la olère : un hommage philosophico-politique à Jacques Bouveresse
Jean-claude Monod
- Le Seuil
- 6 Mai 2022
- 9782021509021
Jacques Bouveresse fut un philosophe en tout point singulier : d'abord connu comme introducteur en France d'une des pensées les plus importantes de l'histoire de la philosophie, celle de Wittgenstein, il a développé une oeuvre qui témoignait d'un tempérament profondément indépendant vis-à-vis des modes intellectuelles, souvent polémique par rapport aux aveuglements idéologiques, aux facilités rhétoriques ou aux faiblesses argumentatives de ce qui était présenté comme la Théorie française.
Jean-Claude Monod a entretenu avec Jacques Bouveresse une longue conversation. La remémoration de ces discussions lui permet de livrer un portrait sensible de l'auteur du Mythe de l'intériorité, en revenant sur ses points d'ancrage et ses combats : son inscription dans la tradition française d'un certain rationalisme ; son ouverture à la philosophie analytique aussi bien qu'à la littérature de langue allemande ; sa critique du journalisme, nourrie par l'exemple du satiriste viennois, Karl Kraus ; sa complicité avec Pierre Bourdieu, qui articulait autrement engagement et rigueur scientifique ; son attachement à l'idée de vérité objective. C'est tout un paysage intellectuel qui est ainsi parcouru, celui de la philosophie française des cinquante dernières années, que Jacques Bouveresse a contribué à transformer en profondeur. -
Foucault ; la police des conduites
Jean-claude Monod
- Michalon
- Le Bien Commun
- 4 Octobre 2010
- 9782841860661
Les premiers champs d'intérêt de Michel Foucault - la folie, la naissance de l'asile, et de la clinique - peuvent paraître bien éloignés du droit. Pourtant, l'étude des institutions qui, de l'hôpital général à la prison, ont « traité » malades et miséreux, fous et débauchés, vagabonds et délinquants, conduit à réinterpréter ces gestes dont l'habitude nous a fait oublier l'étrangeté : enfermer pour enfermer pour guérir, discipliner pour intégrer, exclure pour inclure...
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Après l'émancipation ; trois voix pour penser la gauche
Judith Butler, Ernesto Laclau, Slavoj Zizek
- Le Seuil
- L'Ordre Philosophique
- 16 Février 2017
- 9782021286472
Composé de façon originale - chacun a adressé aux deux autres une série de questions sur des points centraux de leur réflexion, si bien que le livre est composé de trois séries de trois essais au fil desquels la réflexion progresse sans éviter la confrontation des points de vue -, ce texte fait entendre plusieurs voix qui ont contribué à renouveler la compréhension que « la gauche » post-marxiste a d'elle-même :
Quelle identité politique pour la gauche après la fin de l'« essentialisme de classe » diagnostiqué par Laclau, au profit d'une compréhension plurielle des « demandes sociales » et de la construction d'une « hégémonie » sur celles-ci ?
Faut-il abandonner le concept de lutte des classes ou, comme le propose Žižek, le retraduire pour mesurer sa pertinence contemporaine ?
Comment les luttes autour des questions de « genre », dont Butler a été une figure de proue théorique, ont-elles transformé notre compréhension de l'identité, du soi et de sa fragilité ?
Quelles voies s'offrent pour résister à la puissance des marchés, à la dépolitisation et aux identités closes ou régressives ?Cet ouvrage permet ainsi d'appréhender de façon originale les positions de chacun des trois interlocuteurs qui, par leur confrontation, conduisent à réarticuler les questions cruciales, et toujours actuelles, de l'émancipation sociale, des revendications politiques identitaires, de la résistance, dans le contexte contemporain du capitalisme mondialisé et de sa difficile quête de « contre-hégémonies ».
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En clôture du précédent forum du Monde au Mans, consacré à la promesse, un ancien ministre souligna un paradoxe. Les femmes et les hommes de pouvoir font sans cesse l'objet d'une demande impossible : tout se passe comme si les citoyens exigeaient d'eux qu'ils fassent des promesses dont tout le monde sait parfaitement qu'elles ne pourront être tenues...D'une certaine manière, le 27e Forum Philo prolongera ce paradoxe d'une exigence à la fois impérieuse et impossible, en posant la question« Où est le pouvoir ? ».
