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Georg Trakl
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Génie fulgurant, écorché vif et mort prématurément : tout est réuni pour faire de Georg Trakl, poète expressionniste majeur, une figure aussi mythique que brûlante. Les dettes de Trakl vont d'abord à Rimbaud et à Hölderlin, pour leur poésie hantée et flamboyante. Sa poésie est habitée de visions désespérées, obsédée par le sentiment de la faute et de la déchéance. Mais la fulgurance de ses mots traverse sans encombres les ténèbres qui habitent le poète pour nous parvenir dans toute son évidence poétique.
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Crépuscule et déclin ; Sébastien en rêve
Georg Trakl
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 13 Novembre 1990
- 9782070326020
«Trakl est le plus grand des poètes expressionnistes. Ce qui n'a guère de sens : puisque c'est, entre autres, à partir de son oeuvre, mais non de son aspect le plus original, qu'on a défini l'expressionnisme littéraire. Ou bien encore : le troisième homme de la fabuleuse triade
des poètes autrichiens du début du siècle. Ce qui est vrai, mais nous oblige d'emblée à l'en détacher. Car si Rilke parle, si Hofmannsthal parle, l'un pour dire ce qu'il fait, l'autre pour faire la théorie de l'impossibilité dans laquelle il se trouve d'écrire, Trakl, lui, se tait. Son oeuvre est brève, plus brefs encore ses commentaires. C'est encore Rilke qui, se prononçant à la place du muet, en a le mieux parlé : le poème de Trakl, écrit-il à propos d' "Hélian", est "pour ainsi dire construit sur ses silences. Quelques clôtures entourant l'infinie non-parole : voilà à quoi ressemblent ces vers-là." Que dire de plus ? Franchement, ce n'est pas la matière qui manque. Une vie ratée, mais le plus magistralement du monde. Poète maudit, Trakl l'a été avec un esprit de suite sans égal. Drogue, inceste, folie, suicide, ne sont pas chez lui des thèmes littéraires, mais un art de vivre.» Marc Petit. -
Le poète autrichien Georg Trakl (1887-1914) est réputé sulfureux : une enfance bourgeoise vécue en porte-à-faux, une jeunesse marquée par la drogue, l'inceste, la guerre et une mort précoce, à vingt-sept ans, dans des circonstances qui restent mystérieuses. Au cours de ces quelques années, Trakl écrit une poignée de poèmes qui sont au nombre des plus beaux de la langue allemande : des vers fulgurants qui chantent l'intimité de l'enfance aussi bien qu'ils célèbrent le tragique de l'histoire ; une musique qui va de la mélodie la plus imprégnée de symbolisme au "chaos infernal de rythmes et d'images" rappelant Hölderlin et Rimbaud. Ces vers, les voici réunis en deux volumes bilingues qui constituent l'oeuvre poétique intégrale de Trakl. Le présent volume, Poèmes I, réunit de nombreux poèmes posthumes (dont ceux regroupés en 1939 dans Le Calice d'or) ainsi que les textes écartés par Trakl des recueils qu'il a publiés de son vivant. Ils sont ici présentés, pour la première fois en français, avec leurs variantes - chacune d'elles ayant statut de texte en soi - qui témoignent du labeur auquel s'est livré cet "horrible travailleur" pour atteindre l'expression la plus parfaite de ce qu'il tentait de dire.
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Le poète autrichien Georg Trakl (1887-1914) est réputé sulfureux : une enfance bourgeoise vécue en porte-à-faux, une jeunesse marquée par la drogue, l'inceste, la guerre et une mort précoce, à vingt-sept ans, dans des circonstances qui restent mystérieuses.Au cours de ces quelques années, Trakl écrit une poignée de poèmes qui sont au nombre des plus beaux de la langue allemande : des vers fulgurants qui chantent l'intimité de l'enfance aussi bien qu'ils célèbrent le tragique de l'histoire ; une musique qui va de la mélodie la plus imprégnée de symbolisme au "chaos infernal de rythmes et d'images" rappelant Hölderlin et Rimbaud.Ces vers, les voici réunis en deux volumes bilingues qui constituent l'oeuvre poétique intégrale de Trakl. Le présent volume, Poèmes II, regroupe l'oeuvre de la maturité poétique telle que Trakl l'a lui-même destinée à la publication : les recueils Poésies (1913) et Sébastien en rêve (1915), ainsi que les derniers poèmes parus dans la revue Der Brenner (1914-1915).
