Médine, juin 632. Sous le soleil accablant de l'Arabie, le temps semble s'être arrêté : le Prophète de l'islam a rendu son dernier souffle. Autour de lui, les fidèles de la nouvelle religion tremblent à l'idée de la Fin du monde. Quelle est cette étrange maladie qui l'a terrassé ? Et pourquoi l'enterrement n'a-t-il pas lieu ?
Au fil de ce récit au jour le jour de l'événement le plus mystérieux dans l'histoire de l'islam, Hela Ouardi, universitaire tunisienne, explore et confronte les sources sunnites et shiites les plus anciennes. Celles-ci nous révèlent un autre visage du Prophète : un homme menacé de toutes parts, affaibli par les rivalités internes et par les ennemis nés de ses conquêtes.
Une reconstitution chronologique inédite, où Hela Ouardi oppose aux mémoires idéologisées le portrait d'un homme rendu à son historicité et à sa dimension tragique.
Dans les deux premiers volumes du triptyque des Califes maudits, Héla Ouardi nous avait fait revivre l'élection mouvementée du premier calife, Abû Bakr, et sa guerre totale contre les tribus arabes révoltées, suite de combats qu'il avait habilement qualifiés de « guerres d'apostasie ». Ce troisième et dernier volume nous plonge dans une véritable enquête policière, où se mêlent tout autant le politique et le religieux : le deuxième calife, 'Umar, est assassiné en pleine mosquée, devant des dizaines de témoins - mais personne n'a rien vu ! L'assassin, un esclave perse, s'est, dit-on, donné la mort sitôt capturé - ou peut-être a-t-on voulu le faire taire ?
Fidèle à sa méthode, Hela Ouardi confronte les différentes sources premières de la tradition musulmane pour reconstituer la contre-histoire que le récit officiel s'attache à occulter sans l'effacer totalement. En restituant le portrait de ce personnage hors-normes, bigot, à la fois calculateur et colérique, d'une extrême violence, elle montre qui avait intérêt à éliminer le calife, pourquoi, et comment ce projet a pu être mené à bien sans que personne, pendant près de quatorze siècles, ne songe à rassembler les preuves disséminées dans les textes les plus vénérés. Une affaire politico-religieuse passionnante, qui s'avère décisive pour l'histoire de l'islam jusqu'à nos jours.
Ce petit ouvrage tente d'aborder les questions complexes et problématiques liées aux origines de l'islam, en focalisant le propos sur deux sujets aussi névralgiques qu'emblématiques qui ont fondé l'autorité de l'islam au VIIe siècle et qui secouent l'actualité en ce début du 3ème millénaire. Le premier est la figure du prophète Muhammad, au centre d'une houleuse polémique déclenchée en 2005 avec la publication des caricatures qui a provoqué des conséquences tragiques. Le second est celui du califat et l'émergence tonitruante en 2013 de Daesh sur la scène de l'histoire.
Ces deux sujets, Muhammad et le califat, font partie intégrante de la genèse de l'islam.
L'imaginaire musulman, en particulier salafiste, a tendance à présenter le règne des quatre premiers successeurs de Muhammad, celui des « califes bien guidés », comme un temps idyllique. Or les textes les plus anciens révèlent une toute autre réalité : celle d'une déchirure précoce avant même que le Prophète soit porté en terre. Ses plus proches Compagnons rivalisèrent alors de trahisons, de pactes secrets, de corruption et de menaces de mort pour s'emparer du pouvoir. Voici l'histoire stupéfiante des Califes maudits, dont ce premier volume révèle les enjeux et les acteurs. Fidèle à la méthode déployée dans Les Derniers Jours de Muhammad, Hela Ouardi est allée fouiller dans les replis des sources les plus classiques - mais en réalité très peu consultées - pour reconstituer cette histoire secrète. Les protagonistes sont tous des figures majeures de l'islam naissant : Abû Bakr, le plus proche Compagnon, 'Umar, son second impétueux et violent, 'Alî, le gendre bien-aimé, Fâtima, la fille chérie au destin funeste, qui lancera une terrible malédiction à ses spoliateurs, les futurs premiers califes. Entre tous ces personnages hauts en couleur se noue une véritable tragédie grecque aux conséquences durables. Car au-delà des querelles de personnes, c'est bien le destin de l'islam et, par conséquent, du monde entier qui se joue.
Les Califes maudits est un cycle de cinq récits historiques qui reconstituent les règnes des quatre successeurs du Prophète Muhammad. Qualifiés de califes « bien guidés » par la tradition apologétique, ils n'ont cessé en réalité de s'entredéchirer, et ont tous connu une mort violente. Le premier volume, La Déchirure, publié au printemps dernier, nous faisait revivre comme une tragédie grecque la confrontation acharnée des prétendants au califat, et la malédiction proférée contre eux par Fatima, la fille du Prophète, dépossédée de son héritage. Ce deuxième volume nous entraîne, après le coup d'Etat d'Abou Bakr, dans ce que l'on a appelé les « guerres d'apostasie », la religion étant alors instrumentalisée dans les luttes meurtrières pour le pouvoir. C'est un baptême de sang que va connaître le Califat : les musulmans vont s'entretuer par milliers, dans une violence fondatrice dont les répliques se ressentent jusqu'à aujourd'hui...
" Figure polymorphe, l'androgyne invite à des interprétations sans cesse renouvelées. De la figure mythique des cosmogonies anciennes à l'instance psychique des psychologies contemporaines, le spectre des possibles est des plus ouverts. L'androgyne est devenu concept d'analyse mouvant mais en même temps opératoire. Il n'est plus seulement un mythe critique de la doctrine psychanalytique elle-même, ni même un concept critique comme on pouvait être tenté de l'interpréter dans une optique plus littéraire, mais une voie d'approche de la production littéraire dans son ensemble. Prenant appui sur des considérations théoriques - psychanalytiques, mythologiques et poétiques -, cet ouvrage invite à reconsidérer la question de l'androgyne à travers des auteurs attendus (Balzac, V. Woolf, C. Louis-Combet) mais aussi des écrivains moins prévisibles (Scarron, Queneau, I. Eberhardt), empruntés au domaine français autant qu'a la littérature du Maghreb. A travers ce voyage dans les textes, on éprouve la fascination des écrivains pour un autre régime de l'identité, qui ne contraint pas à choisir (être un homme ou une femme) et autorise les contraires à coexister. "