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Alessandro Piperno
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Un imposteur. Voilà ce qu'est devenu, à son corps défendant, le narrateur de ce roman. Oubliés le père fantasque, tendre et dépensier, la mère austère et impénétrable. Fini le couple parental dysfonctionnel, les disputes, les fins de mois difficiles, les vacances annulées. À présent c'est dans un milieu totalement différent qu'il évolue, sous une autre identité et sous la houlette du providentiel oncle Gianni, ténor du barreau, qui aimerait bien que son protégé tire une croix sur son passé et épouse complètement son mode de vie flamboyant. Et pourtant, toujours, souvenirs et fantômes du passé ressurgissent, tourmentant sa conscience, titillant son sentiment de culpabilité, l'incitant à reparcourir les étapes d'un itinéraire qui a fait de lui ce qu'il est...
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Là où l'histoire se termine
Alessandro Piperno
- Liana Levi
- Litterature Etrangere
- 31 Août 2017
- 9782867469411
Romains depuis plusieurs générations, les Zevi comptent parmi leurs ancêtres penseurs, avocats, scientifiques... et même un rabbin ! La seule fausse note dans ce concert de bienséance est Matteo, incorrigible hâbleur et dragueur. Dans les années 1990, il s'est rué avec légèreté dans deux mariages successifs et une accumulation inconsidérée de dettes. Ne parvenant pas à les rembourser il a quitté l'Italie pour vivre à Los Angeles une seconde vie faite d'expédients minables et de deux nouveaux mariages. Seize ans plus tard, à la mort de son exigeant créditeur, le voici de retour à Rome. Ses deux enfants l'attendent sans l'attendre, avec indifférence ou animosité, tandis que Federica, son ex-femme, essaye de recoller les morceaux, en éternelle Pénélope. Le revenant, résolu à dévorer la vie par les deux bouts, se jette sans retenue dans les retrouvailles avec la ville éternelle, qui plus que jamais conjugue beauté et délabrement - c'est là son charme suprême ! - et la vie reprend son cours léger et futile. Mais en Italie comme ailleurs un tournant d'époque marque la fin de l'histoire. Et change la donne.
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Leo Pontecorvo est un professeur de médecine reconnu et un père de famille respecté. Avec savoir vivre et discrétion, il mène une vie confortable. Les excès et les incartades font d'autant moins partie de son univers qu'il est issu d'une famille juive romaine qui a sa place dans la bourgeoisie depuis des décennies, ce qui lui confère une tranquille approche de la vie. Mais voilà qu'un soir, en regardant le journal télévisé, il apprend qu'une gamine de douze ans, petite amie de l'un de ses fils, l'accuse d'avoir tenté de la séduire. Un gouffre s'ouvre sous ses pieds. Rien dans sa vie ne l'a préparé à affronter une situation aussi humiliante. Rien ne l'a préparé à se battre en général. Depuis toujours il s'est déchargé des contingences matérielles sur sa mère et sa femme, Rachel. Au lieu d'affirmer son innocence, Pontecorvo se replie sur lui-même et commence une lente descente aux enfers, tout en se remémorant comment le piège s'est refermé sur lui entre l'indispensable et trop raisonnable épouse, la fillette mythomane, les clinquants parents de l'accusatrice, l'intraitable magistrat, l'ami avocat pervers. Dans ce roman magistral, Alessandro Piperno décortique les moindres détours de l'âme humaine, sa complexité, ses ambiguïtés. Avec une écriture aux milles subtilités, qui ne dédaigne pas l'inventivité, il enveloppe le lecteur dans un récit aux innombrables ramifications.
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Inséparables, les frères Pontecorvo, Filippo et Samuel, l'ont toujours été. Comme les petits perroquets qui ne savent vivre qu'ensemble. Les différences existent pourtant. L'aîné, paresseux patenté, collectionne les aventures. Le second, financier brillant, ne connaît en amour que des ratés. Et voilà que les destins s'inversent. Samuel subit un revers professionnel important, tandis que Filippo conquiert une renommée inattendue. Une renommée que les médias amplifieront pour de mauvaises raisons. Encore une fois les Pontecorvo vont devoir faire face au système médiatique. Alors que vingt-cinq années se sont écoulées, le passé refait surface et ramène au premier plan le spectre de Leo, leur père, l'hallali de la presse, le silence qui a tétanisé la famille, le rôle de l'inébranlable Rachel. Un passé qu'il est temps pour les Inséparables d'affronter, tout en slalomant dans leur propre vie...
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Iconoclaste, provocateur, politiquement incorrect, ce roman dresse le portrait d'une famille de la bonne bourgeoisie juive romaine, les Sonnino. Tout d'abord Bepy, qui préfère oublier le « clownesque couple » Mussolini-Hitler pour revenir à une scintillante et futile existence dans laquelle les femmes, surtout celles de ses amis, occupent la place centrale. Il ne comprendra jamais pourquoi son fils cadet Teo, doué et séduisant, choisit d'aller vivre « dans ce pays insensé dénommé Israël ». Heureusement son aîné, Luca, s'inscrit dans la lignée paternelle : manteau croisé en cachemire, Porsche Carrera et fréquentation assidue de la business class. Quant à son petit-fils Daniel, le narrateur, issu d'un improbable mariage mixte, il est pris dans un insoluble dilemme : « être juif pour les gentils et gentil pour les juifs ». Handicap auquel viendront s'ajouter sa timidité sexuelle et son incapacité à entreprendre la belle Gaia, dans le tourbillon de la jeunesse dorée romaine.
Un roman de « déformation » jubilatoire, où Piperno se livre à une « expérience génétique mêlant la manière américaine de Philip Roth à la syntaxe française de Proust » !
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A la fin du XIXe siècle, forte des valeurs défendues par la Révolution française, une large part de la bourgeoisie israélite croit aux valeurs de l'intégration. Mettre en sourdine sa propre culture permettrait de se fondre dans la masse et peut-être même d'accéder au monde clos des salons parisiens. Marcel Proust ne fait pas exception à cette vision. L'affaire Dreyfus le mettra face à ses contradictions et pointera l'antisémitisme d'une société résolue à conserver ses préjugés. Dans ce brillant essai, Alessandro Piperno nous offre une traversée de ce moment de vérité, annonciateur des drames du génocide juif, où les israélites redeviendront - pour les autres et pour eux-mêmes - des Juifs.
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Inseparabili. Questo sono sempre stati l'uno per l'altro i fratelli Pontecorvo, Filippo e Samuel. A nulla valgono le differenze: l'indolenza di Filippo - refrattario a qualsiasi attività non riguardi donne, cibo e fumetti - opposta alla determinazione di Samuel, brillante negli studi, impacciato nell'arte amatoria, avviato a un'ambiziosa carriera nel mondo della finanza.