Arnaud Villani
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La recherche de l'absolu et le devenir des corps, de Plotin aux romantiques allemands Tome 2 : une histoire critique de la philosophie occidentale
Arnaud Villani
- Encre Marine
- 6 Septembre 2024
- 9782350882147
Ce deuxième volume d'une Histoire critique de la Philosophie occidentale, aux éditions Les Belles Lettres - faisant suite à L'Énigme de la philosophie grecque -, couvre une période de seize siècles. Il n'était donc pas envisageable de consacrer une étude détaillée à chaque philosophe important. Mais j'ai tenu à faire apparaître, pour chacun de ces philosophes ou penseurs, des éléments pouvant s'inscrire de façon pertinente dans le thème d'une guerre, consciente ou inconsciente, des idées et des concepts pour s'opposer autant que possible à la présence et la prégnance des faits, des corps et de la Nature, autrement dit, les minimiser, voire les éliminer.
Le troisième et dernier volume sera consacré à la période qui va de Hölderlin aux philosophes et penseurs contemporains, avec sa richesse incomparable de renversements et de revirements
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L'ouvrage ici présenté ne prétend pas constituer une histoire de plus de la philosophie grecque. Pour tenter d'en résoudre l'énigme, il propose une histoire à deux caractéristiques typiques : 1) elle est gouvernée, des premiers Milésiens jusqu'aux Néo-platoniciens tardifs, par une idée qui sert de trame. Autrement dit, ce n'est pas le récit d'une évolution des systèmes sur un mode paisiblement chronologique, mais l'illustration d'une formidable guerre dans la pensée, d'un « combat de géants » que j'ai déjà évoqué dans d'autres ouvrages, et qui demande d'interroger le fait majeur d'un « virage dans la pensée » dont l'Occident provient ; 2) cet aspect polémologique de la première philosophie m'a semblé reposer sur un changement de paradigme : on serait passé d'une pensée-mouvement, ambiguë, s'intéressant non pas aux êtres et aux choses, mais à l'intervalle ou l'interstice entre ces entités, et voyant dans cet intervalle le mouvement vif de la réalité et le gage paradoxal de sa stabilité contrastée - à une pensée-substance, tenant les formes diverses (corps et en concepts), pour des réalités arrêtées et « absolues », entre lesquelles nul partage n'existe que hiérarchique, les unes pleinement positives, vouées à prendre la direction des affaires, les autres traînant leur vie d'inférieures au service des premières. Je fais l'hypothèse que ce passage d'une pensée à un autre a laissé sa trace dans la forme « duel » du grec, dont on peut noter qu'elle disparaît en latin : ni « un » ni « deux », mais l'unité duelle d'un conflit créateur, aucun des antagonistes n'ayant de raison de céder devant l'autre. La pensée grecque, sous sa forme crépitante, serait l'histoire de ce paradigme perdu et de la longue bataille qui en est résultée.
L'ouvrage est destiné à tout public, excepté les notes en encadré, plus techniques -
Vers une pensée mouvement : voyage entre les choses et les mots
Arnaud Villani
- Encre Marine
- 8 Septembre 2023
- 9782350882062
Travaillant sur les Présocratiques, j'avais remarqué une profonde différence entre ce que dit Parménide dans son Poème, et les commentaires traditionnels qui font de lui un logicien, un métaphysicien de l'Un absolu, écrasant le réel multiple de toute sa hauteur. Cette prise de conscience s'est approfondie lorsque j'ai constaté que cette disjonction, initiée par Socrate et Platon, prenait la forme d'une vraie fracture entre « anciens » partisans du cosmos, de la nature et des corps, et partisans « nouveaux » de l'humain, avec sa culture, ses concepts et son monde d'idées. J'ai alors soumis l'histoire de la philosophie grecque à un examen tendant à vérifier l'existence de cette guerre oubliée entre « Nature » et « Culture ». Les résultats de cette recherche ont été récemment publiés par les éditions Les Belles Lettres, collection « Encre marine », sous le titre : L'Énigme de la philosophie grecque. J'y désignais la pensée des corps : « pensée-mouvement », et la pensée des idées : « pensée-substance ». Une telle distinction demandait évidemment à être soumise à discussion. Elle demandait aussi de préciser les caractères de cette pensée-mouvement, sans doute plus moderne qu'on ne l'imagine. C'est pourquoi j'ai rédigé l'ouvrage que les Belles Lettres « Encre marine » présentent aujourd'hui, sous le titre : Vers une pensée-mouvement. Voyage entre les corps et les mots.
