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Edouard Jourdain
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On ne retient le plus souvent de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) que ces formules provocatrices, dont l'écho n'a d'égal que leur incompréhension. Pourtant, Proudhon est un penseur novateur premier socialiste que Marx qualifia de « cientifique en raison de son analyse critique de la propriété, il est aussi le premier à se déclarer positivement anarchiste . Sa critique systématique des conditions politiques de son temps le conduit à penser la question aussi bien sociale que démocratique.
Édouard Jourdain trace le portrait nuancé du théoricien d'un « utre socialisme , mais aussi d'un acteur majeur des combats de son temps pour qui le désordre découle de la propriété capitaliste, de l'État et de la religion. Pour Proudhon, c'est bien dans l'anarchie que l'humanité trouvera l'ordre. -
Le sauvage et le politique
Edouard Jourdain
- Puf
- Perspectives Critiques
- 15 Février 2023
- 9782130844327
Qu'est-ce que la civilisation ? Qu'est-ce que cette construction étrangère mêlant politique, économie, morale et même écologie, à laquelle nous continuons à nous rattacher comme à une bouée de sauvetage ? Qu'est-ce que la civilisation lorsqu'il devient de plus en plus évident que les « civilisés » le sont bien peu - et qu'en leur nom se perpètrent les pires violences, les pires injustices, jusqu'à la destruction même de la planète ? S'inscrivant dans les pas des figures fondatrices de l'anthropologie anarchiste telles que David Graeber ou James C. Scott, Edouard Jourdain propose un vaste périple au coeur des ambiguïtés de cette si étrange civilisation - et de son double nécessaire : la sauvagerie. Car, bien loin de ne concerner que des simples détails esthétiques ou des divergences de moeurs, le pas de côté du côté du « sauvage » devient une manière de remettre en cause jusqu'aux évidences en apparence les mieux assises de notre « civilisation » : propriété, État, individu, droit, démocratie. Face à l'effondrement de la civilisation issue de la modernité, c'est du côté du sauvage que les civilisés trouveront peut-être de quoi penser enfin leur condition - et ses possibles échappatoires.
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Le substantif « communs » (de l'anglais commons) est d'usage relativement récent en français. Mais la réalité qu'il désigne est de tous les temps : les communs, ce sont les ressources gérées collectivement par une communauté. La notion a refait surface aujourd'hui, et sous cette forme, face à la menace de leur disparition. Pour mieux les gérer, l'heure n'est-elle pas venue d'inventer de nouvelles formes d'organisation et de coopération ? Encore faudrait-il réévaluer les rapports sociaux et la répartition des richesses en posant les bases d'autres manières de préserver ce qui compte réellement. Remise sur le devant de la scène grâce, notamment, aux travaux d'Elinor Ostrom (prix Nobel d'économie en 2009), la dynamique des communs est plurielle et prend de l'ampleur. Elle porte une capacité d'action inédite, orientée vers la prise en charge collective de multiples biens ou services. À ce titre, elle est incontestablement politique : porteuse d'une vision et d'une attente, elle touche à la volonté de réappropriation de la chose publique et induit de nouvelles formes d'engagement.
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Makhno : L'épopée d'une Ukraine libertaire
Edouard Jourdain
- Michalon
- Le Bien Commun
- 11 Janvier 2024
- 9782347002930
Édouard Jourdain est maître de conférences en sciences politiques à l'Université catholique de l'Ouest. Il a publié dans la même collection Proudhon. Un socialisme libertaire (2009) et Elinor Ostrom. Le gouvernement des communs (2022).
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L'anarchisme demeure un mouvement largement méconnu, pourtant riche de théories et d'expériences qui ont marqué, souvent dans l'ombre, les deux derniers siècles.
Né en Europe lors de la révolution industrielle, il se forme en réaction à la condition prolétarienne et à l'autorité de l'État. Si l'anarchisme naît d'une négation radicale de tout ce qui diminue ou asservit l'homme, il est aussi porteur d'un projet fondé sur l'égalité, la liberté et l'autonomie. Les courants multiples qui nourrissent l'idée anarchiste se retrouvent ainsi unis dans des combats (contre les totalitarismes, le colonialisme, le capitalisme...) menés de concert avec des pratiques grosses de la société future (syndicalisme, écoles, fédéralisme, communes libres...).
Éclipsé un temps par l'hégémonie marxiste, le projet libertaire renaît aujourd'hui, ouvrant de nouvelles perspectives d'émancipation empreintes d'expériences passées toujours vivantes. -
Géopolitique de l'anarchisme : vers un nouveau moment libertaire
Edouard Jourdain
- Le Cavalier Bleu
- Geopolitique De...
- 13 Avril 2023
- 9791031805856
L'anarchisme, malgré la multiplicité des théories qui peuvent s'en réclamer, repose sur plusieurs principes pouvant constituer quelques dénominateurs communs : le rejet de l'autorité coercitive qui appelle à la libre association ou fédération d'individus entre eux ; le rejet du capitalisme et de l'exploitation qui induit la réorganisation de la production ; le rejet de l'aliénation qui conduit au développement de l'esprit critique, premier pas pour briser la servitude volontaire...
