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Gérard Pfister
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Ainsi parlait Tome 35 : Epicure : dits et maximes de vie extraits des "Epicurea" d'Hermann Usener
Gérard Pfister
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 8 Septembre 2022
- 9782845903340
La pensée d'Épicure n'a cessé de réapparaître dans l'histoire comme appel à une harmonie du corps et de la nature et comme antidote aux tyrannies religieuses ou pseudo-religieuses. Plus que jamais elle nous est nécessaire aujourd'hui.
Aussi n'est-il pas étonnant que cette pensée essentielle ait sans cessé été menacée de s'éteindre. Des 300 volumes qu'a publiés Épicure - plus qu'aucun auteur de l'Antiquité -, il ne restait, dès le 1er siècle de notre ère, presque plus rien.
L'oeuvre a pourtant peu à peu, très partiellement, ressurgi de ses cendres. En 1533, on redécouvre dans les Vies des philosophes de Diogène Laërce les 40 Maximes capitales ainsi que les trois Lettres (à Hérodote, Pythoclès et Ménécée). En 1752, on exhume à Herculanum des fragments presque illisibles du traité Sur la nature. En 1888 enfin, on retrouve au Vatican les 81 Sentences. C'est là l'ensemble des textes qui constituent l'oeuvre d'Épicure dans toutes les éditions actuelles.
Or, on ne le sait hélas pas assez, d'autres textes, très nombreux et tout aussi essentiels, se trouvent dans l'édition de référence publiée en grec et en latin par Hermann Usener en 1887 sous le titre Epicurea, mais ils n'ont jamais été traduits en français et publiés en volume.
Le présent Ainsi parlait est ainsi très différent des autres, puisqu'il ne comporte que des textes jusqu'à présent entièrement inédits en volume : 242 fragments extraits des Epicurea d'Hermann Usener qui viennent s'ajouter aux 108 fragments du corpus habituel (compte tenu des recoupements entre Maximes et Sentences). Soit un bond considérable.
Ce livre est dédié à Marcel Conche, philosophe majeur de notre temps, admirable traducteur et commentateur d'Épicure et de Lucrèce, décédé le 27 février 2022 en sa 100e année. -
Le livre ; l'expérience des mots
Gérard Pfister
- Arfuyen
- Les Cahiers D'arfuyen
- 9 Mars 2023
- 9782845903371
Une entreprise folle : avec Ce qui n'a pas de nom (2019) et Hautes Huttes (2021), Le Livre constitue le dernier volet d'un triptyque de près de 1000 pages.
Il en est à la fois le couronnement et le mode d'emploi. Aux 1000 quatrains de chacun des deux volumes précédents succèdent ici 500 tercets. Un essai les suit, « L'expérience des mots », qui explicite en prose le sens et la nécessité de l'ensemble, mais de la poésie et de la littérature elle-même.
Il faut prendre le titre Le Livre au pied de la lettre.
Son ambition n'est rien de moins que de faire comprendre ce que c'est qu'écrire, lire et vivre. Ce que c'est que « l'expérience des mots » qui est notre quotidien. Car nous vivons parmi les mots bien plus que parmi les choses. Et aujourd'hui tout particulièrement où nous sommes plus que jamais coupés de la nature.
À quoi sert le livre ? Non pas à nous couper davantage encore du monde, à nous isoler dans une bulle. Non, tout au contraire : il s'agit d'ajourer les mots, de les rendre transparents, fluides, pour qu'ils deviennent une fenêtre sur le réel, sur la nudité inquiétante et merveilleuse du réel. « Le livre / n'est là // que pour nous délivrer ». Nous délivrer des mots par un autre usage des mots, nous délivrer du livre lui-même.
Car, dit le premier poème, « Ce n'est pas du livre / qu'il faut parler // mais de l'expérience ». Et le second :
« Que serait un livre // si ce n'est le silence / où il nous fait entrer ». C'est cette expérience de « délivrance », d'ouverture, qui est l'enjeu du livre : notre liberté même. -
Écrit au Lac Noir entre 1990 et 1993, repris et achevé en 1996, AUTRE MATIN constitue le dernier opus du cycle intitulé "Sur un chemin sans bord". Si quelques-uns de ses textes ont paru dans des revues, il est pour sa plus grande part inédit. Le texte final, Le monde du singulier, a été écrit en décembre 2023. Il éclaire a posteriori la démarche du cycle entier qu'il clôt et de ceux qu'il annonce. L'épigraphe est extraite du seul volume de Leonardo Sinisgalli publié en France de son vivant, en 1979, dans la traduction de Gérard Pfister. Et quel fut, Silésien... fait référence à Jakob Boehme, le cordonnier de Gorlitz.
