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Jean baptiste Brenet
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Le Dehors dedans : Averroès en peinture
Jean-baptiste Brenet
- Macula
- Patte D'oie
- 4 Octobre 2024
- 9782865891580
Cet essai sur la représentation du penseur arabe dans la peinture italienne entre les XIVe et XVIe siècles s'appuie sur la lecture d'oeuvres particulières. Il est suivi d'un corpus de textes latins médiévaux témoignant de la querelle théorique que présupposent ces représentations d'Averroès. L'ensemble remet en question l'image de l'Europe chrétienne comme héritière directe de la pensée grecque
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Le jour vient après la nuit, c'est notre point de départ.
Ce jour est celui de la « veille », qui alors ne désigne plus l'hier, mais l'attention, la responsabilité, le soin.
Jour qui procède de la nuit, la veille est demain. Ce qu'elle désigne et réclame dépend de ce qui se joue dans cette nuit. Rêve ou cauchemar, il nous faut le définir.
Ce texte propose pour cela quatre approches de la nuit, qui sont soeurs et qui se nouent : la nuit comme phosphorescence, la nuit comme accueil, la nuit comme intelligence, la nuit comme déluge. -
Que veut dire penser ? : arabes et latins
Jean-baptiste Brenet
- Rivages
- Bibliotheque Rivages
- 9 Mars 2022
- 9782743655822
On ne sait pas ce que penser veut dire. Il n'est pas de mot plus banal, de phénomène humain plus courant, plus commun, et la chose même, pourtant, se dérobe. Ce livre voudrait revenir sur cette variété qui place la pensée, entre l'intelligence pure et le corps. Constitué de brefs chapitres, écrit de façon libre, cet essai explore les mots, le lexique : comment on a tâché de dire, en latin, et en arabe aussi, ce que d'un seul vocable imparfait nous appelons « pensée ».
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Je fantasme ; Averroès et l'espace potentiel
Jean-baptiste Brenet
- Verdier
- Sciences Humaines
- 2 Février 2017
- 9782864329091
Ce bref essai porte sur la notion oubliée de « cogitation » comprise comme activité fantasma- tique. On tâche d'y combiner trois éléments.
Il s'agit d'abord de raviver la notion médiévale de cogitatio, perdue, voire recouverte par la modernité depuis Descartes au moins. Cogiter, au Moyen Âge, ce n'est pas exercer son intellect ou sa raison, mais - sous l'influence certes de la rationalité - faire oeuvre d'imagination. Fantasmer, c'est agir sur les traces cérébrales produites en moi par mon expérience du monde.
Dans un deuxième temps, c'est le philosophe arabe Averroès qu'on place au centre du jeu.
L'Europe latine a fait d'Averroès l'ennemi du cogito, entendu comme principe de la rationalité.
Il fut pourtant le penseur génial de la cogitation, comprise comme intermédiaire ambigu entre les sens et l'intelligence.
Enfin, on mobilise la célèbre notion d'espace potentiel empruntée au psychanalyste Winnicott, pour dégager l'enjeu de cette doctrine. Ce qui rend cruciale l'idée qu'Averroès se fait de la cogitation, c'est sa thèse d'un intellect constitutif de l'individu qui ne serait originairement qu'un pur possible et dont l'actualisation, l'essor, le déploiement reposent entièrement sur la dynamique interne des fantasmes.
Le but du texte est d'esquisser quelques figures inédites de la médiation, à la fois intraperson- nelle et transindividuelle. Le génie d'Averroès est d'avoir conçu l'intelligence comme puissance indifférenciée et hors temps de l'humanité. Par le fantasme, tandis que l'individu se cultive, que dans son corps, son expérience perce, enfle, la puissance de l'intellect s'individue en lui, s'inter- nalise, entre dans l'histoire ; et la cogitation, pour tous, par tous, forme la scène où ce croisement, qui fait l'humanité, chaque fois se réactive et s'atteste.
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« De son vrai nom Abu l-Walid Muhammad ibn Ahmad Ibn Rušd, Averroès (1126, Cordoue - 1198, Marrakech) est le personnage de plusieurs histoires : médecin, juriste, cadi, philosophe et commentateur d'Aristote, il est à la fois l'héritier des grandes figures de la pensée gréco-arabe, puis par la traduction, la diffusion et l'usage de ses oeuvres, l'une des sources majeures des cultures médiévales juives et latines. Mais de ce maître, la scolastique fit aussi un scandale. Pour des siècles, en Europe, Averroès sera le père insensé d'une théorie dégradante et antireligieuse sur l'homme. Le livre parle de cela. » (incipit de l'ouvrage)
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Écrit en arabe au XIIe siècle par le penseur andalou Ibn Tufayl, Vivant fils d'Éveillé (Hayy ibn Yaqzan) est un chef-d'oeuvre de la philosophie.