Dans nos démocraties contemporaines, en effet, le pouvoir passe souvent pour être introuvable, et les gouvernants se voient régulièrement soupçonnés de n'être que les pantins des « vrais » puissants, les marionnettes de forces situées en dehors de tout contrôle populaire. En même temps, chacun a plus ou moins conscience que le propre de la démocratie, c'est de faire en sorte que le pouvoir soit partout et nulle part, qu'on ne puisse mettre la main dessus, qu'il n'appartienne à personne, et surtout pas à ceux qui l'exercent - bref qu'il soit un « lieu vide ».
Le philosophe expliquait que la démocratie moderne est le seul régime à signifier l'écart du symbolique et du réel avec la notion d'un pouvoir dont nul, prince ou petit nombre, ne saurait s'emparer. Si le pouvoir est un lieu vide, il n'y a pas de conjonction possible entre le pouvoir, la loi et le savoir; pas de pnarque absolu, de Fuhrer ni de Duce, moins encore de Secrétaire général omniscients.
En sorte que la question du pouvoir donne lieu à un questionnement interminable, sur sa nature, sa source, son efficace.
Parce qu'il n'est jamais là où l'on croit, le pouvoir déçoit forcément. Mais pour demeurer démocratique, il lui faut échapper à tous...Ce paradoxe concentre beaucoup des questions qui enflamment nos débats politiques les plus contemporains.
Il nourrit les réflexions de ce forum.
Contributions de A. Bensa, L. Boltanski, M. Canto-Sperber, D. Dulong, N. Heinich, M. Foeessel, K. Grévain-Lemrcier, B. Latour, J.-C. Monod, M. POtte-Bonneville, M. Revault d'Allones, E. de Turckheim, A. Zeniter.
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Penser l'ennemi, affronter l'exception ; réflexions critiques sur l'actualité de carl schmitt
Jean-claude Monod
- La découverte
- Armillaire
- 11 Janvier 2007
- 9782707149701
Le juriste et philosophe du droit le plus controversé du XXe siècle peut-il nous aider, et comment, à penser notre époque ?
Montée en puissance de la figure d'un nouvel " ennemi ", le terroriste, " combattant irrégulier " sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d'" état d'exception " : notre actualité semble convoquer de manière souterraine les analyses du célèbre philosophe et juriste allemand Carl Schmitt (1888-1985). Mais quel sens peut-on donner aux " usages " politico-théoriques d'une pensée d'un auteur dont on connaît bien aujourd'hui le ralliement actif au nazisme ? Dans quelle mesure, et à quel prix, Carl Schmitt nous aide-t-il vraiment à penser notre présent ? Jean-Claude Monod s'efforce ici d'apporter des réponses à ces questions. Il montre que des philosophes marqués à gauche, aussi divers que Giorgio Agamben, Jacques Derrida, Étienne Balibar et Antonio Negri ont ainsi puisé, eux aussi, chez le juriste le plus controversé du XXe siècle, les instruments d'une critique du nouvel impérialisme mondial. Mais ce recours a fait polémique, dans la mesure où cette pensée de l'ennemi a montré toute la dangerosité de son " anti-humanitarisme ". Schmitt est-il vraiment le meilleur critique des confusions de la " guerre contre le terrorisme " ? N'est-il pas au contraire l'une des sources cachées des raisonnements juridiques qui servent aujourd'hui à légitimer la suspension des normes humanitaires et constitutionnelles les plus fondamentales ? Et si, paradoxalement, Carl Schmitt était tout cela à la fois ? -
Dialectique du bien commun : la pensée politique de Gaston Fessard
Collectif
- Hermann
- De Visu
- 29 Avril 2022
- 9791037015297
Gaston Fessard (1897-1978) fait partie des penseurs politiques qui se sont livrés à une actualisation de l'antique notion de bien commun.
Cette actualisation, qui s'opère au croisement de la philosophie hégélienne et de la théologie chrétienne, confère à la notion de bien commun une fonction à la fois de compréhension historique et de discernement politique. Fessard montre par exemple en quoi la dialectique des catégories du bien commun explique la destinée des sociétés depuis la Révolution française jusqu'au conflit des idéologies qui traversent le XXe siècle. Il expose également la manière dont la dialectique de ses contenus fournit des critères pour juger du gouvernement de Vichy et fonder une résistance en conscience au pouvoir du maréchal Pétain.
