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Arts et spectacles
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Nouvelle édition augmentée
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Sur un nuage de terre ferme ; José Tomas à Grenade le 22 juin 2019
Ernest Pignon-Ernest
- Actes Sud
- Beaux Livres
- 16 Septembre 2020
- 9782330133108
Seul commentaire de José Tomás après sa corrida du 16 septembre 2012 à Nîmes et qui avait épuisé tous les superlatifs : «Les dieux de la tauromachie étaient avec nous ! »Faut-il croire que les dieux n'acceptèrent pas de se résigner et voulurent partager encore avec les mortels quelques-uns de ces instants d'éternité dont eux-mêmes n'avaient pas le secret ? Car, contre toute attente, le prodige allait se renouveler à Grenade, le 22 juin 2019. Le poète et le plasticien, pris à leur propre fascination émerveillée, de tenter ici une nouvelle évocation, afin de témoigner qu'il arrive que l'insensé, que l'impossible soient tout soudain de ce monde.
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Après, notamment, «Le Tao du toreo» et «Ceux de la poésie vécue» (Actes Sud, 2014 et 2017), «Zingaro suite équestre» et «Pour l'amour de l'amour» (Gallimard, 2007 et 2015), Ernest Pignon-Ernest et André Velter signent leur dix-neuvième livre, «Annoncer la couleur», qui rassemble la part la plus inventive de leurs créations communes puisque chaque oeuvre se présente comme la mise en résonance directe d'un texte et d'un dessin. Une pratique fusionnelle inédite.
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Quand l'inouï est advenu, que l'impossible s'est imposé et l'absolu manifesté, il n'y a, pour quitter le domaine des hyperboles, sans rien renier de la fascination qui à jamais perdurera, que le souci de risquer sa parole et de dire ce qui fut, en ce matin et ce midi du 16 septembre 2012, dans les arènes de Nîmes. Non pas raconter, mais raviver cette commotion d'être qui prit possession de chacun, et de tous à la fois, pendant les deux heures et demie d'une corrida à nulle autre pareille. José Tomás, face à six taureaux, inventa ce jour-là un art martial à sa mesure, et, pour ceux qui le suivaient des yeux, du coeur et des nerfs, une aimantation extatique où la stupeur, l'émotion, l'exaltation, la joie la plus extrême étaient d'un seul tenant, d'un seul élan de corps et d'âme. C'était soudain l'éternité. Le Maestro dépliait sur le sable une partition exacte, silencieuse et parfaite. La beauté avait force de loi. Plus rien n'existait au monde et il ne manquait rien.
Une succession de poèmes brefs, à la manière des séquences du Tao-tö-king, dit ainsi l'essence même du toreo, avec à la suite les dessins qu'Ernest Pignon-Ernest a consacrés à l'emblématique corrida et au Maestro de Galapagar.
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Pour l'amour de l'amour ; figures de l'extase
Ernest Pignon-Eernest
- GALLIMARD
- Livres D'art
- 15 Octobre 2015
- 9782070107056
Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942. Depuis 1966 il fait de la rue le lieu même d'un art éphémère qui en exalte la mémoire, les événements ou les mythes. Il a ainsi préfiguré nombre d'expériences artistiques sollicitant l'espace du dehors.
Dans les années 1990, lors de ses collages dans les rues de Naples, un vers de Nerval le mène à un dialogue très libre avec les grandes mystiques : Marie Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila, Marie de l'Incarnation, Madame Guyon et Louise du Néant.
Pour qui a toujours fait du corps l'objet et le sujet de ses explorations, la rencontre autour d'une thématique de cette nature relève autant d'une quête que d'un défi.
Comment représenter ce qui ne peut se voir ? Comment faire image de chairs qui aspirent à se désincarner ? Comment capter les traces, les effets, les lumières, les ombres, les soupirs ou les cris d'expériences ineffables ? Comment restituer par des traits de tels transports, de tes excès, de telles effractions sublimées ?