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Etre avec le sauvage, marcher du même pas que lui, c'est faire l'expérience inédite qui, pas à pas, peut nous transformer du tout au tout. Le poète et philosophe Arnaud Villani nous convie ainsi à une déambulation naturelle contée au travers des concepts de la philosophie, depuis les fondateurs de l'Antiquité jusqu'aux grands penseurs du XXe siècle tels que Gilles Deleuze. Son texte, touchant de beauté, tout en finesse et en profondeur, emporte le lecteur.
Au fil du chemin, l'auteur nous parle du moi forêt, de l'alliance entre nature et culture qu'il perçoit dans la marqueterie du paysage, du féminin raffiné et sauvage à la fois. Attentif aux formes, aux couleurs et aux sensations, il livre un feu d'artifice de pensées et de fulgurances poétiques. Le rythme de son propos, aérien et empreint d'une certaine musicalité, n'est peut-être pas sans rapport avec le fait que l'auteur est aussi guitariste de jazz. Etre avec le sauvage, c'est apprendre par la marche, entre rêverie et réflexion, à s'émerveiller du naturel qui vit aussi en nous et bat en choeur avec notre part d'humanité.
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Deleuze. La guêpe et l'orchidée est parue en 1999 aux éditions Belin dans la collection « L'extrême contemporain ». Cet ouvrage était prêt pour l'essentiel des années auparavant et avait été lu en manuscrit par Gilles Deleuze, qui en évoque la lecture dans une lettre privée, publié pour la première fois dans ce livre. Épuisé depuis longtemps, l'ouvrage est réédité par les éditions Rue d'Ulm avec l'adjonction d'un chapitre introductif, insistant sur l'apparition, à côté de Deleuze et de Guattari, d'une sorte de tiers que l'on peut nommer D&G. Les progrès considérables de la littérature secondaire sur l'oeuvre majeure de Gilles Deleuze n'ont pas paru devoir inciter à renoncer à cette réédition, qui permet entre autres d'accéder à une lettre essentielle de Deleuze sur les raisons qui légitiment une publication en philosophie, et à ses réponses à un questionnaire où il affirme notamment qu'il « se sent pur métaphysicien ».
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Allons-nous longtemps continuer de croire que nous pensons lorsque nous distinguons entre le végétal qui serait « un non-être » et l'animal, qui serait « de l'être », entre une partie de l'humanité qui penserait bien et s'approcherait de l'Idéal, et une autre, qui n'aurait qu'à se taire, en attendant de disparaître ? On a longtemps cru que Parménide était le premier penseur de la dichotomie entre intelligible (« La Voie de la Vérité ») et sensible (« La Voie de l'Opinion »), et le fondateur de la Logique d'identité. Une autre lecture, tout à fait scientifique, que je propose ici, en fait au contraire un fin observateur des raisons pour lesquelles il faut donner à toutes choses une même valeur, privilégiant ainsi les « différences », les affrontements deux à deux, ce qui à son tour, loin de s'y opposer, renforce une « tenue indivise », qui fait du monde ce qui « tient en un seul tout ». Ce qu'il nomme l'Un (Hen synéchès) qui donne à toutes choses (« ce qui est ») sa juste place.