Cet ouvrage présente la pensée du bien commun de Fessard à travers ses sources (Thomas d'Aquin, Hegel et Marx) et concepts, son application durant la Seconde Guerre mondiale, les controverses dans lesquelles elle fut impliquée (avec Kojève et Mounier) ou par rapport auxquelles elle mérite d'être située (querelle du personnalisme). Il propose aussi une actualisation critique de cette pensée politique, quant au rôle international de l'Eglise ou encore aux exigences de la démocratie. Car Fessard n'invite pas seulement à jeter un regard rétrospectif sur de "sombres temps", mais également à examiner notre propre actualité historique. -
Langages de la phénoménologie : expression, description et rhétorique, de Husserl à Blumenberg
Collectif, Jean-claude Monod, Nicola Zambon
- Hermann
- Rue De La Sorbonne
- 28 Septembre 2022
- 9791037020000
La phénoménologie vise à décrire les choses mêmes telles qu'elles se donnent à la conscience, sans y ajouter des éléments tirés d'héritages métaphysiques ou d'interprétations traditionnelles. Mais à cette fin, elle doit élucider le langage dans lequel elle tend à réaliser ce programme. Ce langage peut-il consister en une expression "pure", spontanée, ou doit-il se démarquer des usages quotidiens ? N'est-il pas nécessairement marqué par une histoire, et n'obéit-il pas, qu'il le veuille ou non, à une rhétorique ? Ne reconnaît-on d'ailleurs pas la phénoménologie à un certain style ? De telles questions n'ont été ignorées ni par Husserl, ni par Heidegger, ni par Merleau-Ponty, ni par Ricoeur, ni par Hans Blumenberg, ni par Marc Richir - autant d'auteurs ici étudiés pour les réponses très variées qu'ils y ont apportées, pour la façon dont ils ont thématisé le rapport de la philosophie à son médium linguistique et au langage ordinaire, les modalités de la description, l'histoire de la rhétorique ou encore les apports possibles de la littérature (Goethe, Claude Simon...), de l'herméneutique, de la linguistique (Jakobson) et de l'art en général. Les études réunies ici explorent ces "langages de la phénoménologie", avec aussi la traduction d'un texte inédit en français de Hans Blumenberg sur le traitement husserlien des "significations occasionnelles". Avec les contributions de : Nicola Zambon, Christian Sommer, Laura Paulizzi, Inga Romer, Jean-Claude Monod, Manfred Sommer, Ekaterina Odé, Hans Blumenberg.
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L'art de ne pas être trop gouverné
Jean-claude Monod
- Le Seuil
- L'ordre Philosophique
- 10 Octobre 2019
- 9782021428049
À la fin des années 1970, Michel Foucault a avancé le concept de « crise de gouvernementalité » pour approcher des phénomènes où la contestation de certains pouvoirs - religieux, politiques, disciplinaires... -, d'abord localisée, s'est élargie pour mettre en question un dispositif général de gouvernement, un ensemble de relations de pouvoir. Chaque fois s'y exprime quelque chose comme : « nous ne voulons plus être gouvernés ainsi ».
C'est l'une des ambitions de cet essai que de montrer la fécondité de ce concept pour éclairer des révoltes passées et présentes, pour compliquer et compléter les perspectives centrées sur la seule lutte des classes et celles qui se sont attachées à la construction de la démocratie, à la dynamique égalitaire et à l'institutionnalisation de ses formes. Il s'agit aussi de poser un diagnostic sur la crise actuelle de l'État néo-libéral, au sein duquel démocratie et libéralisme tendent à se dissocier et dont la vision de l'économie renvoie les dégâts sociaux et écologiques au rang d'externalités négatives.
Il s'agit enfin et peut-être surtout de penser « un art de ne pas être trop gouverné » qui ne serve pas d'auxiliaire involontaire aux formes de dérégulation économique et de dévastation écologique, mais s'articule à un souci ici thématisé comme celui de « l'usufruit du monde ».