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«Comme de longs échos qui de loin se confondent», les photographies de Marc Riboud se répondent en multiples séquences où alternent, par-delà les continents, les villes et les peuples, maintes visions d'un monde toujours intense, sans cesse renouvelé, dans lequel humour et regard malicieux, beauté plastique des compositions, des lignes et des formes se mêlent, s'opposent et s'entrelacent.
D'images de pure beauté, dignes de la tradition pictorialiste, à d'incongrues coïncidences, quasi surréalistes, «toute l'âme résumée» de Marc Riboud se déploie dans cet ouvrage où les séquences des vues, en autant de correspondances et de contrepoints, expriment l'essence de la beauté et l'authentique modernité.
André Velter, prix Goncourt de la poésie pour son oeuvre, signe le texte liminaire de cette somme artistique, au titre évocateur : «Le Monde selon Marc».
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Fondées par défi & plaisir, les Éditions Hardies présentent Kali Yuga, un coup de folie éditoriale qui ressuscite l'esprit et la démesure de la somptueuse revue Caravanes qui, de 1989 à 2003, a ouvert le champ des investigations littéraires et artistiques en expansion constante.
Cet intitulé, Kali Yuga, se réfère à l'actuel 4e cycle de la cosmologie hindoue qui correspond à un âge de querelles, de conflits, de ténèbres sans bonté ni vertu, et s'il est bien question de passer en revue la fin du monde, avec Enki Bilal en couverture, ce n'est aucunement pour céder à quelque épuisement ou déploration mais pour multiplier les itinéraires de création & survie.
Parce que la diversité des signes et des voix doit s'affranchir de la meurtrière pensée unique.
Parce que la complexité du réel est une fête et qu'il importe de préserver l'énergie du chaos.
Parce qu'il ne s'agit pas d'aller au plus simple mais au plus loin, au plus haut.
Parce qu'il convient d'écrire sur-vivre avec ce trait qui porte la vie au-dessus.
Toutes celles et tous ceux qui se rejoignent ici ne font pas voeu de ralliement, n'obéissent à aucune esthétique dominante, à aucun esprit de clan. Ils sont singuliers avant toute chose et libres sans partage. -
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Le livre de l'outil
Marie-Josee Lamothe, Jean Marquis
- Phebus
- Beaux Livres Phebus
- 4 Octobre 2003
- 9782859408602
L'histoire de ce livre, unique au monde par la richesse de sa documentation et de son illustration, est à soi seule une sorte de roman.
André Velter, écrivain-poète mais surtout petit-fils d'artisan, Marie-José Lamothe, formée à l'étude des arts populaires, et le grand photographe Jean Marquis (il fut après la guerre l'un des animateurs de l'agence Magnum) auront mis près de cinq ans, sillonnant les provinces, visitant, interrogeant et photographiant des centaines de maîtres-artisans, dépouillant des milliers de livres rares, à bâtir cette cathédrale à la gloire de l'Outil et de la main artisane.
Le Libre de l'Outil a connu un succès immense. Bernard Pivot au cours d'une émission restée clans les mémoires (on était en 1977) l'avait couronné sans barguigner " le plus beau livre de l'année " ; tandis que René Char clamait à la ronde que cet ouvrage " magique " était à soi seul un acte de résistance, dans la mesure où il décrivait une geste passée et présente qui faisait honte à notre probable avenir.
Et puis le courageux éditeur de cette bible dut mettre la clé sous la porte, et le livre disparut pour longtemps des tables de la librairie. Pis, on apprenait dire les films de l'ouvrage avaient été détruits par une main distraite. Par chance, une équipe de graveurs italiens qui maîtrisent en artistes la technique du scanner ont réussi, sollicités par les auteurs, à reconstituer à partir des planches d'hier l'intégralité du précieux volume, s'offrant même le luxe d'en améliorer ici et là le détail.
On les en remerciera d'autant mieux que la majorité des photos reproduites dans ces pages ne pourraient pas être prises aujourd'hui. Les artisans que l'on voit ici à la tâche pour la plupart ne sont plus - et n'ont pas eu de successeurs.