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Philosophie du peu, le courage d'être heureux
Arnaud Villani
- Sur Le Fil
- Filitte
- 9 Novembre 2015
- 9791095367017
« Je voudrais démontrer que cet axiome n'est qu'une formule de propagande, entretenue depuis vingt-sept siècles, et que c'est bien la raison comme Logos qui a endossé, depuis un funeste partage de la pensée grecque, le principe de guerre, qu'elle protège et répand tant qu'on n'en comprend pas le secret. » Après une brillante carrière universitaire, agrégé de philosophie et de lettres classiques, docteur d'État, professeur de chaire supérieure à Nice jusqu'en 2010, Arnaud Villani se consacre désormais à l'écriture et organise régulièrement des colloques. Il a publié de très nombreux ouvrages philosophiques et poétiques, ainsi que des articles dans des revues et des collectifs de grande renommée.
Dans Philosophie du peu, Le Courage d'être heureux, Arnaud Villani dévoile les erreurs fondatrices sur lesquelles s'est élaborée notre conception du monde. C'est par la voie du peu que nous pouvons prétendre penser et vivre le bonheur auquel nous aspirons tous ; elle nous ouvre à des perspectives nouvelles et bouleversantes, tant métaphysiques que politiques. Cet ouvrage nous invite à suivre un philosophe et un poète sur un chemin original et singulier qui nous fait voir les choses - enfin - autrement.
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"La nouvelle nous est parvenue que pas une étymologie de Heidegger, pas même Léthé et Aléthès, n'était exacte. Mais le problème est-il bien posé ?Tout critère scientifique d'étymologie n'a-t-il pas d'avance été répudié, au profit d'une pure et simple Poésie ? On croit bon de dire qu'il n'y a là que des jeux de mots. Ne serait-il pas contradictoire d'attendre une quelconque correction linguistique d'un projet qui se propose explicitement de dépasser l'étant scientifique et technique vers l'étant poétique ? Il ne s'agit pas d'étymologie à proprement parler, mais d'opérer des agglutinations dans l'autre-langue, pour obtenir des surgissements dans la langue".
(Gilles Deleuze Critique et clinique, 1993, p. 122 à 124). Ces lignes de Deleuze expriment parfaitement et par avance l'objection que l'on pourrait opposer à notre ouvrage. Cependant, et tout en conservant à Deleuze un respect entier pour sa belle oeuvre, nous ne pensons pas que des "agglutinations" dans la langue suffisent à faire passer dans un registre poétique. Le détail de notre démonstration philosophique et philologique a voulu montrer que Heidegger, en faisant comme s'il "entendait" la pensée grecque de l'origine, est entré dans une région que ne peuvent plus atteindre ni philosophie, ni philologie, ni même poésie, parce qu'elle se retire dans l'invérifiable.
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« Dans les présentes Situations et atmosphères, j'ai voulu rendre sensible l'idée de « foule ordinaire non-humaine », que le souvenir nous permet de redécouvrir. Ce qui « revient », c'est un sujet quelconque, environné d'un paysage (animal, végétal, minéral) qui ne joue pas seulement les utili-tés, comme peut le faire tout arrière-plan, mais qui se révèle la trame secrète, le soutien, je dirais même le sujet principal de l'événement. D'où l'éclairage à la fois poétique (des proses travaillées) et philosophique (la mise en place d'une idée) qui brille dans cette suite de points de vue ». Arnaud villani
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Raisons de guerre et politique du grand monde
Arnaud Villani
- Unicite Francois Mocaer
- Imagination Critique
- 9 Janvier 2021
- 9782373555233
Ici s'achève, provisoirement, mon enquête sur la Raison occidentale. Il s'agissait de faire apparaître un lien secret entre le concept et une « logique » de la guerre. Avec ce qui en découle : le statut trop souvent réservé aux femmes ; l'assaut contre la nature, dont les effets s'accélèrent ; la réduction du rationnel à un calcul de richesses ; le renforcement des racismes et communautarismes... Nous avons ignoré l'activité d'une collectivité inconsciente, éradiqué les éléments actifs de l'irrationalité, rêvé d'une paix perpétuelle sans interroger le mythe du «progrès de l'esprit humain». Ce faisant, nous avons libéré une guerre totale qui couvre tous les champs, des médias à la religion, du géo-politique à l'économie, des finances à l'écologie. Il est plus que temps de pointer, à côté de ses atouts, le côté noir d'une raison menaçant de se renverser en obscurantisme. « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » : Rabelais ignorait à quel point il disait vrai.
