Mieux vaut enseigner les vertus, disait Spinoza, que condamner les vices. Il ne s'agit pas de donner des leçons de morale, mais d'aider chacun à devenir son propre maître, comme il convient, et son unique juge. Dans quel but ? Pour être plus humain, plus fort, plus doux, plus libre. Les vertus sont nos valeurs morales, mais incarnées : toujours singulières, comme chacun d'entre nous, toujours plurielles, comme les faiblesses qu'elles combattent ou redressent. Il n'y a pas de Bien en soi. Le bien n'existe pas ; il est à faire, et c'est ce qu'on appelle les vertus. Ce sont elles que je me suis données ici pour objet : de la politesse à l'amour, dix-huit chapitres sur ces vertus qui nous manquent (mais point totalement : comment pourrions-nous autrement les penser ?), et qui nous éclairent. A. C.-S.Un beau livre d'éthique pour notre temps. Jean Blain, L'Express.
Philosopher, c'est penser par soi-même. Mais nul n'y parvient valablement qu'en s'appuyant d'abord sur la pensée des autres, et spécialement des grands philosophes du passé. Sont rassemblées ici quelque six cents citations des plus brillants esprits de la pensée occidentale, regroupées en douze thématiques majeures : la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps, l'homme, la sagesse. Chacune s'ouvre par une présentation admirablement claire et concise. En réunissant ainsi en un volume ses « Carnets de philosophie », parus il y a vingt ans et aujourd'hui devenus introuvables, André Comte-Sponville propose une remarquable introduction à la philosophie. Elle intéressera aussi bien les lycéens que tous ceux, quel que soit leur âge, qui veulent « penser mieux, pour vivre mieux ».
« Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée. Entre les deux, un décalage subsiste pourtant, qui nous constitue et nous déchire. A quoi bon tant penser si c'est pour vivre si peu ? On voudrait ici essayer autre chose : une philosophie à découvert, au plus près de la vie réelle, de ses échecs, de sa fragilité, de sa perpétuelle et fugitive improvisation. C'est ce que le mot d'impromptus, emprunté à Schubert, a paru pouvoir désigner à peu près. »
Qu'est-ce qu'un « propos » ? Un article de journal, souvent inspiré par l'actualité, mais à visée au moins partiellement philosophique. C'est confronter sa pensée au monde, dans ce qu'il a de plus changeant, de plus inquiétant, en s'adressant au plus vaste public. Et chercher un peu d'éternité dans l'histoire en train de se faire. Cela vaut-il la peine ? Il m'a semblé que oui. L'actualité, si souvent décevante ou effrayante, est aussi une incitation à penser. On n'en a jamais trop - et cela guérit, parfois, de la déception comme de la peur. Le réel est à prendre ou à laisser. La philosophie aide à le prendre. Mieux vaut penser que se lamenter. Mieux vaut agir que trembler.
A. C.-S.
« J'aime les définitions. J'y vois davantage qu'un jeu ou qu'un exercice intellectuel?: une exigence de la pensée. Pour ne pas se perdre dans la forêt des mots et des idées. Pour trouver son chemin, toujours singulier, vers l'universel.
La philosophie a son vocabulaire propre?: certains mots qui n'appartiennent qu'à elle, d'autres, plus nombreux, qu'elle emprunte au langage ordinaire, auxquels elle donne un sens plus précis ou plus profond. Cela fait une partie de sa difficulté comme de sa force. Un jargon?? Seulement pour ceux qui ne le connaissent pas ou qui s'en servent mal. Voltaire, à qui j'emprunte mon titre, a su montrer que la clarté, contre la folie des hommes, était plus efficace qu'un discours sibyllin ou abscons. Comment combattre l'obscurantisme par l'obscurité?? La peur, par le terrorisme?? La bêtise, par le snobisme?? Mieux vaut s'adresser à tous, pour aider chacun à penser. La philosophie n'appartient à personne. Qu'elle demande des efforts, du travail, de la réflexion, c'est une évidence. Mais elle ne vaut que par le plaisir qu'elle offre?: celui de penser mieux, pour vivre mieux. C'est à quoi ces 2 267 définitions voudraient contribuer. »
André Comte-Sponville Présentations de la philosophie Philosopher, c'est penser par soi-même, chercher la liberté et le bonheur, dans la vérité. Mais nul n'y parvient sans l'aide de la pensée des autres, sans ces grands philosophes qui depuis l'Antiquité ont voulu éclairer les grandes questions de la vie humaine.