Extrait du texte qui suit les poèmes, en quête de clarté, de lumière d'aube. "Les choses n'ont pas d'être, n'ont que le temps. Un peu de temps. Tout le temps. Pourquoi se hâteraient-elles ? A quel autre, plus grand qu'elles, rêveraient-elles de s'identifier ?" @ Gérard Pfister -
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Les yeux ouverts sur le vide le vide jaillissant des yeux comme d'un point d'indispensable lumière comme une sidération l'expérience d'un autre, du seul de notre ciel.
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Marcel Weinum et la main noire
Gérard Pfister
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 4 Octobre 2007
- 9782845901094
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"la poésie c'est autre chose" 1001 définitions de la poésie
Gérard Pfister
- Arfuyen
- Les Cahiers D'arfuyen
- 15 Mai 2008
- 9782845901216
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Après le triptyque de La Représentation des corps et du ciel - Le grand silence (2011), Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014) -, après Ce que dit le Centaure mettant en scène le Temps, le Songe et le Chant, c'est une méditation plus vaste encore qui est ici proposée au lecteur.
D'emblée le propos, philosophique autant que poétique, en est posé par l'épigraphe de Lucrèce :
« Tu parais, et les vents, les nuages du ciel / à ta venue s'enfuient, sous tes pas la terre / brode de tendres fleurs, le miroir de la mer sourit, / et le ciel apaisé brille d'une lumière immense. » De quelle apparition s'agit-il ? Celle qui se révèle à nous dans la vie de chaque instant, dans le mouvement des formes, des couleurs, des significations. De tout cela que voyons-nous, que comprenons-nous ? « Tout est tellement incompréhensible », écrivait Etty Hillesum devant le lupin violet éclos dans le camp de Westerborck.
« Le poème, indique une courte préface, serait cette parole plus fluide que l'eau, plus rayonnante que la lumière, qui saurait de toutes choses ne faire sentir que l'apparition, le chatoiement, ce qui toujours semble ici et qui n'a pas de nom. » Comment atteindre à cette parole pour qu'aphorisme et lyrisme, pensée et musique ne fassent plus qu'un : à travers 1000 poèmes de 4 vers, indépendants et résonnant ensemble. 4000 vers, ouverts à la nature, à l'art de Titien, Monet, Bill Viola ou Lee Chang-Dong . Et l'intense lumière de Venise.
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Ce livre paraît après le triptyque intitulé La Représentation des corps et du ciel, composé de trois oratorios : Le grand silence (2011) ; Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014), ce dernier accompagné d'un essai, « Un art du peu », sur les moyens de la poésie, de la musique et de la peinture. « Aucun des trois textes, précisait la note finale, ne devrait être lu sans que les deux autres ne soient de quelque façon en mémoire, comme aussi bien, dans le drame en trois actes ici présenté, la longue procession du temps et sa dilatation à l'infini dans l'ouvert se résolvent en un seul point de toujours jaillissant. » Ce que dit le Centaure s'inscrit dans un autre espace que ces trois oratorios :
Celui de la mythologie (de la même manière que la psychanalyse redonne sens aux personnages du mythe) et de la dramaturgie (comme le pratique l'opéra ba- roque). « Les mots sont des forces, souligne la préface. Ils sécrètent, prolifèrent, irradient. [...] D'un instant à l'autre les interactions se mettent en place, les al- légories prennent chair. Les tableaux se composent et deviennent paysages.
Les voix s'amplifient, s'accélèrent, ou presque s'immobilisent. [...] Sur la scène, c'est notre histoire qui se joue et notre joie est en cette liberté retrouvée de pleinement l'entendre.. » Le drame, c'est d'être livrés sans défense à ces forces sournoises, tyranniques que sont en nous les mots. Moitié chair, moitié mots, comme le Centaure, cheval et héros. Il y a en nous trois forces, trois « personnages » tous trois à leur façon en proie à la parole : le Temps qui, magnifique, nous mène à la mort ; le Songe qui, prétendant nous sauver, nous aliène, nous rend fous ; le Chant qui, tissant temps et songe, les illumine. Et l'enjeu est notre liberté.
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Écrire, traduire, éditer ne sont en définitive que les aspects d'une même démarche. Un même travail sur une parole toujours à recréer : à traduire du silence, à traduire de la langue d'un autre, à traduire dans l'espace du livre. C'est ainsi que l'expérience intérieure et l'écriture sont intimement liées. Écrivain, traducteur, éditeur, Gérard Pfister a toujours vécu ces trois approches de l'écriture dans une étroite complémentarité.