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Rimbaud cesse d'écrire avant trente ans, Trakl meurt à vingt-sept ans en 1914 et sa période dite de « maturité » n'aura également duré que quatre ans (1910-1914). Comme celui de Rimbaud, le parcours poétique de Trakl est menacé par la folie : « Aucun des sophismes de la folie, - la folie qu'on enferme - n'a été oublié par moi », écrit Rimbaud.
C'est cette même démence qui « enténèbre ».
L'oeuvre de Trakl. Mais alors que Rimbaud, prophète solaire et exalté, travaille à l'échelle de « l'immensité de l'univers » et de tous les hommes, Trakl, l'ermite nocturne, ne conçoit qu'une harmonie transmissible à quelques « séparés ».
L'hostilité de Trakl envers le classicisme bourgeois de Goethe contraste avec son admiration pour Novalis, qui apparaît comme son double bienheureux.
Mais, plus encore que Novalis, l'interlocuteur majeur de Trakl est Hölderlin, qui incarne la figure du « poète fou », devenu étranger à une réalité extérieure sans emprise sur lui.
Rilke disait avoir « beaucoup fréquenté, avec la plus grande émotion, la poésie de Georg Trakl » : les deux oeuvres se rencontrent autour de ce que Rilke nomme « le Terrible ». Mais le poème trakléen se différencie du poème rilkéen par son caractère apocalyptique, présage d'une destruction.
Paul Celan, héritier de Trakl s'il en est, parle à propos de sa propre oeuvre de « reste chantable ».
C'est bien en termes de « restes chantables » qu'on peut comprendre ce qui demeure chez Trakl de la tradition qu'il recueille et du monde qu'il affronte.
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Rêve et folie & autres poèmes ; un choix de lettres
Georg Trakl
- Heros Limite
- 5 Novembre 2009
- 9782940358441
21 poèmes en vers libres et 4 écrits en prose appartenant à l'oeuvre du poète autrichien, et s'inspirant de son propre vécu.
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Et des soleils éternellement recommencés nous accomplissent
Georg Trakl
- Voix D'Encre
- 1 Mars 2018
- 9782351281475
A. Yterce : Hanté, effrayé de vivre, Trakl sait que rien n'a de sens dans un monde homicide, plus vide qu'un sang sevré. C'est pourtant ce monde brisé qu'il désire subir jusqu'au bout pour écrire et révéler dans les atmosphères de la nuit, de la mort et de la folie les dégradations d'une société qui condamne jeunesse et beauté à la souffrance, à l'aliénation, à la guerre, à la mort, au néant.
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Né en 1887 à Salzbourg, Georg Trakl a juste le temps d'écrire une centaine de poèmes avant de mourir, ou de se donner la mort, d'une overdose de cocaïne ; quelques jours plus tôt, il avait déjà tenté de se suicider, ne supportant plus les cris des quatre-vingt-dix grands blessés dont il avait la garde, sans la moindre assistance médicale, dans une grange, qui suppliaient qu'on les achève. Hanté par la déchéance et par la faute, ses poèmes s'inscrivent, nous dit son traducteur, dans une tradition chrétienne. Car le péché possède une réalité objective. L'esprit du mal n'est pas un vague fantôme, nous dit-il encore, il est aussi présent que la mort qu'il nomme « le destin de ceux qui ploient sous leurs fautes », jusqu'aux « descendants non-nés encore », étonnant dernier vers de son dernier poème, Grodek, où se trouvait la grange macabre.
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Georg Trakl est né le 3 février 1887, dans une famille de la bourgeoise commerçante de Salzbourg. Cinquième de sept enfants, il a passé sa jeunesse dans sa ville natale. Par sa gouvernante française, Georg Trakl découvre notre littérature, et subit l'influence des Symbolistes, d'Arthur Rimbaud et Charles Baudelaire. Ses relations étroites (on parlera même d'inceste) avec sa soeur Grete (Margaret) eurent une grande importance dans sa vie. Les critiques identifient souvent Grete dans la figure récurrente de "la soeur » - figure symbolique aux multiples facettes dans les poèmes. Trakl fréquenta une école primaire catholique, tout en recevant une instruction religieuse protestante. Il entra à l'Université de Vienne où il fit des études de pharmacien, ce qui facilita sa connaissance et sa consommation de médicaments, dont les premiers psychotropes. Peu après avoir quitté l'université, il est enrôlé dans l'armée autrichienne et affecté au service médical (1912) (photo page 6). De retour à la vie civile, Trakl qui a trouvé un emploi dans une pharmacie ne réussit pas à s'adapter à la routine de la vie professionnelle, et il rejoint l'armée. Fin 1912, et pendant qu'il est stationné à Innsbruck, il fait la connaissance de Ludwig von Ficker, rédacteur en chef de Der Brenner. Ficker devient un ami et mentor de Trakl, et le publie régulièrement dans son journal littéraire. En 1913, il fait un court séjour à Venise (photo page 4). En août 1914, il est envoyé, avec son cors d'armée, sur le front de l'est, en Galice ; il participe, comme infirmier à la bataille de GrÓdek (6-11 septembre). La tuerie le révulse ; il en naîtra son dernier poèmes, « GrÓdek », justement (document page 60) et après une première tentative de suicide, en octobre, Trakl meurt d'une overdose de cocaïne, à Cracovie, le 3 novembre 1914.