Pour nous aider dans nos premiers pas, André Comte-Sponville nous propose ici l'approche de douze thèmes éternels, tels que la politique et la morale, l'amour et la mort, la connaissance et la sagesse... Se référant aux grands courants philosophiques dans leur diversité, leurs convergences ou leurs contradictions, il nous invite à continuer ensuite l'exploration par nous-mêmes, en nous proposant un guide détaillé des oeuvres et des auteurs essentiels de la philosophie occidentale.
Donner l'envie à chacun d'aller y voir de plus près, l'aider à y trouver à la fois du plaisir et des lumières : telle est l'ambition de cet essai, oeuvre d'un spécialiste qui n'a pas oublié l'appel de Diderot : « Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire ! »
Peut-on se passer de religion ? dieu existe-t-il ? les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ?
Autant de questions décisives en plein « choc des civilisations » et « retour du religieux ». andré comte-sponville y répond avec la clarté et l'allégresse d'un grand philosophe mais aussi d'un « honnête homme », loin des ressentiments et des haines cristallisés par certains. pour lui, la spiritualité est trop fondamentale pour qu'on l'abandonne aux intégristes de tous bords.
De même que la laïcité est trop précieuse pour être confisquée par les antireligieux les plus frénétiques.
Aussi est-il urgent de retrouver une spiritualité sans dieu, sans dogmes, sans église, qui nous prémunisse autant du fanatisme que du nihilisme.
André comte-sponville pense que le xxie siècle sera spirituel et laïque ou ne sera pas. il nous explique comment. passionnant.
Au tir à l'arc, tant que j'espère atteindre la cible, j'ai peur de la rater : me voilà séparé du bonheur par l'espérance même qui le poursuit. La flèche n'est pas encore partie ; je voudrais être déjà sur le podium ! Le sage, lui, n'espère rien ; il veut seulement viser bien. Or c'est ce qu'il fait. De quoi aurait-il peur ? Il est sans pression, à fois concentré et détendu. C'est pourquoi, disent les textes zen, «il atteint un pou en plein coeur».
André Comte-Sponville traite dans ce livre des vertus et des limites du sport, ainsi que des valeurs qu'il peut incarner. Il s'agit de réconcilier l'idéal démocratique, qui suppose l'égalité de tous, avec l'idéal aristocratique, qui suppose au contraire leur inégalité, selon le principe : « Que le meilleur gagne ! » Car si nous sommes tous égaux en droits et en dignité, nous ne le sommes ni en fait ni en valeur. C'est ce qui distingue la démocratie du nihilisme, et le sport d'un simple divertissement.
Philosopher pour tous, sans préparation, sans précaution, et dans la langue commune : tel était le pari d'Alain, dans ses célèbres Propos.
Tel est celui d'André Comte-Sponville, dans les siens. La philosophie, pour lui, est le contraire d'une tour d'ivoire ; elle n'existe que dans le monde, que dans la société, et d'autant mieux qu'elle ne cesse de s'y confronter. Écrire dans les journaux, c'est penser dans la Cité, comme il convient, et pour elle. Ces 101 propos, le plus souvent inspirés par l'actualité, constituent la plus vivante des introductions à la philosophie, mais aussi davantage : un livre de sagesse et de citoyenneté.Une suite de courts textes toujours stimulants, à l'intérieur desquels le lecteur peut vagabonder « à sauts et à gambades » selon les mots de Montaigne, tout en en retirant quelque chose de neuf à penser.
H. de M., Le Monde des religions.
André Comte-Sponville L'amour la solitude L'amour, la sexualité, le désespoir, la solitude, la sagesse. Pour André Comte-Sponville, proche en cela des dizaines de milliers de lecteurs qui ont plébiscité son oeuvre, la philosophie n'a d'intérêt que si elle reste au contact de la vie vécue, de l'expérience quotidienne, qu'elle nous aide à éclairer et à approfondir.
Dans ces entretiens avec une romancière, un poète et un jeune philosophe, il aborde en toute liberté les grands thèmes qui charpentent son oeuvre, n'hésitant pas à dévoiler son parcours personnel pour montrer comment une existence peut être illuminée par la pensée des grands auteurs. Et c'est finalement une invitation à partir nous-mêmes à leur rencontre, de façon à la fois intime et libre, qui nous est faite dans ce petit livre, depuis longtemps devenu un best-seller.
« Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement, écrit La Rochefoucauld. Cela fait au moins une différence avec le sexe : le regarder fixement, voilà ce que peu d'hommes et de femmes, de nos jours, s'interdisent ou redoutent. Pourquoi, s'agissant de sexualité, est-ce pourtant cette formule qui m'est venue, jusqu'à me fournir, ou peu s'en faut, mon titre ? Peut-être parce que l'essentiel, ici aussi, échappe au regard, ou l'aveugle, tout en continuant de le fasciner. Le sexe est un soleil ; l'amour, qui en vient, s'y réchauffe ou s'y consume. Les mortels, disaient les Anciens pour distinguer les hommes des animaux et des dieux. Nous pourrions, tout autant, nous nommer les amants : non parce que nous serions les seuls à avoir des rapports sexuels, ni à aimer, mais parce que le sexe et l'amour, pour nous, sont des problèmes, qu'il faut affronter ou surmonter, sans les confondre ni les réduire l'un à l'autre. Cela définit au moins une partie de notre humanité : l'homme est un animal érotique. » A. C.-S.
Le capitalisme est-il moral ? Nul ne peut se soustraire à la question puisque aucun d'entre nous n'échappe ni à la morale ni au capitalisme. On parle d'un 'retour de la morale', y compris dans les entreprises. Mais cela ne va pas, le plus souvent, sans beaucoup de confusions. Si 'l' éthique paie', comme on dit outre-Atlantique, en quoi cela relève-t-il encore de la morale ? Et si elle ne paie pas, en quoi cela concerne-t-il l'entreprise ? Prétendre marier le marketing et l'éthique (ce que certains appellent le markéthique !), n'est-ce pas confondre des ordres différents, et escamoter le problème au lieu de le résoudre ? Contre quoi le propos d'André Comte-Sponville est surtout de clarification : il s'agit de penser les rapports entre l'économie, le droit et la morale, sans les confondre et sans masquer les tensions qui résultent - en toute société, en toute entreprise et en tout homme - de leur confrontation. 'Altermondialiste' d'aujourd' hui ou 'génération morale' d'hier, 'éthique d'entreprise' ou 'commerce équitable', que signifient l'irruption de ces notions dans le débat public oe
Ce texte, André Comte-Sponville l'a conçu quand il avait 26 ans. L'oeuvre est une méditation de jeunesse. Elle se présente à bien des égards comme un exercice d'admiration (Montaigne et Pascal, Épicure et Lucrèce, Spinoza et Descartes, Marx et Freud...) mais relève aussi d'une déprise radicale d'avec la modernité littéraire et intellectuelle (Foucault, Deleuze, Barthes, Derrida...). Une douzaine de sections aborde quelques grands thèmes philosophiques, l'art, la liberté, la vérité, la religion..., dans un style libre et concis, proche de l'aphorisme qui fascinait déjà le jeune écrivain. Vingthuit ans plus tard, au moment de publier ce texte de jeunesse, l'auteur a à peine révisé son manuscrit. Il lui reconnaît un caractère certes juvénile et imparfait mais en endosse la paternité avec le regard mûr de l'homme accompli. « Il faut savoir penser contre son temps » : telle était déjà la ligne de conduite que s'était fixé l'écrivain.
« Nous sommes prisonniers de l'avenir et de nos rêves : à force d'attendre des lendemains qui chantent, nous perdons la seule vie réelle, qui est d'aujourd'hui.
«Ainsi nous ne vivons jamais, disait Pascal, nous espérons de vivre...» C'est le piège des religions, avec ou sans Dieu : l'espoir est l'opium du peuple.
Pourtant il faut vivre et lutter : monter «à l'assaut du ciel», même si ce ciel n'existe pas. Tel est le défi aujourd'hui du matérialisme philosophique, tel qu'Icare a paru pouvoir le symboliser. Matérialisme ascendant, donc. Il s'agit d'être athée sans être indigne. Il nous faut pour cela inventer - ou réinventer - une sagesse sans mystification ni lâcheté : une sagesse du désespoir. Ici, maintenant :
Une sagesse pour notre temps. »
André Comte-Sponville livre ici vingt-six études d'histoire de la philosophie, portant principalement sur les traditions tragique et matérialiste, depuis l'Ecclésiaste jusqu'à Marcel Conche, en passant par Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, Spinoza, La Mettrie, Jean-Marie Guyau, Nietzsche et Alain.
