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Hubert Klimko
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« La solitude ne m'est pas étrangère. La solitude, c'est moi », dit Bruno Stressmeyer, le protagoniste de ce court et dense roman sur l'Occident contemporain. À Vienne, de nos jours, un homme que la possession de plusieurs appartements dispense de travailler, fait le choix d'être seul, de ne rien partager avec quiconque. Il est atrabilaire, s'observe sans arrêt, émet sur les autres les jugements les plus mesquins qu'on puisse imaginer (le récit est à la première personne). Pour réduire les contacts avec ses semblables, il commande tout par Internet. Mais il lui faut parfois prendre le train, aller au restaurant, se frotter à d'autres gens qu'il juge et qu'il déteste en bloc. Bien que son frère lui manque, il refuse de le voir depuis qu'il s'est marié avec une femme de confession juive. Reste son médecin, chez lequel son hypocondrie le conduit sans arrêt, et une aventure de vacances, une femme qu'il a connue en Croatie et à laquelle il pense quelquefois. Bruno pourrait vivre à Paris, à Londres ou à Berlin... Quoique haineux, le regard qu'il porte sur le monde et les gens n'en révèle pas moins certains aspects de notre modernité : c'est ici la ruse du romancier, dont l'ironie tendre se communique au lecteur.
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L'histoire d'un jeune immigré polonais qui devient aide-infirmier dans une maison de retraite et rencontre Róza, une vieille dame aveugle qui bouleversera sa vie.
Le deuxième récit en flash-back est celui d'une chronique familiale très poétique d'un orphelin qui, dans un petit village d'Islande, mènera une vie simple paisible avec sa femme jusqu'au jour jour où la vie leur tournera le dos et où le drame familial laissera leut petite fille Róza, orpheline...
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Après La Maison de Ró?a et Berceuse pour un pendu, le récit de jeunesse de l'étoile montante de la littérature polonaise. Un voyage initiatique hilarant peuplé de tranches de vie loufoques et bouleversantes, sur les routes d'Allemagne, d'Angleterre et d'Islande.
Le coeur brisé par une beauté cruelle, le jeune Hubert quitte son pays natal. Prêt à dévorer le monde, il commence par faire du stop, plumer des volailles et cueillir des fraises tout en rêvant à la belle Ulla.
Visitant l'Europe et son propre passé, le jeune vagabond croisera les destinées rocambolesques d'un Japonais fleur bleue diseur de bonne aventure, d'un oncle fanatique de la gelée de framboise, d'un pommier magique et d'un psychothérapeute qui joue à l'hirondelle. Des rencontres aussi belles qu'insolites qui le conduiront à entreprendre une tout autre odyssée, celle de l'écriture.
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Maître Helga Bauer scrutait les yeux azurés et bienveillants de Jojo d'où perlaient de grosses larmes lourdes qui éclataient sur le plancher en éclaboussant ses souliers rouges vernis.
Jojo tremblait de tout son corps sans cesser de sangloter. Maître Helga Bauer sortit un paquet de mouchoirs en papier de son sac. Après avoir décollé la bandelette bleue, elle lui en tendit quelques-uns. "Arrêtez, s'il vous plaît!", dit-elle mais elle se mordit aussitôt la langue. Une fois de plus, elle s'était adressée à lui en le vouvoyant. "Ne pleure pas, Jojo, je t'en prie, arrête!" se reprit-elle.
Mais Jojo fondit en larmes de plus belle en se mouchant bruyamment et en s'essuyant le nez avec les Kleenex. Elle se dit que si clic ne se mettait pas dans la tête, une bonne fois pour toutes, que ce septuagénaire refusait d'être vouvoyé, ses visites n'aboutiraient à rien. Or elle ne pouvait se permettre d'échouer car elle était sur le point de boucler son doctorat. "Ma petite maman, tu me manques tellement, je te pardonne pour le grenier", dit Joseph.
"Jojo, de quel grenier parles-tu ? Pourquoi pardonnes-tu à ta petite maman ?" demanda Maître Helga Bauer. Mais Joseph ne lui répondit pas. Il appuya sur le bouton qui dépassait du bureau, se leva et sortit.