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Sébastien en rêve et autres poèmes
Georg Trakl
- Orizons
- Profils D'un Classique
- 13 Mars 2018
- 9791030901320
"Georg Trakl est l'un des plus grands poètes de langue allemande du XXe siècle. De son introspection, le poète tira une oeuvre sombre, étrange, envoûtante. Très tôt, l'oeuvre de Trakl jouira d'une aura particulière ; elle tient autant à sa réputation de poète maudit, qu'à son étrangeté et à sa beauté surprenante."
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L'oeuvre de Trakl occupe dans les pays de langue allemande la situation singulière qui est, au centre d'une redéfinition moderne de la poésie, celle de Rimbaud en France. Questionnée, parfois détournée par les philosophes ou les historiens de la littérature, comme celle de Holderlin, elle est avant tout le lieu d'une tentative d'écriture impersonnelle.
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La poésie de Trakl est intimement liée au drame de son existence, une vie errante de contestataire et une fin dans une cellule de la section psychiatrique de l'hôpital militaire de Cracovie en 1914, pour suicide.
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Trakl emploie principalement le bleu et le brun parmi d'autres couleurs dont le rouge, le noir, le vert et le doré dont il est difficile de dire qu'il a une valeur symbolique, le bleu et le brun sont là d'un manière obsédante.
Au contraire de Rimbaud qui définit de façon énigmatique ses couleurs (et là je crois avec d'autres qu'il s'agit de l'énoncé des couleurs des lettres initiales dans un dictionnaire), Trakl décrit en les accentuant les couleurs de Salzbourg, avec la forte dominante bleue du ciel et le brun et le doré des forêts d'automne. Guillevic
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Am Abend, wenn die Glocken Frieden läuten, Folg ich der Vogel wundervollen Flügen, Die lang geschart, gleich frommen Pilgerzügen, Entschwinden in den herbstlich klaren Weiten. Hinwandelnd durch den dämmervollen Garten Träum ich nach ihren helleren Geschicken Und fühl der Stunden Weiser kaum mehr rücken. So folg ich über Wolken ihren Fahrten. Da macht ein Hauch mich von Verfall erzittern. Die Amsel klagt in den entlaubten Zweigen. Es schwankt der rote Wein an rostigen Gittern, Indes wie blasser Kinder Todesreigen Um dunkle Brunnenränder, die verwittern, Im Wind sich frostelnd blaue Astern neigen.
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Über den schwarzen Winkel hasten Am Mittag die Raben mit hartem Schrei. Ihr Schatten streift an der Hirschkuh vorbei Und manchmal sieht man sie mürrisch rasten. O wie sie die braune Stille storen, In der ein Acker sich verzückt, Wie ein Weib, das schwere Ahnung berückt, Und manchmal kann man sie keifen horen Um ein Aas, das sie irgendwo wittern, Und plotzlich richten nach Nord sie den Flug Und schwinden wie ein Leichenzug In Lüften, die von Wollust zittern.
Fenster, bunte Blumenbeeten, Eine Orgel spielt herein. Schatten tanzen an Tapeten, Wunderlich ein toller Reihn. Lichterloh die Büsche wehen Und ein Schwarm von Mücken schwingt, Fern im Acker Sensen mähen Und ein altes Wasser singt. Wessen Atem kommt mich kosen? Schwalben irre Zeichen ziehn. Leise fließt im Grenzenlosen Dort das goldne Waldland hin. Flammen flackern in den Beeten. Wirr verzückt der tolle Reihn An den gelblichen Tapeten. Jemand schaut zur Tür herein. Weihrauch duftet süß und Birne Und es dämmern Glas und Truh. Langsam beugt die heiße Stirne Sich den weißen Sternen zu.