Au regard des crises qui traversent actuellement le monde (crise du capitalisme, de la représentation, de l'environnement...), l'anarchisme devient d'une brûlante actualité. Les courants multiples qui le nourrissent se retrouvent ainsi unis dans des combats menés de concert pour construire la société future. L'anarchisme revêt aujourd'hui une dimension internationale empreinte d'expériences et d'actions diverses, aux échelles et aux modalités variables mais dont l'impact est loin d'être négligeable.
Des mouvements altermondialistes aux expériences révolutionnaires comme au Chiapas ou au Rojava, en passant par les hackers ou les communs, l'anarchisme exerce une influence politique qu'il est nécessaire de comprendre pour saisir les nouvelles dynamiques géopolitiques. -
Les nouveaux biens communs ? reinventer l'Etat et la propriété au XXIe siècle
Emmanuel Dupont
- Editions De L'Aube
- Monde En Cours - Essais
- 6 Janvier 2022
- 9782815947206
Parallèlement au développement d'un capitalisme financier et de l'extension du marché à tous les domaines de la vie, induisant par conséquent un recul de la protection sociale et des services publics en général, des formes de coopération émergent en marge des systèmes classiques privilégiant soit le marché soit l'État comme vecteurs principaux du lien social. Ces formes de coopération, qui ont connu une existence pratique avant leur formulation théorique, s'inscrivent dans le mouvement des communs, qui connaît aujourd'hui un essor grandissant malgré les obstacles économiques et institutionnels.
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Rien de plus mondain, rien de plus séculier, rien de plus rationnel, en apparence, que l'économie. Et s'il ne s'agissait que d'une illusion ? Repoussant les évidences faciles d'une vulgate économique devenue idéologie par défaut du contemporain, Edouard Jourdain propose dans Théologie du capital de dresser la carte des liens qui existent entre les concepts économiques les mieux établis et leur origine dans les grands débats théologiques ayant émaillé l'histoire de l'Occident.
De la propriété à la comptabilité, de l'idée de marché à celle d'intérêt, de la conception qu'on s'y fait du travail aux rêves cybernétiques qui en hantent les derniers développements, tous les concepts de l'économie moderne sont des concepts théologiques sécularisés. A l'heure où le modèle capitaliste chancelle sur ses bases, comprendre d'où proviennent les modèles intellectuels qui lui ont donné naissance représente une tâche plus urgente que jamais - car c'est de cette compréhension que pourra naître, peut-être, notre émancipation véritable par rapport à eux.
C'est cette tâche que Théologie du capital affronte, en un geste aussi panoramique qu'érudit.
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Maîtriser les conflits par les communs : Contribution à une théorie politique de l'anticipation et de la conjuration des guerres
Edouard Jourdain
- Fremeaux & Associes
- 10 Octobre 2024
- 9782382832004
« Les communs sont des collectifs dont les parties ont la capacité de produire les règles qui les affectent, les préservant des privatisations ou prédations au profit de la coopération. En relations internationales, les sujets principaux des communs sont les peuples (nationaux, régionaux, autochtones) qui construisent eux-mêmes la paix, souvent sans l'État ou malgré lui. En ce sens la diplomatie des communs est à l'opposé de la diplomatie de Yalta. » Édouard JOURDAIN
Par son analyse approfondie des méthodes de prospective appliquées à la prévention des conflits, Édouard Jourdain pointe les faiblesses de la discipline académique et pratique depuis ses origines avec Gaston Berger, après la Seconde Guerre mondiale, jusqu'aux approches modernes. Illustrant les échecs fréquents des prédictions dans ce domaine, notamment avec Lawrence Freedman, Édouard Jourdain met en lumière leurs insuffisances et développe une nouvelle approche par les communs, fondée sur l'intelligence collective et un renouvellement de la notion de démocratie. Offrant une perspective critique les capacités d'anticipation et de sortie de guerre, cet ouvrage constitue une réflexion cruciale pour tous les esprits concernés par les enjeux politiques de demain. Patrick FRÉMEAUX
Diplômé de l'EHESS, docteur en science politique et philosophie, Édouard Jourdain se distingue par ses recherches en sciences politiques. Celle qu'il nous livre ici est le fruit d'un travail post-doctorat de trois années à Polytechnique sur l'anticipation des conflits armés. Il intègre notamment une approche par les communs de la guerre en ce qui concerne à la fois leur capacité à renseigner sur sa possibilité dans un contexte d'incertitude et leur capacité à la prévenir grâce à des institutions renouvelant la notion de démocratie. -
Elinor Ostrom : le gouvernement des communs
Edouard Jourdain
- Michalon
- Le Bien Commun
- 17 Février 2022
- 9782841869718
Elinor Ostrom est la première femme à recevoir le prix de la Banque de Suède dit " Nobel d'économie " en 2009. Cet accomplissement vient couronner une vie de travaux consacrés à la notion de " communs " : des organisations sociales qui gèrent collectivement des ressources en se donnant leurs propres règles. Son oeuvre foisonnante montre comment ces formes d'auto-gouvernement sont souvent plus à même de préserver les biens communs que l'Etat ou le marché seuls.