Essayiste, il a publié récemment, après un ouvrage historique sur Marcel Weinum et la Main Noire (1940-1942), un livre intitulé « La poésie, c'est autre choses » -1001 définitions de la poésie (mai 2008) qui a été salué avec éclat par le Monde et le Magazine littéraire. Il est surtout l'auteur d'une douzaine d'ouvrages de prose et poésie. Après les proses de Naissance de l'invisible (1997) et des Blasons du corps limpide de l'instant (1999), un cycle nouveau a été inauguré par Le tout proche (Lettres Vives, 2002) et La Transparence (2005). Une langue plus radicale de nudité : musicale, sensible, aussi concrète que l'est la pure chimie des sensations. Dans son Bulletin de théologie littéraire, Jean-Pierre Jossua tentait une définition de la poésie du Tout proche : « La poésie de Gérard Pfister est arrivée à sa maturité. Comment la définir autrement qu'une poésie mystique pleine de pudeur ? » Et, lisant La Transparence, il précisait cette analyse : « Un itinéraire spirituel qui n'ignore pas la consistance de l'humain. Une dynamique qu'atteste aussi l'ultime poème hors ensemble où un amour, une aventure autres se lisent en filigrane d'une humaine union. » On parle de « vie spirituelle », d'« intériorité », de « soi intime ». Tous termes qui à force d'avoir été utilisés avec différentes connotations religieuses suscitent une vague inquiétude. « Vie spirituelle », « intériorité » : qu'est-ce à dire ? Ne risque-t-on pas de verser d'un côté dans l'illusion narcissique et, de l'autre, dans la pieuse autosuggestion ?
Comment faire sentir ce qu'est cette dimension intérieure en nous sans référence spiritualiste ou psychologisante ? Comment l'évoquer tout simplement, à partir de l'expérience la plus élémentaire qui est celle de chacun, chaque jour ? Tel est le propos de cet ouvrage. En deçà des schémas intellectuels ou religieux habituels, au ras de la perception qu'en chacun peut avoir pourvu qu'il veuille bien rester dans cet état de lucidité aigu que nous éprouvons tous à certains moments de grand dénuement, de total détachement.
Il y a un pays derrière les yeux. Chacun l'éprouve. Chacun le sait tellement qu'il ne s'en étonne plus. Ce pays est une obscurité. Le lieu des souvenirs. Le lieu où survivent les choses de l'enfance et le visage de nos morts. Masi aussi par moment un grand désert. Une caverne froide et inquiétante. Un lieu d'inconnu et d'effroi. Un lieu d'où nous sommes comme absents. Mais aussi, parfois, le lieu d'une autre présence.
Comment faire sentir tout cela dans sa nudité, son évidence, autrement que par l'écriture poétique ? Où « poétique » ne veut dire qu'une manière de forcer les mots par un autre usage, de leur faire dire ce qu'ils ne voudraient pas dire. Eux qui ne sont faits que pour nos besoins matériels et sociaux de tous les jours, et pour oublier ce qui peut nous déstabiliser, nous mettre en danger : « quelque chose / appelle // derrière mes yeux // une vague / présence // un regard // plus sombre / que la nuit /// derrière mes yeux / il n'y a rien // que ce désir // une enfance / oubliée // sous le lierre // la terre / profonde // où je repose ».
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Dits de maitre eckhart (les)
Gérard Pfister
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 20 Février 2003
- 9782845900196
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Poète dit du spirituel, de la foi, de l'espoir, dans le but de chanter le mystère de la vie et de l'amour, Gérard Pfister a le sens de la justesse, du mot placé à l'endroit exact où il aura tout à dire. Adepte de la sobriété, l'auteur aime explorer et suggérer; il apprécie également les questionnements intérieurs qui aident à jalonner notre chemin d'existence au milieu de ce monde compliqué.
Ce recueil est à son image: curieux et introspectif. Un beau parcours poétique qui permet au lecteur de prendre la mesure de toute la subtilité de la plume de Gérard Pfister. J'aime particulièrement sa manière de faire parler les silences et d'exprimer les non-dits en quelques mots, sans s'encombrer d'effets inutiles.