Arnaud Villani, agrégé de Lettres Classiques et de Philosophie, Docteur d'Etat, après une longue carrière d'enseignant en Classes Préparatoires, s'est retiré dans le Gard où il poursuit des recherches de philosophie et d'écriture poétique. Derniers ouvrages parus : Défaire Heidegger, en collaboration avec André Sauge, éd. Kimé 2018 ; Avant la philosophie, éd. Unicité, 2018 ; Kafka, l'homme en chute libre, éd. Kimé 2019 ; Chiens de faïence, éd. Unicité, 2019 ; La Terre engloutie. Une philosophie de l'écologie, éd. Kimé, 2020 ; Gilles Deleuze. La Guêpe et l'orchidée, réédition de l'ouvrage paru en 1999 aux éditions Belin, revu et corrigé, avec un nouveau chapitre introductif, éd. Rue d'Ulm, 2020.
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L'idée générale de cet ouvrage est d'offrir à l'étudiant, au chercheur, à l'amateur éclairé ou au lecteur simplement curieux, un guide pour s'orienter dans la pensée de Deleuze. Bien que l'effort soit constant pour rester explicatif et donner à l'ensemble un style patient et clair, certains passages sont incontestablement techniques, et comment l'éviter lorsqu'on essaie d'entrer, d'une manière ou d'une autre, dans ce monument philosophique ? Il suffit que le novice saute ces passages qui le laissent à bon droit perplexe, jusqu'au jour où il saura s'y arrêter et y poursuivre lui-même le débat.
En même temps qu'une logique de la « machine » deleuzienne, distribuant comme il le demande si souvent lui-même une cartographie de ce territoire avec les panneaux indicateurs qui lui sont associés, j'ai voulu faire état d'une discussion de fond, en ceci que j'ai cessé d'être d'accord avec Deleuze sur tout. Le point névralgique apparaîtra à propos de la théorie du monde. Or, c'est bien aussi dans le monde qu'il est question de trouver l'orient, et de placer, à défaut de phares brillants, des points cardinaux.
Je ne prends pas à proprement parler le lecteur par la main, mais je refais lentement, « pou » lui, c'est-à-dire « devant lui » sans pour autant m'arroger le droit de prendre sa place quelques gestes, courses, déplacements. Ceux-là même que j'ai pu effectuer, avec une grande joie réfléchie, dans ce foisonnant univers au bénéfice de la vie qui n'a rien d'une image de la pensée mais s'édifie plutôt comme une oeuvre d'art pensante. -
« Le Vide des Anciens, c'était tout sauf rien. Notre vide ne laisse aucune place au Tout, leur vide ne laissait nulle place au rien. Tout avait son rôle et sa place dans le grand banquet des choses mêmes. Parce que, derrière chaque chose se tenait le néant fondateur, capable dans sa façon bien à lui de détourer les formes et de se faire le père de toutes choses. »
Ce livre propose un parcours à travers les cultures, les philosophies et les anecdotes qui portent sur le rien, et débouche sur la défense d'une philosophie vitaliste dont l'objet est de redonner à la pensée toute sa vigueur, son mouvement et sa vivacité : « Fluidifier la philosophie, voilà désormais la tâche ». -
Petites méditations métaphysiques sur la vie et la mort
Arnaud Villani
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 9 Juin 2008
- 9782705667160
« J'ai mesuré les propositions de la philosophie à l'aune de l'arbre, du ciel, de la pluie. J'ai comparé chaque penseur à un coucher de soleil, à un geste enfantin, à la beauté des femmes. J'ai retranché, retranché, je n'ai gardé que le vivant. Et depuis qu'il est plus que temps que je parle en mon nom, j'ai pesé chacune de mes phrases et de mes idées à la balance du mouvement. Mon idée favorise-t-elle le mouvement ? Ma formule est-elle digne de célébrer la vie ? Ma critique rivalise-t-elle avec un frisson de soleil ou le babil d'un nourrisson ? Alors oui, il convient de la polir et de la conserver.