La première synthèse sur la pensée de la fondatrice de la notion de " communs ", Nobel 2009 d'économie, aujourd'hui centrale pour réfléchir sur l'économie sociale et solidaire et l'au-delà de la propriété privée et publique. -
Proudhon ; un socialisme libertaire
Edouard Jourdain
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Mai 2009
- 9782841864904
« Qu'est ce que la propriété ? C'est le vol », « Dieu, c'est le mal ». On ne retient le plus souvent de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) que ces formules provocatrices, dont l'écho n'a d'égal que leur incompréhension. Il a été taxé de petit-bourgeois, de communiste, ou de réactionnaire par ses adversaires de tous bords. Sa pensée mérite pourtant d'être redécouverte, car sa critique radicale des institutions sociales ouvre sur une pensée du droit très originale. Proudhon n'envisage jamais la justice comme une simple idée abstraite : elle constitue avant tout une force en prise avec l'histoire. En critiquant la Loi pervertie par l'Etat, la religion ou la propriété, il entend redonner toute sa crédibilité et toute sa puissance au droit afin qu'il se rapproche au mieux de la Justice. « Pour qu'il y ait une société entre des créatures raisonnables, il faut qu'il y ait engrenage réciproque : ce qui ne peut se faire qu'à l'aide d'un autre principe, le principe mutuelliste du droit. » L'anarchie prônée par Proudhon est une philosophie du droit.
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« La propriété, c'est le vol », cette phrase connue de Proudhon dans Qu'est-ce que la propriété ? (1840) fit scandale.
Proudhon (1809-1865) participe au bouillonnement des idées socialisantes du XIXe siècle avec Marx, Bakounine, ou encore Fourier...Marx qualifia son socialisme de scientifique. C'était un penseur aussi isolé qu'il fut novateur et qui ne se reconnaissait pas dans les camps idéologiques de son temps. Son oeuvre a été récupérée par de nombreux courants, parfois contradictoires.
S'il demeure un homme du XIXe siècle, les lignes de force de sa pensée ont traversé le XXe siècle, parfois souterrainement, pour rejaillir aujourd'hui. Le rôle de l'État, les droits de l'homme, la justice, l'organisation du travail, l'accès au crédit, la sécularisation, la guerre, l'utopie : toutes ces interrogations de Proudhon demeurent encore les nôtres. Tout en présentant la pensée de Proudhon dans son impressionnante diversité et dans sa vive complexité, Édouard Jourdain lui imprime une nouvelle force en la confrontant à des auteurs plus proches de nous : d'Elinor Ostrom à Paul Ricoeur, de Georges Gurvitch à Chantal Mouffe, de Julien Freund à Hannah Arendt.
Loin du petit bourgeois auquel l'a réduit un certain marxisme, c'est un penseur dégagé de tout dogmatisme, vivifiant le débat politique que découvrira le lecteur.
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Les juristes anarchistes : Vers de nouvelles utopies concrètes
Clarisse Anceau, Elie Aslanoff, Louis Hill, Arié Lévy, Nicholas Saul-Tarrade, Collectif
- Classiques Garnier
- Rencontres ; Science Politique
- 6 Novembre 2024
- 9782406172345
Contrairement aux idées reçues, droit et anarchie ne s'opposent pas forcément. Nombreuses sont en effet les institutions, comme les jurys populaires, et les doctrines, comme la doctrine de l'abus de droit, qui peuvent inspirer les anarchistes.
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Quelles normes comptables pour société du commun ?
Edouard Jourdain
- Charles Leopold Mayer - Eclm
- 19 Avril 2019
- 9782843772214
Les normes comptables, véritable coeur de fonctionnement de l'entreprise et de l'État, revêtent une dimension éminemment politique : technique neutre et simple en apparence, reposant sur la vérification d'entrées et de sorties d'argent, la comptabilité offre pourtant autant de modèles comptables que de représentations du monde et de ce qu'il paraît juste à une société de valoriser. Édouard Jourdain montre l'évolution de la fonction des normes comptables dans l'histoire, ainsi que l'idéologie libérale dont elles sont tributaires aujourd'hui. Il propose ensuite des outils pour penser des normes où les définitions du capital et de la valeur s'inscriraient dans une économie du commun, nécessaire à la bonne marche vers une transition écologique et économique.
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Proudhon, Dieu et la guerre ; une philosophie du combat
Edouard Jourdain
- L'Harmattan
- Ouverture Philosophique
- 15 Juin 2006
- 9782296009721
La pensée de Proudhon est complexe et se polarise sur des domaines aussi diversifiés que l'économie, la politique, la religion ; la sociologie, l'art ou la morale. Deux concepts corrélatifs nous permettent de saisir la cohérence de cet ensemble : Dieu et la guerre. Proudhon, en effet, pense systématiquement la guerre, loi universelle du genre humain, dans son rapport avec Dieu, c'est-à-dire l'Absolu. De cette manière il effectue l'archéologie de l'Etat, des pouvoirs, de la morale et des rapports sociaux en général.