Un volume publié dans la collection "Poètes trop effacés" des éditions Le Nouvel Athanor, une série de monographies poétiques d'auteurs moins médiatisés que d'autres. Jean-Luc Maxence propose un portrait de Gérard Pfister en début de volume, suivi d'une bibliographie de l'auteur et enfin d'une anthologie, compilation certes subjective mais joliment composée de textes poétiques de G.Pfister. Un bon moyen de nous imprégner de son oeuvre.
Sahkti
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Le 15 septembre 1942, Serge Bermont, un jeune professeur de philosophie, est assassiné par la Gestapo de Strasbourg, après avoir subi interrogatoires et tortures chaque jour d'une longue détention. Son sort paraît d'autant plus choquant que l'intellectuel n'avait pas hésité à prêter allégeance dès la première heure au nazisme, la nouvelle "religion" d'Etat. La réponse à cette énigme ne se dévoilera que cinquante ans plus tard, lorsque son épouse Jeanne découvrira par hasard le fruit des recherches qu'il avait soigneusement dissimulées dans leur maison de montagne à Hohrod.
Aux sources de la philosophie allemande auxquelles il a consacré ses travaux, resplendit la mystique la plus pure incarnée par Maître Eckhart. Mystique confisquée, niée dans sa vérité, par le nouveau maître d'Allemagne des années trente, le Führer... Une négation qui a commencé bien avant. Comme le démontre l'histoire de cette mystérieuse "Communauté du Haut-Pays", connue depuis le Moyen Age et dont la piste s'est ensuite effacée.
Le fondateur de cette utopie, le fameux "Ami de Dieu", a-t-il existé ou faut-il croire les savants qui, à la fin du XIXe siècle, ont prétendu à une mystification ? Et qui est cet étrange banquier, Roland Merswin, qui aurait tout inventé : mystique visionnaire ou dangereux manipulateur? Héritier d'Eckhart ou ancêtre de Rosenberg, haut théoricien du parti nazi ? Ce roman de l'intégrité intellectuelle, aux accents apocalyptiques, ouvre sur une quête d'absolu qui interroge sans cesse le sens caché de l'Histoire au fil des siècles.
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Après le triptyque de La Représentation des corps et du ciel composé de : Le grand silence (2011), Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014), les mille poèmes de Ce qui n'a pas de nom (2019) constituaient une telle somme poétique et philosophique qu'elle semblait ne pas laisser de place à un second volume.
Hautes Huttes est cette suite inattendue et pourtant évidente. Les deux livres se complètent comme le Yin et le Yang, le sans-nom et le nom, la vie et la mort. A l'épigraphe du poète-philosophe majeur de l'Occident, Lucrèce, répond ici l'épigraphe du plus admirable poètephilosophe de l'Orient, Li Po, quatre vers écrits sur la Montagne des Huttes : « Las d'agiter l'éventail de plumes blanches, / torse nu dans l'ombre verte de la forêt, / j'ai laissé mon bonnet au creux d'un rocher, / doucement sur mon crâne s'écoule le vent des pins. » Cet homme seul sur la montagne des Huttes, comme abandonné au bord du vide, c'est nous. Cet être sans cesse en déséquilibre, effrayé par la mort et comme incapable pourtant de vivre. « Que peut l'homme, interroge le poème / toujours absent // que cherche-t-il / de son grand pas bancal ». La vie est là, à portée de main, et sans cesse il la fuit. Pire, il la souille, il la détruit, comme si, de ne pas savoir en jouir, il l'avait prise en haine.
« Qu'est-il arrivé / à cette vie // qu'on ne sache plus / l'aimer », interroge le poème. Pourquoi cette pulsion de mort a-t-elle ainsi dévoré nos existences, nous entraînant et le monde avec nous vers l'abîme ?
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Ainsi parlait Tome 27 : Marcel Proust ; dits et maximes de vie
Marcel Proust, Gérard Pfister
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 14 Janvier 2021
- 9782845903050
Proust est à lui seul, a-t-on dit, toute la littérature comme Bach est à lui seul toute la musique. On trouve en son oeuvre toute la modernité, et toute la tradition classique. On sait le goût qu'il avait des moralistes comme Pascal, La Rochefoucauld ou La Bruyère. Bernard de Fallois, l'un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre de Proust, a publié dans son Introduction à la Recherche du temps perdu un large choix de maximes et de pensées de Proust, qui atteste qu'il est aussi, dans la concision et la lucidité, le parfait continuateur des moralistes du Grand Siècle.
Au reste voulait-il vraiment écrire un roman ?