L'épître dévoile sous la forme d'un conte les secrets de la « sagesse orientale ». Traduite en latin en 1671, elle connaîtra un immense succès dans l'Europe des lettres. Jean-Baptiste Brenet en propose ici une adaptation qui recompose le récit et donne la parole au personnage principal.
Voici l'histoire d'un homme sur une île déserte, élevé sans père ni mère, qui découvre par sa raison seule la vérité de l'univers entier, puis qui rencontre un autre homme, religieux, mais sagace, venu d'une terre voisine. « Sorte de Robinson psychologique », écrivait Ernest Renan à propos du livre. Son premier auteur, Ibn Tufayl, est né à Guadix.
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Transferts du sujet. : La noétique d'Averroès selon Jean de Jandun
Jean-baptiste Brenet
- Vrin
- 10 Février 2004
- 9782711616534
« Peu d'auteurs, écrit Renan, ont été plus cités et ensuite plus oubliés que Jean de Jandun ». Né vers 1285, Jean est maître ès arts à l'Université de Paris à partir de 1310. Ses lectures d'Averroès (1126-1198) pour commenter et défendre philosophiquement Aristote en ont fait le « Prince des averroïstes ». Il meurt en exil, en 1328, condamné comme hérétique.
Jean de Jandun produit une théorie de l'intellect en reprenant celle d'Averroès. Schématiquement, celle-ci tient en trois thèses : la séparation ontologique de l'intellect matériel (le substrat des pensées) et des corps humains, son unicité, son éternité. Conception scandaleuse en terre chrétienne qui revenait, disait-on, à nier, contre le fait de conscience, que l'individu pût penser en propre. Dans son Grand Commentaire du traité De l'âme d'Aristote, Averroès avait pourtant défendu l'inverse en reconnaissant « deux sujets » à l'intellection : l'intellect-récepteur et l'image singulière. On examine ici comment Jean de Jandun, héritier de cette querelle, transfère et recompose le texte du Commentateur. Si l'équilibre de la doctrine d'Averroès est significativement rompu ou déplacé dans sa relance latine, comment appréhender ce qui s'est passé? Contre le mythe historiographique de l'« averroïsme latin », on tâche de montrer que Jean n'est pas un épigone. Contre l'évacuation de l'« averroïsme » hors du champ actif de la philosophie, on relève dans son oeuvre l'entame d'une invention du « sujet » que notre modernité n'a pas tirée d'elle seule. -
Ce texte est un essai sur l'amour et le désir que les deux auteurs, comme en dialogue, nour- rissent d'une réflexion sur la doctrine d'Aver- roès concernant l'intellect.
D'un poème notoirement énigmatique de Guido Cavalcanti, premier ami de Dante, Giorgio Agamben propose une lecture « aver- roïste » qui souligne le caractère fantasmatique de l'expérience amoureuse et révèle jusqu'où porte l'intimité entre l'intellect et l'imagination.
Dans le même esprit, Jean-Baptiste Brenet s'intéresse à l'intrication radicale de la pensée, du désir et de l'image, dont il montre qu'elle doit paradoxalement s'abolir avant de reparaître ailleurs et autrement. Dans l'analyse de l'intel- lect d'amour, où l'homme fait diversement l'épreuve de sa propre puissance, poésie, philo- sophie et politique s'entremêlent.
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Dante et l'averroïsme
Alain de Libéra, Jean-baptiste Brenet, Irène Rosier-catach
- Belles Lettres
- Docet Omnia
- 21 Août 2019
- 9782251449678
Le présent volume repose sur un fait simple : le rapport de Dante à la philosophie ne peut être le même que celui qu'entretiennent avec elle un maître ès arts de Paris ou de Bologne, un théologien dominicain ou franciscain, un médecin italien ou un « publiciste » de la cour des rois de France. Il ne peut présenter d'affinité ou de ressemblance qu'avec celui d'un poète d'amour florentin du XIVe siècle - si l'on admet qu'un poète ou qu'au moins certains poètes « philosophent ».
Quant à la notion d'averroïsme, celle-ci a tout de l'hydre. Elle n'a cessé de recouvrir des grilles de lecture différentes, parfois même opposées. Tenir compte de ces évolutions significatives a irrigué le présent ouvrage, qui intéressera bien-au-delà des spécialistes de Dante, tant la théologie et la philosophie médiévales sont ici éclairées en fonction des dernières données historiques.