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La querelle de la sécularisation : Théologie politique et philosophies de l'histoire de Hegel à Blumenberg
Jean-claude Monod
- Vrin
- 7 Octobre 2002
- 9782711615674
L'un des traits communément cité comme distinctif des Temps Modernes est la "sécularisatrion". Or ce concept, que la pensée allemande de Hegel à Weber, a constitué en instrument majeur d'interprétation de l'histoire occidentale, est marqué par une profonde ambivalence : s'il peut recouvrir l'idée d'un déclin du religieux comme « secteur dominant » de la vie sociale, il peut aussi bien viser un mouvements de transformation ou de « transfert » de schèmes de valeur ou de concepts religieux ou théologiques au plan « mondain ». Selon la perspective adoptée, la physionomie des Temps Modernes s'en trouve changée : la prétention à fournir à la pensée et à l'action des fondements neufs et rationnels n'est-elle pas compromise, s'il s'avère que le contenu essentiel des représentations modernes n'est rien d'autre qu'un ensemble d'héritages judéo-chrétiens sécularisés?
En mettant à jour la fonction polémique cachée de cette catégorie de la sécularisation, Hans Blumenberg a provoqué dans la pensée contemporaine une vaste discussion. -
écrire ; à l'heure du tout message
Jean-claude Monod
- Flammarion
- Sens Propre
- 5 Avril 2013
- 9782081277199
Une part croissante de notre vie semble vouée à envoyer et à recevoir des messages - mails, textos, tweets, appels.
Cette omniprésence bouleverse aussi bien les relations intimes que les modalités d'accès à la sphère publique. Cette dernière s'en trouve aussi transformée, au point qu'on peine à démêler l'ouverture à de nouvelles libertés de la menace induite par cette « visibilité » constante.
Pour faire la part du feu, il faut donc tenter de restituer cette métamorphose de nos instruments de communication et d'écriture dans une histoire longue, celle qui a vu le remplacement du messager physique (dont le facteur est aujourd'hui la dernière incarnation) par les messageries et les échanges instantanés.
Qu'est-ce qui se joue dans cette dématérialisation et cette démultiplication des messages ?
Si la science du XXe siècle nous a incités à voir des messages partout, dans nos gènes (ADN), dans notre activité vitale elle-même, qui serait une suite d'informations échangées avec notre milieu, ne faut-il pas plutôt réserver le concept de message à une forme d'expression adressée à autrui ? Dans l'océan des pseudo-messages, il nous incombe alors de détacher de tous ces « contacts » la valeur d'une relation singulière : tel est l'enjeu de cette philosophie.
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Hans blumenberg (1920-1996) est considéré comme l'un des philosophes allemands les plus importants de la seconde moitié du xxe siècle.
Venu de la phénoménologie husserlienne, il a développé une anthropologie philosophique qui donne toute leur place aux opérations mythiques de " mise à distance " de la réalité. son oeuvre, qui commence enfin à être traduite et commentée en france, interroge à nouveaux frais le rôle de la métaphore dans la pensée philosophique et scientifique, et construit une nouvelle manière d'aborder les seuils d'époque.
Elle a renouvelé les méthodes de l'esthétique comme de l'histoire culturelle.
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La sécularisation désigne le processus qui a réduit la place de la religion dans la définition des normes du savoir, des moeurs et dans l'espace public en général. Ce processus a revêtu des formes historiquement diverses selon les pays, pour aboutir, dans les Temps modernes, à des régimes juridico-politiques distincts : tolérance, religion civile, sécularisation reconnaissant un rôle public aux religions, voire une Église d'État, laïcité stricte enfin. Cet essai tente à la fois de restituer la laïcité dans la sécularisation, de saisir sa spécificité philosophique et de comprendre certaines tensions qui s'exercent aujourd'hui sur elle.
Table des matières
Introduction
Première partie : La "sécularisation occidentale", sens et interprétation
1 -- Le désenchantement du monde comme processus bimillénaire (Max Weber) 2 -- Le processus de sécularisation comme déclin de l'hégémonie religieuse 3 -- La sécularisation comme transformation et transfert
Deuxième partie : La diversification des voies nationales, sécularisation, confessionnalisation, laïcité, religion civile....
