Sciences & Techniques
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Annoncé à grand fracas, le décryptage do génome humain devait nous révéler le secret ultime de la vie et ouvrir la voie à de nouvelles thérapies miracles.
Espoirs déçus : à l'ère de la post-génomique, les secrets du vivant sont maintenant recherchés dans les théories de la complexité, dans la convergence des efforts des biologistes, des physiciens et des mathématiciens. Comment comprendre la signification de cette succession rapide d'objectifs apparemment différents, de cette alternance d'espoirs et de désillusions ? Dans ce livre novateur, Michel Morange propose une clé pour rendre compte de ces difficultés, et de beaucoup d'autres analogues touchant toutes les branches de la biologie.
Les annonces sensationnelles reflètent l'espoir toujours déçu qu'une explication unique pourrait suffire. Or les faits biologiques - comme ceux relevant de bien d'autres disciplines scientifiques -ne peuvent être expliqués par un principe d'intelligibilité unique. Exemples à l'appui et de façon très pédagogique, Michel Morange montre pourquoi des explications différentes doivent être articulées pour décrire le fonctionnement des macromolécules aussi bien que l'évolution humaine ou le développement des cancers.
Admettre une idée aussi simple n'est pas évident, car tout scientifique a été formé à privilégier un principe d'intelligibilité particulier. L'articulation entre explications différentes est pourtant indispensable pour le progrès des connaissances ; elle est aussi une exigence éthique ; elle est requise pour que la science conserve sa place dans nos sociétés.
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Le gouvernement des technosciences
Collectif
- La Decouverte
- Recherches Decouverte
- 6 Novembre 2014
- 9782707175045
Ce livre décrit comment le progrès technique et ses effets sociaux et environnementaux ont été gérés depuis l'après-guerre dans le monde. Il analyse, de 1945 à 2014, la mutation des technosciences, de l'ordre économique et financier, des écosystèmes. Historiens, ses auteurs partent des noeuds de pouvoir et observent comment se sont reconfigurés les rapports entre États, société civile et marchés dans toutes sortes d'espaces de gouvernement, légaux comme scientifiques, politiques comme économiques, locaux comme globaux.
S'appuyant sur des études documentées - transformations du gouvernement des substances chimiques, des thérapies et de la santé publique, du changement climatique, de l'environnement et de la biosphère, de la « faim dans le monde », de l'eau, etc. -, cet ouvrage soulève aussi des questions plus théoriques : la complexité de ce qu'il faut entendre sous le vocable « néolibéral », ce qu'implique penser en termes de gouvernement, le rôle central du calcul coût/bénéfice dans le gouvernement du progrès. Il revient enfin sur ces manières de gérer les hommes et les choses qui se donnent souvent aujourd'hui comme inéluctables et transparentes, reposant sur l'expertise et l'« efficience », et faisant appel - ironie suprême - à la « participation » des populations, à leur engagement et leur devoir de s'adapter.
Un livre essentiel pour comprendre les enjeux d'une évolution, celle du gouvernement des technosciences, qui ont durablement façonné les sociétés contemporaines.
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REVUE RESEAUX n.236 : Partis plateformes, plateformes de partis
Collectif
- La Decouverte
- Revue Reseaux
- 15 Novembre 2022
- 9782348076206
L'évocation de plateformes politiques et partis plateformes concernant les appropriations des technologies numériques à des fins partisanes apparaît a priori comme déconcertant. En effet, historiquement, le terme anglophone platform, de même que, de façon moins usuelle, les mots français plate-forme et plateforme, renvoient non à des dispositifs sociotechniques mais à un programme politique, c'est-à-dire à l'exposé des intentions, des projets d'une personne ou d'un groupe, soit un genre politique codifié, distinct du reste du matériel électoral, qui a une portée illocutoire et varie selon les contextes sociohistoriques (Bué et al., 2016). Les expressions plateforme politique et plateforme de parti ( political/party platform) concernent, au sens premier, un ensemble de propositions politiques et de politiques publiques, élaboré et utilisé en vue de la conquête de positions électorales, sans préjuger ni du type d'organisation, ni des techniques avec lequel cet ensemble se construit, s'impose ou se donne à voir dans le débat public.
Pourtant, depuis une douzaine d'années, et plus encore avec la parution de l'ouvrage de Paolo Gerbaudo The Digital Party (Gerbaudo, 2019), qui nourrit une grande partie des travaux rassemblés dans ce numéro, l'usage des syntagmes " politique plateforme " et " parti plateforme " contribue à réorienter le sens de ceux-ci vers leurs déclinaisons numériques. La politique plateforme signale ainsi un état de la politique institutionnalisée dans lequel les organisations qui participent à la compétition électorale, quelles qu'elles soient - partis mais aussi organisations citoyennes, mouvements sociaux, voire agences spécialisées - s'ajustent à l'emprise des plateformes numériques sur les pratiques sociales et politiques et sont travaillées par celle-ci, du point de vue de leur fonctionnement interne et externe.