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Hazan
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« Kosta Alex est un cosmonaute, écrit Man Ray en 1970.
Il a brisé la frontière des deux dimensions se libérant de la force de gravité. Il peuple l'espace de ses nouvelles têtes sans en perdre la sienne. » Né dans le New Jersey de parents grecs, Kosta Alex (1925-2005) a grandi au coeur de Manhattan. Après une formation à la National Sculpture Service de New York, il s' installe grâce à une bourse à Paris en 1947 où il côtoie, sans s'affilier à un mouvement, la plupart des avant-gardes de Montparnasse, Jean Dubuffet, Giacometti, Man Ray, Yves Klein.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1964 à la Galerie Claude Bernard elle sera suivie de nombreuses présentations, notamment à Tokyo, New York, Genève, Milan, Athènes, Paris, Cologne, Zürich. Utilisant des matériaux modernes, souvent des rebuts (supports imprimés, emballages, journaux, papiers peints), Costa Alex s'inspire des modèles de la grande sculpture classique , de l'art primitif et islamique.
Les motifs répétitifs que ces éléments contiennent se combinent aux hasards du découpage et constituent des rythmes essentiels à la surprise recherchée. Assembleur de génie, il a utilisé tous les moyens qui marquent les ruptures et leurs réunions : vis, écrous, agrafes, cordes et ficelles, sans parler de la colle, omniprésente, assurent leur cohérence aux fragments débités.
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Cet ouvrage accompagne une série d'expositions des 'uvres réunies au cours de son existence par Jean Planque qui, entre 1954 et 1972, travailla comme conseiller au service de la galerie Beyeler. Né dans un milieu modeste Jean Planque se passionna dès le début des années trente à la peinture et grâce à son exigence et à une série de hasards heureux réussit à exercer sa passion en agissant à Paris comme conseiller de la jeune galerie Beyeler de Bâle. Sa curiosité et son enthousiasme lui permirent de lier connaissance avec les plus grands artistes de son siècle, notamment Bissière, Picasso et Dubuffet qui le traitaient comme un égal.
Le caractère spécifique de cette collection tient non seulement au fait qu'elle est composée d''uvres d'artistes parmi les plus importants de ce siècle, mais surtout qu'elle révèle une rare cohérence entre chaque pièce conservée. Elle est le fruit d'un regard enthousiaste sur la peinture du XXe siècle, d'un regard soucieux de comprendre ce qui constitue le secret d'un art qui se sera efforcé, pendant plusieurs décennies, de changer les habitudes de voir, de briser le bon goût établi par la tradition. Jean Planque a souvent raconté combien l'avait ébranlé le fait de découvrir les ' gribouillis enfantins ' de Klee au musée de Bâle, combien la rencontre avec Picasso et les enseignements de Jean Dubuffet l'avaient peu à peu convaincu de ' désapprendre ' la peinture, de se défaire des idées reçues qu'il s'était formées à son sujet. Ses choix, qui sont ceux d'un artiste se mesurant constamment à ses maîtres, traduisent admirablement cette recherche d'un émerveillement hors des convenances, cette quête de la spontanéité. De Cézanne à Picasso, de Degas à Bonnard, de Van Gogh à Rouault, d'Auberjonois à Schüpfer, de Dubuffet à Kosta Alex, un unique souci aura conduit son 'il : aucune concession à l'imagerie, à la joliesse, à la vulgarité ; au contraire, poursuite exclusive de l'efficacité, de la profondeur, de la solidité du langage pictural.
Cet important ouvrage, richement illustré contient non seulement le descriptif des 'uvres qui sont désormais la propriété de la Fondation Jean et Suzanne Planque mais des commentaires largement empruntés aux notes laissées par le collectionneur, témoignage inestimable sur la vie artistique à Paris dans les années soixante. Il réunit également des essais de conservateurs et spécialistes qui éclairent quelques-uns des principaux aspect de la collection. En outre plusieurs amis évoquent la figure si attachante du collectionneur.
Ouverture de l'exposition sur la collection de Jean Planque au musée de l'Ermitage de Lausanne le 31 mai au 26 août 2001.
L'exposition sera présentée ensuite au Kunstmuseum de Winthertur à partir du 7 septembre 2001, puis au musée Cantini de Marseille en 2002.
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Entretiens avec Claude Garache
Marie Du Bouchet, Alain Madeleine-Perdrillat
- Hazan
- 19 Mai 2010
- 9782754104029
Ces dernières années des critiques, des poètes, tels Yves Bonnefoy, Jacques Dupin, ont consacré des publications à l'oeuvre de Claude Garache. Dans ce volume, pour la première fois, l'artiste s'exprime lui-même sur son approche de praticien : ce travail si particulier de Garache, centré sur des matériaux concrets, l'huile, le pastel, le fusain, l'eau-forte, qui a un rapport immédiat avec l'espace et la lumière. Sa formation , auprès du sculpteur Coutin, son attirance pour les maître anciens comme Degas et Bonnard, son admiration pour la fluidité exceptionnelle de Monet, entre perception et expression, y son abordés tout comme son itinéraire original dès les années cinquante, en plein triomphe de l'abstraction, dans la voie de recherches par la forme et le sujet comparable à celle de Giacometti. Le choix d'une palette réduite au rouge y fait l'objet d'une longue méditation, doublée d'une sorte de profession de foi en une couleur des plus fortes, des «plus sonores » : « il faut qu'il y ait un fort échange avec la lumière, ce que permet le rouge vermillon.» Le but de toute sa vie, dont il n'a jamais varié, c'est « placer des formes avec de la couleur dans une certaine géométrie, mais une géométrie spatiale, qui repose sur une logique intrinsèque au corps, dans ses équilibres et dans ses aplombs, pour que ce soit vraisemblable. Je ne veux pas de faux gestes par exemple. Je veux qu'il y ait une pesanteur, une suggestion du mouvement. L'équilibre est une phase entre deux instants de déséquilibre contrôlés. Dans l'absolu je voudrais même que ce soit aussi rigoureux que chez Fouquet, une géométrie non représentée, une précision invisible, mais éprouvée par votre regard. » Claude Garache nous dévoile les secrets de sa création, « ces choses muettes » dont parlait Poussin, inlassablement reprises sur la toile (souvent plus d'une année), à la recherche de l'accord, qui requièrent la patience et la tenacité de toute une vie.