1 -- Éclaircissements préalables, éléments pour une histoire des concepts de sécularisation et de laïcité 2 -- La diversification des modèles nationaux
Troisième partie : La laïcité, reconstruction des principes, tensions historiques
1 -- Les conditions de l'égale liberté des consciences, reconstruction des principes 2 -- Complications historiques et tensions contemporaines 3 -- Islam et sécularisation, pour une approche non-essentialiste
Conclusion
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Penser l'ennemi, affronter l'exception
Jean-claude Monod
- La découverte
- Poche Essais
- 12 Mai 2016
- 9782707190697
Montée en puissance de la figure d'un nouvel " ennemi ", le terroriste, " combattant irrégulier " avec ou sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d'" état d'exception " : notre actualité la plus récente rendait nécessaire la réédition de ce livre, qui remonte aux sources intellectuelles de ces notions controversées, le juriste et philosophe allemand Carl Schmitt (1888-1985).
Montée en puissance de la figure d'un nouvel " ennemi ", le terroriste, " combattant irrégulier " sans territoire, mise en place dans les démocraties de législations attentatoires aux libertés publiques, remise au goût du jour de la notion d'" état d'exception " : notre actualité semble convoquer de manière frappante les analyses du célèbre philosophe et juriste allemand Carl Schmitt (1888-1985). Mais quel sens peut-on donner aux usages politico-théoriques de la pensée d'un auteur dont on connaît bien aujourd'hui le ralliement actif au nazisme ? Dans quelle mesure, et à quel prix, Carl Schmitt nous aide-t-il vraiment à penser notre présent ?
Jean-Claude Monod s'efforce ici d'apporter des réponses à ces questions. Il montre que des philosophes marqués à gauche ont ainsi puisé, eux aussi, chez le juriste le plus controversé du XXe siècle, les instruments d'une critique du nouvel impérialisme mondial. Mais Schmitt est-il vraiment le meilleur critique des confusions de la " guerre contre le terrorisme " ? N'est-il pas au contraire l'une des sources cachées des raisonnements juridiques qui servent aujourd'hui à légitimer la suspension des normes humanitaires et constitutionnelles les plus fondamentales ? Ce livre montre qu'on ne peut aujourd'hui ni ignorer ni lire naïvement ce penseur des limites de la raison libérale. -
Jeu et réalité ; l'espace potentiel
Donald Woods Winnicott
- Folio
- Folio Essais
- 16 Janvier 2002
- 9782070419845
Ce livre, le dernier qu'ait écrit Winnicott, prend pour point de départ l'article, devenu classique, que l'auteur a consacré aux «objets transitionnels». Il a pour fil conducteur une conception du jeu, par quoi il faut entendre une capacité de créer un espace intermédiaire entre le dehors et le dedans, capacité qui ne s'accomplit pas dans les jeux réglés, agencés comme des fantasmes ou des rituels, mais qui se situe à l'origine de l'expérience culturelle. Il énonce enfin une théorie des lieux psychiques - une nouvelle topique - dont nous commençons à apercevoir l'originalité, par rapport aussi bien à Freud qu'à Mélanie Klein. La consultation thérapeutique et l'enfant montrait sur le vif comment opérait Winnicott, dans l'actualité de la relation. Nous découvrons, avec ce livre-ci, comment une théorie psychanalytique - cet objet transitionnel dont nous ne saurions nous passer - s'invente, se cherche et se trouve. Ce n'est pas seulement notre intelligence du discours mais notre perception du réel, de nous-même et de l'autre, qui se voient alors renouvelées.
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Passion, solitude et folie
Masud Khan
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 24 Mai 1985
- 9782070703791
On ne trouvera pas ici d'«histoires de cas» avec ce qu'elles supposent d'objectivation, de distance savante, de vocabulaire codé, mais quelque chose de beaucoup plus rare:le récit de rencontres cliniques, parfois pathétiques, toujours déroutantes. C'est que, pour Masud Khan, la méthode inventée par Freud exige autant de l'analyste que du patient. Il ne cesse de nous rendre présent le paradoxe inhérent à la situation analytique:la nécessité pour l'un et l'autre des protagonistes d'instaurer une relation avec la part inconnue d'eux-mêmes.Masud Khan ne prétend pas prescrire une technique nouvelle pour cas difficiles ou imposer une métapsychologie révisée. Il s'expose dans le vide de son expérience, l'inattendu de la rencontre, l'originalité décapante de sa culture. Le lecteur a le sentiment de l'accompagner dans le cabinet de consultation, d'être directement confronté à la folie secrète de la plupart, à la passion destructrice de quelques-uns, à la solitude de chacun, ici incarnées dans des personnes et des destinées plutôt que représentées par des patients.