La préface propose une longue analyse de la notion de tragique. L'auteur y prend au sérieux ce que la littérature et la vie nous apprennent : que le tragique a à voir avec le malheur, mais réel plutôt que possible (par différence avec le « suspense ») et nécessaire plutôt que contingent (par différence avec le drame). Loin d'être l'affirmation joyeuse de tout, comme le voulait Nietzsche, le tragique est plutôt la prise en compte inconsolée de ce qu'il y a de catastrophique dans la condition humaine : la mort, la solitude, l'insatisfaction - trois formes de la finitude, qui ne sont tragiques que par la conscience, en l'homme, d'un infini au moins pensable.
La conclusion, elle aussi fort développée, montre que le matérialisme, s'il est rigoureux, se doit d'être une pensée tragique, c'est-à-dire aporétique, déceptive, inconsolée. Et qu'une sagesse qui se sait insuffisante et insatisfaite (une sagesse tragique) vaut mieux, de ce point de vue, que la suffisance d'une sagesse prétendument satisfaite. Cela amène à prendre quelque distance avec Épicure, Spinoza, Nietzsche et Marx. Et à se trouver plus proche de Lucrèce, de Montaigne ou du dernier Althusser.
Cet ouvrage constitue un recueil d'articles d'histoire de la philosophie, portant principalement sur les deux traditions tragique et matérialiste, donc aussi sur leur rapport, lequel est analysé dans une longue préface et une longue conclusion, l'une et l'autre inédites et très personnelles : André Comte-Sponville y fait le point sur sa propre évolution philosophique, depuis son adolescence jusqu'à aujourd'hui.
Lucrèce, philosophe épicurien, est aussi un immense poète, comme en témoigne son De rerum natura, qui reste le chef-d'oeuvre d'un certain matérialisme. Or, il y a un paradoxe : c'est que sa poésie semble prendre perpétuellement l'épicurisme à rebours, comme si le poète, chez lui, donnait tort au philosophe - à moins que ce ne soit l'inverse. C'est ce que j'ai essayé d'exprimer [.] et de comprendre. De la philosophie d'Épicure, [.] peut-être la plus heureuse de toute l'Antiquité, Lucrèce a tiré le poème le plus sombre, [.] le plus tragique. Cela nous dit quelque chose sur l'homme qu'il fut, certes, mais aussi sur l'épicurisme, sur la philosophie, et sur nous-mêmes. Si nous étions des sages, nous n'aurions pas besoin de poètes. Mais aurions-nous besoin de philosophes ? A. C.-S.
André Comte-Sponville, un des plus grands noms de la « philosophie populaire à la française », a capté pour nous la quintessence de la pensée de grands auteurs et philosophes, de l'Antiquité à nos jours (Aristote, Descartes, Spinoza, Alain, Schopenhauer, Camus...), sur un thème parmi les plus éternels : la politique.
« L'État ment froidement ; et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : Moi, l'État, je suis le Peuple. » Friedrich Nietzsche.
Un petit livre qui s'offre, se picore, se savoure et se médite. Une présentation du thème par Comte-Sponville, limpide d'intelligence et de talent d'écriture, introduit le recueil.
André Comte-Sponville, un des plus grands noms de la « philosophie populaire à la française », a capté pour nous la quintessence de la pensée de grands auteurs et philosophes, de l'Antiquité à nos jours (Aristote, Descartes, Spinoza, Alain, Schopenhauer, Camus...), sur un thème parmi les plus éternels : la mort.
« Le principe de tous les maux pour l'homme, c'est la crainte de la mort » Epictète.
Un petit livre qui s'offre, se picore, se savoure et se médite. Une présentation du thème par Comte-Sponville, limpide d'intelligence et de talent d'écriture, introduit le recueil.
André Comte-Sponville, un des plus grands noms de la « philosophie populaire à la française », a capté pour nous la quintessence de la pensée de grands auteurs et philosophes, de l'Antiquité à nos jours (Aristote, Descartes, Spinoza, Alain, Schopenhauer, Camus...), sur un thème parmi les plus éternels : la morale.
« Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si c'était le dernier ; ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant. » Marc Aurèle.
Un petit livre qui s'offre, se picore, se savoure et se médite. Une présentation du thème par Comte-Sponville, limpide d'intelligence et de talent d'écriture, introduit le recueil.
« Tant que j'espère atteindre la cible, je suis séparé du bonheur par l'espérance même qui le poursuit. La flèche n'est pas encore partie : je voudrais être déjà sur le podium ! Le sage, lui, n'espère pas atteindre la cible ; il veut seulement la viser bien. Or c'est ce qu'il fait. De quoi aurait-il peur ? Il est sans pression, à la fois concentré et détendu. C'est pourquoi, disent les textes zen, «il atteint un pou en plein coeur» ».
André Comte-Sponville nous éclaire avec brio sur les vertus et limites du sport, ainsi que sur les valeurs qu'il peut incarner. Il s'agit de réconcilier l'idéal démocratique, qui suppose l'égalité de tous, avec l'idéal aristocratique et sportif, qui suppose au contraire leur inégalité (selon le principe « Que le meilleur gagne ! »).
Il pointe ici, avec la clarté et le talent pédagogique qui le caractérisent, cette vérité décisive : nous sommes tous égaux en droit et en dignité, point en fait et en valeur. C'est ce qui distingue la démocratie du nihilisme ; et le sport, d'un simple divertissement.
André Comte-Sponville, un des plus grands noms de la « philosophie populaire à la française », a capté pour nous la quintessence de la pensée de grands auteurs et philosophes, de l'Antiquité à nos jours (Aristote, Descartes, Spinoza, Alain, Schopenhauer, Camus...), sur un thème parmi les plus éternels : la connaissance.
« Si toutes choses devenaient fumée, nous connaîtrions par les narines » Héraclite.
Un petit livre qui s'offre, se picore, se savoure et se médite. Une présentation du thème par Comte-Sponville, limpide d'intelligence et de talent d'écriture, introduit le recueil.
Le bonheur est le but ;
La philosophie, le chemin.
Toute philosophie est un combat. Son arme ? La bêtise, le fanatisme, l'obscurantisme. Ses alliées ? Les sciences.
Son objet ? Le tout, avec l'homme dedans. Ou l'homme, mais dans le tout. Son bût ? La sagesse : le bonheur, mais dans la vérité.
Philosopher, c'est penser par soi-même ; mais nul n'y parvient valablement qu'en s'appuyant d'abord sur la pensée des autres, et spécialement des grands philosophes du passé. La philosophie n'est pas seulement une aventure : elle est aussi un travail, qui ne va pas sans efforts, sans lectures, sans outils.
Qu'est-ce que la philosophie ? Les réponses sont aussi nombreuses, ou peu s'en faut, que les philosophes.
Cela n'empêche pas toutefois qu'elles se recoupent ou convergent vers l'essentiel : Le bonheur.
Il y a du pain sur la planche, comme on dit, et c'est tant mieux : les philosophes ont bon appétit !
Textes choisis et présentés par André Comte-Sponville Aimer, c'est se réjouir.
Aristote
On parle d'éducation sentimentale ; pourquoi ne parlerait-on, un peu au même sens, d'éducation philosophique ? l'esprit, non moins que le coeur, a son apprentissage, ses passions, ses égarements ou ses fidélités.
L'esprit, c'est la mémoire. non que penser soit se souvenir, comme le voulait platon ; mais parce qu'une pensée oublieuse, comme est la science, est une pensée sans esprit ou sans âme.
Ces quelques textes, divers quant à leur objet, ont en commun ce souci d'un passé : celui de l'auteur, celui des traditions qui l'inspirent, celui des maîtres qui l'ont formé ou qui le guident. l'esprit n'est pas une chose, c'est une histoire, et fidélité à cette histoire.
Pour les individus comme pour les peuples, le passé de l'esprit, c'est l'esprit même.
" cela fait beaucoup de passé, dira-t-on, pour un homme jeune, et beaucoup d'esprit pour un matérialiste. " mais c'est quand on est jeune qu'il faut cultiver la fidélité ; et quand on est matérialiste, qu'il faut sauver l'esprit.
C'est à peu près ce que ce livre raconte ou essaie d'expliquer.
A. c-s.