« J'ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste, écrit-il à Jacques Rivière en 1914, de ne pas laisser voir, de ne pas annoncer, que c'était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi [...] Ce n'est qu'à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera. » Quelles sont donc ces essentielles « leçons de vie » ? A travers l'imposante masse de l'oeuvre de maturité, des textes de jeunesse et de la correspondance, ce nouveau volume de la collection Ainsi parlait le fait clairement apparaître.
Quelle sont les sources de cette pensée ? On s'en tient souvent à son lien familial avec Bergson, c'est oublier qu'il a suivi lui-même des études de philosophie à la Sorbonne et que, admirateur de Wagner, il s'est également passionné, comme le montre la préface du présent volume, pour la philosophie allemande, de Schelling à Schopenhauer.
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Ainsi parlait Tome 32 : Michel de Montaigne ; dits et maximes de vie
Michel de Montaigne, Gérard Pfister
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 13 Janvier 2022
- 9782845903234
Après avoir cherché toute sa vie un modèle de liberté et de tolérance, Zweig découvre Montaigne au printemps 1941, un avant sa mort. C'est un coup de foudre : « Montaigne aime démesurément la vie, écrit-il. La seule crainte qu'il connaisse est celle de la mort. Et il aime dans la vie toutes les choses comme elles sont. » Innombrables sont ceux qui se sont nourris de la sagesse de Montaigne. Comme Shakespeare symbolise la littérature anglaise, on peut dire que Montaigne est comme un condensé de la littérature française. Shakespeare lui-même, son cadet de 30 ans, ne lui a-t-il fait des emprunts ?
Comme Proust, Montaigne est l'homme d'un seul livre, d'un livre auquel il s'identifie totalement mêlant inséparablement autobiographie, création et philosophie. Comme Proust, Montaigne est aussi avant tout un psychologue et un moraliste. Lui qui ne cesse de relire Sénèque et Plutarque et a fait peindre sur les poutres de sa bibliothèque ses aphorismes préférés, il n'est pas d'auteur dont l'oeuvre plus riche de « dits et de maximes de vie ».
Et c'est même là l'embarras : comment choisir ?
Il faut choisir cependant. Car la lecture des Essais est rendue difficile par les innombrables digressions de l'auteur mais surtout par la langue du XVie siècle, fantasque et truculente, mais souvent obscure. Toute l'utilité du présent livre est donc de donner ici l'essentiel des Essais en en gardant au plus près la saveur de leur langue, mais de les rendre d'un accès facile et agréable.
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L'errant chérubinique
Angelus Silesius, Roger Munier, Gérard Pfister
- Arfuyen
- Ombre
- 11 Septembre 2014
- 9782845902046
La traduction de Roger Munier a été publiée pour la première fois en 1970 chez Denoël. Elle a été très largement remaniée et complétée dans l'édition définitive réalisée par Arfuyen en 1993. C'est cette édition, devenue presque introuvable, qui est aujourd'hui présentée au public dans la collection Ombre (où ont déjà paru deux ouvrages introuvables de Jean Tauler). Le choix de Roger Munier n'a pas été de donner l'intégralité des 1 676 textes de Silesius, dont la forme est assez variée et la qualité inégale.
Il a préféré ne retenir que les quelque 500 textes dont la portée est le plus universelle, au-delà d'un contexte historique qui marque de nombreux poèmes de Silesius d'une intention didactique voire catéchétique. Leibniz range Silesius parmi ceux "dont les pensées extraordinairement audacieuses, remplies de comparaisons ardues, confinent à l'impiété". Roger Munier voit dans "cette tension hardie vers les confins dans l'approche du mystère tant de Dieu que de l'homme" un appel qui, étrangement, semble nous être directement adressé, bien que venant d'une voix qui a retenti voici plus de trois siècles.
C'est cette modernité que Munier a voulu souligner par une traduction nouvelle du titre : on avait coutume, en effet, de rendre le mot Wandersmann par le français "pèlerin". Mais "pèlerin" se dit en allemand Pilger (Silesius emploie d'ailleurs Pilger à plusieurs reprises). Wandersmann n'évoque rien d'autre que la marche et le cheminement. Ce dont nous parle Silesius, c'est avant tout de l'homme en quête et voué à l'errance, à cette marche extatique dans le temps qui fait de l'âme "la tente errante de Dieu" (IV, 219) et qui nous concerne tous, à des degrés divers.
Pour mémoire, rappelons qu'un autre ensemble de traductions, orienté vers des textes plus spécifiquement théologiques et spirituels, est disponible chez Arfuyen sous le titre Un chemin vers la Joie (Les Carnets spirituels, bilingue, traduction Gérard Pfister).