Il est vrai que Mathusalem et les patriarches vécurent très longtemps. Secret de jeunesse, fontaine de jouvence. Ils allaient simples comme bonjour, accordés aux ksour de pisé et aux danses des femmes nues, accordés au teint sable des pierres d'ambre qui rehaussent les visages. Ils multipliaient, non leurs possessions, mais la faculté de saisir le simple, l'infini donné. La mort arrivait donc à temps. Car ajouter à l'infini un infini extérieur ne l'augmente en rien. Nous ne sommes pas seulement jetés dans l'infini, nous lui sommes tout intérieurs. »
Arnaud Villani. -
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Kafka nous a habitués aux phrases fortes, qui laissent une impression durable : « Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous » ; « dans ton combat contre le monde, seconde le monde ».
L'auteur de ces pages en a rencontré une, simple et étrange, peu citée, qui l'a sidéré : « Mais s'il n'existe pas de certitude, qu'est-ce alors que la vie tout entière ? - Une chute libre ». Ce qui l'a déterminé à reprendre, étoffer d'importance et approfondir un travail effectué de longue date, dans cette nouvelle perspective. L'enjeu a consisté à faire coïncider l'existentialité profonde découverte dans cette oeuvre avec ce nouvel indice, à placer désormais sous chaque phrase : « l'homme en chute libre » ! Les pages qui suivent décrivent patiemment le combat de l'auteur pour interpréter, s'il est possible, cette énigme.
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Cheminements de la pensée : l'infini le risque, la parole, le lieu
Jonathan Pollock, Arnaud Villani
- Pu De Perpignan
- Etudes
- 16 Septembre 2021
- 9782354124502
Sous l'égide d'Arnaud Villani, les auteurs emploient les ressources de la poétique, de l'esthétique et de la théologie pour aborder un certain nombre de notions philosophiques issues de la tradition occidentale. Il est de la nature de la poésie et des arts de partir toujours d'expériences singulières ; les contributeurs interrogent la mise en forme de ces expériences dans le but d'éclairer d'une lumière nouvelle des questions qui ont travaillé nos sociétés depuis plus de deux mille ans.
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Dans ce recueil, Arnaud Villani investit une écriture dans l'érotisme comme nul autre. Il s'empare magnifiquement du quotidien et le replace dans une sensation réfléchie qui lui est propre. Le lecteur se sent comme multiplié par des chemins où tout se dit avec pudeur, tant les mots cherchent, inventent, puis trouvent l'érotisme dans le recoin des choses et des sentiments. Ici la femme est multiple, elle mène le jeu devant le poète jouant de toutes vibrations et intuitions pour nous donner à voir ce qui se donne en se voilant V.
Ces champs bellement disposés dans le plus grand désordre la nuit rappelle les patiences de l'enfance je pense à tes yeux nus mon dieu on ne sait pourquoi l'on grandit ni pourquoi la femme à cachettes de peau ressemble si fort à un paysage à la pente d'un poème dévalant vers la volupté à ciel ouvert
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Avant la philosophie...
