Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Dolores Prato
-
Ce ruban narratif d'articles de Dolores Prato, parus dans les journaux entre les années 1950 et 1978 pour la plupart d'entre eux, tente de nouer les émois de l'autrice vis-à-vis de Rome. Cette Rome qui, selon elle, en devenant la capitale de l'Italie, a été dévastée au lieu d'être comprise.
Les mots de Prato visent les trahisons faites à une ville vulnérable aux forces du pouvoir mais qui ne se plie pas aux forces du temps. Par son écriture si particulière, les images deviennent flamboyantes et dessinent une Rome qui révèle des merveilles.
Dolores Prato apporte sa sensibilité à la fois mélancolique et joyeuse à ce monde romain qui se transforme en Histoire bien vivante et réelle. À travers l'évocation si singulière de la Ville éternelle, elle pose des questions cruciales, qui font écho à notre contemporanéité, et exprime avec clarté un amour inconditionnel pour le peuple. -
Une jeune fille tente d'échapper à l'emprise du couvent, qui reste pour elle auréolé de mystères, mystères agissant comme des brûlures. La candeur est alors une rose qui se consume vite. Pouvoir d'évocation, simplicité, pudeur et densité : tout un univers poétique affleure dans ce récit, aussi intense qu'émouvant, et qui mérite d'être hissé au rang des grands textes de la littérature italienne contemporaine. Il suscita en particulier l'admiration d'Aldo Palazzeschi et remporta le prix Stradanova en 1965.
-
Bas la place y'a personne n'est pas un récit d'enfance comme les autres. Il s'ouvre sur cette phrase?: « Je suis née sous une petite table. » Dès lors le lecteur, saisi par la puissance et la singularité de cette prose légère et envoûtante, s'attache à cette petite fille abandonnée qui a trouvé là un refuge et une façon qui n'appartient qu'à elle d'appréhender le monde. Le lieu où l'on eut les premières alertes de la vie devient nous-mêmes, écrit Dolores Prato.
Pour éviter les pièges de la mémoire, l'auteure décrit avec une précision scrupuleuse et une opiniâtreté généreuse la ville - il s'agit de Treja, dans les Marches -, les objets ou les personnages qui ont habité son enfance.
Non seulement elle nous offre par-là de véritables tableaux d'un monde disparu (l'Italie rurale à la charnière du XIXe et du XXe siècle) qui n'ont rien à envier aux écrits des anthropologues, mais elle donne ainsi à la narration toute son incandescence et sa vérité sensible. Le temps perdu de Dolores Prato est tout à la fois intime et public, et s'il est retrouvé, c'est parce que le parti pris des choses est aussi celui des mots.
Dolores Prato a achevé son récit dans les années soixante-dix mais elle n'en a jamais connu l'édition intégrale. Tel fut le sort de ce texte que l'on peut aujourd'hui considérer comme un des classiques du XXe siècle et, à tout le moins, comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature italienne de l'après-guerre.