Arnaud Villani
- Unicite Francois Mocaer
- Imagination Critique
- 8 Novembre 2018
- 9782373552508
Une contribution à la critique de la philosophie occidentale, en trois volumes ? Pourquoi ? Ce n'est pas seulement que, sur la ligne tranquille de la philosophie, prise pour l'éternelle Colombe de la paix, se découvre une cassure franche au moment platonicien. C'est surtout, comme je veux le montrer, que, derrière cette cassure nous empêchant de voir les Présocratiques dans leur pensée réelle, se manifeste, à un oeil exercé aux signes linguistiques des mutations de pensée, un combat de géants (« gigantomachie ») qui, trop longtemps occulté, ne cesse de produire des conséquences peu désirables sur les hommes et « leur » monde. Ce premier volume aborde quatre questions : 1) le rapport oublié entre mythe, sagesse et pensée ; 2) l'installation en philosophie d'une noétique légitimant le cumul ; 3) l'abandon des deux soutiens de la pensée en place jusqu'alors, le mouvement préféré à des stases, le tout préféré à la séparation ; 4) l'invention d'un Idéal paradisiaque et transcendant auquel devraient se sacrifier les générations, et être exclus ceux qui ne voudraient pas s'y conformer.
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Chiens de faïence
Arnaud Villani
- Unicite Francois Mocaer
- Imagination Critique
- 27 Octobre 2019
- 9782373553543
Les « chiens de faïence » se regardent de travers, dans une haine de porcelaine. Les hommes sont-ils nécessairement voués à cette attitude, les uns envers les autres, et à l'égard du monde qui les engendre et les soutient ? Sommes-nous « de nature » destinés à l'agression et au pouvoir dominant ? Parcourir l'histoire, l'ethnographie, la philologie, montre au contraire qu'un modèle permettait autre-fois de penser, à côté de l'un et du deux qu'il est aisé de mettre en position d'antagonisme, une forme d'un/deux qui, par « coïncidence des opposés » pro-posait à la fois une unité bien tenue, et la plus grande multiplicité de différences. Platon, qui eût été bien inspiré d'en user, a préféré la voie de la transcendance, à la fois une vitrine et un alibi du pouvoir dominant. Je détaille ici ce modèle du « deux dans l'un », cherche à montrer comment le pouvoir se glisse dans la pensée, et retrouve, dans la pensée de Sophocle, une très ferme condamnation des mentalités guerrières, qu'elles s'expriment, à travers oedipe, Créon, Ajax, contre la nature ou contre les femmes.
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Agencer les multiplicités avec Deleuze
Anne Querrien, Anne Sauvagnargues, Arnaud Villani
- Hermann
- 14 Mai 2019
- 9782705695774
Issu d'un colloque de Cerisy consacré en 2015 à Gilles Deleuze, cet ouvrage expose les efforts joints de la jeune génération de chercheurs et ceux de ses aînés pour tenter, à partir d'une multitude de points de vue, de rendre compte de la fascination qu'exerce cette pensée, et de l'importance qu'y prend aussi, parallèlement aux personnalités de Deleuze et de Guattari, ce personnage créé entre eux comme un tiers, une « fonction » : D&G.
Attaché, dès avant 1953, à restituer des processus, des actes, des mouvements, des transformations, pour remplacer les substances, arrêts sur image, interprétations et représentations, Deleuze n'a cessé de suivre deux lignes qui, échappant au « transcendant » et répondant à une nouvelle théorie du signe, ne cessent de « bifurquer » tout en conservant leur mouvement infini : 1) la ligne de vie et de pensée, qui expérimente les multiplicités, c'est-à-dire manifeste et prend en compte librement l'éclair issu de la rencontre aléatoire entre singularités chargées d'une différence de potentiel ; 2) la ligne de l'art, qui agence les multiplicités, c'est-à-dire produit, « involontairement » et « à côté », des blocs de vie indépendants, à la fois créateurs et propageant un esprit et un acte de résistance. Cette double direction de recherche s'est afirmée dans la rencontre avec Guattari. Elle inspire aujourd'hui cet ouvrage.